Notre vie, Paul Eluard analyse linéaire PDF

Title Notre vie, Paul Eluard analyse linéaire
Author _ Genoriv _
Course Fraçais
Institution Lycée Georges de la Tour
Pages 2
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Summary

Analyse linéaire d'un poème de Paul Eluard, présent dans son oeuvre : Notre vie...


Description

Le poème Notre vie, extrait de son recueil : Le temps déborde, publié en 1947 soit quelques mois après le décès brutal de Nusch, sa compagne depuis 17 ans. Contrairement à ce que l’on pourrait croire par le titre, ce poème, accorde une place prépondérante au thème de la mort et la fuite du temps. Ce drame personnel, a l'origine de l'inspiration d'Eluard, les poèmes qui suivent expriment alors sa douleur et son désespoir. C’est le cas de cet émouvant poème. Je vais alors procéder à lecture du poème

Comment Paul Éluard arrive-t-il à allier les deux termes aux sens contradictoires tel que la morts et la vie ? Nous répondrons à cette interrogation selon deux perspectives, en premier lieu, nous analyserons la partie claire du poème, dans laquelle il évoque la vie, du vers 1 au vers 7. Puis en second lieu, nous étudierons la rupture et le changement de registre causée par le décès de sa femme à partir du vers 8 jusqu’au vers 15. Dans les premiers vers Paul Éluard ne cherche pas la pitié du lecteur mais préfère situer le contexte d’un passé joyeux notamment grâce à la présence de Nush, par exemple au 1er vers, « Notre vie, tu l’as faite », désignant alors sa comme comme la fondatrice de sa vie, l’exagération ici instaure le thème. Il maintient que la présence de sa femme était enrichissante avec l’hyperbole « aurore en moi », vers 4. Il utilise également dans le vers 2, « Aurore », « beau matin de mai », et vers 4, on retrouve « aurore » mais aussi « claires ». Champ lexical de la clarté, exprime ici le bonheur éprouvé par leur rencontre. La nostalgie est exprimée au lecteur par l’emploi du verbe et son pronom « disais-tu » au vers 6. Avec l’emploi répétitif des mots de la même famille que vivre, par exemple, vers 1 « vie », vers 6, « vivre » et pour finir au vers 9, « vécu ». On comprend que malgré le décès de sa bienaimée il cherche à mettre de l’espoir afin de se convaincre et convaincre le lecteur que tout

peut s’arrêter brutalement mais qu’il faut retenir les moments de vie. Mais l’auteur ne restera pas seulement dans le même registre élégiaque. Effectivement, la transition des deux termes de la vie et de la mort est marquée par le biais de la conjonction de coordination "mais", au vers 8, ainsi que le verbe « a rompu » au passé composé, temps utilisé pour la première fois, entraînant la rupture en plein milieu du poème. Cette rupture se retrouve dans les rimes, constituées des sons : [i], [è] et [in], au début du poème, puis il y a un arrêt de ces rimes à la fin, pour laisser place aux rimes en [r] dur. Au vers 9 et 10, « la mort » est répétée 4 fois, elle casse alors le rythme et plonge le lecteur dans un registre lyrique, abandonnant alors la mélancolie des vers précédents. L’oxymore « la mort vécue » vers 9 relèves la souffrance mentale de Paul Éluard, causée par cette dure épreuve. On peut aussi noter le champ lexical de la souffrance pour la même interprétation, avec « la mort », vers 10, « a mes dépens » au même vers, « dure », au vers suivant, « la faim » et « la soif » vers 12, « larmes » au vers 14 ainsi que « silence », vers 15. L’auteur fait usage d’anaphore avec « mort visible » au vers 10 et 11, permettant alors de souligné la mort et de reprendre un rythme. Il emploie un oxymore « visible », « invisible » au vers 11, permettant de décrire la situation, il exprime l’absence de sa compagne de façon soudaine. Il remploie un oxymore au vers 13 « sous la terre », « sur la terre » donnant alors cette sensation d’écrasement que l’on retrouve avant avec la personnification « la terre a refermé son poing » au vers 3. On comprend que cette perte l’affecte au point où l’on ressent que Paul Éluard aurait perdu une partie de lui comme décrit dans l’expression, vers 15, « mon passé se dissout », il fait alors « place au silence » comme dit dans le même vers afin de laisser place au deuil de la mort de sa femme, ou encore de sa moitié

En somme, Eluard exprime ainsi de façon lyrique l'absence de sa compagne. On comprend qu’elle était pour l’homme une source de lumière et que les 17 années précédentes ont été pleinement vécu et ce, en grande partie grâce à sa compagne. On observe le changement passant d’un registre élégiaque a un registre lyrique. Cette rupture montre une grande souffrance, un deuil laissant place au silence de l’auteur. On peut également relever l’absence de ponctuation dans ce poème laissant une lecture linéaire et agréable. Nous pouvons rapprocher cette œuvre de « Demain dès l’aube », les sujets abordés sont les mêmes, la perte de la fille de Victor HUGO est évoquée dans le poème, dans un registre lyrique. Les similitudes ne se retrouvent pas tant dans la forme, mais plutôt dans le fond....


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