Lecture Analytique 7 Oeuvres poétiques-Le Paresseux PDF

Title Lecture Analytique 7 Oeuvres poétiques-Le Paresseux
Author Thanu Para
Course Français
Institution Lycée Général
Pages 2
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fiche oral de français...


Description

LECTURE ANALYTIQUE 7 « Le Paresseux » (1631) INTRODUCTION : Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594-1661) est un auteur français du XVIIème siècle. Personnage aux multiples facettes, il fait figure du poète baroque à une époque où Malherbe théorise les règles d’écriture poétique. En 1629 et jusqu’en 1649, il publie son recueil Œuvres Poétiques en trois parties dont la particularité est de ne pas avoir de composition et de procéder à un regroupement disparate des poèmes. « Le Paresseux » est un des sonnets de ce recueil. Le texte s’inscrit dans la tradition de l’écriture du sonnet édictée par les poètes de la Pléiade. Le poète y traite d’un sujet en apparence léger. LECTURE Nous allons nous demander comment derrière cette légèreté le poète baroque dessine-t-il une « vision » surprenante de la création poétique. Pour cela, nous analyserons dans un premier temps l’écriture d’une évocation pleine de fantaisie, puis nous nous intéresserons au détournement de l’écriture. I) Une évocation pleine de fantaisie 1- Un réalisme familier Nous remarquons qu’il y a un vocabulaire prosaïque : Vers 2 connotation péjorative Vers 3 terme indigne de la condition du poète Vers 4 image dépréciative car Don Quichotte est un héros qui court après les causes perdues. Le corps est mis en valeur : Vers 1 expression hyperbolique et décalée, ton de l’humour, le corps du poète semble être effondré. Vers 8 la métaphore redouble l’impression de cette hyperbole, le corps semble avoir été avalé par la paresse. Une première vision du poète qui manque de poésie , et dans laquelle le poète se présente sous un jour peu favorable. 2- Le poète se prend pour sujet et se met en scène Les marques de la première personne des Vers 2, 5 et 8 renvoient aux codes du lyrisme, on entre ainsi dans l’intimité du poète et même dans son « lit » (v.2+ v.13). Un poète paresseux : Vers 2 et 13 le poète est au fond de son lit et est perdu dans une sorte de torpeur, la main traînant hors du lit. Le poète est entre le réveil et le sommeil. Vers 8 idée de l’enfermement, mais pas de notion de l’étouffement, sorte de cocon protecteur qui éloigne le poète des réalités. Le poète se met en scène dans une position volontairement alanguie et qui paraît peu féconde. Sur le ton de l’humour et de la dérision il entend bien refuser de faire de la poésie un travail. On comprend que la paresse devient presque un art poétique et ce malgré l’écriture grotesque. 3- Une écriture grotesque • Vers 3 et 4 deux comparaisons pour le moins surprenantes et péjoratives. La première est la vision prosaïque des Vers 2, 3 et 4 crée un effet de surprise, le poète n’est plus qu’un vulgaire animal mort, et transformé en « pâté » qui est un terme indigne de la condition du poète. La deuxième est plus littéraire, elle reste dépréciative car Don Quichotte, est le héros qui court après les causes perdues, emprisonné dans sa démence. Rappelons qu’il est aussi un doux rêveur qui lutte pour une cause noble. Vers 2 et 3 étude des rimes : vocabulaire populaire, termes familiers qui peuvent choquer et qui propose une image ridicule du poète. Le choix d’une écriture grotesque permet au poète de donner à son texte le ton de la fantaisie, de la dérision et de la légèreté.

TRANSITION : ? II) Le détournement de l’écriture 1- Le ton burlesque (mélange d’un style bas et d’un style noble) • Détournement du lyrisme : Vers 1 2 noms communs coordonnées et ainsi unis, qui sont à la fois négatifs et contradictoires, la paresse est l’un des sept péchés capitaux. Vers 9, la paresse est un « plaisir », le lexique positif redoublé par deux superlatifs coordonnées « si doux et si charmant », ce qui crée un effet d’accumulation. Les deux termes sont détournés, davantage adaptés à la poésie lyrique : parodie burlesque du grand style. Avec humour et dérision Vers 2 et 10 le poète souligne son laisser-aller. Partisan du moindre effort il attend « les biens » c’est-à-dire les bénéfices de la paresse. On note un détournement : le péché capital devient une source du « bien ». Le mélange des styles contribue à la richesse et au sens du poème qui est en train de se construire précisément par ce curieux éloge de la paresse. 2- Eloge de la paresse et sa dimension ironique Champ lexical de la paresse Vers 2, 5, 7, 8, 9, 10 : champ lexical qui parcourt tout le poème et donne une image positive de la paresse dont on perçoit la portée hyperbolique et humoristique. Etude de la rime « oisiveté/royauté » : la paresse devient un royaume bien plus important que celui du comte palatin. Vers 12 deux sons vocaliques proches [é] et [è] qui laissent entendre une onomatopée « hé, hé » comme si le poète voulait interpeler son lecteur sur le ton de la moquerie. Le poète propose donc une image positive du premier des sept péchés capitaux , sur le ton de l’humour il invite à cette paresse qui s’avère en réalité bien plus productive qu’on ne pourrait le croire. 3- Mise en abyme de l’écriture contre le travail acharné Opposition entre d’une part la position du poète Vers 2 et son attitude volontairement indifférente Vers 5 et d’autre part, les Vers 7-8 où le verbe d’action signale très précisément qu’il est en train d’écrire. Le lit de la paresse devenant lieu d’écriture et non de l’inactivité. • Etude des rimes : Vers 6-7 : l’oisiveté devient le royaume de l’écriture. Vers 12 et 14 : les yeux sont à peine ouverts , à mi-chemin entre éveil et sommeil et pourtant c’est dans cette attitude incertaine que le poète écrit son poème. Le paresseux a tout de même écrit un sonnet sur l’acte de ne pas écrire par paresse. CONCLUSION : En définitive, nous pouvons dire que le sonnet propose ici une nouvelle évocation fantaisiste qui dresse un portrait inhabituel du poète. On y constate un décalage entre l’image habituelle de l’artiste pleine de noblesse ou de sérieux. Mais aussi un décalage avec l’image du poète au travail et surtout du poète engagé. Cependant, le texte impose également l’image saisissante et paradoxale d’une paresse créatrice car le poète témoigne de sa grande maîtrise du texte poétique. De la même manière Du Bellay dans le sonnet 32 extrait des Regrets témoignait de la même impossibilité à créer. En effet, porté par l’idéal humaniste d’une connaissance absolue, celui-ci n’a eu que le sentiment d’une expérience vaine à Rome. Or, de cette vacuité stérile il a su extraire les 191 sonnets qui compose Les Regrets....


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