Paul et Virginie PDF

Title Paul et Virginie
Author Valentine Meyer
Course Littérature XVIIIe siècle
Institution Université de Haute-Alsace
Pages 4
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Summary

Devoirs exposé présenté sur le roman Paul et Virginie...


Description

Exposé : Paul et Virginie

Introduction : Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre est, depuis son plus jeune âge, attiré par tout ce qui touche aux voyages et à la découverte de l’inconnu. Ayant lui-même lu Robinson Crusoé et voyagé en mer durant quelques années, il n’est pas étonnant que son œuvre Paul et Virginie traite d’un sujet tel que l’insularité et les voyages. Publié en 1789, le roman trace la vie de deux enfants qui ont grandis ensemble qui découvre le sentiment amoureux et qui sont contraints de se séparer. Nous étudions ici l’incipit de l’œuvre, dont nous allons voir que son apparence banale cache implicitement la fin du roman. Nous nous intéresserons d’abord aux fait que cet incipit offre une description apparemment typiques des romans de voyages, mais que celui-ci dissimule une certaine obscurité, annonciatrice de la fin de l’œuvre.

I)

Un incipit et une description apparemment typiques

1) Description d’un paysage insulaire tel que l’inconscient collectif se le figure à cette époque

Le roman s’ouvre sur la description de l’ile où se déroule l’action, à savoir l’ile Maurice, de manière tout à fait conforme à ce que l’on attend d’une description d’un milieu tropical. En effet, plusieurs champs lexicaux sont présents, dont tout d’abord celui de l’eau, par des termes et évocations très nombreuses telles que « bords de la mer » « la baie » « le cap » « la pleine mer » « à fleur d’eau quelques ilots inhabités » « un bastion au milieu des flots » ou encore « le fracas des vagues qui brisent au loin sur les récifs », l’eau étant évidemment un élément essentiel quant à la représentation fidèle d’une île. De plus, il est dressé un tableau relativement verdoyant de cet environnement, par de multiples références à la nature. Le mot « montagne » est en effet répété 3 fois en l’espace des 8 premières lignes du roman, et encore 2 fois dans le second paragraphe. En outre, s’y ajoutent les termes « un terrain jadis cultivé » « des Pamplemousses » « des bambous » « une forêt » ou bien « des bouquets d’arbres » ce qui nous éclaire sur la diversité de l’écosystème de l’île, pourvu d’espèces végétales probablement inconnues ou très exotiques pour le lecteur de cette époque. Enfin, à la description de la présence centrale de l’eau et de la nature sur ce lieu où prendra place le récit, s’ajoutent des informations quant au climat qui y règne. Il est en effet question de « nuages » , « de pluies » , « d’arc-en-ciel » mais de manière plus importante, de soleil, comme nous le montre ce passage, je cite « Un jour doux éclaire le fond de ce bassin, où le soleil ne luit qu’à midi; mais dès l’aurore ses rayons en frappent le couronnement, dont les pics s’élevant au-dessus des ombres de la montagne paraissent d’or et de pourpre à l’azur des cieux ». Nous faisant ressentir tout la chaleur qui émane en ce lieu lointain. Ainsi, est donc dépeinte une île verdoyante, bordée par les eaux à perte de vue, sur laquelle

règne un climat qui nous semble doux et chaud. Il est de ce fait possible de dire que ce tableau est relativement conforme à l’image que chacun à en tête d’une île tropicale. a)

Eau b) Verdure c)

Climat

2) Un incipit qui semble conforme à la tradition : mise en place du décor (cabane etc., ile), présentation d’un personnage clé (narrateur du futur récit) « contez-moi… » « je vais vous raconter » Concentrons-nous maintenant sur l’incipit en lui-même, et le rôle qu’il accomplit. Nous pouvons dire, sans aucun doute, qu’il est tout à fait conforme à un incipit traditionnel, car il remplit entièrement les fonctions qui lui sont destinées. Cette incipit s’ouvre donc sur la description du lieu où se situera l’action, qui soit dit en passant est très fidèle à la réalité, à ce qu’est l’Ile Maurice réellement, de par le tableau qui nous en est dressé : l’eau, la nature, le soleil, mais aussi par la présence de nombreuses indications géographiques, telles que l’expression de lieux réels, comme « Port-Louis », « l’Ile de France », « la baie du Tombeau » ou « le cap Malheureux » mais aussi d’indications directionnelles, dont est truffé l’extrait, je vais tout citer pour bien que vous vous en rendiez compte : alors, dans l’ordre du texte : « coté oriental » « derrière le Port-Louis de l’Ile de France » « au milieu d’un bassin » « au Nord » « à gauche la montagne appelée le morne de la Découverte » « au bas de cette montagne » « à droite » « au milieu » « devant soi » « sur les bords de la mer » « un peu sur la droite » « au-delà » « à l’entrée de ce bassin » « au loin sur les récifs » « au pied même des cabanes » « jusque » « à leurs pieds » « sur les flancs » « dans leur enceinte » et « où le soleil ne luit qu’à midi ». Donc pour ce qui est de situer et décrire le lieu de l’action je pense que oui cet incipit fait son travail, surtout qu’il évoque de manière insistante le futur lieu principal de l’œuvre, à savoir les 2 cabanes, ici par ces expressions «les ruines des deux petites cabanes », « au pied de ces cabanes, les ruines » « à qui ont appartenu ces deux cabanes ? » et « ces masures ». Après, il met également en place les personnages, du moins deux personnages essentiels au récit, même si ça ne semble pas être le cas. Le 1er, qui n’a pas l’air d’être si important, car il se contente de prime abord de décrire l’environnement, l’île, va prendre de l’ampleur à mesure de l’avancée de l’incipit. En effet, au 3ème paragraphe son récit passe à la 1ère personne, je cite « j’aimais me rendre dans ce lieu », « je le saluai », « il me rendit mon salut » etc. Et va s’avérer être en quelque sorte le personnage principal de l’œuvre. Car oui, c’est à travers son histoire à lui que l’on va apprendre celle de Paul et Virginie, par sa rencontre avec le vieillard, qu’il incite à parler. Le vieillard d’ailleurs est d’ailleurs un personnage type du roman voire du conte, car à travers sa description, dont je vais juste prendre deux morceaux « Ses cheveux étaient tout blancs, et sa physionomie noble et simple» et « Alors, comme quelqu’un qui cherche à se rappeler diverses circonstances, après avoir appuyé quelque temps ses mains sur son front, voici ce que le vieillard me raconta » le vieil homme semble ainsi doux, sage, et c’est lui qui fait partager une expérience au narrateur et à nous lecteur.

a)

Mise en place du décor (truffé d’éléments géographiques + visuels)

b)

Présentation des personnages

Transition : Nous pouvons dire, à travers cette description insulaire conforme à l’image que la population de cette époque se faisait des destinations tropicales lointaines, tout à fait correcte d’ailleurs, et grâce à cet incipit relativement conforme, (de par sa réussite à décrire l’environnement du roman, les personnages, et à donner envie au lecteur de continuer le livre) que le roman s’ouvre de manière traditionnelle et efficace, et prépare le lecteur au récit qui va suivre, voire lui révéler le dénouement de l’histoire, comme le laissent présager des nombreux éléments.

II) L’incipit dissimule une certaine obscurité, annonciatrice de la fin de l’œuvre. a) La peur de l’inconnu insulaire. Bernardin de Saint-Pierre a lui-même voyagé à l’Ile Maurice (précédemment Ile de France). Il offre donc une description relativement fidèle des lieux. Toutefois, il ne néglige pas d’apporter des éléments qui cultivent le mythe de l’insularité sauvage et reculé, comme on peut le voir dès la ligne 3 « Elles sont situées presque au milieu d’un bassin formé par de grands rochers, qui n’a qu’une seule ouverture tournée au nord », cette description des lieux montre donc un endroit isolé et coupé du monde, on peut presque le considérer comme une petite ile dans l’Ile Maurice (une sorte de mise en abime). Pour confirmer les croyances collectives des continentaux, les noms de certains lieux sont eux-mêmes effrayants voire glauque. On a notamment la « Baie du Tombeau » et le « Cap Malheureux ». L’insularité est donc signe de danger. On retrouve ce stéréotype de la sauvagerie des étrangers comme on pouvait le voir dans l’Ingénu également __. On a une gradation au niveau des verbes employés pour décrire le vent et le mouvement des vagues « agitent », « fracas », « brisent ». Cette violence naturelle ajoute à l’image de la sauvagerie indigène. De plus, même si l’auteur décrit le lieu comme un endroit idyllique, on retient que c’est un terrain sombre puisque « le soleil ne luit qu’à midi ». La vision insulaire des continentaux reste : un lieu non urbanisé, laissé à la nature et on le retrouve à nouveau dans les ruines des cabanes et les ilots inhabités. Bernardin de Saint-Pierre, bien qu’ayant vu de ses propres yeux l’Ile de France, et malgré la description paradisiaque au premier abord, l’auteur reste fidèle aux « clichés » continentaux et aux descriptions sauvages et hostiles des iles dans la littérature. b) La nature semble paisible mais est annonciatrice de mort. Ce paysage insulaire sombre nous offre une sorte de projection vers la fin du roman. En effet, les cabanes en ruines peuvent représenter la mort tragique de Paul et Virginie à la fin du roman, cela est envisageable puisque le vieil homme annonce au narrateur que « ces masures et ce terrain inculte étaient habités, il y a environ 20 ans », étant donné que Paul et Virginie vivaient ici étant enfants, on comprend bien que leur mort a été accidentelle, ils ne sont pas morts de vieillesse. De plus certains sites de l’Ile peuvent être révélateurs de

l’histoire des deux héros, notamment « Le Cap Malheureux » qui peut reprendre le désespoir de Paul après le départ de Virginie pour le continent. Nous avons aussi « La Baie du Tombeau », synonyme de la future mort de Virginie par les flots, puisqu’elle meurt dans un naufrage en revenant de France, la mer est donc sa tombe. Pour reprendre cette idée, la violence des vagues évoquée dans la partie précédente, donc avec « le fracas des vagues qui brisent au loin sur les récifs » la mort de Virginie est donc déjà prévue et même presque décrite. Aussi, le narrateur, en donnant ses sentiments sur ce lieu semble nous conter l’évolution des ressentis de Paul et Virginie. « J’aimais à me rendre dans ce lieu, où l’on jouit à la fois d’une vue immense et d’une solitude profonde ». Ici, la vue immense peut évoquer l’enfance innocente des deux héros qui ont la vie devant eux, et la notion de solitude profonde se réfère, tout comme le cap Malheureux, à la séparation des protagonistes et à Paul qui se retrouve seul, désemparé après le départ de Virginie pour la France, et qui s’accentue avec la mort de celle-ci.

Conclusion : Grace à cette étude, nous pouvons affirmer que cet incipit est très complet, car remplissant les rôles d’un incipit classique, à savoir poser et décrire le lieu de l’action et les personnages, ainsi que de susciter au lecteur l’envie de poursuivre de livre. Mais, ce que ce lecteur ignore, ou ne percevra pas de suite, et qui fait son côté atypique, c’est que l’ouverture de ce roman se fait par la fin de l’histoire qui va lui être contée, on a le résultat d’une histoire, la vision des cabanes abandonnées, avant d’avoir les raisons de ce résultat. On peut donc dire, que bien que classique, cet incipit fait preuve d’originalité....


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