La vie dans un village russe au début du 19e siècle PDF

Title La vie dans un village russe au début du 19e siècle
Course Histoire contemporaine
Institution Université Bordeaux-Montaigne
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DIDOT Thomas

La vie dans un village russe à la fin du 18e/début 19e siècle. En quoi ce texte nous renseigne-t-il sur la vie quotidienne et sur les conditions de vie des paysans russes ?

I – Les trois piliers de la vie rurale russe A/ Communauté B/ Famille C/ Religion

II – La vie quotidienne A/ L’isba B/ Les activités des paysans C/ L’alimentation, les vêtements

III – Les difficultés A/ La misère B/ La servitude, une condition difficile C/ La violence multiforme

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DIDOT Thomas

Introduction Dans l’Empire russe du 18e siècle, la population est essentiellement rurale : ainsi, en 1794, 96% de la population vit à la campagne, pour seulement 4% de citadins. Cette population rurale vit sous la domination de grands propriétaires fonciers faisant pour la plupart partie de l’aristocratie. En cela, le cas de Matveï Nikolaïev ne déroge pas à la règle. Ce paysan dicte ses mémoires (il se dit analphabète), afin de raconter à ses enfants sa vie exemplaire, et comment il a pu sortir de sa condition misérable par le travail. Sa date de naissance exacte est inconnue (il est certainement né au début du 19e siècle), de même que sa date de décès. Dans le présent extrait, l’auteur raconte son enfance dans son village natal, localisé dans la province de Vladimir, qui est aujourd’hui un oblast situé entre celui de Moscou et celui de Nijni-Novgorod. On peut se demander en quoi ce témoignage nous renseigne-t-il sur la vie quotidienne et sur les conditions de vie des paysans russes ? Dans un premier temps nous verrons la mentalité qui existe en Russie rurale au travers des trois piliers de la vie rurale, puis nous verrons quels renseignements le texte nous donne sur la vie quotidienne dans le village, et enfin les difficultés nombreuses auxquelles le paysan russe fait face.

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I.

Les trois piliers de la vie rurale russe On décrit souvent le milieu rural russe comme un univers clos, inaccessible pour ceux

qui lui sont extérieurs, à moins de maîtriser les trois clefs suivantes : la communauté, la famille, la religion. C’est pourquoi cette première partie se propose de dresser un portrait « culturel » rapide du village russe.

A.

Communauté

Pour les Russes, la communauté a une grande importance, notamment dans la vie rurale. On lui donne le nom de mir, mot auquel l’agronome August von Haxthausen (qui a visité la Russie en 1843) donne la définition suivante : « C’est le synonyme du mot français commune, il désigne l’ensemble des individus habitant le même endroit, l’enceinte administrative d’un bourg ou d’un village. Dans la vie commune, la signification de ce mot est Figure 1 - Baron von Haxthausen toute différente. Le sens primitif indique quelque chose de vénérable et de saint ; il signifie en même temps la commune et l’univers, et ne saurait être traduit en langue étrangère que par le mot grec de cosmos. » Le paysan russe voit donc la vie dans son village comme une vie communautaire, et participe donc activement à cette communauté. Les chefs de familles (père par défaut, mère si le père n’est pas là) se réunissent dans le skhod, l’Assemblée rurale qui prend des décisions pour la communauté : elle fixe le calendrier des travaux, répartit l’impôt, autorise les départs de ceux qui s’absentent hors de la communauté pour travailler… Elle répartit les terres entre les familles et élit le staroste (maire ou bourgmestre). Cette fonction est importante, car c’est l’homme à qui il revient d’assurer le maintien de l’ordre dans le village. Ce terme se retrouve tout au long du texte (8 fois en tout, aux lignes 17, 23, 24, 27, 29, 33, 49 et 58). Une autre figure importante de la communauté est l’intendant, dont les fonctions ont déjà été vues en détail lors du cours magistral. Pour faire simple, il commande aux paysans, assisté d’adjoints. Il organise et réorganise le tiaglo (ligne 46 : « pour l’instant sois heureux car je te libère du tiaglo »), qui est l’unité qui sert à l’imposition de la population. Il ne fait pas partie de la communauté rurale (ligne 15 : « l’intendant principal des domaines était un P a g e 3 | 15

DIDOT Thomas dénommé Potanine »), mais il a une grande influence sur ce qui se passe dans la vie de la communauté.

B.

Famille

Si la communauté est importante, il ne faut pas croire que c’est la seule conception de « groupe humain » qui existe dans la paysannerie russe. Les mir ne sont pas des kolkhoz, les terres ne sont pas collectivisées, mais exploitées individuellement par des familles. C’est la famille que je vais maintenant aborder. On peut le voir dans le texte, elle est une part importante de la vie rurale : les liens sont forts entre les membres d’une même famille (ligne 12 : « Mon enfance s’écoulait ainsi dans le bonheur de vivre entouré de l’amour de mes proches ») et (lignes 1 à 5 : « J’ai gardé le souvenir le plus doux, le plus agréable, de mes premières années. Mon père et ma mère m’aimaient beaucoup, même s’ils sévissaient contre mes bêtises. Mon père m’emmenait volontiers partout avec lui, il aimait à converser avec moi sur toutes sortes de sujets. Alors que je n’étais encore qu’un bébé, il me montrait et m’expliquait les travaux que doit savoir faire un paysan. Il se plaisait ainsi à discuter avec moi et, de Figure 2 - Une télègue mon côté, je ne connaissais pas de plus grande joie. »). On peut ajouter que les bébés sont transportés à l’aide de petits chariots en bois appelés télègues. D’autres passages du texte montrent que la famille est soudée : alors qu’il sait qu’il va mourir, le père de Matveï confie celui-ci à son frère cadet (ligne 39). Son frère s’occupe donc de son neveu et de sa belle-sœur, et va même jusqu’à payer la part d’impôt de son frère (ligne 51 : « Et mon oncle fut obligé de prendre sur lui l’obrok de notre famille »). Les familles de paysans russes sont très nombreuses (ligne 52 : « il devait faire vivre, outre moi-même et ma mère, sa femme, ses quatre filles et son jeune fils, soit neuf personnes en tout »). Les paysans russes se marient assez jeunes (poussés par l’intendant et la politique populationniste des seigneurs), on compte 10 à 12 enfants qui naissent par couple, mais la majorité meurent en bas âge (il est d’usage de dire : « Dieu les a pris »).

C.

Religion

La religion est un pilier fondamental pour comprendre la mentalité dans les campagnes russes. Matveï Nikolaïev débute et finit son récit par des références religieuses : au début, il P a g e 4 | 15

DIDOT Thomas cite un proverbe russe : « Dieu aime le travail » , et à la fin il parle d’un pèlerinage au monastère de Kievo-Petcherski à Kiev, puis affirme qu’il a appris dès sa tendre enfance à avoir foi en Dieu (ligne 11 : « Elle (ma mère) vivait dans la crainte de Dieu et chercha à me la transmettre. ») et à se reposer sur Lui (ligne 75 : « Je ne sais que faire si le Seigneur ne nous vient pas en aide. ») Les références à Dieu et à la religion dans le texte sont multiples : ligne 47 : « Que Dieu vous ait en sa sainte garde ! », ligne 6 : « Ma mère m’a enseigné la prière, m’a habitué à aller régulièrement à l’église et à respecter les jeûnes. Lors des fêtes, elle ne me donnait pas à manger au réveil : « attends donc que le soleil arrive jusqu’à cette planche, me disait-elle en me montrant une lame du plancher dans l’isba, alors tu pourras manger. » ». Les paysans accordent une grande importance à l’observation des fêtes et des carêmes. Un jeûne est pratiqué sur presque la moitié de l’année (la consommation de viande, de lait, de beurre, d’œufs est prohibée). Le mercredi et le jeudi sont ainsi jeûnés, ainsi que les quatre carêmes de l’année : carême des Apôtres, de l’Assomption, de la Noël, de la Transfiguration. La piété du paysan se manifeste dans son assiduité aux offices liturgiques, où il se prosterne devant l’autel et frappe le sol de sa tête (un proverbe russe affirme : « Dis à l’imbécile de prier le Bon Dieu et il va se fracasser le crâne »). Le paysan se signe le matin devant l’icône qui orne un coin de l’isba, il se signe quand il passe devant l’Eglise, il se signe quand la foudre s’abat… Les superstitions restent très présentes (le clergé n’est pas très bien éduqué) : par exemple, en cas de sécheresse, les paysans organisent des processions dans les champs appelées moleben. Ceux qui en ont les moyens font de longs pèlerinages dans les grands monastères du pays. Pour « se rattraper », les paysans célèbrent aussi des fêtes religieuses de manière plus « chaleureuse » : à la ligne 72, l’oncle de Matveï désire acheter de la nourriture pour célébrer la fête du saint patron de leur village. Tchekhov (écrivain) écrit dans Les paysans : « Ils boivent le jour de la fête du prophète Elie. Ils boivent pour la Sainte-Croix et naturellement pour les fêtes paroissiales ». A la ligne 38, il est fait mention de l’extrême-onction. Dans le rite orthodoxe, il s’agit du rite d’Onction des malades (on prépare le malade à guérir, ou le mourant à passer dans le royaume de Dieu de manière plus douce).

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II.

La vie quotidienne Le présent texte est un document intéressant qui traite de la vie quotidienne d’un

paysan russe à l’époque du servage. On peut diviser cette vie quotidienne en plusieurs thèmes.

A.

L’isba, lieu d’habitation

Les constructions sont en majorité fabriquées en bois. Pour éviter les incendies, elles sont relativement espacées, et placées de chaque côté d’une grand-rue très large. Le bâtiment le plus emblématique de la campagne russe est l’isba, maison construite suivant la technique de la fuste : on prend des troncs d’arbre élagués à l’extrémité desquels on taille des encoches. Les troncs sont ainsi empilés les uns sur les autres, et le tout tient, sans avoir à utiliser un seul clou. Le toit est en chaume. Le feu est un vrai danger : dès que le paysan en a les moyens, il installe un toit de tôle. Dans le texte, le terme isba est mentionné à plusieurs reprises, et un passage évoque la façon dont elles étaient construites (le processus était relativement lent). Ainsi, à la ligne 25 : « Sa maison était en construction, il n’y avait pas encore de plancher dans l’entrée, seuls les chevrons étaient posés, et on entrait dans la pièce en marchant sur une planche qui servait de passerelle. ». Derrière l’isba se trouvent les dépendances (étable, remise, cave, magasin à farine et le bain). En face de l’entrée qui donne sur la rue se trouve le jardin potager (où l’on trouve des choux). Ce type de maison se retrouve dans les provinces centrales, qui sont très boisées, mais

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DIDOT Thomas les habitats sont très différents sur l’étendue du territoire (en Ukraine on utilise de l’argile et de la pierre, car le bois est cher). Les dépôts à grain sont souvent placés à l’entrée du village, rangés en ligne, à l’abri de l’incendie. On en parle dans le texte à la ligne 59 : « [le staroste] but la vodka avec satisfaction avant d’ordonner à oncle Nikolaï de le suivre au magasin, où il lui délivra deux mesures de seigle ». Les habitats isolés sont rares : les paysans se groupent en villages assez importants (entre 200 et 800 feux). L’église avec ses coupoles colorées (dorées parfois) se voit de loin. Le village comporte souvent un chalet destiné à l’étuve (établissement de « bains publics »).

B.

Les activités des paysans

Contrairement à ce qu’on pourrait penser elles sont assez variées (ligne 4 : « il (le père de Matveï) me montrait et m’expliquait tous les travaux que doit savoir faire un paysan. »). Evidemment, le paysan s’occupe de travaux agricoles. Il cultive les terres que la skhod a accordées à sa famille. Ces terres sont distribuées en fonction du nombre de bras et de bouches à nourrir que comporte chaque famille. Dans le texte les produits tirés de l’agriculture sont décrits à la ligne 15 : « nous ne récoltâmes ni seigle, ni lin », à la ligne 62 : « amena par la rivière une péniche de blé depuis la ville de Morchansk (un important centre de commerce de céréales sur la rivière Tsna) ». Mais, à part dans les régions très fertiles (les « terres noires » de l’Ukraine et de la Crimée), l’agriculture ne suffit pas à assurer la subsistance des paysans (qui doivent payer leurs impôts), qui quittent souvent leur village à la morte-saison pour trouver du travail ailleurs. Jusqu’à un quart des paysans partaient pendant une partie de l’hiver. (Matveï et son oncle partent chercher du bois l’hiver, ligne 67). Certains exercent des métiers de type artisanal : fabrication d’objets en bois, en métal, cuillers, tasses, couteaux, cadenas, systèmes d’éclairage (voir illustration)… Les paysans s’associent en arteli (artel au singulier), un groupe de paysans-ouvriers qui s’associent entre eux pour exercer une activité de même nature : peintres en bâtiments, charpentiers (la plupart des maçons et charpentiers qui travaillent à Moscou viennent des provinces de Vladimir et Yaroslav). P a g e 7 | 15

DIDOT Thomas Certains paysans laissent même parfois quelqu’un de leur famille s’occuper des travaux agricoles à leur place, afin de pouvoir exercer une activité artisanale à côté. Il existe ainsi beaucoup d’artisans ruraux (koustari) qui produisent des laques, des émaux, des icônes, des broderies, des métaux filigranés ou niellés, des dentelles, de la céramique, des jouets d’argile, de la vaisselle de bois peint, des poupées en bois peint (matriochki, poupées gigognes). D’autres ruraux gagnent leur vie en tant que bourlak, un haleur qui tire les chalands sur les rivières. C’est le cas du serf Voronov (ligne 61) qui amène une péniche de blé. Ce sera aussi le cas de Matveï plus tard dans son récit, qui lui conduira des chevaux car trop chétif pour accomplir des travaux agricoles. Nicolas Tourgueniev, un publiciste, parle de ces paysans en ces termes : « Ces paysans artisans sont sobres, travailleurs, d’une conduite honnête. Ils se distinguent par leur belle physionomie, leur haute stature. »

C.

L’alimentation, les vêtements

Il s’agit de « produits de consommation courante » auxquels les paysans ont accès, car ils les produisent. On a vu que les paysans consomment du seigle, du blé sous forme de farine (ligne 65 : « en attendant la farine nouvelle »). Ligne 56 : « la mère fabrique une galette pour ses enfants avec le reste de la farine ». La kokoria est une galette épaisse à base de farine de seigle. Ligne 74 : « un peu de poisson, un quart de mesure de millet, dix livres de farine de pois, une demi-pinte d’huile de lin et un huitième de vodka ». L’alimentation est simple : En hiver on mange de la viande de porc salée et parfois du bœuf (moins dans le nord). En été on mange de la volaille, des œufs, des laitages et des légumes (choux, concombres, pommes de terre). On mange aussi des fruits (pommes), des baies sauvages, du miel. L’alimentation provient en grande partie de la production familiale. Lors d’occasions spéciales (mariages, fêtes, cérémonies…), certains organisent de grands banquets, avec beaucoup de nourriture et une foule de convives. Cela coûte naturellement très cher. Ordinairement, le paysan russe mange de la soupe aux choux (chtchi), de la bouillie de gruau (kacha) – Chtchi da kachapichtcha nacha (« soupe aux choux et kacha sont notre nourriture »), et des pommes de terre. Dans le Nord, on mange du pain noir.

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DIDOT Thomas Le baron von Haxthausen parle du repas des paysans qu’il observe entre Vologda et Moscou : « Ils se lèvent avec le soleil, déjeunent des restes de leur souper de la veille et se rendent à leurs occupations. A dix heures, ils font un repas composé de pain, de laitages, de gruau, de poisson. Ordinairement, ils ne mangent de la viande qu’une fois par semaine. Les viandes qu’ils préfèrent sont le bœuf, le veau et le mouton ; pour le porc ils n’en mangent presque pas. L’après-dîner et le soir ils réchauffent ce qu’ils ont eu le matin ; de sorte qu’on ne fait la cuisine qu’une fois par jour ». Le texte évoque également rapidement l’habillement, à la ligne 67 : « mes vêtements étaient si minces que, à mi-chemin, j’étais déjà à moitié gelé ». L’habillement est en général constitué d’un vêtement simple (pantalon, chemise, tunique, veste…) fabriqué à la maison. On porte des chaussures en chanvre tressé l’été, bottes en feutre (valenki) l’hiver (peuvent être associées à des lapti). Les femmes portent des robes blanches sans taille à manches courtes dites sarafan. Elles couvrent leur tête de foulards aux couleurs vives.

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III. Les difficultés La vie quotidienne connaît aussi ses moments difficiles. Dans le document on perçoit un sentiment de misère général qui touche ce village et sa population.

A.

La misère

Ce terme de misère se retrouve plusieurs fois tout au long du texte (« terrible misère »). C’est également un terme que l’on retrouve ailleurs, comme dans les écrits de Nititenko, un lettré issu lui-même de la classe paysanne, qui décrit les habitants d’une isba : « Quelle malpropreté, quelle pauvreté ! Les enfants sont sales, en haillons, presque tous ont les yeux malades et des traces d’eczéma sur leurs corps. Les visages des adultes ont l’expression abrutie bien qu’on prétende que ça leur sert à cacher leur intelligence et leur astuce. Tout témoigne de leur oppression : leurs mouvements, leurs vêtements, leur habitat – on trouverait plus de lumière dans une prison. L’ignorance et la superstition hantent ces demeures enfumées. ». La région dans laquelle vit Nikolaïev est une région de type forêt mixte : arbres caduques et conifères. La terre y est assez ingrate, le climat assez rude, notamment en hiver où il neige suffisamment pour que les déplacements

soient

plus

simples

en

employant un traîneau qu’à pied (ligne 66 : « Cet hiver-là, nous allâmes en traîneau, mon oncle et moi, chercher du bois dans la forêt »). Il est question à plusieurs reprises de « mauvaises récoltes » (ligne 15, ligne 54, ligne 66 : « L’année suivante fut de nouveau mauvaise : un ver avait mangé tous nos blés »). En général, les mauvaises récoltes liées au seul climat sont assez rares ; elles sont plus le fait de méthodes agricoles archaïques. La productivité et le rendement de cette agriculture sont assez faibles, et ça s’explique par l’absence de mise en valeur des terres du mir : celles-ci pouvant être redistribuées, le paysan ne cherche pas à améliorer le sol. Il se concentre avant tout sur le lopin qu’il possède près de son isba. La Société libre d’Economie, créée en 1765 essaie de changer cela (nobles qui s’adonnent à la physiocratie). Lorsque les années sont mauvaises, il n’est pas rare de voir le bétail manger le chaume de l’isba à cause du manque de fourrage. P a g e 10 | 15

DIDOT Thomas Autre forme de misère : l’analphabétisme. La majorité des paysans ne savent pas lire ni écrire (leurs propriétaires estiment que c’est inutile). Matveï est lui-même analphabète. Le travail est vu comme difficile : la période de fenaison et de moisson est appelée strada, du verbe stradat’ (souffrir) et qui a donné stradalets (martyr). Le paiement de l’impôt n’est pas toujours facile. Ligne 15 : « les arriérés s’accumulaient chez tous les paysans ». Ligne 27 : « il ne lui avait toujours pas payé les arriérés de l’obrok » , ligne 45 : « ton père avait un arriéré de 82 roubles ».

B.

La servitude, une condition difficile

On parle beaucoup des serfs qui sont très mal traités, quasiment esclaves comme certains serfs domestiques, mais également des serfs qui ont bien réussi dans la vie (certains sont de riches marchands). Seulement ce ne sont là que des « cas particuliers » : la grande majorité des serfs se trouvent entre ces deux définitions, avec des conditions de vie très variables. Le serf doit des droits à son seigneur. Dans le texte on parle de l’obrok à de nombreuses reprises. Cet obrok est une forme d’imposition qui se pa...


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