Philosophie : Le Sujet PDF

Title Philosophie : Le Sujet
Course Philosophie
Institution Lycée Général
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cours sur le sujet ...


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PHILOSOPHIE GENERALE Cours Terminale ES

1ère PARTIE

LE SUJET “Les hommes se distinguent par ce qu’ils montrent et se ressemblent par ce qu’ils cachent.” Paul Valéry

MOTS CLEFS → → → → → →

INTRODUCTION Au plan philosophique l’hō est dit sujet parce qu’il est doué de raison par opposition à l’objet ou l’animal qui ne peuvent se représenter eux-mêmes et par conséquent dire “je” (absence de subjectivité, c’est-à-dire d’intériorité consciente). Notre statut de sujet implique que nous soyons libres c’est-à-dire capables d’espérer des choix réfléchis afin d’orienter au mieux nos actions. L’hō est un sujet car il est conscient, capable de décider pour soi contrairement à l’animal. Or c’est précisément la liberté du sujet qui lui confère son identité, en effet “être soi-même” c’est décider pour soi de la conduite à tenir, car “être soi-même” est à notre charge. Par conséquent l’intrication sujet/liberté/identité paraît totale. Si “être soi” c’est être conscient de ce que l’on veut être, cela signifie que 2 choses sont à moi, en moi : → Le pouvoir de me connaître ; → Le pouvoir de me faire. Mais comment être sûre que nous nous apparaissons à nous même tel que nous sommes effectivement ? Comment savoir si nos choix ne sont pas immanquablement (forcément) sous influence ? En effet, autrui n’est-t-il pas mieux placé pour constituer un savoir objectif, c'est-à-dire impartiale (juste/objectif) sur ma personne ? De même, dans la mesure où ma singularité est le résultat d’un formatage socio-éducatif, le “non-moi” (tout ce qui est à l’extérieur de moi) paraît constitutif du moi et la conscience de soi paraît conscience de l’identité. La question est de savoir comment devient-on soi alors que nous sommes comme tout le monde ?

ÉTYMOLOGIE 1. Qu’est ce qu’être soi ? (question d’identité et des sociétés) Le sujet peut être… → Subjectum : jeter dessous, base, fond, support ; → Le sujet d’une phrase (sens grammatical) ; → Le sujet de mon intervention (thème) ;

→ Le sujet du roi (sens politique : celui qui obéit à, en dessous de) ; → L’hō : son propre corps et sa propre conscience, on parle de substance.

2. En quoi le sujet est substance ? → Substantia : ce qui demeure et définit une chose par delà ses variations (ou accidents). → Lien entre sujet et substance : ce qui subsiste chez l’hō, par quoi il est dit sujet, c’est la conscience d’être toujours le même à travers le changement. → Le manque de sommeil peut mener à une dépersonnalisation.

3. Qui est Diogène ? (philosophe grec : 413-327 avant JC) → Diogène était un cynique, épithète donné à une secte de philosophes à qui on reprochait d’être mordants et sans pudeur, comme les chiens (d'où le mot cynique). → Diogène était également surnommé “Le Chien”. → Il méprisait toute forme de richesse et les conventions sociales qui étaient, selon lui, une entrave à sa liberté. Platon le considérait comme “un Socrate devenu fou”. → Il pensait que l'absence totale de besoins pouvait libérer l'Homme de ses servitudes sociales. Ainsi, il voulait ramener l'Homme de l'état civilisé à l'état naturel. → Diogène affirmait que le but le plus élevé de la vie était la satisfaction de tous les besoins (ascèse, éthique). Les besoins naturels et nécessaires (boire, manger, dormir) ; les besoins naturels mais non nécessaires (l’amour). Quant aux besoins non naturels et non nécessaires (pouvoir, renommée, argent), chacun devrait arriver aisément à s’en passer.

I. JE SUIS CE QUE J’AI CONSCIENCE D’ÊTRE a ) Le moi est unique Nous sommes tous uniques et tous semblables, c’est pourquoi notre moi est la paradoxale synthèse de l’universel (qui concerne tous les hommes) et du singulier (qui s’applique à un sujet unique). Être soi cela signifie avoir une identité particulière c’est-à-dire incomparable, unique et permanente : → Au plan biologique : il s’agit de l’individualité organique par laquelle les éléments du corps se renouvellent sans altérer la figure de celui-ci + l’action du système immunitaire déterminant la frontière entre le soi et le non soi. → Au plan psychologique : le “moi” apparaît vers 3 ans au moment où l’enfant opère une distinction entre son corps et son esprit. Le développement de la raison du fait de l’éducation va accentuer cette intériorisation et permettre l’émergence de la subjectivité (11/12 ans). Ainsi, l’ensemble de nos capacités physiques et psychologiques constituent notre individualité (caractère, tempérament, morphologie). Nous sommes ainsi ce qui se manifeste de nous. Le dehors révèle le dedans. De fait, si ces qualités psychologiques, morales, physiques périssent alors nous nous perdons en les perdant ou bien encore elles nous modifient en se modifiant. Pourtant nous préférons quasi tous être aimés pour nous-mêmes par delà nos qualités périssables. Se référer au texte de Blaise PASCAL (1623-1662) Pensées page 22 du livre. Mais où est ce moi et qu’est-il ? Une substance abstraite suggère Pascal, c'est-à-dire ce qui reste d’une personne une fois soustraite toutes ces qualités et caractéristiques : sa visibilité. Par conséquent personne ne peut affirmer aimer personne car tous nous voyons autrui tel qu’il apparaît tout en ignorant ce qu’il est intrinsèquement (en soi). C’est pourquoi nous pouvons souffrir parfois de notre apparence dans la mesure où celle-ci semble nous trahir et amener autrui à penser que nous sommes autre que ce que nous sommes. Si autrui ne rencontre jamais le “moi” véritable que nous sommes, cela signifie-t-il que celui-ci, notre essence (ce qui nous définit) est avant tout dans la conscience que nous en avons ?

b ) Le moi est singulier parce qu’il le sait La conscience de soi, c'est-à-dire la capacité à se penser, à se saisir comme objet de penser est constitutive de notre identité. En effet, en référant toutes nos pensées et actions à un unique “je” comme le précisera Emmanuel KANT (1724-1804) “grâce à l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir l’homme est une seule et même personne”. Ainsi la conscience de soi, de notre moi est-elle ordonnée par le je (dédoublement de soi). Celui-ci synthétise, unifie tous les états du moi en se les attribuant. C’est pourquoi quelque soient les changements de l’enfance à la vieillesse, nous nous connaissons le même car la synthèse effectuée par le “je” de tout ce que nous sommes et de tout ce qui nous arrive nous confère une identité bien distincte. Dans ces conditions la conscience que j’ai de moi-même ne peut que coïncider avec ce que je suis. Néanmoins cette connaissance n’est-elle pas nécessairement parcellaire, limitée (défaut d’objectivité, moi en devenir ?). “Rien ne saurait être plus différent de moi que moi-même” déplore André GIDE. En effet, cette saisie de soi par soi est problématique car subjective d’une part (donc partiale), de plus lorsqu’on croit saisir ce que nous sommes, nous ne saisissons tout au plus ce que nous avons été. Au final notre identité est incertaine car en nous attribuant une essence intime nous constatons que nous changeons : “moi à cette heure et moi tantôt sommes bien deux” constate Michel de MONTAIGNE (1533-1592) dans ses Essais. Pour autant, si comme le souligne Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860) dans Essai sur le libre-arbitre : “L’homme est déjà ce qu’il veut, car de ce qu’il est, découle naturellement ce qu’il fait”, alors je deviens ce que je suis ; il y a bien adéquation entre conscience de soi et soi. Nous sommes potentiellement (en puissance) ce que nous sommes appelés à devenir (en acte). (Transition) Je suis immédiatement présent à moi-même et je sais qui je suis car ma conscience éclaire tout ce que je suis. De plus le “je” qui synthétise tous les éléments de ma personne confère une permanence à mon unité. Cependant ma conscience n’est-elle pas le reflet de la société dans laquelle je vie ? N’est-on pas soi à partir du groupe ?

II. LE “MOI”, UNE CONSTRUCTION SOCIALE a ) L’individu dans le groupe Si le moi est ce qui subsiste à travers toutes les transformations dues à l’existence, celui-ci est définitivement singulier c'est-à-dire unique et incomparable dès lors qu’il opère des choix et use de son libre-arbitre. “Dans la mesure où le moi est conscient, il doit être toujours plus que simple sujet et nous l’appellerons personne quand nous devant mettre en évidence qu’il est le maître et non l’esclave de ce qui est donné.” LE SENNE Ainsi, nous sommes véritablement nous-mêmes dans la conscience que nous avons de l’être et de devoir l’être. Cela induit le fait que pour être une personne, il faut être un individu, c'est-à-dire un élément parmi d’autres composant le groupe social. Or il paraît évident que nous sommes avant tout, non le résultat de ce que nous avons souhaité être mais le produit de la société à laquelle on appartient. En effet, me développement de notre raison est fonction d’un long processus socioéducatif ; dans ces conditions comment peut-on se singulariser, devenir une personne unique alors alors que nous sommes avant tout enfants de la culture de notre groupe ? La contrainte nécessaire au processus d’individuation ne menace-t-elle pas directement celui-ci ? Prenons l’exemple des sociétés à solidarité organique qui selon Emile DURKHEIM (1858-1917) Division du travail social font que chacun de leurs membres ne se pense pas comme individualité

particulière, indépendante mais comme élément interdépendant de tous les autres éléments du groupe (société indienne avec système de castes). Ici la conscience de l’individu ne peut se singulariser, devenir autonome : l’individu pense et agit en fonction des exigences du groupe. Il s’ensuit que la personne (individualité morale autonome) est produite puis détruite par le groupe. Néanmoins, dans les sociétés à solidarité mécanique au sein desquelles les individus ont la possibilité de se distinguer et d’affirmer leur singularité peut-on déterminer objectivement ce que nous nous devons à nous-mêmes dans la construction de celle-ci ? En outre, si moi c’est mon corps d’une part, et mon esprit d’autre part, notre corps autant que notre esprit en privé (sphère intime) ne sont pas tout à fait identiques de ce que nous en montrons en société (sphère publique). Le psychologue Karl JUNG parlera de persona au sens où en société certains traits de notre personne sont occultés (cachés) au profit d’autres traits. Nous serions dès lors composés d’un moi social et d’un moi asocial (inavoué parfois opposé avec le risque que nous devenions le personnage que nous jouons). TEXTE DE PASCAL, Les Pensées “Ainsi la vie humaine n’est qu’une illusion perpétuelle ; on ne fait que s’entre-tromper et s’entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L’union qui est entre les hommes n’est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d’amitiés subsisteraient si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas, quoiqu’il en parle alors sincèrement et sans passion. L’homme n’est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l’égard des autres.” Cacher aux autres ce que l’on est est politesse, aussi bien que pudeur mais aussi mensonge. Dans ce dernier cas on parlera d’hypocrisie : on feint d’être celui que l’on n’est pas en pensant que chacun en fait tout autant. Cependant on circonvient autrui en imaginant garder sa confiance se faisant. Là est le paradoxe auquel nul n’échappe. De plus, pour Pascal tromper autrui en lui cachant ce que l’on est est le fait d’une méconnaissance de soi. En effet autrui nous pensant autre, nous renvoie une image flatteuse de notre personne à laquelle nous nous identifions par accès en oubliant notre moi véritable. Au final la vérité sur soi réside dans ce petit jeu de dupes : nous sommes toujours moins que ce que nous paraissons (sauf si nous somme devenus un cynique convaincu).

(Transition) La société a fait en partie ce que nous sommes et a contribué à ce que nous devenions également une personne unique et singulière capable de réflexion critique et d’action autonome. Cependant ne jouons-nous pas souvent à être celui que la société a besoin que nous soyons ? De fait y a-t-il bien scission et partage clair entre notre moi véritable et notre moi social ? b ) Le processus d’individualisation ou la lutte pour la reconnaissance Etre soi nécessiterait que nous soyons conscients de ce que nous ne devons qu’à nous-même. Comment le concevoir alors que nous sommes avant tout redevables de ce que nous sommes à notre groupe d’appartenance ? Nous ne pouvons nous en extraire absolument au point de nous considérer totalement indépendant de lui. Il est un peu ce visage dont SAINT AUGUSTIN (354-430) dans De la Trinité dit “qu’il échappe à notre regard n’étant pas là où l’on peut diriger les yeux”. Par exemple, un enfant dont le processus socio-éducatif aura consisté à lui présenter sa culture comme la plus éminente et incomparable des cultures et à déconsidérer de façon désastreuse tout autre culture, aura bien du mal à ne pas verser dans le fanatisme (cerveau formaté). Ainsi on ne peut en toute rigueur le juger comme étant personnellement un fanatique (selon certains neurobiologistes) bien que l’adulte qu’il sera devenu pensera son manque de tolérance comme étant un effet de sa singularité et non de sa culture. Cela signifie-t-il que nous sommes inextricablement et en très grande part le résultat de ce qu’on a fait de nous ? “La nature a été prévoyante” remarque KANT, en nous octroyant (attribuant) le pouvoir de “nous faire nous-mêmes” par la raison. En effet, la raison nous libère....


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