Les familles linguistiques PDF

Title Les familles linguistiques
Author Louis Renaude
Course Hiéroglyphe
Institution Université Clermont-Auvergne
Pages 2
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Summary

Licence 1 d'histoire ...


Description

Les familles linguistiques I – Situation de la langue égyptienne dans sa famille linguistique L’égyptien ancien constitue une branche autonome d’une famille de langues appelée afroasiatique dans la terminologie linguistique moderne et chamito-sémitique dans les études comparatistes. Selon la linguistique moderne, l’afroasiatique est la famille de langue la plus répandue dans le monde : l’est de la Méditerranée, l’Afrique du Nord et l’ouest de l’Asie, soit Afrique septentrionale, saharienne, proche et Moyen-Orient. Les différentes branches de ce groupe sont les suivantes : 1) L’égyptien ancien. 2) Le sémitique. 3) Le berbère. 4) Le kouchitique : groupe de langue parlée par 15 millions de personnes en Afrique orientale, de la frontière égyptienne à l’Éthiopie, Djibouti, Somalie, Kenya, Tanzanie du nord. 5) Le tchadique : il regroupe 140 langages parlés par plus de 30 millions de personnes vivant dans la région subsaharienne de l’Afrique autour du Lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad). 6) L’omotique : famille de langues parlée par 1 million de personnes, sud-ouest de l’Éthiopie, sur les rives de la rivière Omo et le nord du Lac Turkana. L’égyptien ancien partage avec ces langues plusieurs caractéristiques linguistiques. À titre d'exemple : - la capacité de former des mots à partir de racines de 2 ou 3 consonnes. - un suffixe marquant le féminin en –at. - un préfixe nominal en m-. - un suffixe adjectival en –i ("nisbé", nom de relation) Bibliographie: A. LOPRIENO, Ancient Egyptian. A linguistic introduction, Cambridge University Press, 1995, p. 1-5. II – PHASES DE LA LANGUE ET ECRITURES L’égyptien ancien est une langue morte que nous ne connaissons que par sa notation graphique. Il est indispensable de faire la distinction entre langue et écriture. Au cours de sa longue histoire, la langue pharaonique a évolué. Dans le même temps, plusieurs écritures ont servi à la noter. 1) L’évolution de la langue. (Voir A. LOPRIENO, Ancient Egyptian. A linguistic introduction, Cambridge University Press, 1995, p. 5-8). Les linguistes distinguent deux phases majeures : - L’égyptien de 1re phase, le langage des textes écrits de 3000 à 1300 av. n. è., et des textes

religieux archaïsants jusqu’au IIIe s. apr. a) Ancien égyptien : 3000-2000 av. J.-C., corpus religieux des Textes des Pyramides, biographies funéraires écrites sur les parois des tombes de l’élite, etc. b) Moyen-égyptien ou égyptien classique : du Moyen Empire à la fin de la XVIIIe dynastie. c) Moyen égyptien tardif ou égyptien de tradition : langage des textes religieux (rituels, hymnes...) à partir du Nouvel Empire. - L’égyptien de 2nde phase, de la XIXe dynastie au Moyen Âge (1300 av. à 1300 apr. n. è.). a) Néo-égyptien (1300-700 av.) : littérature, documents administratifs. b) Démotique (700 av. – Ve s. apr.) : textes administratifs et littéraires à partir de la Basse Epoque, (cf. aussi nouveau système graphique ci-dessous). c) Copte (IVe s. à XIVe s.) , langage de l’Égypte chrétienne, supplanté par l’arabe au IXe s., et qui survécut dans la liturgie copte (cf. alphabet copte ci-dessous). Dans ce cours, nous étudions l’égyptien classique (ou moyen-égyptien). Pourquoi ? Parce que le Moyen Empire est considéré comme une période classique, notamment du point de vue de la langue (apparition des Belles-Lettres, normalisation des graphies...). En outre, une connaissance de l'égyptien classique permet d'aborder non seulement les textes rédigés pendant la période de la première phase de la langue, mais aussi les compositions religieuses plus tardives. 2) Les écritures : Il faut distinguer une langue (et ses phases d'évolution) de son système de notation graphique. Le plus connu de l’Égypte ancienne est le système hiéroglyphique, mais il n’est pas le seul : - Hiéroglyphes ("lettres sacrées gravées") : écriture monumentale faites de signes pictographiques gravés ou peints (fonction sacralisante de cette écriture), utilisée pendant toute l'histoire pharaonique. - Hiératique (« caractères sacerdotaux ») : écriture cursive, d'abord utilisée pour la documentation courante, puis, à partir de la Troisième Période intermédiaire, pour les textes religieux sur papyrus. - Démotique (« caractères profanes ») : écriture cursive, apparue pendant sous la XXVIe dynastie, qui remplace le hiératique dans la documentation courante (cf. état de langue démotique). - Copte : alphabet (IIIe s. apr.), tiré de l’alphabet oncial grec auquel 7 signes démotiques ont été ajoutés pour noter les phonèmes inexistants en grec (cf. copte comme désignation d'un état de langue). Le système étant alphabétique, il note systématiquement les voyelles. L’égyptien classique peut être écrit en hiéroglyphes ou en écriture hiératique. Dans ce cours, nous n’aborderons cette langue que par le système hiéroglyphique (les mêmes principes graphiques président au hiératique et au hiéroglyphique, seulement les signes sont simplifiés en hiératique. Ainsi, leur caractère iconique est moins reconnaissable au premier abord)....


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