Séance 2 - RSE - Nicolas Merveille PDF

Title Séance 2 - RSE - Nicolas Merveille
Course Responsabilité sociale des entreprises
Institution Université du Québec à Montréal
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Summary

Genèse de la RSE, Nicolas Merveille...


Description

I-

Les 3 visions de la RSE

A- La vision restreinte Milton Friedman (1970’s) - Toute entreprise a une responsabilité sociale qui est d’accroître ses profits - La 2e responsabilité sociale d’une entreprise est envers ses actionnaires  Share holders = actionnaires  RSE = maximisation des profits Les arguments en faveur : le profit sert à : - Rentabiliser les investissements - Garder les actionnaires heureux par le biais des dividendes - Payer des impôts qui profitent à la collectivité  La rentabilité est garante d’emplois et contribue à la croissance économique  MAIS c’est une vision de court terme (trimestre) ce qui pose problème en termes de gestion des risques

B- La vision inclusive Ed Freeman (1980’s) - L’entreprise a des responsabilités devant toutes ses parties prenantes (stake holders) - Parties prenantes = toutes celles qui affectent/peuvent être affectées par l’accomplissement des objectifs de l’organisation (ex : baleine lors de marées noires)  Stake holders = tout groupe ou individu qui peut affecter ou être affecté par les activités d’une entreprise  RSE = gestion éthique des stake holders Les arguments en faveur : - Faciliter, attirer et retenir le personnel - Meilleure image auprès des communautés, clients et actionnaires - Subventions + faciles à obtenir - Susciter la confiance : assureurs et banquiers rassurés et + enclins à collaborer - Meilleure lecture de la réalité : réduction des risques car en s’intéressant à l’environnement on réagit + rapidement  Vision sur le + long terme

C- La vision critique La responsabilité sociale est un leurre : on ne peut pas considère qu’une entreprise peut être responsable = on rejette la notion de RSE : l’entreprise est irresponsable Seul l’État est capable d’être garant de l’intérêt général et du bien public La vision critique : - La RSE est une duperie : il y a un contraste entre le discours et la manière dont cela est fait - Critique de la RSE : la RSE est une tentative d’éviter la règlementation

- La RSE favorise le désengagement de l’État - Moyen d’obtenir le dévouement personnel à prix modique - L’usurpation de pouvoir de l’État  RSE = imposition des valeurs et de l’idéologie d’une élite économique qui décrète ce qui est bon pour l’entreprise

II-

Genèse de la responsabilité sociale des entreprises

1950’s aux USA : formulation du concept Origine : - Sociologue allemand : Max Weber et l’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme - Lie la vision protestante de l’éthique avec la manière de faire des affaires : pour un protestant entrepreneur, il est redevable auprès de la société (rendre un peu de ce qu’il a reçu) Howard R. Bowen (1953) : - 1e fois où l’on parle de RSE de celui qui dirige une entreprise - « L'obligation pour les hommes d'affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont désirables dans notre société » = on doit faire des affaires tout en se préoccupant des parties prenantes 3 visions de la RSE : - Vision restreinte : que l’entreprise = Friedman - Vision inclusive : combinaison de l’entreprise, l’État et les citoyens = Freeman - Vision critique : seul l’État a la possibilité de juger de la responsabilité liée aux activités

III-

Les grandes théories économiques

Utilité d’une théorie économique : - Explique comment on produit de la richesse - Explique comment on distribue cette richesse Le libéralisme économique (Smith, 1776) : - L’Homme est égoïste MAIS cela est bénéfique car cela va générer de la concurrence - Cette concurrence doit être loyale ce qui va avoir des effets positifs sur l’intérêt général - Les libertés économiques sont nécessaires au bon fonctionnement de l’économie  La main invisible est régulatrice et permet aux acteurs de se retrouver - L’État ne doit donc pas intervenir sur le marché - Le marché s’auto-régule via la loi de l’offre et de la demande - Déséquilibre entre offre et demande  crise - Le profit est source de croissance Le marxisme (Marx, 1818-1883) :

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L’intérêt personnel nuit à l’intérêt général : les individus cherchent à maximiser leurs intérêts personnels qu’ils en oublient l’intérêt général Nécessité de réfléchir en termes de bien commun  rôle de l’État = État garant de l’intérêt général et du bien commun Le capitalisme conduit à la contrainte, l’exploitation de l’humain par l’humain :  Richesse exclusive qui n’est pas redistribuée : richesse pour certains, pauvreté pour d’autres  Surpopulation des travailleurs  chômage = le marché ne s’auto-régule pas  Crise = liée au fait que la production est inférieure à la consommation Solution : socialisme = les moyens de production dans tous les domaines appartiennent à l’État  économie planifiée : l’État planifie les besoins et les niveaux de production Profit = plus-value appropriée par les riches ce qui va mener à un système inégalitaire

Le keynésianisme : une approche réformiste du capitalisme (John Maynard Keynes, 18831946) - Le meilleur système reste le capitalisme à condition qu’il soit intelligemment dirigé : il ne veut pas de nationalisation dans tous les domaines - Participation de l’État dans le jeu économique (contrairement à Smith) : l’État est maître du jeu MAIS les acteurs économiques peuvent aussi jouer = capitalisme réformé - Il ne croit pas à la main invisible et ni à l’auto-régulation - Réforme passe par le fait que le marché ne s’auto-régule pas  l’État doit donc intervenir pour réguler les crises Sur quelles grandes théories économiques sont basées chacune des 3 visions de la RSE ? - Vision restreinte de Friedman  Adam Smith et le libéralisme : il ne veut pas qu’on impose beaucoup de règles aux entreprises car le marché s’auto-régule (les entreprises irresponsables sont vouées à disparaître du fait de l’offre et de la demande = les consommateurs vont se détourner d’elles naturellement) - Vision inclusive de Freeman  Keynes : participation de l’État et de l’ensemble des acteurs = parties prenantes - Vision critique  Marx et le socialisme : refuse toute possibilité qu’une entreprise puisse être responsable Une définition de la RSE contemporaine : - Livre ISO 26000 : guide pour les entreprises qui souhaitent la RSE d’une organisation - Définition inspirée de la vision inclusive de Freeman = gestion et prise en compte des parties prenantes - L’expression responsabilité sociétale (= sociale) désigne la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui :  Contribue au développement durable et au bien-être de la société  Prend en compte les attentes des parties prenantes = identifier, qualifier et entrer en relation avec les parties prenantes  Respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement (= comportement organisationnel)

 Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations  Aujourd’hui : ø vision restreinte ø vision critique  l’entreprise a une responsabilité à l’égard de l’ensemble des parties prenantes (= ensemble des acteurs humains ou non humains qui peuvent être affectés par notre activité ou affecter notre entreprise)...


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