Dissertation Philosophie \" Faut-il en finir avec la religion \" PDF

Title Dissertation Philosophie \" Faut-il en finir avec la religion \"
Author Julia Martin
Course Littérature Et Philosophie
Institution Université Rennes-II
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Summary

En lien avec la religion et la question " faut-il en finir avec la religion ", exemple de dissertation....


Description

Faut-il en finir avec la religion ?

Samuel Paty, un professeur d’histoire géographie enseignant au lycée de ConflansSainte-Honorine a été assassiné le 16 octobre 2020, par un jeune tchétchène, Abdoullakh Ansorov, enrôlé dans l’islam radical depuis peu. Le motif du crime ? Religieux. En effet, l’assaillant normalise son acte en raison du cours d’Enseignement Morale et Civique abordant la notion de liberté d’expression et « le droit au blasphème » donné par le professeur à des élèves. Sans grande surprise, la religion est un thème souvent discutée et présent dans les médiats, donnant lieu à de multiples questionnements éthiques complexes. Cette dernière, est issu du latin religare, signifiant « relier, lier plus fort ». La religion serait donc l’attache, le lien, entre les individus et la divinité. Ce rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieur, tendant à se concrétiser sous la forme de système de dogmes ou de croyances, de rituels et de morales. La religion se place dans le domaine du sacré, c’est-à-dire, de ce qu’il faut préserver. A chaque religion, se greffe un horizon eschatologique, cette finalité de l’existence aboutissant à un au-delà. La religion permet de prime abord, le partage de valeurs. Celui-ci se fait au sein de communauté de fidèles partageant pratiques et rites, le tout formant un culte. Cette notion de religion se fonde sur la croyance, sans cela, la religion n’aurait réel intérêt. La foi et le cœur sont les lieux de réception des croyances. Ces dernières peuvent également être largement diffusées par des sources d’autorités telles que les livres sacrées, les porte-paroles… Malgré son caractère parfois sectaire, la religion doit cohabiter avec la chose publique. Face au concept de la laïcité et de la liberté d’expression défendue dans la limite de la tolérance, la religion reste néanmoins très délicate à aborder tant dans le fond que dans la forme. Avant toute chose, l’existence de la religion est la preuve que les hommes disposent d’une liberté de culte, en pouvant choisir ou non d’appartenir à une religion , tout comme en choisissant ou non de pratiquer un sport, c’est une liberté. Du moins, on considère que cette liberté de culte est censée être respectée dans le monde et que chaque individu puisse choisir pour lui-même de croire ou non. L’existence de diverses religions telles que le Christianisme, l’Islam, le Bouddhisme et bien d’autres renforcent ce sentiment de liberté qui n’impose pas une unique croyance aux hommes ou encore l’obligation d’en avoir une. La religion constitue d’une certaine manière, une garantie de la liberté morale des individus.

D’une part, la multiplicité des religions et donc des conceptions morales peuvent devenir contraignantes dans un sens où chaque religion se distingue des autres par sa conception du monde, ses valeurs et ses buts. De ce fait, la pérennité des religions est fragile et présente des failles pouvant devenir une réelle menace existentielle envers les libertés des hommes. Ainsi, on pourrait se demander, en vue des dérives liées à la religion touchant le monde tels que les attentats, s’il ne serait pas de l’ordre de la nécessité de faire une croix sur les religions et donc d’en finir avec cette dernière. A contrario, en finir avec la religion signifierait en finir avec la liberté de culte, et donc avec la liberté en générale qui se verrait réduite. Ce qui est problématique ici, c’est que cela signifierait que les hommes ne soient plus libres de choisir. Qu’ils soient contraints de renier leur foi et croyances, c’est-à-dire leur intériorité profonde au nom de la paix et en faveur d’un équilibre. Ne serait-ce t-il pas immoral d’en arriver jusqu’ici ? Interdire les religions ne seraitil pas d’une plus grande violence que celles que les religions peuvent parfois engendrer ? L’enjeu est alors le suivant : Dans quelle mesure la religion peut-elle être une source de danger, au point de vouloir en finir avec elle ? Si les religions semblent de prime abord réunir et souder les hommes entre eux par ce point commun qui les unit, l’interprétation de ces dernières peuvent être extrêmes dans certains cas et aboutir à de réels dangers, révélant ainsi la nécessité grandissante d’un équilibre entre religions et vie en société.

La religion paraît tout d’abord réunir et souder les hommes entre eux par ce point commun qui les unit. Les religions constitueraient une seconde famille. En effet, par son caractère enveloppant, elle forme petit à petit un repère pour le croyant. Premièrement, les rituels que la religion façonne, entraîne l’homme dans une certaine routine qu’il apprécie et qu’il reconnaît, qui lui est familière. L’organisation de sa vie sociale en dépend et il la construit autour de sa religion. La comparaison de la religion à un foyer est d’autant plus compréhensible lorsque les croyants se réunissent en un lieu, afin de ne former plus qu’un. Ces rassemblements contribuent au sentiment d’appartenance à un groupe. La cohésion des croyants d’une même religion devient de plus en plus importante et intensifie la foi de ces derniers envers leur dieu. La religion invite le croyant à s’accrocher à une idée puissante qui le guidera tout au long de

sa vie. De ce fait, tout comme une famille est un soutient dans la vie, la religion peut également l’être et motiver les hommes à avancer ensemble. Alfred Auguste Pilavoine affirme dans son œuvre, Les pensées, mélanges et poésies, « La religion est tout à la fois un aliment substantiel pour la santé de l'âme, un remède efficace pour ses maladies, un baume adoucissant pour ses douleurs. Avec elle rien n'est dangereux, avec elle rien n'est irréparable. ». Ainsi, la religion peut être perçue comme une faille capable de réparer les blessures les plus profondes, comme une vraie famille. L’importance des religions tiendraient au fait que celle-ci permettent aux pratiquants de sentir entouré, aimé et intégré dans une communauté. Ce n’est cependant pas l’unique visée de la religion. En effet, la religion apporterait des réponses existentielles aux hommes. Concrètement, le besoin de l’homme dans sa foi religieuse émane de son besoin de connaître les raisons de son existence et de ce qui l’entoure. Nombreux sont les individus qui se sont posés la question de l’existence et de la leur. Ces questionnement dépassent notre raisonnement et peut rapidement rendre fou celui qui s’y intéresse. Ainsi, la religion apporte aux hommes les réponses à leurs questions. D’où venonsnous ? Où va-t-on ? Pourquoi ? Chaque religion apporte son lot de réponses à ses fidèles bien qu’elles soient différentes et de ce fait satisfait la soif d’interrogations ce ces derniers. Appartenir à une religion rassure les individus préoccupés par le sens de la vie. Peut-être même que certains ont besoin de s’assurer que la vie à réellement un sens, et en ayant foi en une religion, il s’en assure d’une certaine manière. Pour Gandhi, « La vie sans religion est une vie sans principe, et une vie sans principe est comme un bateau sans gouvernail ». En ce sens, cela présente bien la vision de certains croyants pour qui, la religion permet de s’orienter, elle donne un but à ce qu’on appelle « la vie ». Cet exemple imagé que propose Gandhi vient bien montrer l’importance fondamentale de la religion dans leur vie. La religion aurait donc une importance allant au-delà de la liberté de culte, elle rassure en quelque sorte les hommes dans leurs actions et prises de décisions par ses réponses. Enfin, la religion semble nourrir les besoins des hommes. Si un besoin découle a priori d’un manque, la religion chercherait ainsi à combler ce manque. Les hommes trouvent en la religion l’amour et l’unité avec une communauté de fidèles. Ils trouvent de la même manière des réponses à leurs questions existentielles. De plus, la religion ne serait-elle pas recherchée par les hommes dans le but de « pimenter » leur vie ? Il est vrai que les religions reposent sur de nombreuses « histoires » inscrites dans des livres sacrées. De ce fait, l’existence des hommes qui peut parfois paraîtres inutiles se voit stimulée par la religion qui narre la vie

comme ayant un commencement et une fin spécifique aux hommes. Les individus voient donc dans la religion un certain intérêt de l’existence, non comme un jeu mais plus comme une épreuve. La religion partage les croyants entre la peur et le rêve. Si l’on prend l’exemple du christianisme, l’accès à l’Eden pour les hommes bons, constitue un réel fantasme pour bon nombre de croyants. Croire en un au-delà aussi parfait nourrit le fidèle d’une certaine excitation que la vie dépourvue de religion ne lui offrirait certainement pas. Ainsi l’homme se nourrit de toutes ces histoires pour satisfaire son existence. Certes, la religion réunit, solidarise et éduque les fidèles par différentes principes d’une religion à une autre. Les croyants y trouvent leur bonheur et ne pourraient imaginer leur vie sans. Cependant, l’existence des religions suscite des désaccords, allant même jusqu’aux conflits entre pratiquants ou entre pratiquants et non pratiquants.

Dans un second temps, les interprétations des religions peuvent être extrêmes dans certains cas et aboutir à de réels dangers. Il semblerait que la religion est une signification propre à chacun. Malgré l’existence de communauté, la religion n’est pas nécessairement comprise ou perçue de la même manière au sein de la même religion par les fidèles. Si depuis l’enfance, les individus naissent et se construisent selon les paroles de leurs parents et de leurs propres expériences, leur conception du monde et notamment de la religion est fortement liée à leur environnement. De ce fait, il semble compliqué que les croyants aient la même vision de la religion dans son ensemble. Cela peut s’avérer contraignant et générer des impasses entre pratiquants. Le caractère sensible de la religion n’aide pas grandement dans les conflits au sein d’une même communauté. De plus, la religion ne relève pas de preuves véritables, elle repose sur des textes et paroles, qui se sont transmis de générations en générations. Ainsi, comment trancher entre les mauvaises et bonnes croyances d’une religion, entre un mauvais et bon croyant ? C’est une des problématiques que posent les religions, on ne peut démêler le vrai du faux. On choisi donc de se référer aux écrits afin d’organiser la religion. Malgré cela, l’interprétation reste libre, et sachant que les hommes sont libres d’appartenir à une religion, on ne sait trop bien ce qui pourrait se passer si une personne interprétait la religion à sa manière et décidait de diffuser sa pensée à des personnes faibles d’esprit. Cela est connu sous le nom de prosélytisme, c’est-à-dire, le zèle pour convertir des individus à ses idées et son point de vue. C’est ce qui rend la religion menaçante, on ne peut savoir comment elle peut-être utilisée et à

quelles fins. On dégage ainsi l’une des plus grande crainte de la religion : son instrumentalisation. Cette première crainte fusionne avec le fait que la religion peut rendre les hommes incontrôlables et obstinés. La liberté de culte implique bien entendu la multiplicité des religions. Qui dit diversité de religions, impose diversité de point de vue. La place démesurée que peut occuper la religion dans la vie d’un homme est souvent source d’actions ou de paroles violentes. Ce qui devient compliqué pour certaines personnes, est le fait de dissocier sa religion de sa vie de tous les jours, en communauté. Certains individus se construisent autour d’une religion, qui devient alors la raison même de leur existence. Se développe alors en eux une intolérance vis-à-vis de toute autre religion extérieure à la leur ou de toute science contraire à leurs croyances. Cela peut donner lieu à des conflits entre religions. Cependant, lorsque la liberté d’expression vient s’intéresser aux religions, des complications font surface. Afin d’illustrer ces propos, on pourrait parler des attentats qui ont particulièrement touché la France ces dernières années pour des motifs religieux liés à la liberté d’expression comme le blasphème que certains répriment violemment au nom de leur religion. Ces personnes deviennent littéralement hors de contrôle et sont prêtent à mourir pour leurs idées qu’ils considèrent comme véritables et uniques. Cela montre bien que leur intolérance s’exprime avant même leur opinion personnelle. Leur religion est prioritaire à leur personne. C’est ce danger de la religion qui peut mener à la folie. Francis Bacon nous dit, « Les troubles et l’adversité ramènent à la religion ». Ainsi il semblerait que beaucoup des maux sur Terre proviennent de la complexité des religions. Ce domaine de la religion par son caractère sacrée, ne laisserait pas tant de libertés à ses fidèles et deviendrait en quelque sorte une cage doré. De plus, certains hommes ne paraissent pas capables d’accepter l’existence de plusieurs religions puisque cela remet inévitablement la leur en question. Et cela ils ne le conçoivent pas. La religion apparaît alors extrêmement délicate et imprévisible dans la conception que certains croyants en font d’elle. Finalement, la religion semblerait grandement fragiliser la chose publique....


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