Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - V – Déméter - PDF PDF

Title Mythologie Grecque - Nouveaux Cours - V – Déméter - PDF
Author Oscar BARON
Course culture générale
Institution EDHEC Business School
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1 MYTHOLOGIE GRECQUE – NOUVEAUX COURS V – DÉMÉTER Parmi les déesses de l'Olympe, il y en avait une que les hommes vénéraient tout particulièrement. Cette déesse, c'était Déméter, sœur de Zeus le tout-puissant. Car d'elle seule dépendait le sort de l'humanité. Depuis que Zeus avait mis fin à l'âge d'or, ce temps béni où les hommes ne travaillaient pas et où les prés offraient en abondance les plus délicates nourritures, Déméter veillait à ce que la terre fût grasse et féconde. Si les récoltes étaient florissantes, si les hommes pouvaient manger à leur faim, c'était parce que Déméter était là, grande ordonnatrice d'une économie balbutiante. En ces temps d'après le Déluge, les hommes ne connaissaient aucune des règles qui régissaient l'agriculture et son commerce. Heureusement, Déméter protégeait les champs et les labours quand la main de l'homme s'égarait, elle la redressait et corrigeait les maladresses. Partout, on l'honorait avec ferveur pour que les récoltes fussent abondantes, pour que les plantations fussent fertiles, et que les arbres portassent de beaux fruits. Déméter avait une fille. Une fille que Zeus lui avait donnée et qu'elle avait appelée Perséphone. Elle entretenait avec elle des liens très étroits. Pour tout dire, elle l'adorait. Au point que les mortels, admiratifs, avaient fait de Déméter non seulement la déesse qui présidait aux Moissons et aux Récoltes, mais aussi la déesse qui incarnait la tendresse maternelle. Elle était la déesse mère dans tous les sens du terme : à la fois parce qu'elle nourrissait les hommes et parce qu'elle vouait à sa fille l'adoration que toutes les mères devaient porter à leurs enfants. Hélas, un drame survint qui ruina cette délicate harmonie. Un jour où Déméter s'était rendue aux champs pour favoriser les semailles, Perséphone partit se promener dans la Prairie de l'Éternel Printemps. Elle flânait parmi les herbes folles, remplissant de brassées de fleurs les plis de sa robe, lorsqu'elle aperçut, un peu à l'écart, un lys d'un éclat merveilleux. Mais au moment où elle se penchait pour le cueillir, la terre se mit à se craqueler, le sol se fissura, et, dans un vacarme épouvantable, se fendit en deux ! Un char noir, tiré par deux effrayants chevaux surgit du gouffre. Devant elle se dressait le plus terrible et le plus redouté de tous les visiteurs : Hadès, frère de Zeus, seigneur des Enfers, le maître du royaume des Morts. Hadès le ténébreux avait vu la belle Perséphone et en était tombé passionnément amoureux. Depuis longtemps déjà il rêvait de prendre épouse. Mais nulle n'osait se risquer sur ses terres de désolation. Même les dieux le craignaient. Il régnait sur le Monde souterrain et son royaume, gardé par des créatures terrifiantes, n'était peuplé que par les âmes des trépassés. D'un bond, Hadès saisit la jeune fille par la taille et la percha sur son char, puis il l'entraîna dans les profondeurs du royaume des Ombres. À son retour des champs, Déméter chercha sa fille. En vain. Pendant neuf jours et neuf nuits, elle erra par les chemins, pleurant toutes les larmes de son corps et fouillant chaque recoin à la recherche de son enfant. Personne n'osa lui révéler la vérité. Ce fut Hélios, le dieu du Soleil, qui, pris de pitié, lui avoua ce qu'il avait vu du plus haut du ciel... et ce qu'il avait surpris sur l'Olympe. Car si le responsable de ce rapt était bien Hadès, le grand Zeus avait auparavant approuvé son plan pour s'emparer de Perséphone !

2 Accablée par cette trahison, ne sachant comment arracher sa fille aux griffes de l'Enfer, Déméter se mura dans son chagrin. Puis elle jeta une mante noire sur ses épaules, en signe de deuil, et reprit la route sous l'apparence d'une vieille femme. Longtemps elle marcha sans but. Son vagabondage la conduisit jusqu'à la ville d'Éleusis, près d'Athènes. Dans le temple majestueux qui avait été autrefois bâti pour elle, elle s'enferma, seule, désespérée. Cloîtrée dans son sanctuaire, Déméter décida de ne plus exercer son activité de déesse, d'abandonner ses fonctions divines. Et, en un instant, ce fut la catastrophe ! Plus aucune graine ne germa, les arbres ne donnèrent plus de bourgeons, ni de fleurs, ni de fruits, et les hommes eurent beau tracer des sillons, bêcher, planter, semer, invoquer les dieux, rien n'y fit la terre était devenue aussi stérile que le plus aride des déserts. La famine s'abattit aussitôt. L'espèce humaine allait disparaître à nouveau, dévorée par la faim ! Du haut de l'Olympe, dans son palais de nuages, Zeus contemplait le désastre avec inquiétude. Plus d'une fois, il avait été tenté de foudroyer l'humanité. Il avait même noyé la quasi-totalité d'entre elle, n'épargnant que deux justes qu'il avait chargés de repeupler la terre. Jamais il ne s'était résolu à ce que les mortels disparussent. Car que deviendraient les dieux si personne ne les vénérait et ne sacrifiait à leur culte ? Zeus ne pouvait accepter que l'ordre du monde fût ainsi bouleversé. Il envoya successivement ses frères et ses sœurs, ses fils et ses filles, bref, tous les dieux de l'Olympe, parler à Déméter. Il fallait la raisonner, exiger qu'elle reprît son travail afin que la nature produisît à nouveau la nourriture des hommes. Mais Déméter ne voulut rien entendre et demeura inflexible : tant que Perséphone, sa fille, ne lui serait pas rendue, elle se retirerait du grand jeu du monde. Advienne alors que pourra ! Zeus convoqua donc Hermès, le plus sûr de ses messagers, et lui ordonna de se rendre sous terre dans les meilleurs délais afin d'obtenir d'Hadès qu'il libère Perséphone. Hermès obéit et se mit en route pour les sombres régions infernales. Voilà comment il expliqua la situation à Hadès : si Perséphone ne retrouvait pas sa mère au plus vite, alors les hommes mourraient et les dieux finiraient abandonnés, oubliés, faute de croyants pour les honorer. Hadès était bourru, mais il n'était pas stupide. À contrecœur il accepta. Mais il n'avait pas dit son dernier mot ! Il libéra Perséphone, respectant cette loi intangible qui veut que les mortels ne soient point anéantis par le caprice d'un dieu. Déméter était folle de joie ! Hélas ! les retrouvailles furent de courte durée... Car Hadès réclama à nouveau la jeune fille, et légalement cette fois-ci, faisant valoir cette autre loi, que nul n'était censé ignorer : la loi des Enfers. En effet, il était dit que quiconque avait mangé un fruit du verger infernal devrait y demeurer pour l'éternité. Or pendant son séjour sous Terre, l'imprudente Perséphone avait cédé à la gourmandise. Elle avait croqué un fruit, une grenade, et avalé quelques pépins. Oh, très peu : six, en tout et pour tout. Ce n'était presque rien, mais c'était plus que suffisant. Hadès fit connaître les faits et demanda que lui fût rendue Perséphone. Déméter s'interposa entre sa fille et le dieu des Enfers, refusant de reconnaître cette loi inique. Devant l'insistance d'Hadès et la résistance de Déméter, Zeus dut intervenir une seconde fois et trancher. Mais comment dénouer cette situation ?

3 S'il acceptait de rendre Perséphone à Hadès, au nom de la loi divine, alors Déméter punirait l'humanité en se retirant à nouveau du monde. Et s'il refusait de restituer Perséphone afin de protéger les hommes, qui sait ce que le terrible seigneur des ténèbres imaginerait pour se venger ? Zeus réfléchit longtemps, seul sur les cimes de l'Olympe. Lorsque sa décision fut arrêtée, il convoqua tous les dieux. - Parce qu'elle a mordu dans le fruit défendu, Perséphone devra subir la loi qui la condamne : elle siégera aux Enfers, dans la brume obscure, aux côtés de l'invincible Hadès. Mais parce qu'elle n'a avalé que six pépins, elle n'y restera que six mois, la moitié de l'année. Un mois par pépin avalé. Les six autres mois, elle sera autorisée à quitter le royaume des Ombres et vivra parmi les fleurs, aux côtés de sa mère, la puissante Déméter. Et c'est ainsi que naquit le cycle des saisons. Chaque fois que vient le printemps, la belle Perséphone quitte le monde des morts et revient sur terre. Déméter, alors, manifeste sa joie : pour célébrer le retour de sa fille, elle fait fleurir le sol. Puis, quand six mois ont passé et que survient l'automne, Perséphone rejoint son seigneur et maître dans le Monde souterrain. Déméter se retranche alors dans sa solitude. La terre des hommes, à son image, dépérit : la nature, endeuillée et triste, se fane, se recouvre de pluie, de givre, de neige... Cachées dans les entrailles de la terre, les semences dorment de leur sommeil hivernal jusqu'au prochain printemps, où Perséphone sort une fois encore de terre et rejoint Déméter... Déméter et Perséphone symbolisent ainsi le cycle de la vie et de la mort. Elles ne sont séparées l'une de l'autre que par une frontière métaphorique : la terre. Perséphone est alternativement vie et mort, car la Perséphone qui meurt à la vie chaque automne en descendant aux Enfers est la promesse de la Perséphone qui renaîtra à la vie au printemps suivant, tout comme le grain que l'on enfouit dans le sol est la promesse du blé qui sera moissonné, tout comme le défunt que l'on enterre est la promesse de l'enfant qui naîtra... Au cycle éternel des saisons répond le cycle, non moins éternel, de la vie et de la mort. Toutes deux se succèdent sans fin, comme si l'on ne pouvait goûter l'une sans embrasser l'autre : c'est l'éternel retour. Il faudrait, pour finir, dire deux mots d’une nymphe, Mentho (ou Menthé ou Mynthé, selon les auteurs). Elle était la fille du Cocyte (un des cinq fleuves des Enfers). Aimée d'Hadès, elle est délaissée par le dieu lorsque celui-ci enlève Perséphone ; elle n'a alors de cesse de se lamenter et de dénigrer sa rivale, ce qui lui vaut d'être piétinée et changée en menthe par Déméter, mère de Perséphone. La même fin est rapportée par Strabon dans sa Géographie mais avec un motif différent : elle est piétinée par Perséphone elle-même jalouse de son union avec son mari. Dans une autre version, Perséphone piétine la malheureuse avant d'opérer la métamorphose. ___________...


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