Fiche - Balzac, Un début dans la vie, Analyse n°2 PDF

Title Fiche - Balzac, Un début dans la vie, Analyse n°2
Author Thomas Dumats
Course Littérature
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
Pages 3
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Un début dans la vie BALZAC Explication de texte n°2 (pp 133-134)

« En ce moment, Estelle et son mari […] et le ministre d’Etat passa. » Introduction : Oscar est arrivé chez les Moreaux qui viennent d’apprendre qu’il avait fait des révélations sur les infortunes conjugales du comte de Sérisy et sur sa maladie de peau secrète. Or tout ça n’est que mensonge et le Comte était dans la voiture. Analyse linéaire : « En ce moment » : il se passe une autre action en parallèle « Malheureux enfant » : protection du narrateur, certaine pitié Descriptions « collet de sa redingote olive » « Au jour d’une croisée » la scène se passe donc dans la pénombre « Parle ! » : colère de Monsieur Moreau « Monseigneur » pour parler du Comte => homme très respecté, l’expression lui donne de l’importance «A délié ta langue » : leitmotiv du roman  « parler dans les voitures publiques » => roman d’apprentissage sur la tendance à trop parler « Épouvantable violence » : exagération, rappelle le « parle ! » Oscar se tait, c’est la première fois du roman où il n’ose vraiment rien dire « immobile comme une statue » Intervention de Estelle qui semble avoir une grande admiration pour le Comte : « est ce que Son Excellence s’inquiète d’une pareille vermine ?»  accentue encore plus le « monseigneur » de Monsieur Moreau. Rejet d’Oscar d’accompagner le comte La colère de Moreau s’accroît au fil du texte Oscar se rend compte de son erreur, grande peur du comte : « Non ! non ! Grâce ! » Action centrale du texte : le comte le traîne par terre, Oscar en pleurs  scène de théâtre : tragicomédie Longue phrase sans ponctuation, le lecteur est essoufflé autant que les deux personnages. Colère de Moreau devant le Comte, veut affirmer son autorité, Moreau est au comble de la fureur « Tous les spectateurs tremblaient »  les spectateurs mis en analogie avec le lecteur. « Ce jeune homme n’est que vanité » : référence à al bible « vanité vanité tout n’est que vanité » ? « un orgueilleux s’humilie, car il y a de la grandeur dans certains abbaissements » : portée morale du narrateur  défend Oscar. Peut être lui rappelle t’il son enfance ? « et le ministre d’Etat passa » : phrase très courte, en opposition avec le reste du texte, phrase symbolique  montre l’austérité du Comte, sa puissance, comme si le monde devait s’arrêter de tourner parce que le comte était là (« et un ange passa » ?) Nouvelle image du personnage d’Oscar : auparavant il se révoltait, aujourd’hui il s’abaisse. Problématique : Comment Balzac dans ce passage, à travers l’ironie nous dévoile un nouvel aspect de son personnage ? Plan : I. « En ce moment… la mort » « Épouvantable violence »  alors que c’est le moment le plus calme du texte. => L’auteur se fou un peu du lecteur. Exagération des gestes. Traité comme une statue. « Malheureux enfant » : ironie, auparavant il décrivait Oscar comme un garçons sûr de lui, or, ici il n’ose même pas bouger. II. une mise en scène théâtrale exagérée « Moreau prit alors…d’Etat passa ». L’auteur se fou du lecteur en lui faisant croire que son personnage est dans une situation désespérée, or il pourrait très bien réagir, il est adolescent et pourrait assumer ses actes => exagération pour ironie. Cruel, violent.

[Oscar est une sorte d’entre deux (ni héro, ni anti-héro) l’auteur va le modeler tout au long du récit, il n’a pas encore les moyen de cette ambition au début du roman. => à la fin sera décrit comme un héro ambiguë, il a acquis les signes extérieurs du héro, et pourtant il est encore ce bourgeois moderne  droit du héro moyen et pourtant homme moyen de son siècle.] Colloque sur Balzac : style de Balzac  longue tradition universitaire qui dit que le style de Balzac n’est pas forcément bon, mais Mitterrand conteste cette thèse (65): façon très singulière de Balzac d’utiliser les détails en ayant l’air d’utiliser la langue de tout le monde, il donne une convenance, une forme particulière : (p159 revue Europe) Mitterrand cite Bardèche, qui paradoxalement traite le soucis du détail chez Balzac  petits détails qui ont une « résonance dramatique rétroactive ». Constellation de petits détails comme des signes => puissance de déflagration. Dans cette espèce d’atmosphère qui n’à l’air de mener à rien, une force profonde est révèle  la cruauté d’un destin humain. C’est homme est toujours inaccessible  propre du génie ? Qui toujours fuit la volonté que l’on a de s’emparer de lui, de son style. Il laisse affleurer des forces profondes qui viennent des profondeurs tourmentées de l’âme de Balzac qui nous disent la cruauté de cet arrachement, non pas seulement à sa maman, mais à ses illusions, ses rêves, sans doute un peu artificiels, superficiels.

(Correction) Ambivalence du texte, plus complexe qu’il n’y parait  nouvelle qui semble de ne pas prêter à conséquences, et cette cruauté qui affleure si souvent (passage d’un registre à l’autre). Violence qui explose dans cette page  de l’action tonitruante, fulgurante et des sentiments exacerbés. Poussé au paroxysme de l’expression, proche de l’expressionnisme (déviance du soucis de l’expression, type de modalité créatrice qui pousse les effets jusqu’à son paroxysme). Que vient faire ici cet expressionnisme ? On participe par le phénomène des points virgules, nous sommes nous-mêmes commis quoi qu’on le veuille, avec un certains rejet, dégoût  limite de la convention « immobile comme une statue, roide comme un pieu ». Répétition de la « rage » du mot « hébété »  on peut se demander si le lecteur s’est bien relu, vocabulaire très rustre « il le traîna par le perron ». « Il se rendait »  imparfait duratif, effet de foule => le lecteur semble participer au lent chemin de croix d’Oscar. Saisissement sensible. C’est ce que reproche Valéry au roman  on est haletant, entraîné, mais jamais soi-même. Mais ici, nous sommes dans un état de responsabilité, il faut que nous répondions au propos de Balzac qui en fait trop, répétitions, comparaisons qui ne valent pas grand chose. Déclanchement de force qui d’un point de vue esthétique paraît un peu dérangeant. Mistigri  mystification, anecdote. La première idée qui vient à l’esprit : Balzac a commencé en étant fasciné par le roman noir (Mattew Lewis), et les effets très sonores de cette littérature, moment de grandes tensions voir de sadisme. Il en lui-même produit, sous différents pseudonymes r’hoore ou Horace de St Aubin  l’héritière de Birage, Jean Louis ou la fille trouvée (il les appellera plus tard « cochonneries littéraires ») =< quelque chose comme une sorte de mauvais goût dans sa sensibilité ou de sa culture dont il a eu du mal à se défaire, semble lui coller à la peau. (Il veut avoir tout ce qui va avec le succès.) Il réussit le mélodrame dans les années 30, effets stylistiques et sensibles exagérés. Message subliminal de Pixerécourt  mélodrame de la porte St Martin. => Relents d’un pathos, pointe de sadisme qui court dans cette page  le personnage est traîné. Donner à ce roman un peu léger, une force de retentissement qui pourrait lui manquer, « pour ainsi dire, pas de héro et guère d’intrigue ». si pas de héro, situation pathétique , si pas de situation dans un pays exotique, du moins quelque chose qui a une certaine densité d’action. Cette scène se situait à la fin, comme un accomplissement d’un destin, digne d’un roman d’apprentissage. Il n’a pas été suffisamment dégrossi, saveur un peu sadique, qui réapparaît malgré lui au moment ou il a le projet monumental d’une œuvre qui passera à la prospérité. De plus, c’est quelqu’un qui a toujours cherché du coté du succès et qui cherche ici les recettes du populaire. Faire apparaître au cœur d’une nouvelle sans ambition, les forces profondes qui appartiennent à la profondeur d’un destin, il n’y a rien de dérisoire dans une vie humaine, mais des forces prêtent à venir prendre à la gorge quelqu’un qui s’y attend le moins (ex : dire quelques fantaisie dans une voiture publique). Il n’y a pas de destin qui soit tragique. Une violence qui n’est pas simplement calquée sur son goût pour le roman noir, mais quelque chose comme la mise au jour de cette violence, qui hante tout romancier (Kundera  il n’a pas de thèses qui lui sont chères mais est lié à des obsessions qui se retrouvent dans chacune de ses œuvre). Force qui est plus significative que ce que l’on peu le penser. Il n’y a pas que l’excès, ni le pathos ; entre Oscar et Moreau  lien : « la rage », qui se retrouvent chez les deux, ils sont moralement et esthétiquement du même coté, des forces incontrôlées de la nature. Autre force esthétique qui pour être moins tonitruante, n’est pas moins fortement présente, exprimée dans cette scène, force esthétique et morale, cette noble simplicité. C’est lui qui a le dernier mot du discours, « et le ministre d’Etat passa », il passe sur tout ce drame, sur tout ce pathos et tout cet excès, il passe sur cette agitation exacerbée du drame, quelque chose qui est non pas le vernis mais la lumière pâle et élucidante de la beauté spirituelle. Ce texte permet de mieux comprendre le génie de Balzac car il n’est pas cette page violente et complaisante que nous envisagions, elle est équilibrée par cette autre force esthétique qui a autant de poids : cette grande figure qu’est le Comte de Sérisy, donne un souffle de simple grandeur. 1/ Douleur injuste « ce malheureux enfant »  il prend le parti de Oscar car sa punition excède largement son péché, disproportion entre la faute humaine et le courroux divin, réseaux sémantique, morale, rhétorique, du mélodrame* à la tragédie*. Destin trop lourd à porter sur les frêles épaules de Oscar. Soumit, anéanti par ce destin qui l’écrase. Héroïsme qui va advenir. « La furieuse Estelle »  pour Balzac, elle n’est rien qu’une femme de chambre, une femme qu’il déteste car elle est restée dans sa classe. Sous genre du mélodrame : contrastes entre l’extrême fragilité et l’extrême violence. Effets virulents dans le vocabulaire : « roide, rage… » . Fort imprégné de cette culture dramaturgique boulevardière. Evolution dans la scène : flux saccadé de questions, saccades du dialogue « viens demander pardon... Veux tu venir » => très dramaturgique, mélodramatique. Toutes les recettes d’une action pathétique. Rhétorique, esthétique expressionniste. Jouissance à la vue d’une victime. (Rapprochement avec Sade). « Redingote verte »  sorte de remplissage, d’emprise au détail, non pas « pour faire signe ». Boulimie Balzacienne.

2/ Mais une deuxième partie nous fait sortir de la scène. La vulgarité du début du texte , n’est elle pas rachetée par une force plus profonde et plus authentique, il y a quelque chose qui se dirige vers le Comte de Sérisy, qui semble être la perspective esthétique et morale de la scène. Au fur et à mesure, le paysage se purifie. Contraste lumineux. Tout chargé de cet expressionnisme tumultueux du drame, le texte se dirige vers une sorte d’apaisement, rejoint un classicisme esthétique, intellectuel et moral. Qui évoque une vraie grandeur : celle de l’orgueil, qui vient donner une grandeur peut être tragique mais une grandeur morale et classique, qui nous montre que Balzac est tenté par le succès facile du mélodrame, mais il y a quelque chose qui a tous moments le sauve  par le génie qu’il se doit, il se rapproche de Racine vers la fin du texte (qu’il ne pataugeait vers Pixerécourt au début du texte.) Nous revenons vers la narration (« il traîne Oscar, et il le tira vers le perron.. »). Il traverse l’espace, il y a quelque chose comme une ampleur qui vient, grande respiration, scène un peu fantastique de ce semi cadavre, ampleur de la période et de cette vision panoramique qui sort de l’atmosphère concentré de la scène de théâtre, caméra au point et plan resserré, »par le perron »  allonge le trajet, quoi fait de ce trajet une sorte de chemin de croix, esthétique du trop coruscant contraste entre le vocabulaire et cette traversée fantasmagorique, par ces étapes, ces stations, il arrive au pied du comte, au pied de la croix. « et se rendait alors »  imparfait de temps (par rapport au « il se jeta »), l’aspect est celui de la durée qui montre encore cette traînée dans le temps. Tous les autres enfants sont aussi coupables, ils forment un cercle autour => certaine ampleur. 3/ « Oscar la face contre terre… » C’est le sublime et le sacré (ce qu’il ne faut pas approcher : le pur et l’impur) qui sont représentés ici. On arrive vers un cercle d’infamie, un halo souverain de jugements, la présence du comte de Sérisy confirme notre jugement, nous avons quitté cet espace clos et vulgaire du mélodrame, nous avons pris l’air par les cours de façon presque fantasmagorique et nous sommes au pied de celui qui est le Comte : le juge. « J’ai peut être peur que vous ne fassiez rien de ce garçon » : ironie tragique, il le rend fou, ce n’est pas une erreur de Sérisy, ni une critique sociales des puissants. Sérisy est le véritable héro du texte, dans la mesure ou il a sacrifié son bonheur pour sa femme, (Oscar est un héro normal, il rentre dans le rang, il est un juste milieu) ironie qui crée le vide de la question : vraie source de la rédemption d’Oscar « et le ministre d’Etat passa ». Alors qu’il est a demi mort, il y a cet espèce d’oracle à l’envers qui peut être est la parole qu’il fallait pour déclencher à contrario que le juge suprême à tort. Il va transformer sa vanité en orgueil, non pas grâce à Moreau mais au Comte. Jugement dernier....


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