L\'école dans la cité PDF

Title L\'école dans la cité
Course Ecole dans la cité
Institution Université de Limoges
Pages 5
File Size 151.7 KB
File Type PDF
Total Downloads 18
Total Views 148

Summary

Download L'école dans la cité PDF


Description

L’école dans la cité Cité : forme d’organisation sociale et politique  approche sémiotique et socio-historique 1ère séance : Quelle est la relation actuelle entre l’école et la cité dans notre pays ? L’école et la cité sont liés dans notre société et notre histoire. On parle de transmission, de savoirs et de pouvoir. Dès l’Antiquité, on parle d’un espace-temps et d’une condition sociale particuliers. Par exemple, les scribes étaient choisis dans la noblesse pour accéder à des lieux d’apprentissage. Le pouvoir politique dépendrait du savoir et le savoir réside dans l’école. 2ème séance : l’école dans la cité 3ème séance : La cité dans l’école I-

L’Ecole : signification et enjeux à travers l’histoire

L’Ecole est à la fois l’objet et l’institution école. Etym. : origine grecque : scholê = libération du labeur, temps de loisir, temps de repos, lieu où on a du loisir. Espace-temps de cessation des fatigues physiques. Scola = établissement où on dispense un enseignement + leçon donnée par un maître. Ce mot évoque la transmission et les apprentissages. C’est en cela que l’on enrichie l’origine grecque scholê. On parle là d’un espace-temps aménagé pour l’activité de l’esprit, d’un arrêt, d’une pause dans la furie des choses du quotidien, des évènements qui s’enchaînent, qui peuvent nous aspirer, une pause nous permettant un temps pour la réflexion, comme si on se retirait du monde, pour penser le monde. ◊ L’Ecole comme un sanctuaire : le sanctuaire est un lieu sain, sacré, dédié aux dieux, au sein duquel on est protégés des vicissitudes du monde ambiant. C’est un lieu préservé, lieu qui est dans le monde mais coupé du reste du monde. Il y a quelques années, le débat était : faut-il resanctuariser les écoles ? L’Ecole s’est, à travers le temps, organisé de manière singulière : on a déterminé des lieux qu’on a aménagés. On a aménagé des salles, fabriqué des pupitres et autres outils. On a renforcé l’idée que l’apprentissage devait passer par l’écriture. Ces apprentissages sont fondés sur une logique de transmission : il y en a un qui sait et d’autres qui attendent d’être remplis par ce savoir. La forme scolaire des apprentissages se reproduit, se pérennise. Le savoir est émancipateur par essence : l’enseignant, en transmettant son savoir, libère les autres de leur ignorance. L’Ecole est un lieu où on enseigne et apprend la connaissance telle que la société la définit, la conçoit et l’accepte. ◊ Au 19ème siècle, notamment dans l’Europe révolutionnaire, l’Ecole est un enjeu crucial à 3 niveaux : Faut-il ou non des écoles partout ? à qui s’adressent ces écoles (tous les enfants ou certains enfants) ? Pendant longtemps, l’Ecole était à côté de l’Eglise. (Comenius a eu l’idée de construire des écoles maternelles pour retirer les enfants des jupes de leurs mère et des prêtres pour les amener vers le savoir). C’était un moyen de contrôler ce que l’on apprenait dans les écoles. L’Ecole au 19ème siècle est aussi traversée par des débats : est-ce qu’elle doit rester sous l’emprise des religieux ? L’école est réformée en même temps que la réforme de la 3 ème république (apparition des lois Ferry, mixité non existante). On dit alors qu’il faut « républicaniser les esprits ». On construit des

L’école dans la cité écoles partout sur le territoire, dans les campagnes, souvent à côté de la mairie. L’instituteur est aussi important que le maire. Transition : Durkheim dit que l’école est une institution qui produit un double mouvement : « l’école unifie en socialisant et divise en sélectionnant ». Le destin scolaire n’est pas le même pour chaque élève. L’école est un ascenseur social. L’école est un appareil, un instrument, un outil dont se dote les états pour préparer la société de demain. C’est un lieu où on prépare les enfants à devenir des adultes, où on leur apprend les codes sociaux. C’est un lieu d’instruction, de socialisation et d’éducation. L’Ecole a donc un triple rôle : instruire, socialiser, éduquer. Parfois, ce rôle est partagé avec d’autres éducateurs : les parents. L’Ecole n’est pas qu’une affaire d’Etat, c’est l’affaire de tout le monde, l’affaire de la cité. La base de notre système démocratique est fondée sur une relecture du système démocratique d’Athènes. Pédagogue : celui qui accompagne au lieu d’apprentissage. L’école dans la cité La cité est une organisation d’un espace avec des citoyens qui habitent à l’intérieur des murs et d’autres à l’extérieur. La cité est directement articulée avec la question de la citoyenneté. Dans une cité aujourd’hui on fait société avec les gens qui ont un droit de cité mais également avec des gens qui n’ont pas le droit de cité. Le devoir de l’école dans la cité = préparer les enfants à vivre dans la cité, leur apprendre à vivre ensemble, permettre aux enfants de participer. Pour cela, les cités ont fait le choix de différentes formes d’organisation : l’Ecole, et les écoles dans les communes rurales témoignent de ce choix. Pritchard : a étudié les formes d’organisation sociale et politique des sociétés primitives ou modernes : à partir du moment où on veut faire société, on passe par des formes d’organisation sociales et politiques qui visent à l’établissement ou au maintien de l’ordre social à l’intérieur d’un cadre territorial. L’Ecole a vocation de renforcer le devenir et l’appartenance sociale. La cité est un lieu de protection, d’échange et de commerce. C’est un lieu qui a des règles. Au sens large du terme, la cité est la ville ; au sens plus précis, c’est une partie de la ville. Annah Arendt : « L’école n’est en aucune façon le monde et ne doit pas se donner pour tel, c’est plutôt l’institution qui s’intercale entre le monde et le domaine privé que constitue le foyer pour permettre la transition entre la famille et le monde. » A lire : La mort est mon métier – Robert Merle A l’école, on fait transition pour comprendre la cité dans laquelle on vit, sans comprendre cette cité. A l’école on apprend aux gens ce qu’ils savent déjà, mais ils ne savent pas qu’ils le savent. 13.11.2018 L’école est un enjeu fondamental de la société, c’est un lieu où se joue parfois à modèle réduit des choses qui se passent ailleurs, dans les quartiers. Education Prioritaire au carrefour des enjeux scolaires, sociaux et territoriaux.

L’école dans la cité REP : Quand on parle de réseau social, on parle de la toile. En des points divers, des éléments sont reliés entre eux. Il existe aussi les réseaux physiques (par exemple, les câbles téléphoniques). Un réseau physique, c’est la mise en relation potentielle des villes. Site de l’OZP (Observation des Zones Prioritaires) + Site eduscol. A retenir sur l’éducation prioritaire : Les REP + un label supplémentaire qui distingue les établissements qui mobilisent le plus de moyens particuliers pour pouvoir équilibrer au regard d’une situation … en France. A la rentrée 2017, on compte 1097 réseaux prioritaires sur l’ensemble du territoire français, répartis en 365 collèges en REP+ et 732 collèges en REP, … en tout 2466 écoles - … 4237 écoles. Cette réalité en nombre d’établissements se traduit comment en nombre d’élèves ? REP+ REP

Ecoliers 459782 718129

Collégiens 181275 366442

On a globalement plus de gros collèges en REP+ qu’en REP. Mais pour en savoir plus à ce sujet, Maryan nous renvoie à la réalité du nombre des REP ou des REP+ en comptant les collèges. C’est intéressant de voir l’inégale répartition des REP et REP+ en France. Il y a plusieurs raisons à cette inégalité : 1ère raison : démographie des régions concernées 2ème raison : niveau de richesse des régions concernées, ou des zones inférieures à l’échelle d’une région, d’une académie. L’académie de Bordeaux : 3 REP+ , 31 REP Limoges : 2 REP+ et 5 REP Versailles : 24 REP+ et 73 REP Créteil : 34 REP+ et 98 REP Montpellier : 16 REP+ et 16 REP Aix-Marseille : 33 REP+ et 29 REP Strasbourg : 12 REP+ et 9 REP Ces REP et ces REP+ sont distribuées en fonction de la démographie et des critères et caractéristiques des populations. Là où il y a plus de populations scolaires défavorisées, il y a plus de REP qu’ailleurs. L’éducation prioritaire est une politique de discrimination positive. En 1981, une des premières décisions politiques prise par le président Mitterrand sous l’autorité de Pierre Maurois : « donner plus à ceux qui ont moins », idée fondée sur un constat : les collèges présentent des taux de réussite au brevet et des taux d’orientation extrêmement différents selon les populations qu’elles ont majoritairement en classe. Alain Savary (ministre de l’EN) va être l’initiateur de la mise en œuvre de la politique d’éducation prioritaire. En Grande Bretagne à la fin des 1960, des politiques correctives se mettent en place pour apporter de l’argent de manière supplémentaire pour réduire le nombre d’élèves par classe, car il n’y avait plus d’avenir scolaire pour les enfants. Ce modèle fait l’objet d’observations de la part de syndicalistes de l’EN et d’hommes politiques de gauche qui observent que la Grande Bretagne a innové. En France, le plus dur à faire accepter et de dire que la France « une et indivisible », on peut accepter de faire une politique différente dans certains quartiers que dans

L’école dans la cité d’autres. Les enseignants soupçonnent que des établissement soient davantage favorisés par des moyens pendant que d’autres verraient ses moyens leur être retirés. D’autres problèmes vont se poser : qui acceptera d’enseigner dans ces établissements de seconde zone ? Des parents et enseignants ont manifesté pour refuser d’entrer dans une zone prioritaire car ça donne une mauvaise image de l’établissement. C’était mal vu d’être en Education Prioritaire et aujourd’hui, certains réclament d’entrer en Education Prioritaire. Il y a des établissements qui ont besoin de ce label, parmi eux : tous les établissements de Mayotte. Mener une réforme dans l’ED : un ministre a une idée, réflexion, convocation des directeurs, inspecteurs d’académie, chefs d’établissements puis enseignants pour demander comment on met en œuvre ? Dans les années 80-90, l’EP a produit un bouillonnement d’innovations pédagogiques, une multitude d’initiatives, d’expressions artistiques, culturelles sur le territoire. Il y a eu une prise de conscience collective et partagée des enjeux éducatifs et scolaires, l’EP a été l’occasion pour les élus, les associations, d’autres institutions de participer au développement ou au rattrapage de l’école. Engagements collectifs dans et hors de l’école : permettre aux enfants de fréquenter un musée, venue d’un musicien, cinéaste, poète dans l’école pour permettre aux enfants de créer eux-mêmes leur propre regard et leur point de vue sur le monde. Un bouillonnement d’innovations mais des résultats qui ne sont pas toujours au rendez-vous car si les gens font bcp, ils perdent parfois en chemin ce pourquoi ils travaillent. Ils avaient pour projet d’aider les enseignants à mieux aider les élèves à réussir. Ils ont parfois oublié les fondamentaux. Ce Réseau d’Education Prioritaire a connu une crise profonde : 1er effet: fuite des acteurs : un nombre conséquent d’enseignants déçus ont demandé leur mutation, se disaient fatigués ou déçus de ne pas réussir à atteindre les objectifs. 2ème effet : ressaisissement : ceux qui sont restés ont fait une analyse approfondie pour savoir pourquoi ça ne fonctionnait plus. (Analyse du défi lecture ; ils avaient oublié l’objectif du défi lecture). Une compréhension fine et compréhension globale, c’est la capacité dans l’apprentissage de la lecture de savoir de qui on parle à tout instant pour comprendre et connaître globalement l’ensemble du texte. A la fin des années 1990, début des années 2000, on est arrivés à une sorte de crise et donc à une nécessité de renouveler le projet de l’éducation prioritaire. Pour cela, on l’a relancé, repositionné sur des projets pédagogiques. Puis, l’éducation prioritaire a connu différentes réformes successives au cours des années 2000 en partie liées à l’alternance politique. Au cours des années 2000-2010, le discours concernant l’éducation prioritaire oscille entre encouragements, suspicions, fatalisme et relance, selon les ministres et selon l’agenda politique. Durant cette période, on oublie les critères qui avaient présidé au choix de l’éducation prioritaire (liés aux moins bons taux de réussites dans les épreuves + pourcentage des populations défavorisées au sein de ces établissements), on a tendance à oublier ces critères, les oublier, voire les araser. La réforme de 2015 va résister à repositionner l’éducation prioritaire face à ces critères initiaux. L’éducation prioritaire n’empêche pas que certains établissements de l’EN soit aujourd’hui des ghettos : l’académie de Toulouse a décidé de fermer et bientôt de raser 3 établissements de sa périphérie, qui étaient en REP et en REP+, car une part des élèves avaient fuis ces établissements, les parents de ces élèves ont décidé par dérogation de retirer leurs enfants de ces établissements. Car l’éducation prioritaire est aussi, parfois, le lieu où on n’arrive pas à changer la donne. Aujourd’hui, l‘éducation prioritaire est face à des enjeux nouveaux : mixité sociale et scolaire + conduire en même temps que le projet d’orientation, le projet d’insertion des élèves qui relève de l’éducation prioritaire. Fabrice Dhume parle de la difficulté pour les élèves de trouver des stages.

L’école dans la cité Parfois, l’enclavement n’est pas lié à l’activité faite dans le quartier mais à l’autorisation que l’on s’accorde d’être mobile ou pas.

Conclusion : Les nouveaux défis de l’éducation prioritaire aujourd’hui, contrairement à son histoire initiale (faire vivre la zone, constituer le réseau), sont de trouver les moyens de se réenraciner dans son territoire. Elle peut être extrêmement mobile et mobiliser, faire venir des artistes de très loin, en oubliant qu’autour, il y a des associations proches, etc. Elle peut permettre d’améliorer les conditions d’orientation et d’insertion professionnelle. Aujourd’hui, elle a tendance à réduire son propos en le focalisant sur la difficulté scolaire et paradoxalement, c’est ce qui renforce encore la fuite des cerveaux, car les élèves bons ne sont pas encouragés à progresser davantage puisqu’on met une partie non négligeable des concentrations etc. sur les autres élèves. Si aujourd’hui dans l’éducation prioritaire on n’est pas capable d’intéresser les élèves avec plus de facilités que les autres, on risque de perdre ces élèves-là. Certaines écoles ont compris ça. Il existe des conventions entre science-po Paris et des lycées qui relèvent de l’éducation prioritaire, il existe aussi des conventions entre des collèges d’éducation prioritaire et les lycées les plus huppés de France. Ces choses sont mises en œuvre pour apporter des correctives. Tout ne peut pas venir des quartiers prioritaires si on ouvre pas les autres quartiers potentiellement à l’arrivée de ce type d’élèves et de cette circulation. C’est l’enjeu d’aujourd’hui et le défi de demain pour l’éducation prioritaire. Le but n’est pas seulement de créer une école d’égalité des chances mais aussi d’égalité des places....


Similar Free PDFs