Panorama théorique des théories linguistiques PDF

Title Panorama théorique des théories linguistiques
Course Introduction des Sciences du Langage
Institution Université de Franche-Comté
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Etude chronologique des théories linguistiques...


Description

Introduction aux sciences du langage CM1 – Panorama théorique des théories linguistiques

1.

Quand l’Homme a-t-il commencé à parler ?

Le langage est sans doute la caractéristique essentielle qui distingue l’être humain des autres espèces animales. Cet extraordinaire système de communication aurait émergé il y a environ 100 000 ans, probablement en Afrique orientale, d’après les estimations actuelles de la plupart des experts. Si le langage humain existe peut-être depuis 100 000 ans, les différents systèmes d’écriture ne se sont développés que dans les cinq derniers millénaires. Apparition de l’écriture Mésopotamie : fin du IVe millénaire av. J.-C. La réflexion grammaticale n’a pas pu apparaître qu’après l’invention de l’écriture. Mésopotamie < du grec Mesopotamios

2.

L’antiquité grecque (Ve siècle avant J.-C.)

Dans la culture occidentale, l’étude du langage est surtout tributaire des Grecs, qui ont essayé d’analyser leur langue hors de tout cadre mythique ou religieux. L’avènement de la démocratie grecque (fin du 6 e siècle av. J.-C.) a fait passer au premier plan le souci de maîtriser les ressorts de l’argumentation judiciaire ou politique, ce qui a suscité l’apparition de professionnels, de techniciens de la parole, les sophistes (5e siècle av. J.-C.). Sophiste = (du grec ancien sophistès : « spécialiste du savoir », formé à partir de sophia : « savoir, sagesse ») désigne à l’origine un orateur et un professeur d’éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage. Maîtres en rhétorique (art, oratoire, art de bien parler), désireux de fournir aux élèves (qui les payent) les moyens de s’imposer par la parole, les sophistes ont considéré le langage comme un instrument dont il fallait analyser les ressources pour le mobiliser à son profit. Ce courant aboutit à divers ouvrages, en particulier la Rhétorique d’Aristote (384-322 av. J.-C.), livre qui exerça une influence considérable sur l’Occident pendant plus de deux millénaires.

3.

La Renaissance (fin XIVe siècle après J.-C.) et l’époque moderne

Cette période voit l’essor considérable de la grammaire. La grammaire générale et raisonnée de Port Royal (1660) en est un exemple. Son influence est considérable car elle traite du langage en général et postule l’existence d’une grammaire universelle. C’est l’époque où l’on fixe les canons (règles, modèles) de la langue écrite de nombreux pays, où l’on réfléchit aux liens entre grammaire et logique.

4.

Le XIXe siècle : la philologie et l’analyse comparée des langues

1

Introduction aux sciences du langage A la fin du XVIIIe siècle, se développent en Allemagne la philologie (« amour des mots, des lettres, de la littérature ») et la grammaire comparée qui étudient les langues dans une optique évolutionniste de l’époque. Il s’agit, d’une part, de reconstituer, par la comparaison des termes et des grammaires des différentes langues, leur parenté et leur histoire évolutive. C’est ainsi qu’a été reconstitué l’hypothèse d’une langue souche dite indo-européenne, mère du latin, du grec, du slave, du sanskrit.

5.

Début du XXe siècle, la révolution Saussurienne

Ferdinand de Saussure (1857-1913) est le père de la linguistique moderne. Il rompt avec une approche descriptive et historique des langues pour rechercher des règles formelles de son fonctionnement. Selon Saussure, la langue est un tout organisé (ou système), à l’intérieur duquel chaque mot est défini par les relations qu’il entretient avec tous les autres. La langue ne consiste pas en un répertoire de mots, une nomenclature, mais en un système de signes. Chaque signe possède une double face : -

Un signifiant : support matériel du signe, ou image acoustique du signe

-

Un signifié : idée contenue dans le signe, ou concept

Le signe linguistique unit non une chose à un nom, mais un concept à une image acoustique.

6.

Les années 1930-1950 : structuralisme (phonologie, distributionnalisme)

Dans le sillon du structuralisme de Saussure se sont affirmés plusieurs courants : 

L’Ecole de Prague : la phonologie (étude de la langue comme système fonctionnel) est issue du Cercle de Prague, dont Roman Jakobson (1896-1982), Russe) et Nikolaï Troubetskoï (1890-1938, Russe) sont les principaux représentants.



L’Ecole américaine : le distributionnalisme est une théorie générale du langage développée par Leonard Bloomfield (1887-1949, Américain) et Zellig Harris (1909-1992, Américain). Bloomfield est considéré comme le père fondateur du distributionnalisme (Harris fut un de ses disciples). Cette théorie a très largement dominé la linguistique américaine jusque dans les années 1950. Elle est l’un des fondements de la grammaire générative et a beaucoup influencé les diverses méthodes d’apprentissage des langues.

7.

Les années 1960-1970

7.1 Les grammaires génératives Cette époque voit dominer les grammaires transformationnelle et générative. Leur but est de reconstituer une grammaire universelle du langage humain qui permettait, à partir d’une structure profonde, de générer l’ensemble des discours particuliers.

2

Introduction aux sciences du langage Noam Chomsky (né en 1928) est la figure de proue de la grammaire générative.

7.2 La sociolinguistique La sociolinguistique, discipline née aux Etats-Unis dans les années 1960, et dont le chef de file est William Labov (linguistique américain, né en 1927), qui se propose d’étudier les différences linguistiques selon les groupes sociaux (Sociolinguistique, Minuit, 1976).

8.

Le tournant des années 1980

8.1 La pragmatique

C’est une discipline qui envisage le langage en tant qu’outil pour agir sur le monde et non pas seulement comme un outil pour exprimer des pensées ou pour transmettre des informations. Le philosophe anglais John Austin (1911-1960) est la principale figure de la pragmatique. Austin parle d’ « actes de langage » pour désigner des énoncés en tant qu’ils permettent d’agir sur soi, sur les autres, sur les événements (How to do Things with Words, 1962, Quand dire, c’est faire, traduction française, Seuil, 1970). A l’origine des recherches en pragmatique, il y a la découverte des énoncés performatifs. Il s’agit d’énoncés déclaratifs qui servent moins à dire qu’à faire quelque chose : En disant « La séance est ouverte », le président de séance ne se contente pas de dire quelque chose : il ouvre la séance. En disant « Vous êtes licencié », le patron licencie son employé. En disant « Je m’excuse », le locuteur s’excuse. On s’est aperçu ensuite que tous les énoncés servent à faire quelque chose, dans la mesure où, par leur énonciation, un certain type d’acte de parole est accompli : ordonner, interroger, conseiller, avertir, remercier, affirmer, promettre,…

8.2 La linguistique de l’énonciation Le propre des linguistiques de l’énonciation est d’étudier la façon dont les gens parlent en situation réelle (Benveniste, 1902-1976 ; Culioli, 1924-).

8.3 Les linguistiques cognitives Les développements récents des « linguistiques cognitives » renouvellent radicalement le vieux débat des liens entre pensée et langage. A l’encontre de presque toute la linguistique du XXe siècle, les nouvelles linguistiques cognitives affirment que le langage est sous la dépendance de la pensée.

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Introduction aux sciences du langage En d’autres termes ce n’est pas le langage qui structure la pensée, c’est la pensée qui façonne le langage.

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