Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - II – LA Guerre DES Dieux - PDF PDF

Title Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - II – LA Guerre DES Dieux - PDF
Author Oscar BARON
Course culture générale
Institution EDHEC Business School
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1 MYTHOLOGIE GRECQUE – NOUVEAUX COURS II – LA GUERRE DES DIEUX Le Temps a maintenant succédé à l'Éternité. En fauchant le sexe de son père, Cronos a libéré ses frères et ses sœurs, les Titans, du ventre maternel. Mais il a refusé de laisser paraître à la surface de la Terre les créatures monstrueuses nées des amours d'Ouranos et de Gaia, les Cyclopes et les Hécatonchires. Il a même chargé de lourdes chaînes ces frères difformes, puis les a précipités dans les profondeurs du Tartare, le Monde souterrain. Cronos s'est proclamé roi. Roi de ce monde qu'il vient d'affranchir. Il sait bien qu’en castrant son père et en le séparant de sa mère, il a établi l'harmonie voulue autrefois par Gaia : une Terre, un Ciel. Sur Terre, des océans, des fleuves, des vallons, des tertres, des forêts, des montagnes... et au-dessus de ce noble paysage, un ciel étoilé, balayé par le Jour et la Nuit. Le Temps règne donc en maître absolu sur le vaste monde. Et, sous son regard toujours en éveil, les éléments primordiaux continuent de s'unir entre eux. Ouranos a définitivement cessé de féconder Gaia et se tient tranquillement à sa place, au-dessus d'elle. Parfois, il lui arrive encore de s'égoutter, et les pluies qui chutent sur Terre donnent naissance à de nouvelles plantes ainsi qu'à de nouveaux arbres. Gaia, la Terre, se chercha vite un autre amant. Elle choisit son plus jeune fils, Pontos, l'Eau, et engendra d'innombrables divinités marines. Les Titans aussi s'unirent, les frères avec les sœurs : parmi eux, Océanos (Océan), l'aîné, qui représentait les Océans qui encerclent la Terre, donna à sa sœur Téthys1 trois mille filles d'une beauté resplendissante, qu'il changea en fleuves, rivières, sources, fontaines, nymphes ou naïades et qu'on appela les Océanides... De son côté, la Nuit enfanta un long cortège d'ombres : il y eut Tyché, le Hasard ; Thanatos, le messager de la Mort, et Hypnos, son jumeau, celui qui donne le Sommeil éternel aux humains en les frôlant de son aile ; Éris, déesse de la Discorde ; Némésis, qui impose aux orgueilleux mortels la Modération et la Discrétion ; les Sarcasmes ; la Raillerie ; la Plainte ; la Fraude et bien d'autres divinités maléfiques dont le nom seul annonce le malheur... Cronos était roi, mais il n'avait pas oublié la malédiction que son père avait lancée contre lui. Aussi, afin qu'aucun de ses propres enfants ne pût un jour le détrôner et lui faire payer son forfait, prit-il la résolution de faire disparaître un à un les nouveau-nés. Plus retors que son père, l'impulsif Ouranos, Cronos décida de les dévorer dès leur naissance. Il les avala tout crus ! Hestia, Déméter et Héra, ses trois premières filles, puis les deux garçons qui suivirent, Poséidon et Hadès, furent ainsi engloutis. Mais lorsque son sixième enfant fut sur le point de naître, son épouse, Rhéa, paniquée, prit la fuite. Elle vint supplier leur mère à tous, Gaia, de lui venir en aide. 1

Téthys ne doit pas être confondue avec son homophone Thétis, sa petite fille, une Néréide, mère de Achille. Téthys était la benjamine des Titanides, fille d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre), sœur et épouse d'Océan, de qui elle eut de nombreux enfants, les dieux fleuves et les Océanides (6 000 en tout). Elle personnifiait la fécondité marine. On la voit intervenir dans plusieurs mythes où elle joue un rôle bénéfique. Chaque soir, elle recevait le Soleil qui venait se coucher au terme de son voyage céleste.

2 Gaia écouta la prière de Rhéa et lui inspira un stratagème pour déjouer la cruauté de Cronos. - Rends-toi sur-le-champ en Crète, sur cette île que nul n'a encore foulée. Là, sur la plus haute de toutes les montagnes, tu mettras au monde le fils que tu portes. Zeus sera son nom. Et lorsqu'il sera né, tu ramasseras une grande pierre que tu emmailloteras dans ses langes encore tièdes, puis tu la présenteras à ton époux, le cruel Cronos. Rhéa fit ce que Gaia lui avait ordonné. Et, lorsque Zeus vint au monde, Gaia fit jaillir de son sein une grotte inaccessible dans laquelle elle cacha l'enfant. Puis Rhéa revint à la cour de Cronos et lui présenta la pierre emmaillotée en le suppliant d'épargner, cette fois-ci, ce fils qui venait de naître. Cronos, comme prévu, ne voulut rien entendre. Il s'empara du paquet que lui tendait Rhéa et n'en fit qu'une bouchée ! Zeus grandit donc loin de ses parents. Il fut veillé par les nymphes qui le nourrirent de nectar et d'ambroisie, ces mets des dieux qui garantissent à qui les goûte l'éternelle jeunesse et la vaillance. Il devint rapidement un adolescent vigoureux, développant une force incroyable dans un corps superbe. Pour compagnon de jeu, Gaia lui avait confié un animal fabuleux aux pouvoirs magiques : une belle chèvre blanche nommée Amalthée et dont la peau était si robuste que nulle flèche ne pouvait la percer. Mais le jeune dieu n'avait guère la tête à jouer ; il n'avait qu'une idée : mettre fin à la tyrannie de Cronos et des Titans, ces despotes qui gouvernaient le monde. Lorsqu'il se sentit suffisamment fort, Zeus quitta les vertes collines de Crète et se rendit au palais de Cronos pour le défier. Mais, seul contre son tout-puissant géniteur, quelles chances avait-il de l'emporter ? Heureusement, une femme veillait sur Zeus. C'était l'une des trois mille filles de l'Océan. Elle s'appelait Métis, elle était déesse de la Ruse et avait reçu le don de se métamorphoser aussi souvent qu'elle le souhaitait. Dès qu'elle aperçut le jeune dieu, elle en tomba éperdument amoureuse. Elle n'eut plus alors qu'un seul but : le protéger et le conquérir. Pour l'aider dans la lutte qui s'annonçait, elle prépara un étrange breuvage : dans une coupe dorée, elle pila les plantes sauvages qui écœurent et les mélangea au miel alcoolisé qui provoque l'ivresse. Puis elle confia la coupe à Rhéa et lui recommanda de s'arranger pour que Cronos l'ingurgitât avant que l'imprudent Zeus ne vînt à sa rencontre. Rhéa présenta la coupe à Cronos qui la porta à ses lèvres. Mais à peine eut-il bu quelques gorgées que de puissants spasmes agitèrent son immense carcasse. C'était une drogue ! Un vomitif ! Cronos, le ventre en feu, recracha tout ce qu'il avait avalé depuis un bon moment... à commencer par la pierre emmaillotée et les cinq frères et sœurs de Zeus. Ensemble, Zeus, Hestia, Déméter, Héra, Poséidon et Hadès filèrent se réfugier sur les cimes du mont Olympe. Cronos, ivre de rage, jura qu'il anéantirait ses enfants de ses propres mains. Il appela à son secours ses frères et sœurs, les Titans, qui tous, à l'exception du sage Océanos, se liguèrent avec lui. C'est ainsi que commença la guerre entre les Olympiens et les Titans. Aux vainqueurs reviendrait le pouvoir suprême. Mais tous ces dieux étaient immortels ! Qui donc pourrait sortir victorieux de cette confrontation qui plongeait le monde dans l'anarchie et le désordre le plus brutal ?

3 Les Titans avaient pour eux la suprématie physique. Leur force était prodigieuse et rien ne semblait les arrêter. Le plus souvent, c'étaient eux qui prenaient l'avantage : les dieux de l'Olympe, encore jeunes et inexpérimentés, luttaient comme des lions, mais devaient, la plupart du temps, quitter le champ de bataille éclopés et sanglants. Gaia, la Terre, observait ce désastreux spectacle en silence, accablée. Elle qui souhaitait tant que l'ordre surgît du Chaos et réglât la marche de l'univers, elle voyait maintenant sa création s'entre-dévorer et le monde dépérir ! La guerre des Olympiens et des Titans n'aurait jamais pris fin si l'intelligence ne s'était substituée à la force. Une fois encore, c'est de la Terre, Gaia, que vint la solution. Gaia parla en songe à un jeune homme appelé à un destin tragique. Il était fils d'un des Titans, Japet. Il s'appelait Prométhée. Gaia lui annonça que la victoire reviendrait au clan qui saurait renoncer à la violence pour utiliser la ruse. Prométhée courut d'abord annoncer la nouvelle à ses parents, les Titans. Mais Cronos et les siens lui rirent au nez ! Ils étaient convaincus qu'ils ne feraient bientôt qu'une bouchée des Olympiens et n'avaient que faire des superstitions de Prométhée. Prométhée se résigna alors à rejoindre le camp de Zeus et des Olympiens. Il leur conseilla d'abandonner ces offensives qui se soldaient le plus souvent par d'âpres défaites et de rechercher l'alliance de leur parentèle exilée, les Cyclopes aux pieds balourds et les Hécatonchires aux cent bras. Zeus écouta les conseils de son cousin Prométhée et se rendit, seul, dans le Monde souterrain. À mains nues, il combattit le dragon Campé que Cronos avait posté là pour surveiller les prisonniers et libéra de leurs chaînes les Cyclopes à l'œil unique et les Hécatonchires aux multiples bras. Ceux-ci, pleins de ressentiment contre Cronos, se rangèrent aux côtés des Olympiens. Quant aux Cyclopes, ils s'adressèrent ainsi à Zeus : - Jeune Zeus, tu nous as délivrés des ténèbres et ta lutte est juste. Nous allons t'aider. Pour toi, nous fabriquerons des armes sans pareilles. Issues des profondeurs de la terre, elles anéantiront ceux que ton bras voudra frapper. Elles seront le fléau de Zeus ! Ainsi fut fait. Les Cyclopes creusèrent dans le roc une forge immense et s'y enfermèrent toute une nuit. Au matin, ils vinrent trouver Zeus et lui remirent leurs présents : le tonnerre, l'éclair et la foudre. À Poséidon, ils confièrent un trident capable d'ébranler le sol et à Hadès un casque qui avait le pouvoir de rendre invisible celui qui le portait. Débuta alors le plus effroyable combat dont le monde eût souvenir. Dans un vacarme inimaginable, les Olympiens, guidés par Zeus, se ruèrent à l'assaut des Titans. Sous la charge des Immortels, les montagnes tremblèrent sur leur socle, les vents se déchaînèrent et l'immense clameur de l'attaque grimpa jusqu'au ciel étoilé. Zeus tenait dans sa main la flamme aveuglante de l'éclair. Il lança la foudre sur ses adversaires qui tombèrent les uns après les autres. À peine les Titans furent-ils à terre que les Hécatonchires, ces anciens forçats, entrèrent en action. Du haut des montagnes, ils précipitèrent sur les Titans des tonnes et des tonnes de roche. Les Titans, estropiés et ensevelis sous les décombres, ne bougeaient plus. Au soir de la bataille, les dieux de l'Olympe étaient les nouveaux maîtres du monde. Zeus ordonna alors aux Hécatonchires d'emmener les Titans, couverts de chaînes, dans un lieu maudit, un lieu que même les dieux tenaient en horreur : la plus lointaine des régions du Monde

4 souterrain qu'on appela désormais l'Enfer. Là-bas, dans ces plaines humides et désolées, Cronos et les siens subiront pour l'éternité les châtiments réservés à ceux qui osent braver l'ordre de Zeus. Zeus, à présent, est le premier des dieux. Avec ses frères, Poséidon et Hadès, qui combattirent à ses côtés au moment du péril, il a partagé le monde. Il donna à chacun de solides gages d'amitié : Poséidon habitera la mer blanche d'écume et régnera en maître sur les océans, Hadès sera le seigneur du royaume des Ombres, où viendront séjourner les âmes des Morts. Quant à Zeus, il installera son palais sur l'Olympe, éclatant et splendide, d'où il dominera l'univers. La terre, elle, sera pour toujours un bien commun. Ensemble, les dieux se réuniront dans la demeure de Zeus pour délibérer et décider de l'avenir du monde. Plus rien ne devait donc menacer le nouvel ordre instauré par Zeus. Et pourtant ! Contre toute attente, le danger vint du dernier rejeton de Gaia. Alors que les Titans, ses fils, étaient vaincus, Gaia, mécontente du sort qui leur était réservé, et après avoir demandé leur grâce sans succès, décida de s'unir au Tartare. À l'Enfer ! Elle engendra un monstre épouvantable, si robuste que ses épaules touchaient les étoiles, si puissant que le moindre de ses mouvements provoquait d'effroyables tempêtes sur la surface des mers. Gaia appela ce monstre Typhon. Elle espérait que Typhon ferait ployer Zeus, car elle n'avait pas renoncé à son vieux rêve d'unité : elle imaginait un monde sur lequel régneraient tous ses enfants, sans exception, Titans et Olympiens réunis et non soumis au bon vouloir de Zeus. Lorsqu'ils aperçurent Typhon, les dieux de l'Olympe furent saisis d'une si grande terreur qu'ils renoncèrent à l'affronter, se changèrent en animaux et coururent se cacher dans les sables des déserts d'Égypte. Seul Zeus accepta de braver Typhon. Il jeta sur lui sa foudre, mais le monstre ne ploya point. Typhon possédait cent têtes de dragon qui toutes crachaient d'horribles flammes. Et Zeus eut beau les foudroyer les unes après les autres, elles pendaient encore à ses flancs, calcinées, lorsqu'il se précipita sur l'Olympien. Le corps à corps fut effroyable ! Lacéré de toutes parts, Zeus perdit sa foudre. Il parvint à saisir la faucille de son père, qu'il gardait sur lui comme une relique, et, dans un sursaut, trancha de nouveau une des horribles têtes du monstre. Mais Typhon renversa Zeus. Il lui arracha son arme et la retourna contre lui : patiemment, il lui sectionna les nerfs et les tendons, aux mains et aux pieds. Zeus gisait à présent sur le sol, vaincu ! Alors Typhon chargea le premier des Olympiens sur ses épaules et l'emporta jusqu'à une caverne lointaine, aux confins du monde. Il cacha les nerfs et les tendons du dieu déchu sous une peau d'ours et confia Zeus, inerte, à la garde d'un autre dragon. Était-ce la fin du puissant Zeus ? Non, pas encore ! Car les dieux de l'Olympe, honteux de leur fuite en Égypte et de leur piteuse métamorphose, se réunirent en secret. Ils chargèrent l'un d'entre eux, le plus jeune et le plus espiègle, Hermès, le dieu des Voleurs, de se rendre aux Enfers afin de récupérer le casque d'Hadès. Le casque d'invisibilité ! Comment n'y avaient-ils point songé plus tôt ? L'habile Hermès, ainsi casqué, trompa la vigilance du dragon et déroba les tendons et les nerfs de l'infortuné Zeus, les rajustant comme il le pouvait. Aussitôt, Zeus se redressa et s'élança vers le ciel. Sur l'Olympe, il retrouva ses attributs, la foudre, le tonnerre et l'éclair, et fondit sur Typhon. Le monstre se mit alors à arracher des montagnes entières qu'il lança sur l'Olympien.

5 D'un trait, Zeus les foudroya ; elles retombèrent dans la mer en mille morceaux, étouffant Typhon sous leur poids. Lorsque le monstre aux cent têtes fut enfin immobile, Zeus s'en empara et se rendit au sommet du plus haut volcan, l'Etna. Il y précipita son adversaire, chargé de liens si lourds que même le feu le plus ardent ne pouvait les détruire. Puis il ordonna aux Cyclopes, enfants de la terre, de creuser un palais colossal dans le ventre du volcan, d'où ils surveilleraient à jamais le monstre Typhon. C'est son odeur de soufre que l'on peut encore humer sur les hauteurs de l'Etna lorsque, du fond de sa prison, le monstre se retourne et crache ce feu qui jadis réussit à terrasser Zeus. Zeus regagna son palais de nuages. Il prit place sur son trône et songea. Certes, son jeune pouvoir était fondé sur la force. Mais la révolte de Typhon et la guerre contre les Titans venaient de lui prouver que force et violence, si elles intimident les faibles, sont impuissantes à régler tous les problèmes. Alors Zeus convoqua ses frères et ses sœurs, ses fils et ses filles, ses cousins et ses vassaux, tous les dieux qui régnaient sur une parcelle de l'univers. Devant eux, il proclama sa souveraineté. Et à tous, il déclara que désormais la force serait soumise à un autre ordre, à un ordre qui la dépassera toujours : l'ordre de l'intelligence. Désormais, sur l'Olympe, le temps des ruses pouvait commencer. ___________...


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