Dissertation Philosophie - Pourquoi travailler ? PDF

Title Dissertation Philosophie - Pourquoi travailler ?
Course Philosophie
Institution Lycée Général
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Dissertation Philosophie - Pourquoi travailler ?...


Description

Dissertation - Pourquoi travailler ? Dans notre société, nous applaudissons les personnes pour leur travail, nous jugeons notre économie par sa productivité et nous honorons même le travail par une fête nationale. Cependant, il y a une ambivalence sous-jacente — nous célébrons la fête du travail en ne travaillant pas, beaucoup de travailleurs comptent les jours jusqu’aux prochaines vacances et ne voient le travail qu’en tant que moyen pour une retraite heureuse. Étymologiquement, le terme "travail" vient du latin tripalium, un appareil de torture constitué de trois pieux, auxquels les condamnés, ou les animaux difficiles à ferrer, étaient attachés. Le travail est donc associé à la souffrance, la torture et la pénitence. Cette notion n’est pas nouvelle, remontant à la Bible, dans laquelle le travail est représenté comme un châtiment issu du péché originel —“Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front”. Le travail serait donc une contrainte, et l’Homme en dépendrait pour pouvoir survivre. Mais le travail ne pourrait-il pas être considéré comme quelque chose de positif, comme un moyen par lequel nous appliquons et développons nos capacités, un élément indispensable dans la construction de la personne et, par conséquent, essentiel à la réalisation de son bonheur ? Ne peut cette activité, par laquelle l’Homme transforme la nature, générer du plaisir ? Ou bien l'Homme ne travaille-t-il que par nécessité et sous la menace de pouvoir s'éteindre s'il ne travaille pas ? Nous verrons, dans un premier temps, que le travail peut être vu comme une contrainte. Ensuite, nous l’aborderons en tant que source de libération. Enfin, nous nous demanderons si la solution ne serait d’arrêter de travailler. I - Le travail est une contrainte A- Une nécessité pour satisfaire ses besoins naturels - Le travail est une nécessité pour l’Homme, car il a des besoins qu’il ne peut pas satisfaire

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immédiatement -> l’Homme est un être naturellement fragile, confronté à une nature hostile Platon, Protagoras - Mythe de Prométhée - deux Titans, Epiméthée et Prométhée avaient eu pout tâche de donner à toutes les espèces les attributs nécessaires à leur survie. Epiméthée, après avoir donné tous les attributs dont il disposait aux autres animaux, laisse l’homme nu, sans moyens pour se protéger. Prométhée vole donc la flamme à Zeus pour la donner aux hommes et leur donner un moyen de survie: le feu, la technique, et donc le travail. L’homme peut désormais fabriquer ce dont il a besoin. Il serait promis à la disparition biologique s’il n’était pas capable de transformer la nature par son activité technique, de la plier à ses besoins.

B - Un moyen pour lutter contre la menace d’extinction

- Michel Foucault défend que, à tout moment de l'histoire, l'humanité ne travaille que face -

à la menace de mort Toute population qui ne trouve pas de nouvelles ressources est condamnée à l’extinction. À l'inverse, à mesure que les hommes se multiplient, ils entreprennent des travaux moins productifs. —> Le travail s’intensifie et devient plus rentable au fur et à mesure que la menace de mort s’accroît

C - Le travail est une contrainte créée par l’Homme, qui devient esclave du capitalisme - D’après Marx, les Hommes qui font du travail une contrainte sont ceux qui produisent les

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objets du désir des Hommes. L’Homme, dans sa recherche de bonheur, ne peut pas s’empêcher de céder à ses désirs. cf. Dorian Gray « je peux résister à tout sauf à la tentation », les Hommes qui détiennent les clés des désirs de l’humanité auront en leur possession un pouvoir immense et une responsabilité d’autant plus importante. A l’époque actuelle, le désir réside dans la consommation d’objets de plus en plus sophistiqués et qui reflètent la nouveauté. Mais pour obtenir ces objets et combler ses désirs, l’Homme a besoin d’un revenu —-> le travail est donc la solution -> un moyen pour l’Homme de satisfaire ses désirs. Mais l’Homme est exploité par le capitalisme, et est déshumanisé, aliéné , car il est défini par le profit qu’il génère

Transition: Dans notre système capitaliste, le travail est un moyen pour obtenir un salaire, et non une fin en soi. Le travail a donc une valeur instrumentale, quelque chose de précieux seulement pour ce qu’il nous permet d’obtenir avec l’argent qu’on gagne. Il permet à l’Homme de gagner sa vie, mais il ne permet pas de vivre réellement. Mais peut-on réduire le travail à la nécessité de se conserver ? Ne pourrait-on pas le concevoir comme une activité libératrice ? II - Le travail peut être libérateur A - Le travail formateur de conscience

- le travail n’est pas qu’une contrainte, mais aussi une vertu. - Dans le produit de son travail, un individu peut se reconnaitre lui-même - Son œuvre est -

son miroir. En déformant la nature, l’homme se forme. Le travail requiert technique, discipline. La maîtrise d’un objet —> maîtrise de soi. Ainsi, en transformant le monde autour de lui, l’homme quitte son animalité et prend conscience de lui même

- Cf. La dialectique du maître et de l’esclave de Hegel!!- le maître vit dans la simple -

jouissance de la production de l’esclave, et vit donc apparemment dans la liberté, tandis que l’esclave vit dans la servitude. —> Cependant, en travaillant, l’esclave va pouvoir se former, et se reconnaître dans sa

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production. Le maître n’est donc plus qu’un spectateur passif, alors que l’esclave devient l’acteur —> renversement des rôles — Maitre devient dépendant de l’esclave, qui se libère. —> Le travail est donc source de libération et de prise de conscience de soi

B- Le travail est un moyen pour pouvoir avoir des loisirs

- Aristote défend qu’on travaille pour avoir des loisirs, dont dépend le bonheur. - Cela peut sembler absurde à première vue. Comment pouvons-nous être heureux en ne faisant rien, aussi agréable soit-il (dolce far niente) ?! L'oisiveté ne conduit-elle pas à

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l’ennui, cet ennui destructeur de vie — cf Madame Bovary Tout dépend de la façon dont nous comprenons les loisirs. S'agit-il d'une simple oisiveté,

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d'une simple inaction —>! alors une vie de loisirs est au mieux ennuyeuse / au pire terrifiante, nous laissant, comme le dit Pascal, sans rien pour nous distraire de la pensée de la mort.! -> Le loisir selon Aristote est une activité productive dont on profite pour soi-même,

peut-être manger et boire, faire du sport, aimer, s'aventurer, faire de l'art, contempler ?! S'engager dans de telles activité est ce qui fait une bonne vie. Le travail doit donc se faire dans le but de pouvoir avoir des loisirs Transition. Nous avons vu que le travail n’est pas seulement nécessaire à la satisfaction des besoins, mais qu’il permet aussi à l’Homme de se développer . Mais il n’en reste pas moins vrai que le travail peut être aliénant. Le travail n’est-il qu’une façon de contrôler les individus ? Si c’est le cas, devrait-on construire une société sans travail ? III - La solution : arrêter de travailler ? A - Le travail est une façon de contrôler les individus

- Nietzsche, Les apologistes du travail - La glorification du travail a une finalité politique. -

Le travail est valorisé, non pas pour l’épanouissement qu’il procure à l’individu, mais pour la sécurité qu’il apporte à la société. Tant que les individus travaillent, ils n’ont ni le temps ni l’énergie de réfléchir. Ils obéissent / sont subjugués et, conséquemment ne se révoltent pas . —> Le travail est donc une forme de contrôle social d’autant plus efficace qu’il agit de manière insidieuse. Les individus croient, en travaillant, veiller à leur propre intérêt. En fait, sans le savoir, ils nuisent à eux- mêmes.

- En travaillant, ils assurent leur survie MAIS leur individualité s’appauvrit. Leur seul objectif étant le salaire, semblables les uns aux autres, ils restent dans le rang. B - Réduire le temps de travail - On peut réduire le temps de travail, grâce au progrès technique. —> c’est ce que Bertrand

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Russell explique dans Éloge le l’oisiveté Selon lui, le moyen d’obtenir bonheur et prospérité est la diminution du travail Il reprend l’exemple de la fabrique d’épingles d’Adam Smith et explique : un groupe de

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travailleurs travaille 8 heures par jour pour produire le nombre d’épingles dont le monde a besoin. Un jour, le progrès technique permet d’inventer une invention permettant aux hommes de fabrique deux fois plus d’épingles. Leur journée de travail serait réduite à 4 heures, —> ainsi, le progrès technique permettrait de démocratiser les loisirs, bénéfique pour les individus et les sociétés (cf. Thèse d’Aristote)

Au terme de cette réflexion, nous avons pu comprendre que le travail est pour certains une activité nécessaire à la survie de l’espèce humaine, et aurait donc une valeur instrumentale. Mais il pourrait aussi permettre un développement et une prise de conscience de l’Homme. Finalement, nous nous sommes demandés si le travail ne serait qu’une façon de contrôler les personnes et donc si la solution ne serait de le supprimer ou, du moins, raccourcir le temps de travail, pour laisser plus de temps aux loisirs. Cependant, il serait important de remarquer qu’une suppression totale du travail pourrait provoquer la “mort sociale” de l’Homme. En effet, ne pas travailler, c'est être menacé dans sa survie, mais aussi dans son statut de membre de la communauté humaine. Nous pouvons prendre comme exemple, un problème social important — le chômage. Les personnes sans travail sont non seulement menacées par la pauvreté, mais peuvent également être marginalisées voire être l’objet de discriminations....


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