Dissertation philosophie PDF

Title Dissertation philosophie
Author lola Bre
Course Philosophie et épistémologie
Institution Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
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Quand la démonstration est faite, n’ai-je plus qu’à me taire ? Comme l’affirmait Friedrich Nietzsche « Notre instinct de connaissance est trop puissant pour que nous puissions encore apprécier un bonheur sans connaissance... (…) La connaissance s’est transformée chez nous en une passion qui ne redoute aucun sacrifice et ne craint rien, au fond, sinon sa propre extinction. Nous préférons tous la destruction de l’humanité à la régression de la connaissance ! ». Selon la pensée du philosophe allemand, il ne faut jamais cesser de chercher la vérité pour pouvoir l’améliorer, car des vérités anciennement révélées peuvent s’avérer fausses. Cette recherche de la vérité, quête maîtresse de l’esprit humain, s‘est ainsi affinée et s‘est améliorée au cours du temps. Nous n’aurions pas pu savoir que la terre est sphérique si quelques savants n’avaient pas remis en cause des raisonnements divins. Aussi, la recherche de la vérité ne doit jamais s‘arrêter si on veut un jour s’approcher de la vérité. La vérité s ’étend de la religion aux sciences en passant par la vérité proche, celle de tous les jours. Or, toute vérité ne peut se déterminer sans démonstration, elle est la clef, les philosophes comme René Descartes préconisent de passer par une démonstration stricte et rigoureuse. On définit la démonstration, du latin demonstrare, comme le raisonnement par lequel on établit une vérité. Démontrer consiste à établir une vérité par déduction à partir de prémisses considérées comme vrais. Comme le développe René Descartes dans son ouvrage Discours sur la méthode, le but est d’acquérir une pensée constituée de vrais jugements basés sur des expériences et des démonstrations qui garantissent un fondement inébranlable à la connaissance et élimine l’erreur. Pour autant, peut-on affirmer que quand la démonstration est faite il n’y plus rien à dire ? La philosophie est une discipline en perpétuel questionnements et qui comporte une curieuse antinomie : la parole et le silence. Après avoir constaté la nécessité de la démonstration dans la quête de la vérité, nous verrons qu’elle n’est peut-être pas garante de la vérité absolue. La sagesse qui née d’une pensée libérée ne s’arrête-t-elle pas lorsque l’Homme accepte sa condition et les vérités qui l’entourent, même les plus cruelles ? Il serait alors possible pour l’Homme d’attendre l’ataraxie et donc de se taire. Ce qui nous fera finalement nous demander si l’Homme dans cette quête effrénée de vérité, qu’il obtient par la démonstration ; est réellement capable de ne plus rien dire, d’accepter de ne pas détenir l’omniscience divine ? Pour le philosophe Jean-Jacques Rousseau, l’Homme est un être doué de raison et qui a un besoin intrinsèque de savoir. Dans Le désir naturel de savoir, il écrit « Il est une ardeur du savoir qui n'est fondée que sur le désir d'être estimé savant ; il en est une autre qui naît d'une curiosité naturelle à l'homme pour tout ce qui peut l'intéresser de près ou de loin. Le désir inné du bien-être et l'impossibilité de contenter pleinement ce désir lui font rechercher sans cesse de nouveaux moyens d'y contribuer ». Pour le philosophe, toutes nos facultés sont motivées par un même instinct, un désir de savoir qui ne fait que croître. La plupart des grandes découvertes et études de penseurs et savants s’inscrivent dans cette aspiration universelle, celle de la vérité. Pour le physicien théoricien, Albert Einstein la science obéit à une nécessité rationnelle. Il nous faut percer les secrets de l’univers, de s’approcher de la vérité du réel par une construction intellectuelle, claire et simple, pouvant prétendre à l’objectivité. Comme il le dit lors d’un discours « les savants ont {…} une aspiration au monde de la contemplation et de la compréhension objectives ». Chez les plus grands savants, la science satisfait des exigences spirituelles. La recherche de la vérité, le souci d’intelligibilité et l’idéal comme sagesse.

La connaissance est, en ce sens, une voie qui satisfait un désir de liberté et une volonté de se conforter dans le réel dans lequel on évolue. Elle permet à l’esprit de s’affranchir des superstitions, des craintes, des désirs puérils auquel chaque Homme fait face. Elle substitue des pensées d’entendement aux pensées d’imagination et c’est sans doute ce qui permet à l’Homme d’accéder à la sagesse. Aussi, pour tout Homme, cette quête universelle de la vérité se construit par tâtonnement. Elle débute par l’ « étonnement du spectacle du monde » et de l’étude de l’univers entier nous dit Platon, « C’est ce que nous retrouvons face à l’enfant » et se poursuit par des questionnements qui ne trouvent des réponses que par des examens poussés, des doutes, des interrogations des critiques de nos démonstrations pour s’assurer de leur validité. Cette activité de l'esprit ne se fait pas sans effort. La recherche de la vérité est une activité intellectuelle qui requiert des étapes méthodiques et strictes et doit répondre à une exigence triple. La pensée doit être construite rigoureusement et le raisonnement doit être cohérent, c'est-à-dire qu'il doit suivre le principe de non-contradiction. De plus, il doit être réaliste; la vérité établit ne doit pas nier l’existence d’une chose selon le principe d’identité. Enfin, d'après le principe du tiers-exclu il n’y a pas de milieu entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. La recherche de la vérité suppose donc une démarche rationnelle de l'esprit humain. René Descartes considère que dans la quête de la vérité, il faut s’appuyer sur une méthode « mathématique », celle-ci étant définie comme la science « de l’ordre et de la mesure ». De même, Spinoza rédige une «éthique» démontrée «selon les règles de la géométrie» : partant de définition et d'axiomes et progressant par déduction. René Descartes préconise ainsi de remettre à zéro ses préjugés en passant par le doute méthodique et radical. En effet, le philosophe affirme dans son œuvre Les méditations métaphysiques, « Un être qui pense c'est un être qui doute » ; appliqué dans tous les domaines, le doute est le point de départ de toute démonstration. La démonstration est donc le meilleur moyen d’étendre les connaissances à partir de quelques vérités premières. Si le savoir passe par la démonstration, c’est aussi parce que celle-ci nous protège des faux saloirs que Descartes cherche à éliminer, la connaissance devient alors indubitable. Par exemple, dans le cadre d’une enquête policière, la démonstration sert à conforter ou infirmer des preuves. Les enquêteurs doivent se plier à une démarche rigoureuse pour obtenir des résultats probants ; ils leur faut énoncer le problème, lier les données, interpréter les indices, formuler des hypothèses, vérifier si elles correspondent à l’ensemble des faits et, finalement, tirer des conclusions. Aussi, pour le philosophe comme pour tous les sceptiques, il y a une volonté de reconstruire tout l’édifice de la connaissance sur des principes certains, le doute atteint alors une dimension métaphysique supposant l’illusion totale de l’entendement humain. De cette façon, approfondir pour rejeter toute opinion mène à la disparition d’opinions, la mise en doute des questions les plus essentielles. On se retrouve alors face au mur de l’absurde, du non-sens, du tragique et du néant. Comme l’a écrit Calderón dans sa pièce La vie est un songe « Qu’est-ce que la vie ? Une illusion, une ombre, une fiction {…} toute la vie est un songe ». Or, le processus du doute cartésien se heurte en dernière instance au Cogito, c’està-dire la nécessité de la conscience individuelle. Une inébranlable certitude saisit René Descartes, le sujet ne peut pas logiquement douter qu’il est en train de douter. Par conséquent, la réalité de sa propre pensée doit s’imposer à l’individu comme une évidence, d’où sa célèbre maxime « cogito ergo sum », je pense donc je suis. Ainsi, on s’aperçoit que démontrer est une activité qui non seulement nous apporterait des connaissances et nous délivrerait de l'erreur mais qui aussi nous

apprendrait à devenir maître de nous-mêmes. En effet, raisonner c'est développer une faculté de l'âme, l'intellect, qui sera la faculté maîtresse de l'action morale. Pour René Descartes, la sagesse est la finalité dans la quête de la vérité et le passage par la démonstration. En effet, comme il l’écrit dans Les principes de la philosophie paru en 1644, « Les bêtes brutes, qui n'ont que leurs corps à conserver, s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture.». Ainsi, la sagesse, se rapportant, au savoir, à la science, à la philosophie et à la connaissance parfaite englobe l’idée de vertu. Pour Épictète l’esclave, le sage est celui qui arrive à se détacher « des choses qui ne dépendent pas de nous ». La sagesse, c’est parvenir à savoir maîtriser ses pensées, c’est donc dans une certaine mesure une œuvre de la volonté. Le sage est donc celui qui arrive à la liberté intérieure et à la paix de l’âme Finalement l’homme dont la pensée est libérée de tout faux-savoirs peut se taire car il est sage, son silence devient vertu. Il atteint l’ataraxie, recherchée par les stoïciens, soit la tranquillité d’une âme devenue maîtresse d’elle-même au prix de la sagesse acquise par la suspension du jugement et la fin de cette quête insatiable de vérité. Aussi, on peut se demander pourquoi le silence est considéré par certains philosophes comme un remède face à l’entêtement dont les Homme font preuve quand il s’agit de la vérité ? Le silence semble être vécu comme un vide angoissant, comme si en faisant silence, on perdait une « plénitude » et on était alors confronté à un abîme. Si l’homme moderne a vite tendance à réduire le silence au vide, au rien, c’est justement ce soi-disant « vide » du silence qu’il nous faut interroger. En effet, on loue volontiers le silence en lui attribuant la vertu d’être plus éloquent qu’une accumulation de mots, de favoriser l’approche de l’essentiel, du divin. La louange du silence est une figure classique et un vieux dicton qui affirme que si la parole est d’argent, le silence est d’or. Dans son ouvrage L'art de se taire, l’Abbé Dinouart rassemble quatorze principes nécessaires à la sagesse, le neuvième point ainsi que le dixième et treizième sont très féconds pour comprendre le poids du silence. Le neuvième préconise : « Il n'y a pas plus de mérite à expliquer ce que l'on sait qu'à se taire sur ce que l'on ignore.» et le treizième «Un homme courageux parle peu et agit beaucoup. De même, un sage ne parle que pour des choses raisonnables. ». Enfin, le onzième principe est très éloquent, il stipule « Le silence tient parfois lieu de sagesse à un homme borné, et de capacité à un ignorant.» ; ce qui tel est l’effet de la répétition, autant dire de l’entêtement de certains penseurs. Ainsi, un philosophe qui parle, argumente, polémique, critique et n'en finit plus de développer des tactiques de réfutation, semble aux prises avec quelque chose d'encombrant dont il ne sait comment se déprendre, il peut être inlassablement amené à remettre en question des certitudes préalablement démontrées. Mais l'entêtement est exactement le contraire du discernement. Ce qui conduit à toutes les maladresses, les propos ou attitudes qui ne conviennent pas à la situation. Il suffit, pour s’en convaincre, de revenir à l’époque où l’astronome italien du XVIIᵉ siècle, Galilée exposa ses connaissances astrologiques et se heurta aux pensées de l’Eglise. Pour l’historien Georges Minois, « plus que la condamnation d’origine, c’est l’entêtement de l’Eglise face à l’évidence scientifique qui parait choquante. De plus, il dénonce « l’entêtement » et « l’arrogance » de l’Eglise à cette époque ; « Plutôt que de s’enfoncer dans cette position ridicule, il eut été plus simple d’annuler les décrets » et ajoute « en condamnant au nom de la Bible les recherches en astronomie, l’Eglise a récolté ce qu’elle semait : cette science est tombé aux mains des déistes et des athées». Là encore,

privilégier la sagesse et renoncer aux faux-savoirs aurait pu éviter l’entêtement déraisonné que l’on n’évite pas des paroles. En définitive, le silence semble être le remède face à des comportements qui au lieu de démontrer des vérités sont dépourvus de discernement. Or, à partir de ce constat, il est possible de s’interroger sur l’utilité de la démonstration. Cette activité de l’esprit et la rigueur que l’on lui attribue n’a-t-elle pas des limites ? Est-il possible de réellement démontrer une vérité ou est-ce une quête veine ? À cette interrogation le scepticisme de Sextus Empiricus, qui radicalise les limites de la connaissance, affirme que le pouvoir de la raison est limité, l’Homme ne peut par conséquent pas atteindre la vérité. Il soutient qu’on ne peut atteindre aucune vérité démontrée ce qui s’oppose aux pensées dogmatiques qui affirment pouvoir parvenir à une vérité absolue sans chercher à fonder celle-ci sur une démonstration. L’idée, formulée par Sextus Empiricus dans les Esquisses Pyrrhoniennes, est qu’à tout argument s’oppose un argument égal. Ainsi, poussée dans ses derniers retranchements la rigueur de la démonstration cartésienne se retourne contre elle-même. À partir de ce constat, on peut finalement interroger l’intérêt de la démonstration : si l’on parvient à tout démontrer, il ne sert plus à rien de démontrer quoi que ce soit. Or, comme l’avait démontré Platon avec l’analogie de la ligne qu’il expose dans son ouvrage la République, le savoir nous oblige à dépasser le savoir mathématique pour atteindre ce qu’il appelle l’anhypothétique, soit un savoir qui échappe à la démonstration et qui est pourtant véritable. En effet, pour le philosophe, il serait naïf de croire que l’on peut véritablement connaître ce qui fonde la possibilité de la connaissance car nous n’abordons le réel qu’à travers nos cinq sens et ceux-ci donnent des informations variables et nous donne à voir des images parfois trompeuses du monde visible. Par exemple, même si on affirme voire l’herbe verte, elle ne l’est pas, du moins elle n’est qu’une représentation de l’esprit et diffère d’une personne à l’autre. Ainsi, pour Platon, atteindre la vérité ne peut advenir sans un don qu’il juge divin et qui relève d’un « voir » particulier, presque insoutenable. De même en reprenant les travaux de Sextus Empiricus qui affirme qu’il n'est à la fois pas possible de tout démontrer ; toutes démonstrations mathématiques reposent nécessairement sur des certitudes non démontrées qui sont seulement admises et qui sont la base du raisonnement. Ainsi, ces propositions admises sont tenues pour vraies, mais à défaut de preuve, elles sont des croyances et non des connaissances. En effet, toute démonstration doit elle-même partir d’un point de départ qui n’est pas démontrable. Ainsi la géométrie de Thalès se base sur l’observation des distances, de la hauteur d’un homme par rapport à une pyramide, de la comparaison entre les longueurs des ombres, des postulats qui sont posés à titre de préalables, et non pas démontrés De fait, les philosophes partisans du scepticisme sont conscients de leur propre ignorance et l’assument ce qui les mènent à l’épochè, c’est-à-dire la suspension du jugement. Ce geste théorique, que l’on peut assimiler à l’acte de se taire, permet alors d'accéder par une autre voie à l'ataraxie, et par conséquent au bonheur. En effet, puisque l’Homme ne peut rien prouver et que le vrai est inaccessible, ou complexe d'accès, inutile de chercher la vérité. Ainsi, le sceptique suspend son jugement et se rend finalement compte que la paix de l’âme est essentiellement liée à la suspension du jugement. Comme l’a écrit Sextus Empiricus « Les Sceptiques espéraient donc parvenir à l'ataraxie en jugeant de la différence qui existe entre les apparences et les concepts ; faute de pouvoir le faire, ils suspendirent le jugement ; par un heureux hasard, l'ataraxie suivit pour eux la suspension du jugement, tout comme l'ombre suit le corps. »

Or, faut-il pour autant renoncer à cette recherche de vérité et préférer le faux, le mensonge et le silence? Faire de la suspension du jugement une fin en soi sous prétexte qu'aucune démonstration n'a de validité absolue s’apparente à un renoncement. La philosophie de nombreux penseurs et notamment celle de René Descartes ne peut s’y résoudre. En effet, ils maintiennent que l’Homme n’est pas condamné au doute définitif. Il y a au moins une chose dont il lui est impossible de douter, c'est de lui-même comme esprit. Ainsi, l'impossibilité d'être omniscient comme Dieu ne doit pas décourager l’Homme d’être pensant et de renoncer à la vérité. Pour René Descartes les Hommes, porteur d'une raison, doivent être guidés par le courage, en refusant la fatalité, ils doivent la combattre partout où elle demeure par le biais de démonstrations rigoureuses. Alors, même si la pensée humaine ne peut atteindre la vérité absolue, elle doit persévérer, c’est ce qu’affirme Emmanuel Kant, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs. Pour le philosophe, la loi morale nous interdit catégoriquement de renoncer à une vérité démontrée. Elle nous aide à soutenir toutes les vérités, même celles qui nous hantaient au départ, car nous savons que la compréhension de la vérité aura toujours un impact et que la vie sera délivrée de tout faux-semblant. L'idée réelle n'est plus une copie de la réalité, mais la copie derrière l'apparence. Si l’Homme renonce à la vérité au nom d'une sorte de confort moral et intellectuel, ce confort sera toujours fragile, car vivre dans l'ignorance ou l'erreur ne permet pas à l’Homme de s’améliorer. Pour illustrer la nécessité de poursuivre cette quête et de pousser la connaissance des Hommes au plus près de la vérité, Platon utilise l’allégorie de la caverne. Il s'agit d'illustrer la condition humaine, que le philosophe compare à celle de prisonniers enchaînés dans une caverne. Ces hommes ne voient que le reflet des idées, qu'ils prennent pour des réalités et les chaînes qui les lient sont quant à elles le symbole d’opinions, de valeurs transmises par l’éducation auxquelles ils adhérent en toute confiance. Or, comme l’un des prisonnier libéré, si l’Homme veut atteindre la vérité, il lui faut s’efforcer de remettre en question ses certitudes, ses opinions, toutes les idées confortables auxquelles il est attaché. Pour y parvenir, il doit les soumettre à un examen critique, à une démonstration rigoureuse pour en examiner la valeur. En abandonnant ses certitudes, il lui faut se plonger dans l'incertitude. Cette position qui va à l'encontre de nos habitudes de pensée et est particulièrement inconfortable mais tel est le chemin qu’il faut emprunter pour atteindre la vérité. La vérité est en l'Homme, dans son âme. Le chemin vers la vérité est la philosophie, celle qui s’applique à tout démontrer. Platon affirmait d’ailleurs : mes « opinions ne consentent pas à rester longtemps en place {…} elles ne valent donc pas grand-chose, tant qu'on ne les a pas reliées par un raisonnement qui en donne l'explication. Ainsi, l'idée d'abandonner la vérité et la démonstration qui en découle au profit du silence semble contradictoire, car nous avons tendance à penser que rien n'est plus élevé et plus désirable que cela. Comme l'écrivait Aristote dans la première ligne de son œuvre principale intitulée La Métaphysique « Les hommes désirent naturellement connaître. ». En d'autres termes, l'homme cherche naturellement la vérité, elle est d’une certaine façon intériorisée dans l'existence humaine. Baruch Spinoza nous a enseigné, de la même manière, qu'il ne considère plus la recherche de la vérité comme une obligation. Dans son Traité de la réforme de l'entendement, il a découvert qu'il existe un désir ; le désir de savoir, qui est infini et peut apporter un bonheur « suprême et continue ». Une forme de responsabilité laisse place à une pensée philosophique que l’on rapproche à nécessité morale ou loi morale dont parlé Emmanuel Kant ou encore Marx. Le philosophe admet alors que des éléments de la vie quotidienne comme le bonheur ou la richesse sont

insuffisants. Ainsi, lorsque l’Homme comprend la nature et la science, il s’approche de la joie et se libère de la triste passion qui l'a aliéné. Par conséquent, renoncer à la démonstration signifie renoncer à vouloir comprend...


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