Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - IV – LES Amours DE ZEUS - PDF PDF

Title Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - IV – LES Amours DE ZEUS - PDF
Author Oscar BARON
Course culture générale
Institution EDHEC Business School
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1 MYTHOLOGIE GRECQUE – NOUVEAUX COURS IV – LES AMOURS DE ZEUS Zeus est donc devenu le maître du monde. Devant lui, il faut plier ou mourir. Sur le mont Olympe, où il a élu domicile, il préside l'assemblée des dieux. Ils sont douze. Douze dieux et déesses qui participent au grand conseil de Zeus, l'assembleur de nuées. Il y a là ses frères, Poséidon, seigneur des Océans, et Hadès, maître des Enfers ; la fière et orgueilleuse Héra, sœur et épouse de Zeus ; Déméter, qui préside aux saisons ; Athéna, déesse de la Raison ; Apollon et Artémis, les divins jumeaux aux flèches acérées ; Héphaïstos, dieu boiteux des Forgerons ; le bouillant Arès, dieu de la Guerre ; Hermès, messager des dieux ; la douce Aphrodite, déesse de la Beauté, née de l'écume des flots. Autour d'eux se tiennent les divinités de second rang, comme Hestia, déesse du Foyer, qui veille sur les mariages ; Hébé, déesse de l'Éternelle Jeunesse, qui présente aux hôtes de l'Olympe l'aiguière d'or et les divins breuvages ; la belle Léto, déesse de la Nuit ; ou encore les Muses, filles de Zeus, qui inspirent les différentes formes de poésie... Tous s'inclinent devant le pouvoir du dieu des dieux. Pourtant Zeus n'est pas un dieu parfait. Il est le plus fort, le plus grand, le plus redouté, certes, mais il y a au moins une puissance devant laquelle il accepte de se soumettre. Cette puissance a nom Moïra. C'est le Destin. Le Destin était une de ces divinités qui ne se montraient jamais à visage découvert, un peu comme Éros, le dieu primordial de l'Amour. Nul ne pouvait donc dire où le Destin se cachait. Ce qui est sûr, c'est qu'il avait pointé son doigt sur le jeune Zeus, fils de Cronos. Par ruse ou par dérision, il lui donna trois filles, nées de son union avec la déesse de la Justice, Thémis. Trois filles à la beauté glaciale et au regard vide, qui furent nommées les Moires. Clotho, Lachésis et Atropos, froides sentinelles du Destin, vivaient dans un palais bâti pour elles à proximité de l'Olympe. Dans cet antre impénétrable, solitaires, elles veillaient au déroulement de la vie des hommes et des dieux. Elles avaient pris l'aspect de simples fileuses et leur quenouille, qui tournait sans cesse, symbolisait mieux qu'aucun sceptre le cours de l'existence : Clotho filait, Lachésis déterminait la longueur du fil de la vie et Atropos, sans jamais se laisser fléchir, le coupait ! Ainsi les dieux, comme les mortels, étaient soumis à l'implacable loi du Destin, ils ne pouvaient rien contre lui. Zeus, dans sa grande sagesse, avait bien compris que le Destin conduisait qui y consentait et tirait qui le refusait. Aussi ne tenta-t-il jamais de le contrecarrer : dans son propre intérêt, il entendait bien coopérer avec lui. Or la destinée de Zeus fut d'être, plus que tout autre dieu, perpétuellement amoureux. Inutile de lutter ! Zeus avait beau être le premier des dieux, il ne parvenait pas mieux à vaincre ses désirs que le plus misérable des mortels. C'est que, les dieux, en amour, sont humains... trop humains. On ne compte plus les conquêtes de Zeus ! Mais être aimée du grand dieu n'est pas toujours très enviable. Ses trois épouses légitimes en savent quelque chose ! La première, Métis, fut avalée au terme d'une joute peu glorieuse. La deuxième, Thémis, fut répudiée. Et la troisième, Héra, constamment trompée.

2 Car Zeus se lasse rapidement. Attiré par toutes les beautés, il entend cueillir la fraîcheur partout où elle se trouve. La première épouse de Zeus donc fut la déesse de la Ruse, Métis. C'est à elle qu'il devait une part de sa victoire contre son père, Cronos, et il ne l'oubliait pas. Parce qu'elle l'avait secouru et qu'elle était follement amoureuse de lui, Zeus consentit à l'épouser. Mais un oracle lui apprit que, si Métis engendrait un jour un fils, alors cet enfant le détrônerait ! La malédiction d'Ouranos rattrapait donc l'orgueilleux fils de Cronos. Pour éviter qu'une telle chose ne se produisît, Zeus fit subir un sort peu enviable à la belle Métis. Dès qu'elle lui annonça qu'elle attendait un enfant, il lui proposa un étrange concours : il la mit au défi de se métamorphoser mieux qu'il ne le ferait lui-même. Les métamorphoses étaient un jeu courant chez les dieux qui possédaient tous ce pouvoir de changer de forme aussi souvent qu'ils le voulaient. Métis, pourtant réputée pour sa prudence, releva le défi et, en un clin d'œil, se transforma en mouche. Zeus la félicita, puis l'invita à prendre une apparence de plus petite taille encore. Métis trouva le jeu amusant. Confiante, elle se changea à nouveau et prit l'apparence d'une goutte d'eau... que Zeus avala aussitôt ! Mais on n'engloutit pas la déesse de la Ruse sans s'attirer de sérieux ennuis. Zeus fut pris d'un mal de tête si violent qu'il demanda à son fils, Héphaïstos, le dieu des Forgerons, de lui cogner sur le crâne à grands coups de massue, histoire de faire passer cette migraine. Héphaïstos frappa si fort qu'il fendit en deux la tête de Zeus ! Et du crâne du roi des dieux surgit alors l'enfant que portait Métis. C'était une fille. Elle portait un casque étincelant orné d'un haut cimier et brandissait un javelot à la pointe dorée : Athéna était prête pour la bataille. Désormais, elle siégera auprès de Zeus son père, personnifiant la Ruse, la Raison et la Sagesse. Zeus dut alors choisir une autre épouse. Ce fut Thémis, déesse de la Justice. Cette très belle titanide avait pris l'habitude de se bander les yeux lorsqu'elle rendait ses décisions, en signe d'impartialité. Elle lui donna de nombreux enfants, mais Zeus préféra qu'elle fût sa conseillère plutôt que son amante. Il la répudia donc et l'installa près de lui, au grand conseil des dieux. Il épousa alors sa propre sœur, la violente et irascible Héra. En fait, avec Héra, Zeus fut pris à son propre piège. Car Héra était aussi belle que capricieuse, aussi gracieuse qu'irritable. Zeus, qui adorait les équipées polissonnes, avait tenté à plusieurs reprises de la séduire, mais sans jamais rencontrer le moindre succès. Un jour, il eut l'idée de prendre la forme d'un jeune oiseau tombé du nid. Lorsqu'elle vit ce pauvre petit oisillon qui grelottait de froid, Héra le recueillit, le prit contre elle et commença à le réchauffer contre son sein. C'est le moment que choisit Zeus pour reprendre son apparence. Se laissant caresser, il tenta d'abuser de la tendresse de sa sœur. Héra, contre toute attente, accepta les avances de son frère à la condition qu'il promît de l'épouser. Zeus, surpris mais tout à son désir, accepta sans réfléchir... La belle déesse lui céda donc, mais se chargea rapidement de lui rappeler son serment ! Héra était une épouse bien malheureuse ! Zeus, même dûment marié, continua à séduire déesses, nymphes ou femmes : toutes lui plaisaient. Et ce débordement d'activité amoureuse rendait Héra de plus en plus jalouse et amère. Elle ne cessait d'épier son volage époux, pour découvrir quelle nouvelle femme ou déesse avait encore ravi son cœur, quel nouvel enfant était né de lui. Et quand elle avait trouvé, ne pouvant punir son redoutable compagnon, elle se vengeait avec méchanceté, cruauté même, sur ses amantes - ou sur leurs enfants - surtout quand il s'agissait de mortelles !

3 La première des femmes qu'il aima fut la princesse Io1, fille d'une Océanide et prêtresse d'Héra à Argos. Comme la déesse se doutait de quelque chose, Zeus, pour protéger son amante, la transforma en une génisse à la robe blanche immaculée. Il put alors sans mentir jurer à son épouse qu'il n'avait jamais aimé cet animal ! Mais Héra exigea que la belle génisse lui fût consacrée - et la fit étroitement surveiller par le géant Argos 2 aux Cent-Yeux, un gardien exceptionnel. Il ne fermait jamais plus de cinquante yeux en même temps, et en gardait toujours cinquante ouverts. Or Zeus voulait pouvoir approcher son amante. Il chargea son fils Hermès de tuer le terrible gardien. Le dieu malin réussit à endormir complètement Argos en jouant de la flûte de Pan3. Il l'acheva ensuite avec une grosse pierre 4, et le Père des dieux put aimer la blanche Io en toute liberté. Héra, triste et furieuse à la fois, commença par rendre hommage à Argos, le gardien qui l'avait fidèlement servie. Elle prit ses cent yeux et en décora le plumage du paon, qui est son oiseau favori. Puis elle envoya à Io un taon infatigable, une terrible mouche chargée de la piquer jusqu'au sang, tachant de rouge sa belle robe blanche. Io, que la douleur rendait folle, s'enfuit au galop, traversant les terres, traversant les mers. Elle quitta le Péloponnèse, la Grèce et longea les rives qui portent son nom : celles de la mer Ionienne5. Puis elle franchit d'un bond le détroit qui sépare l'Europe de l'Asie, qu'on nomme depuis le Bosphore6 - étymologiquement : le « passage de la vache7 ». Après avoir galopé longtemps, longtemps à travers l'Asie, elle trouva refuge en Égypte, où elle s'arrêta enfin. Là elle mit au monde le fils de Zeus, Épaphos8, qu'elle portait dans ses flancs depuis tout ce temps, et qui fut père d'une glorieuse descendance.

Dans la mythologie grecque, Io (en grec ancien Ἰώ / Iố) est la fille du dieu fleuve Inachos, roi d'Argos, et de Mélia (ou d'Iasos et de Leucané). 2 Argos Panoptes, « celui qui voit tout ». 3 Ou en lui racontant une histoire très longue accompagnée du son de sa harpe. 4 Ou lui coupa la tête. 5 La mer Ionienne est une partie de la mer Méditerranée. Son nom provient de la mythologie grecque et de la figure d'Io. La mer Ionienne sépare la péninsule italienne et la Sicile à l'ouest, de l'Albanie et de la Grèce à l'est. Elle est reliée à la mer Tyrrhénienne par le détroit de Messine et à la mer Adriatique par le canal d'Otrante. 6 Le Bosphore (en turc İstanbul Boğazı ou Boğaziçi), est le détroit qui relie la mer Noire à la mer de Marmara et marque, avec les Dardanelles, la limite méridionale entre les continents asiatique et européen. Il est long de 42 kilomètres pour une largeur de 698 à 3 000 mètres. Il sépare les deux parties anatolienne (Asie) et rouméliote (Europe) de la province d'Istanbul. 7 De Βοῦς [bous], « la vache », et πόρος, [poros], « le passage ». 8 Dans la mythologie grecque, Épaphos est le fils de Zeus et d'Io. Il est enlevé après sa naissance par la jalouse Héra, et livré aux Curètes mais Zeus, irrité, tue ses gardiens et le délivre. Devenu grand, Épaphos a une querelle avec Phaéton, prétendant que celui-ci n'est pas fils du Soleil comme il s'en vante ; c'est là l'origine du malheur de Phaéton (Il est mort foudroyé pour avoir perdu le contrôle du char de son père, et avoir ainsi manqué d'embraser le monde). Épaphos devient roi d'Égypte et épouse Memphis, fille du Nil, en l'honneur de laquelle il fonde la ville de Memphis et de qui il a une fille, Libye. Libye fut aimée par Poséidon, de qui elle eut Agénor (roi de Phénicie), Bélos (roi d'Égypte) et Lélex (roi de Mégaride). Selon l’orateur grec Isocrate, Libye est la première entre toutes les femmes qui, ayant possédé un royaume, a donné son nom

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4 Zeus avait compris la leçon. Désormais, pour échapper à l'œil de sa furie d'épouse, Héra, il prit l'habitude de se déguiser pour approcher les femmes qu'il voulait séduire. Zeus n'était pas pour autant un débauché ou un libertin. Car s'il séduisait les belles mortelles, les nymphes ou les déesses, il ne faisait que renforcer l'ordre du monde. Plus exactement, il donnait naissance à des dynasties en espérant que ses enfants posséderaient quelques-unes de ses qualités. Ainsi, il n'est pas une ville en ce monde qui ne revendique parmi ses fondateurs un des fils de Zeus ! Toutefois, pour approcher celles qu'il convoitait, Zeus devait prendre quelques précautions. Il lui était impossible, par exemple, d'apparaître à une femme tel qu'il était vraiment. Les dieux sont comme le soleil : les humains ne peuvent les regarder en face sous peine d'être immédiatement consumés. L'histoire de la fille du roi de Thèbes, Sémélé, est, à cet égard, édifiante. Zeus en était tombé si profondément amoureux qu'il lui fit une cour pressante sous l'apparence d'un très beau jeune homme. Et Sémélé, l'ingénue princesse, avait cédé presque immédiatement, répondant au dieu par le même débordement d'amour. Zeus l'aimait tellement qu'il promit de lui accorder tout ce qu'elle voudrait lui demander. Sémélé, coquette, demanda et demanda encore, des colliers, des vêtements et d'innombrables fards, et Zeus la combla de ces cadeaux somptueux. Or, un jour, Héra, l'épouse légitime du roi des dieux, s'aperçut de l'infidélité de Zeus. Sa colère fut si grande que les murs dorés de l'Olympe se souviennent encore d'avoir tremblé jusqu'à se fendre. Elle s'enferma dans ses appartements et rumina une monstrueuse vengeance. Elle prit l'apparence de la nourrice de Sémélé, une vieille femme qui veillait sur elle depuis des années et qui possédait toute sa confiance. - Ô maîtresse, lui dit-elle perfidement, l'homme que tu aimes prétend être Zeus le Très Haut, mais rien ne prouve qu'il dit le vrai ; tu ne serais pas la première vierge à qui un séducteur sans scrupules révélerait son plus grand secret et prétendrait qu'il est un dieu. Demande-lui donc la preuve qu'il est bien ce qu'il prétend, demande-lui de se montrer nu devant toi, dans toute sa majesté, ainsi qu'il apparaît aux autres dieux. Sémélé ne vit que bon sens dans les propos fourbes d'Héra : en effet, quelle plus belle preuve d'amour son divin amant pouvait-il lui offrir ? Le soir même, alors que Zeus la rejoignait, elle lui présenta sa requête. Zeus eut un mouvement de recul à mesure que Sémélé prononçait ses paroles, l'effroi se lisait sur son visage. Il refusa catégoriquement, expliquant à Sémélé que seuls les Immortels avaient le droit de porter les yeux sur un dieu. Mais Sémélé s'obstina et lui rappela sa promesse. Si Zeus refusait, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : il l'avait abusée. Lié par son imprudent serment, Zeus, dépité, obéit au Destin et céda. Le lendemain, il vint retrouver Sémélé sans avoir au préalable revêtu cette apparence de chair qui permet aux dieux de s'unir aux mortels sans risques : il apparut à la jeune femme comme elle l'avait demandé, sur son trône, auréolé d'une lumière aveuglante, entouré d'éclairs et de flammes. Et en un instant, le corps de Sémélé s'embrasa.

au territoire qu'elle gouvernait : la « Libye antique » (le terme désignait les côtes africaines à l'ouest de l'Égypte chez les Grecs anciens).

5 Puisque Zeus ne pouvait s'unir aux mortelles sous sa véritable apparence, il lui fallait recourir à d'incroyables stratégies. La plus courante était bien sûr celle de la métamorphose. Tantôt aigle, tantôt cygne ; ici nuage, là pluie d'or, Zeus aimait varier les plaisirs et multipliait les transformations amoureuses. Tenez, levez les yeux au ciel, là où sont figés pour l'éternité les plus grands héros. Que voyezvous parmi les étoiles ? Deux constellations, parmi les plus connues, sont là pour témoigner des amours de Zeus : le Taureau et la Grande Ourse. C'est en Taureau que Zeus se transforma pour enlever Europe, une ravissante princesse qui vivait loin de la Grèce, sur les côtes de Syrie. Europe avait l'habitude, chaque matin, de se baigner sur la plage avec ses suivantes, près des pâtures où étaient gardés les troupeaux de son père. Mais nul homme n'était admis autour de ce cortège de vierges qui riaient et dansaient sur la grève mouillée. Pour parvenir à ses fins, Zeus prit l'apparence d'un Taureau si beau et si doux que la jeune fille, subjuguée, s'approcha pour le caresser. Le Taureau, docile, posa son mufle chaud sur le sein d'Europe, puis se coucha à ses pieds qu'il lécha tendrement. Alors, la princesse s'enhardit : malgré les protestations de ses servantes, elle s'agrippa aux cornes marbrées de l'animal et grimpa sur son dos. Dès qu'Europe fut à califourchon sur lui, le Taureau se redressa et s'élança vers le rivage. Il galopa à toute vitesse au-dessus des flots et entraîna la malheureuse loin des rives de l'Asie, jusqu'en Crète. Zeus reprit alors humaine apparence et coucha Europe dans son lit… C’est donc en Crète qu’Europe mit au monde trois fils : Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. Les premiers furent, bien plus tard, juges aux Enfers, et le troisième combattit pour Troie à côté de son roi Priam - où il mourut, tué par Patrocle revêtu de l'armure d'Achille. Quant au taureau dont Zeus avait emprunté la forme, pour le remercier il fixa sa dépouille à la voûte céleste, et en fit l'une des constellations. Quant à la Grande Ourse, son véritable nom est Callisto. Zeus s'était pris de passion pour cette nymphe d'une très grande beauté au cours d'une partie de chasse. En effet, Callisto menait la troupe d'Artémis, déesse de la Chasse et de la Virginité. Comme toutes les servantes d'Artémis, Callisto avait fait le vœu de rester vierge. Zeus le savait et se demandait bien de quelle manière il parviendrait à la séduire. Aucun homme n'était toléré auprès des vierges chasseresses. Le dernier qui avait osé braver l'interdit et qui avait surpris la déesse, nue dans son bain, le chasseur Actéon, avait subi une fin atroce : Artémis l'avait changé en cerf et il avait été dévoré par ses propres chiens ! Zeus eut alors l'idée d'apparaître à Callisto sous les traits de la seule personne dont elle ne se méfierait pas : Artémis. Aussitôt dit, aussitôt fait, et Callisto s'abandonna à sa maîtresse, juste un peu surprise qu'un tel besoin de tendresse se fît sentir de façon si pressante. Les mois passèrent. Callisto, ébahie, vit son ventre s'arrondir. Elle comprit qu'elle avait été dupée par Zeus. Terrifiée, elle tenta par tous les moyens de dissimuler sa grossesse, jusqu'au jour où Artémis, la vraie, exigea que toutes ses suivantes se baignassent avec elle au flot d'un ruisseau clair.

6 -Toi aussi, Callisto, répéta la déesse à la nymphe qui venait de s'éclipser sous un bosquet. Eh bien ! qu'attends-tu ? Morte de honte, Callisto sortit de sa cachette, abandonna les amples vêtements qui la couvraient et s'exhiba, nue, au courroux d'Artémis. La déesse entra dans une fureur incontrôlable. D'un geste, elle métamorphosa Callisto en ourse, rassembla ses servantes et lui donna la chasse. Lorsqu'elle la rattrapa, au terme d'une course échevelée, elle banda son arc de toutes ses forces et décocha ses flèches mortelles. L'ourse courut encore longtemps dans les sous-bois, boitillant, traînant sa lourde carcasse criblée de flèches, puis elle s'affaissa et rendit l'âme. Pris de pitié, Zeus recueillit le corps de Callisto et le déposa dans le ciel, autour de l'Étoile Polaire. C'est sous la forme d'un cygne blanc que Zeus connut la reine Léda, l'épouse de Tyndare, le roi de Sparte, qui pondit ensuite deux très grands œufs. Deux garçons, Castor et Pollux, et deux filles, Hélène et Clytemnestre, naquirent de chaque œuf. Mais Tyndare, son époux, avait aimé Léda le même jour que Zeus. C'était lui le père de Castor et de Clytemnestre, seuls Hélène et Pollux étaient enfants de Zeus9. Hélène10, la plus belle des femmes, fut à l'origine de la guerre de Troie, qui causa la mort de tant de héros grecs. Clytemnestre11, elle, souffrit et fit souffrir bien des maux à ses proches 12. Quant aux jumeaux, les Dioscures - les « fils de Zeus » -, ils s'aimaient tant que Zeus ne put se résoudre à les séparer et fit d'eux, à la mort de Castor, une constellation qui brille au ciel éternellement, celle des Gémeaux. Rien n'était impossible à Zeus. Pour Danaé, il se changea même en pluie d'or ! Cette princesse était enfermée dans une chambre inaccessible, faite du bronze le plus solide. Pourquoi ? Toujours pour la même raison : un oracle13 avait prédit à son père, Acrisios, roi d'Argos, que le fils qui naîtrait de sa fille le tuerait. C'est pourquoi il ne voulait surtout pas qu'un homme vienne

Les récits varient cependant sur ce point, et les auteurs présentent parfois Castor et Pollux comme fils de Zeus tous deux, d'où leur nom de Dioscures (en grec ancien Διόσκουροι / Dióskouroi « jeunes garçons de Zeus »). 10 Dans la mythologie grecque, Hélène (en grec ancien Ἑλένη / Helénê) est la fille de Zeus et de Léda. Selon la légende, elle était la plus belle femme du monde, seule la déesse Aphrodite la surpassant dans ce domaine. Elle est mariée à Ménélas, roi de Sparte, avant d'être enlevée par Pâris, prince troyen — cet événement déclenchant la guerre de Troie qui oppose Grecs et Troyens. Elle fut l'objet d'un culte héroïque important dans la ...


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