Méthode Dissertation PDF

Title Méthode Dissertation
Course Littérature comparée
Institution Université de Tours
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Summary

Il s'agit ici de mes notes sur une méthode détaillée de rédiger une dissertation en littérature comparée. Il date de mon année L3 Lettres Modernes mais peut servir dès la L1. ...


Description

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Méthode de la dissertation

N. B. : Cette fiche de méthode s’appuie en partie sur l’ouvrage d’Anne Isabelle François et Yen-Maï Tran-Gervat, Guide pratique des exercices comparatistes, Presses Sorbonne Nouvelle, 2010.

I Définition et contextualisation de l’exercice à l’université A Définition La dissertation est un des exercices les plus courants dans les études littéraires françaises, avec le commentaire composé et l’explication de texte linéaire. De manière générale, son support peut être une œuvre entière, un corpus d’œuvres, ou encore la littérature en général. Sur ce point, il se distingue du commentaire composé qui porte sur un extrait d’œuvre. Comme tous les autres exercices universitaires, en revanche, la dissertation est un travail d’argumentation. À partir d’un sujet soumis à la réflexion du rédacteur, elle propose une lecture globale de l’œuvre (ou des œuvres) en démontrant la validité de cette interprétation.

B La dissertation en littérature comparée En littérature comparée, le support de la dissertation est un corpus d’œuvres comportant trois ou quatre auteurs. Pour chaque auteur, on peut avoir une ou plusieurs œuvres.

C Le sujet Il se présente soit sous la forme d’une citation à analyser, soit sous la forme d’une question (plus rarement). La citation ou la question peuvent porter sur une ou plusieurs des œuvres au programme, mais aussi sur d’autres œuvres. Dans ce dernier cas, il faut voir dans quelle mesure le sujet propose une approche applicable au programme. Quoi qu’il en soit, l’angle d’analyse de la citation ne constitue qu’un point de vue particulier, une approche limitée et partiale, ce qui nous permet de la discuter (montrer sa validité sur certains points, mais aussi ses limites, et éventuellement son manque de pertinence sur d’autres points).

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II La préparation au brouillon Cette phase peut durer 1h30, pour une épreuve de 4h. En général, environ 1/3 du temps imparti. But : élaborer un plan problématisé et détaillé, à partir duquel la rédaction doit être assez aisée.

A L’analyse du sujet Il s’agit d’une étape incontournable, qui permet de dessiner le cadre global de la réflexion ainsi que les différentes pistes qu’elle va emprunter. L’analyse doit aboutir à une bonne compréhension de la citation, par rapport à laquelle vous devez prendre position en la confrontant à votre lecture des œuvres. Plusieurs étapes : 1° Situation de la citation : auteur (connu ou non ?) ; date (proche de nous ou non ; proche du corpus ou non ?) ; titre et centre d’intérêt de l’ouvrage d’où est tirée la citation (sur le corpus ou non ?) ; contexte historique, philosophique et culturel. 2° Relevé des mots clés, et mise en évidence de leurs relations logiques et de leur hiérarchie. Il faut certes analyser le sujet de manière très précise, mais toujours distinguer les éléments principaux et les éléments secondaires. Un sujet énonce une thèse complexe (c-à-d composée de plusieurs idées partielles). C’est par rapport à cette thèse que vous allez prendre position. Dans le mesure où elle est complexe, l’exposé de votre position se fait en plusieurs étapes, qui constituent les parties et sous-parties du développement. Un sujet comporte souvent des présupposés. Ce sont des jugements portés sur une entité quelconque, mais des jugements qui ne se présentent pas comme tels. Autrement dit, ils ne se présente pas sous la forme d’une affirmation du type « A (= une entité quelconque) est [caractère, qualité], ou A (entité) a [telle propriété]. Ex. (tiré du sujet de L. Gillet) : Ulysse est « iss[u] en même temps du naturalisme et de la boîte de Pandore symboliste. […] cela s’explique, puisque tout le réel consiste dans la conscience claire ou confuse qu’on en a. » Ici, le présupposé est le suivant : le naturalisme peut se définir par une appréhension « claire » du monde, tandis que le symbolisme réside dans une appréhension « confuse » de celui-ci. La mise au jour des présupposés est particulièrement importante, car ils sont fréquents et c’est souvent eux qui font paraître le sujet difficile. Ils sont en effet pensés comme des évidences par l’auteur de la citation,

3 mais ce n’est en général pas le cas pour nous. Il faut souvent en tout cas mettre en question leur validité. Une fois l’analyse terminée, vous devez être capable de reformuler de manière synthétique la thèse du sujet.

B Confrontation du sujet au corpus Une dissertation a un caractère dialectique. Elle résulte d’un dialogue mené avec l’auteur de la citation. Il faut comprendre précisément la pensée de celui-ci, saisir ses limites (dans le cadre d’une application au corpus), et proposer une reformulation de cette pensée qui soit plus pertinente pour les œuvres étudiées (ces trois étapes correspondent en général aux trois grandes parties). Ce travail passe par les questions suivantes : Quels liens peut-on établir entre le sujet et le corpus ? Quel éclairage le corpus apporte-t-il à la thèse du sujet ? La cautionne-t-il, et dans quelle mesure ? Fait-il apparaître certaines limites ? Remet-il en question des postulats présupposés dans la citation ? Il faut ensuite choisir des passages des œuvres qui permettent d’apporter des éléments de réponse à ces questions.

C Élaboration de la problématique et du plan Au fur et à mesure de votre travail de confrontation entre le sujet et le corpus, une problématique et des grandes orientations de développement vont se dessiner. Votre problématique va s’appuyer sur votre reformulation de la thèse du sujet et sur les problèmes qu’a fait apparaître la confrontation avec les œuvres. Elle se situe à l’intersection entre le sujet et le corpus. Elle se construit à partir des problèmes principaux que pose l’application de la thèse du sujet aux œuvres du programme. Il faut donc parvenir à formuler un réseau de problèmes qui rende compte des grands enjeux du sujet, tout en maintenant une forte unité. Les problèmes de moindre importance, qui dépendent des principaux, nourriront les différentes parties et sous-parties du développement. Celles-ci seront autant d’étapes permettant de répondre à la question de la problématique.

III Structure et mise en page de la dissertation A Structure Plusieurs étapes : Introduction, développement, conclusion.

4 1) Introduction En 4 temps : mais s’écrit d’une seul tenant, c'est-à-dire, un seul paragraphe. 1° Préambule : consiste à amener le sujet ; amener la question ou la citation. Attention aux préambules trop larges qui sont forcément éloignés du sujet. Évitez aussi de commencer par citation autre que celle que vous avez à commenter. Cette entrée en matière doit introduire de façon logique et directe la citation ou la question que vous allez analyser et discuter. 2° Citation intégrale du sujet, suivie de son analyse. N. B. : Si la citation est longue (plus de 5 lignes), citez seulement les éléments essentiels. 3° Énoncé d’une problématique : art de poser les problèmes ; identifier les enjeux du sujet et mettre au jour les problèmes spécifiques qu’il pose. Temps absolument essentiel ; clé de voûte du devoir. C’est la problématique qui va donner son sens au devoir et permettre à la dissertation d’échapper à l’absurdité d’un exercice purement formel. Énoncer une hypothèse que le développement sera chargé de prouver. 4° Annonce (la plus légère possible) du plan que vous allez suivre. Quelques repères concernant le plan : - cohérence : interne et externe, càd au sein des parties, et dans les relations entre les parties et la problématique. - Les parties et sous-parties ne correspondent pas tant à différents aspects du sujet qu’à différentes étapes de l’argumentation. - progression : Le plan mène de manière dynamique et convaincante du plus évident au plus complexe, ou bien des aspects pertinents du sujet à ses limites ou ses points contestables. 2) Développement 3 parties (exceptionnellement 4), structurées et comportant 2 ou 3 sous-parties (1 sous-partie = 1 §). a) Progression générale Mise en perspective logique et progressive des œuvres au programme en fonction des questions soulevées par le sujet. Chaque partie s’ouvre sur une idée directrice qui va l’organiser. Elle s’articule ensuite sur quelques arguments que les œuvres permettent de vérifier ou d’infléchir. Elle se clôt enfin sur une conclusion partielle qui situe la démarche par rapport à la problématique d’ensemble du devoir et ouvre la partie suivante.

5 Chaque sous-partie correspond à une affirmation sur le corpus. Il s’agit d’une thèse partielle qui doit contribuer à démontrer la validité de la thèse défendue dans la partie entière. b) L’utilisation des œuvres Chacune de ces affirmations doit être prouvée par une analyse brève mais précise des œuvres au programme. Chaque sous-partie doit donc convoquer l’ensemble des auteurs au programme, sauf exception : si une affirmation n’est pas valide pour un des auteurs, il faut le dire et passer à la suite. Mais cela doit rester exceptionnel. L’utilisation des œuvres doit être équilibrée. Lorsque le programme comporte plusieurs œuvres pour un auteur, il n’est pas utile de les mobiliser toutes dans chaque sous-partie, mais essayez de ne pas en privilégier certaines par rapport à d’autres. La seule référence aux œuvres ne suffit pas, il faut analyser et commenter vos exemples qui doivent prouver vos arguments. Les citations précises ne sont pas obligatoires. Il faut en revanche analyser précisément le passage ou l’aspect de l’œuvre que vous convoquez. 3) Conclusion La conclusion générale reprend les conclusions partielles en montrant la cohérence de la démarche d’ensemble de la dissertation. Elle répond ainsi à la problématique, en affirmant la validité de son hypothèse interprétative. Si cela apporte quelque chose, vous pouvez proposer une ouverture, en restant très précis. Ne proposez pas de nouvelles pistes que vous n’auriez pas eu le temps d’explorer au cours de votre devoir.

B Mise en page La structure de la dissertation doit être visible dans la mise en page : Entre intro et dvpt, et entre dvpt et conl : 2 ou 3 lignes Entre les parties du dvpt : 1 ligne, pas plus. Entre les sous-parties, pas de saut de ligne, mais penser aux alinéas au début de chaque § : 1§ = 1 sous-partie, pas autre chose. Pour l’intro et la concl, 1§ suffit.

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IV Consignes de langue La correction de la langue est un prérequis dans tous les travaux universitaires. La note attribuée en tient compte. Vous devez impérativement vous relire pour corriger au moins les fautes les plus visibles : accords, conjugaison, mais aussi ponctuation (attention à la place des virgules), syntaxe (privilégiez les phrases courtes). Une erreur fréquente à supprimer : la construction des interrogatives indirectes, en particulier pour la problématique. Ex : Interrogative directe : « En quoi cette thèse est-elle novatrice ? » Interrogative indirecte : « Nous nous demanderons en quoi cette thèse est novatrice. »...


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