LROM1160 - Explication de textes: poésie de langue française PDF

Title LROM1160 - Explication de textes: poésie de langue française
Author Daniel
Course Explication de textes: poésie de langue française
Institution Université Catholique de Louvain
Pages 97
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Notes de cours provenant de Loane Colin! Tout mérite revient à elle....


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Loane Colin

2020-2021

Explication de textes : poésie de langue française Introduction Un poète c'est un poète à quoi voyez-vous que c'est un poète En quoi vraiment est-ce un poète À partir d'où peut-on se dire poète À partir de quand À quoi reconnaît-on qu'un garçon comme un autre un beau jour Est un poète La veille il ne l'était pas encore et voilà Poète […] Un poète est celui qui fait des poèmes Un poème est la forme que prend la poésie Mais qu'est-ce que c'est qu'est-ce que c'est la poésie (Louis Aragon, « La nuit des jeunes gens », Les Poètes, p.143 et 151) Pour ne savoir pas trop ce qu'est la poésie (nos rapports avec elle sont incertains), cette figue sèche, en revanche (tout le monde voit cela), qu'on nous sert, depuis notre enfance, ordinairement aplatie et tassée parmi d'autres hors de quelque boîte, – comme je la remodèle entre le pouce et l'index avant de la croquer, je m'en forme une idée aussitôt toute bonne à vous être d'urgence quittée. (Francis Ponge, « La figue (sèche) », Pièces, p.179)

Placées en exergue du cours, les deux citations mettent en évidence combien, pour des poètes du 20e siècle, la poésie s'avère moins l'objet de certitude que de questionnement. Après Baudelaire et Mallarmé, en effet, les poètes ne cessent de s'interroger sur ce qu'est la poésie, sur ce que signifie le fait d'« être poète ». Pour le poète du 20e siècle – et pour le contemporain –, il est presque naturel de « ne savoir pas trop ce qu'est la poésie » et d'écrire à propos de cette ignorance ou de cette incertitude – l'interrogation métapoétique devenant dès lors l'un des thèmes majeurs de la poésie. 1. Difficultés d’une définition Il y a une difficulté à définir la poésie, cette difficulté se manifeste chez les poètes à partir de la seconde moitié du 19ème siècle, la poésie étant de plus en plus amenée à parler d’elle-même. Les poètes parlent d’eux, ils créent des textes métapoétiques ou autotéliques, ce sont des textes qui ne renvoient à rien d’autre qu’à eux-mêmes. L’on voit des poèmes qui parlent du poème en train de se faire, qui parlent seulement de la poésie et tentent de la définir de manière réflexive ou symbolique. Les auteurs sont séparés dans leurs réflexions sur la poésie, certains semblent considérer que le poème est l’objet de texte tandis que d’autres pensent que la poésie transcende le texte et peut se rencontrer dans le monde, l’on aurait donc des objets poétiques pas forcément textuels avec une poésie du monde ou dans le monde. Cela peut concerner les clichés sur la poésie comme la notion de soleil et de lune ou bien prendre le contrepied de ces clichés comme la figue sèche de Francis Ponge. Même si l’on considère que la poésie est faite de texte, cela ne nous apporte pas grand-chose sur ce qu’est la poésie ou le poète. Nous nous retrouvons face à une définition qui relève de la tautologie, c’est une définition d’évidence, qui répète à l’intérieur de la définition ce qui doit être défini. Toutes ces idées, l’on peut les retrouver dans les définitions basiques, dans les dictionnaires et nous allons, ici, regarder quelques exemples de citations de définitions qui se trouvent dans les dictionnaires pour, ensuite, dire un mot sur les arts poétiques du 20ème siècle. 1

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Dès la fin du 19 ème siècle, contemporain de la mort de Baudelaire en 1867 et vers la fin de la carrière de Victor Hugo, le grand dictionnaire Larousse voit le jour et amène un art de composer des ouvrages en vers, une manière particulière de faire des vers. Il y a une relation claire, automatique, entre la poésie et le vers avec une nuance qui sous-entend qu’il existe une manière de créer des vers non poétiques. En effet, écrire des vers ne suffit pas à faire de la poésie et il est possible de faire un vers en y échappant. Dans le dictionnaire de la langue française de Littré (1863-1872) l’on peut voir une considération similaire. La poésie est l’art de faire des ouvrages en vers ; la qualité qui caractérise les bons vers et qui peut se trouver ailleurs que dans les vers. Cette indication est encore plus explicite car elle explique qu’il existe de mauvais vers qui échappent à la poésie et que cette qualité qu’est la poésie peut se trouver ailleurs que dans les vers, comme certains passages de proses poétiques ou d’autre choses qui peuvent se juger poétiques indépendamment de l’écriture des vers. Il existe une relation directe entre la poésie et l’art des vers mais cela ne parait plus suffisant car la poésie relève d’une qualité indéfinie, difficile à saisir. En ce qui concerne le petit Robert, voilà la définition qu’il apporte en 1988 : « Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer quelque chose par le rythme (surtout le vers), l’harmonie et l’image ; Propriétés essentielles à cet art, qui peuvent se manifester dans toute œuvre d’art ; Propriété que l’homme attribue à certaines choses ou à certains êtres capables d’éveiller en lui l’état poétique » Cette définition accumule les couches et s’alimente des précédentes. L’on voit la présence de la notion de rythme qui supplante le vers, le rythme serait ce qui permet d’écrire les bons vers et il est possible d’écrire de la poésie possédant un rythme sans recourir au vers. La définition repose sur trois étapes par élargissements successifs : la poésie est d’abord dite « art du langage », puis « propriété » qui peut se manifester dans « toute œuvre d’art », c’est-àdire aussi dans les arts non verbaux, avant d’être dite « propriété » attribuée « à certaines choses ou à certains êtres », ces derniers n’étant plus forcément des créations de l’art, mais pouvant appartenir au monde environnant ; - la troisième étape de la définition repose sur une tautologie, ce qui contrevient aux règles à suivre en matière de définition. Qu’un dictionnaire réputé laisse passer une définition tautologique est révélateur de la difficulté qu’il y a à définir la poésie. C’est aussi, sans doute, le signe d’un emprunt. Le dictionnaire semble se souvenir ici de la définition donnée par le poète Paul Valéry : « Un poème est une sorte de machine à produire l’état poétique au moyen de mots ». La définition par tautologie serait donc une définition de poète qui peut s’autoriser quelque licence par rapport aux règles habituelles de la définition. Le Petit Robert se met discrètement ici, sans le dire, sous son patronage. Nous sommes dans un mode d’expression qui joue sur un élargissement du sens, sur des conceptions de la poésie de plus en plus extensives, larges. Cette conception de plus en plus large de la poésie, datée du romantisme vers la fin du 18ème, début 19ème siècle, se trouve par exemple dans une expression du Poème infernal pour parler d’un des personnages principaux, un bagnard évadé avec physique particulier. Une citation des frères Schlegel, des écrivains romantiques allemands, nous donne une vision très élargie de la poésie, parfaitement conforme à l’état d’esprit romantique. « La poésie sans forme ni conscience qui palpite dans les plantes, rayonne dans la lumière, sourit dans l’enfant, étincelle dans la fleur de la jeunesse, s’embrase dans le cœur aimant des femmes » Ils veulent ici dire que la poésie se trouve pratiquement partout, elle s’attache aux sentiments, aux sensations variables, l’on peut penser aussi à des choques que Lamartine a écrit, il se trouve dans le même état d’esprit. 2

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Il y a cette idée que la poésie serait finalement un peu partout, il y en aurait dans toute chose, pour autant que l’on puisse l’éprouver. Autre chose est clairement dite par un auteur contemporain, Jacques Roubaud, qui prend son contre-pied : « Il n’y a pas de poésie ailleurs que dans un objet de langage./ Il n’y a pas de poésie dans le coucher de soleil ;/ Il n'y a pas de poésie dans la prose, ni dans la philosophie, ni dans la finance, ni dans la chanson,/ etcetera/ La poésie n'existe que dans les poèmes ; et dans les concaténations, assemblages et constructions de poèmes. […] Dire que la poésie est partout, c'est dire en fait qu'elle n'est nulle part » Ce point de vue radical contient pourtant l’une ou l’autre contradiction, cet auteur était également spécialiste de poésie médiévale, une poésie qui relève fréquemment de la chanson donc dire qu’il n’y a pas de poésie dans la chanson est quelque chose de délicat. L’un de ses recueils possède des passages dans la prose, bien qu’il ait dit qu’il ne pouvait y avoir de poésie dans la prose. Cette opposition entre la poésie de la vie, du sentiment, de la sensation et du langage, a structuré une grande partie des débats au cours des 19ème et 20ème siècles. 2. Arts poétiques et théories de la poésie L’art poétique est un texte dans lequel l’auteur exprime sa vision de la poésie et les principes qui guident son écriture poétique, ce sont des textes non abstraits ne possédant pas de portée ultra théorisante ou philosophique mais des textes qui décrivent ce qu’est la poésie pour l’auteur. Ce peuvent être des textes théoriques en prose possédant une valeur de manifeste, il s’agit principalement de faire suivre cette idée par les poètes. Aussi, et ce sont les plus célèbres, des ouvrages peuvent prendre la forme de poèmes, d’ensembles poétiques, qui entendent dire ce que faut faire en le faisant eux-mêmes, qui énoncent une conception de poésie et des principes d’écriture tout en les illustrant. Quelques exemples célèbres : Horace, durant le premier siècle avant J.-C. ; Ronsard, en 1565 ; Boileau qui, en 1674, fixe les principes d’une écriture classique, fait une espèce de synthèse du classicisme à travers son texte théorique, ses poèmes, ses maximes ; Verlaine qui, avec son écriture symboliste de la fin du 19ème, apporte une ambigüité, défend des choses qu’il n’applique pas lui-même, comme par exemple la défense du rythme impair dans un texte à rythme pair. À travers toute la poésie depuis le 16ème siècle, diverses arts poétiques ont été observés. Le 20ème siècle a également développé des disciplines comme la linguistique, qui est l’étude de la langue et la sinologie, l’étude des systèmes de signe. La poésie possède un statut symbolique fort en tant que genre au sein de la littérature, sa densité, sa complexité et ses genres ont fasciné et intéressé les linguistes et les sinologues. Ces derniers ont souhaité lui soumettre des techniques, des méthodologies de travail spécifiques à la linguistique et à la sinologie, avec pour objectif de définir ce qui serait la spécificité de la poésie d’un point de vue linguistique. Ils souhaitent savoir si une particularité de la poésie pourrait être observable d’un point de vue linguistique ou structural, ce qui permettrait de définir la poésie et de la distinguer des autres genres. Cela va être délicat à réaliser et ils se sont efforcés de décrire la littérature en tant que langage, ils ont utilisé des outils de linguistique pour analyser un texte littéraire dans les années 1910, 1920. Il est évident que cette manière d’envisager le texte de manière immanente est mal vue dans ce qui est à cette époque l’union soviétique. En effet, la Russie devenue soviétique souhaite une approche idéologique des textes et ne veut pas envisager le texte juste sur ses structures.

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Linguistique et poétique est un texte célèbre de Jakobson décrivant les schémas de la communication et les fonctions du langage. Il y décrit les paramètres de la communication, en précisant qu’un émetteur s’adresse à un récepteur et que le message n’est possible que parce qu’ils possèdent un code commun avec un canal fonctionnant entre eux. Le message doit parler de quelque chose, d’un contexte, qui est l’objet de ce message. Jakobson a donc décrit, pour chaque paramètre de la communication, des fonctions du langage qui se retrouvent dans toutes communautés mais elles peuvent se manifester de manière plus évidente à certains moments et dans un type de communauté particulière. Si l’on prend la fonction de l’émetteur et la fonction du « je », la fonction émotive est très présente lorsque l’on se plaint de s’être cogné et d’avoi mal, ce serait dans un texte littéraire la fonction de l’épanchement, de l’autobiographie aussi éventuellement, c’est lorsque l’accent est mis sur l’émetteur du texte. La fonction conative apparait lorsqu’on veut influencer le récepteur, c’est la fonction du « tu », de l’ordre, du conseil, de l’impératif. C’est par cette fonction que l’on essaie de susciter des réactions, des émotions chez l’interlocuteur. Il arrive que l’on s’interroge sur le canal, on parle ici de la fonction phatique où l’on contrôle la communication pour voir si l’autre entend bien. Cela concerne le Allo au téléphone, par exemple. Toutes les hésitations de la communication relèvent de cela, tout ce que l’on se dit dans une conversation pour ne rien dire, c’est fait pour assurer le contact. La fonction référentielle est axée sur le contenu du message, elle est utilisée par le professeur lorsqu’il donne son cours, qu’il développe des informations pour les étudiants. Dans le cadre de ce cours, nous retrouvons la fonction métalinguistique, car nous sommes amenés à expliquer un certain nombre de concept. La fonction la plus intéressante qui nous occupe ici est la fonction poétique, elle met l’accent sur la forme du message, sur l’élaboration formelle. Jakobson a remarqué que le message le plus élaboré possible est la poésie, elle joue sur les aspects sonores et graphiques, c’est un usage du langage qui joue sur le signifiant (la forme du discours) et sur la manière donc le signifiant et le signifié s’articulent. Il distingue trois indices majeurs de la fonction poétique dans le texte poétique : -

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Autonomie, le texte poétique ne se réfère qu’à lui -même, le poème n’a pas de visée pratique, utilitaire car n’a d’autre visée que d’être ce qu’il est. L’objectif du poème est d’être un poème et jouer avec les mots gratuitement sans avoir pour ambition de désigner ou de décrire des réalités extérieures, sans avoir pour objectif de délivrer des messages qui puissent servir à quelque chose. Densité, on trouve dans le texte poétique des phénomènes de répétition, des reprises, des échos divers, des parallélismes. Les mots du texte renvoient à d’autres éléments du texte pour créer un réseau très dense qui fait en sorte que le texte nécessite un décodage, une analyse. Opacité, la distance entre les mors et ce qu’ils renvoient, la perturbation de l’usage habituel du langage, poussent le texte poétique à devenir une sorte d’énigme lorsque les textes sont denses et difficiles. Le signifié y relève de la construction à laquelle participe aussi le lecteur et pas seulement le poète.

Si le modèle de Jakobson semble puissant et intéressant, il possède aussi des limites car il existe des contre-exemples qui résistent très fortement à sa théorie. La fonction poétique, déjà, se trouve dans des discours autres que dans la poésie elle-même. On en donne ici un exemple, avec le slogan politique d’un président de la fin des années 50 qui était surnommé Ike. Le slogan joue très fort sur les sonorités et la densité du message : I like Ike. Certains auteurs utilisent d’autres paramètres que ceux de la fonction poétique, comme Lamartine ou tout autre auteur romantique car leur poésie relève de l’épanchement et possède donc une fonction émotive très présente. 4

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Certains poèmes de Victor Hugo comprennent clairement des passages qui relèvent de la fonction référentielle car ils informent sur certaines choses. Comme souvent, les théoriciens qui souhaitent théoriser la poésie le font en s’appuyant sur des critères linguistiques et en prenant des exemples et non pas des contres exemples. Pour cela, Jakobson s’appuie sur les théories de Baudelaire et de Mallarmé qui fonctionnent parfaitement car leurs textes possèdent beaucoup de parallélismes, de densité et illustrent assez bien sa théorie. Cela fonctionnerait aussi très bien avec Arthur Rimbaud mais moins avec Victor Hugo qui n’est pas autonome et qui a pour objectif de parler au monde, à l’univers, comme avec La légende des siècles. Les auteurs parnassiens, eux aussi, ne correspondent pas à sa vision des choses. François Coppée, par exemple, décrit la vie des classes moyennes de manière très simple dans le but d’être compris du lecteur et ses textes n’ont ainsi rien de dense ou d’opaque. Il existe d’autres théories de la poésie qui ont parcouru le 20ème siècle. Tout d’abord, le groupe µ de l’université de Liège ont travaillé, dans les années 1960, sur la rhétorique avec comme ambition de rénover les traités devenus juste des répertoires de figure assez désordonnés. Ils ont ainsi essayé de décrire les figures de style de manière beaucoup plus structurelle et rationnelle pour, par après, essayer de produire une rhétorique de poésie et voir ce que serait le fondement commun depuis le Moyen Âge jusqu’à la poésie contemporaine. Il ont cette idée que la poésie pratique une médiation d’isotopies et que, dans tout poème, se trouvent trois grands champs sémantiques : l’humain, le monde et le langage. Tout texte serait ainsi la médiation de ces trois isotopies. Cependant, ce groupe est trop large et ils ne donnent pas de contre-exemples qui ne soient autre chose que de la poésie. Ces tentatives formalistes sont toutefois rentrées dans l’histoire. Plus récemment, l’auteur Jean Claude Pinson, un philosophe et poète, amène une conception de la poésie qui renoue avec le sens large de la notion. La « Poéthique », pour Pinson, est une « Invention de formes écrites qui ouvrent sur l'invention de formes de vie (ethos) et leur fournissent pour mieux respirer des neumes et des ritournelles. » Les neumes sont des éléments de sens, il y a cette idée que, au fond, il y aurait des attitudes de vie qui serait elles-mêmes poétiques et qui peuvent induire une critique de diverses choses, c’est une position assez proche de certaines prises de position écologistes ou anticapitalistes Cela suppose donc que la poésie n’est pas vue seulement comme un exercice du langage mais qu’elle concerne aussi un aspect beaucoup plus vaste, l’on peut mener une vie artistique en accord avec l’environnement et la conception de la poésie peut échapper à l’écriture, au langage littéraire, pour toucher diverses aspects.

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Chapitre 1 : La poésie régulière, du 16 ème au 21ème siècle 1. Principes de base La poésie régulière au 21ème siècle est une poésie en vers libre, elle est pratiquée par la majorité des poèmes, dans une moindre mesure avec le poème en prose. Lors du premier confinement, un poète, en constatant que les funérailles étaient fortement réduites, a eu l’idée d’instituer en Belgique une pratique fréquente aux Pays-Bas, le fait de lire des poèmes lors de funérailles. Pour cela, il a demandé à d’autres poètes d’écrire des textes, ce sont les Fleurs de funérailles. Ces textes écrits par des francophones sont pratiquement tous faits de vers libres et très peu sont réguliers, la norme aujourd’hui va vers le vers libre. Cependant, certains auteurs continuent de recourir soit de manière constance, soit par intermittence à la poésie régulière. Très généralement, la poésie régulière repose sur l’écriture de vers selon certaines règles. L’élément de base du poème est le vers, son unité est visible graphiquement car il tient sur une seule ligne, commence généralement par une majuscule et s’achève par un retour à la ligne indiquant une pause dans la diction. Le long des parapets tout argentés de brumes, vraiment, je ne sais plus pourquoi je remarquai ce banal in-dix-huit parmi tant de volumes endormis comme lui dans les boîtes du quai. (Georges Fourest, La Négresse blonde, p.77)

Sur le texte ci-dessus, la majuscule n’est pas présente si elle n’est pas demandée par la grammaire. Le vers signifie le mouvement de tourner, se tourner provient du latin avec un sens qui touche l’agriculteur, c’est le mouvement du laboureur qui arrive au bout de sillon et se tourne pour recommencer son travail. Ensuite, le terme désignera le sillon et, par analogie, son sens plus abstrait sera la ligne d’écriture et le vers. Par étymologie, ce terme s’oppose directement à la prose qui est le disc...


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