Lecon 9 Le systeme financier francais PDF

Title Lecon 9 Le systeme financier francais
Course Sciences économiques
Institution Université d'Orléans
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Leçon 10 Le système financier français Objectifs : - définir la notion de système financier - appréhender ses différentes modalités - appréhender l'évolution du système financier français I.

Agents à besoin de financement, financement et système financier.

agents

à

capacité

de

La mise en œuvre des activités économiques fait naître des recettes et des dépenses chez les agents y intervenant directement ou indirectement : - un ménage perçoit son salaire en échange de son travail et paie son loyer, - une entreprise vend sa production et règle ses fournisseurs, - l'Etat perçoit diverses recettes (cotisations sociales, impôts…) et finance notamment la construction de routes, ponts etc. Certains de ces agents vont alors se retrouver excédentaires : leurs recettes excèderont leurs dépenses. Ces agents sont des agents à capacité de financement (ACF) A l'inverse, d'autres agents vont être déficitaires : leurs dépenses seront supérieures à leurs recettes, ou du moins ils seront en attente de fonds. On parlera à leur sujet d'agents à besoin de financement (ABF) Dans ces conditions, on imagine aisément que, d’une part, les ACF vont chercher à tirer profit de leur excédent et que, d’autre part, cet excédent pourrait précisément servir à la réalisation de projets d'autres agents économiques pour peu qu'ils aient accès à ces fonds. La complémentarité économique entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement va faire naître une rencontre. Ainsi les premiers pourront trouver un emploi pour leurs excédents – il peut être plus profitable pour eux de prêter ces fonds non utilisés contre une rémunération que de les thésauriser - et les seconds pourront obtenir les fonds nécessaires au développement de leur activité. Le système financier est alors défini comme « l'institution qui va permettre la mise en relation des agents à capacité de financement et des agents à besoin de financement. » Traditionnellement, on distingue deux façons d'organiser cette rencontre, on parle de circuits de financement. Le premier circuit de financement correspond au circuit de la finance directe : l'ABF s'adresse directement aux ACF en leur "vendant" des titres financiers sur le marché financier. 1 Patrick VARD – Introduction à l’Economie – L1 Droit – Leçon 10

Le second circuit de financement consiste à faire intervenir un intermédiaire qui va se placer entre ACF et ABF. Il s'agit alors du financement indirect appelé encore financement intermédié. Nous verrons plus loin que celui-ci a considérablement évolué ces dernières années. II.

Le financement par le marché : la finance directe

A. Le circuit de la finance directe

Eme t t e n t d e st i t r e s ( a c t i o n s , o b l i g a t i o n s…)

Marché financier

Ac h è t e n t c e s t i t r e sa v e cd e l ’ a r g e n t

ACF

ABF

a r g e n t

t i t r e s

Bien que l’on parle de finance directe, en réalité les ABF et ACF ne se rencontrent pas « physiquement », leurs ordres d’achats et de ventes sont confiés à des professionnels (des banques ou des sociétés d’investissement) qui sont chargés de les transmettre au marché. Si l’on parle de finance directe c’est parce qu’il s’agit des mêmes titres qui vont des ABF aux ACF.

B. Les marchés de capitaux. Sur les marchés de capitaux les ACF et les ABF vont se rencontrer directement, il s'agit pour les uns (les ACF) d'acheter les titres émis par les autres (les ABF). Toutefois les besoins des ABF peuvent présenter des caractéristiques différentes, en particulier en termes de durée de l'engagement : En effet certains ABF vont avoir un besoin de liquidité pour une longue durée (pour financer des investissements par exemple), d'autres pour une courte durée (pour faire face à un engagement à court terme). Il en est de même pour les ACF. Certains de ces prêteurs vont accepter de prêter pour une longue durée alors que d'autres n’accepteront de le faire que pour une courte durée, quelques jours par exemple, parce qu’ils savent qu’ils vont avoir besoin de ces ressources très rapidement.

1 Patrick VARD – Introduction à l’Economie – L1 Droit – Leçon 10

Les marchés de capitaux se subdivisent en deux marchés pour satisfaire les attentes des agents en termes d’échéances : -

le marché monétaire qui est le marché du financement à court terme c’est-àdire pour une échéance en générale inférieure à 1 an (mais qui peut être supérieure).

-

le marché financier qui est le marché des capitaux à moyen et long terme qui s’échangent par l’intermédiaire de valeurs mobilières (actions et obligations en général) MARCHES DES CAPITAUX Marché Monétaire Marché financier (la Bourse) 



Marché interbancaire réservé aux établissements de crédit.

Marché des titres de créances négociables (TCN) ouverts à tous les agents, financiers ou non résidents ou non.

 Marché primaire marché l’émission titres

 Marché = secondaire de = marché des des titres déjà émis.

Le marché monétaire est lui-même divisé en deux marchés : - le marché interbancaire qui est réservé aux banques et à la banque centrale. Cette dernière y conduit la politique monétaire tandis que les banques commerciales vont y échanger leurs excédents et déficit de liquidité. - le marché des titres de créances négociables (TCN). Avant 1985, le marché monétaire était réservé aux seules institutions financières. Désormais, même les agents non financiers peuvent avoir accès à un financement de marché court. Pour cela ils émettent des TCN qui portent des noms différents selon l'émetteur : - bons du Trésor négociables : émis par l’Etat français, leur durée et leur montant ne sont pas réglementés, ils peuvent être souscrits par des agents financiers ou non, résidents ou non et peuvent être revendus avant l’échéance sur le marché secondaire des bons du Trésor. - billets de trésorerie : émis pour une durée de un jour à un an par des entreprises privées ou publiques - certificats de dépôts : émis pour une durée de un jour à un an par des établissements de crédits et la Caisse des Dépôts et Consignations. - les bons à moyens termes négociables : créés en 1992 et d'une durée minimale de 1 an et sans limite, ils sont accessibles à tous les émetteurs pouvant émettre des TCN court terme. Le marché financier est lui aussi divisé en deux compartiments. - le marché primaire, il est celui de l'émission des titres. C'est le marché sur lequel les entreprises et l'Etat émettent des titres afin de se financer c'est-à-dire 1 Patrick VARD – Introduction à l’Economie – L1 Droit – Leçon 10

afin de collecter l'épargne nécessaire à leur développement. C’est donc sur ce marché qu’un ABF va se présenter pour obtenir un financement et qu’un ACF va se présenter pour placer son épargne. - Le marché secondaire. Il accueille la négociation des titres déjà émis, il correspond en quelque sorte au marché de l’occasion. En effet, l'épargnant (l’ACF qu’a rencontré l’ABF) peut être désireux à tout moment de vendre les titres qu'il détient. Il est alors essentiel qu'il puisse trouver une contrepartie avec laquelle réaliser l'échange. Ces deux compartiments sont bien évidemment complémentaires : -

un agent n'achète des titres "neufs" que s'il a la garantie de pouvoir les vendre en cas de besoin. Ainsi le marché du "neuf" (le marché primaire) ne peut exister que parce qu'il existe un marché de l'occasion (le marché secondaire). La Bourse remplit donc une fonction d'assurance de liquidité du placement.

-

Par ailleurs la complémentarité fonctionne également dans le sens inverse : les cours à la Bourse permettent l’évaluation du prix du "neuf": c'est la fonction de valorisation de la Bourse. En conclusion, il faut donc retenir le fait que le marché financier a quatre fonctions :

- financer les ABF - assurer la mobilité de l'épargne - assurer la liquidité du placement cad sa transformation en monnaie - évaluer les actifs financiers C. Les titres échangés Nous ne retiendrons ici que les titres principalement échangés, à savoir les actions et les obligations. 1. Les actions Les actions sont des titres de propriété correspondant à une part du capital social d'une société. Elles donnent droit aux actionnaires en contrepartie et en fonction de leurs apports : - à un droit de vote lors des assemblées générales - à recevoir une partie des bénéfices distribués (dividendes) 2. Les obligations Les obligations sont un titre émis par les entreprises publiques ou privées, l'Etat ou les établissements de crédit, qui représente une créance sur les émetteurs (cad qu’elles constituent un emprunt). Les obligations donnent droit à une rémunération en principe fixe, déterminée par le taux d’intérêt en vigueur au moment de l'émission. Elles donnent droit également au remboursement à l’échéance de leur valeur nominale. 3. Risques/avantages d’un placement en action et ceux d’un placement en Patrick VARD – Introduction à l’Economie – L1 Droit – Leçon 10

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obligations pour l’émetteur et le souscripteur. Une émission d’actions permet à l’émetteur de lever des capitaux qu’il n’aura pas à rembourser et pour lesquels il ne paiera pas d’intérêt. Toutefois il sera obligé de partager son pouvoir et ses bénéfices. Un tel placement en action est risqué pour l’investisseur puisque sa valeur correspond à celle de l’entreprise ; or on sait que celle-ci peut se développer mais aussi connaître des difficultés voire disparaître. Ainsi l’investisseur peut tout perdre mais attaché à la réussite de l’entreprise en tant que propriétaire il peut gagner beaucoup. A l’inverse un placement obligataire est en général sans risque pour le souscripteur. Le remboursement des sommes avancées et le paiement des intérêts sont relativement sûrs. Toutefois ces sommes sont limitées contrairement à la valeur de l’action. Pour l’émetteur, le coût est plus élevé mais il garde son autonomie de décision. III.

Le financement intermédié : intermédiation de marché.

intermédiation

de

bilan

et

Pour se financer un ABF peut choisir de ne pas aller sur le marché financier et décider d’aller voir un établissement qui va lui procurer cette somme. Cet établissement financier peut être une banque ou une autre institution financière. A. L’intermédiation de bilan L'intermédiation de bilan correspond à l'activité traditionnelle du banquier. Plus précisément, une banque est un établissement de crédit, c'est-à-dire une "personne morale qui, quel que soit son statut juridique, effectue à titre de profession habituelle des opérations de banque". Ces dernières sont définies comme (loi bancaire de 1984) : - la réception des fonds du public, avec la possibilité "d'en disposer pour son propre compte mais à charge de les restituer à la demande ou à l'échéance convenue" - les opérations de crédits, définies comme "la mise à disposition de fonds à titre onéreux", - la mise à la disposition de la clientèle ou la gestion des moyens de paiement Une banque est donc amenée à recevoir les dépôts du public, elle s'endette donc auprès des épargnants et accorde des crédits donc devient créancière des ABF. L'intermédiation est dite de bilan car les créances (actif) et les dettes (passif) apparaissent au bilan de la banque. La différence avec son activité de courtier est qu'ici les titres acquis par les uns ne correspondent pas aux titres acquis par les autres. Il y a des titres de créances crées pour les ABF et des titres de dettes créés pour les ACF. Ces titres ne sont pas les mêmes.

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Dans le cadre de son activité traditionnelle d'intermédiation de bilan, on a l'habitude de dire que l'activité de la banque est ainsi de transformer des actifs illiquides en passifs liquides. En effet la banque accorde des crédits (Actif du bilan) et reçoit des dépôts à vue (passif du bilan). Or les crédits accordés sont illiquides c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas être rapidement transformés en moyens de paiement (ou alors avec un risque de perte en capital en cas de revente sur le marché financier). Par contre les dépôts peuvent être exigés à tout moment : ils sont liquides. Toute la difficulté du métier de banquier est donc de transformer des ressources liquides c'est-à-dire qu'on peut lui réclamer à tout moment en emplois illiquides c'est-à-dire qu'elle ne peut réclamer à tout moment. Dans ces conditions la banque a besoin de fonds propres importants pour absorber les variations de valeur de l'actif. Le besoin en fonds propres est inhérent à l'activité d'intermédiaire bancaire. Il est d'ailleurs imposé aux banques au travers de ratios prudentiels dont le plus connu est le ratio McDonough. B. L’évolution du système financier français et l’intermédiation de marché. 1. Le mouvement de réformes et d’innovations financières des années 1980. Dans les années 1980, les pouvoirs publics ont engagé un vaste mouvement de réformes et d’innovations financières afin de voir se développer les marchés de capitaux et de créer un vaste marché unifié des capitaux. Plusieurs raisons : - élargir les possibilités de financement des entreprises et de l’Etat : dans cette optique le marché monétaire a été ouvert aux agents non financiers en 1985 avec la création du marché des Titres de créances Négociables (TCN). - réduire le coût du financement pour les ABF en mettant en concurrence les intermédiaires financiers (les banques) avec un système alternatif (le marché). En effet la concurrence devait conduire les prix du financement à diminuer. - financer davantage les investissements à partir de l’épargne longue plutôt que par création de monnaie (via le crédit bancaire) jugée inflationniste. - suivre un mouvement de modernisation des marchés financiers amorcé aux Etats-Unis et à Londres. 2. Les incertitudes sur le devenir des banques Les marchés financiers ont alors connu un important développement qui a fait planer des incertitudes sur le devenir des banques. A juste titre puisque le taux d'intermédiation au sens étroit de l'économie française est passé de près de 70% à la fin des années 1970 à environ 40% en 2004. Le taux d'intermédiation au sens étroit correspond à la part des crédits dans le financement externe des ABF. Donc cela signifie qu'à partir des années 1980, les activités de crédit des banques ont pris une part de plus en plus faible dans le financement des ABF. Patrick VARD – Introduction à l’Economie – L1 Droit – Leçon 10

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De plus la rentabilité des banques a considérablement été réduite par le phénomène de marchéisation. La marchéisation correspond au fait que les banques ont été amenées à déterminer de plus en plus leurs conditions débitrices (les taux pratiqués à la clientèle en matière de crédit) et créditrices (les rémunérations offertes aux déposants) par rapport aux taux du marché. En effet, pour éviter que les agents non financiers aillent directement se financer sur les marchés financiers, les banques vont adapter leur taux débiteurs sur les taux du marché. Elles ont procédé de la même façon pour collecter leurs ressources : elles ont émis davantage de TCN (certificats de dépôts et bons à moyen terme négociables). La marchéisation s’est traduite par une augmentation du coût moyen des ressources collectées et une baisse du rendement moyen des financements accordés.  Pour continuer à exister et maintenir leur rentabilité les banques ont dû revoir leurs activités et leurs métiers. 3. L’intermédiation de marché Les banques se sont orientées vers une multispécialisation : à coté de leur activité traditionnelle d’octroi de prêts et plus généralement leur activité de banque de détail (sur laquelle elles appuient encore aujourd’hui leur fonctionnement), elles ont su développer d’autres activités. En particulier des activités de marché. En effet puisque les ABF et ACF se tournaient vers le marché financier dans les années 80, les banques ont réagi et sont devenues des acteurs de ces marchés. D’une part, elles financent les ABF en achetant leurs titres et d’autre part elles proposent des titres financiers aux ACF. L’intermédiation pratiquée par les banques a donc évolué, à coté d’une activité d’intermédiation traditionnelle, les banques pratiquent l’intermédiation de marché. L’évolution du rôle des banques peut se mesurer par la comparaison des évolutions des taux d’intermédiation au sens étroit et au sens large de l’économie. On se souvient que le taux d’intermédiation au sens étroit mesurant la part du financement par le crédit dans le financement externes des ABF est passé de 70 à 40% en France entre 1978 et 2004 ce qui traduit un rôle de l’activité traditionnelle des banques (octroi de crédit). Le taux d’intermédiation au sens large mesure la part du financement externe des ABF assurée par les banques, ce qui englobe les activités de crédit de celles-ci mais également leurs autres activités. Or il apparait que ce taux passe sur la même période de 80% à 60%. Ce qui signifie que les banques sont toujours majoritaire dans le financement des ABF mais qu’elles le font moins qu’avant pas le crédit et davantage par le marché.

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Les banques peuvent être amenées à proposer des titres notamment dans le cadre d’organismes créés dans ce but : les OPCVM (Organismes de Placement Collectifs en Valeurs Mobilières). Ces organismes regroupent deux types de produits : les Fonds Communs de Placement (FCP) et les Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV). Leur principe général est celui de la gestion collective de l’épargne. Les épargnants qui souhaitent investir en bourse, mais ne savent choisir telle ou telle action, confient aux OPCVM, le soin d’investir pour eux. Le travail de gestion du portefeuille de titres est confié à un gérant qui procède aux arbitrages sur le marché avec les fonds des souscripteurs.

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