Teo taxi- Mathieu Bradette PDF

Title Teo taxi- Mathieu Bradette
Author Antho A
Course Gestion des risques et reddition de comptes en RSE
Institution HEC Montréal
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Summary

case hec mtl ...


Description

UNIVERSITÉ DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES

THE RISE AND FALL OF TÉO TAXI PRÉPARATION DE CAS

TRAVAIL PRÉSENTÉ À Luciano Barin-Cruz

DANS LE CADRE DU COURS Éthique et responsabilité sociale

PAR MATHEU BRADETTE

Le 17 janvier 2020

Contexte Téo taxi a été fondé par Alexandre Taillefer, un investisseur assez connu à Montréal qui a déjà participé à l’émission des dragons. L’industrie était en pleine mutation, elle avait déjà mauvaise réputation et, avec l’arrivée d’UBER, cela a complètement changé la donne. Au Québec, plusieurs personnes avaient des permis se vendant a plus de 200 000 dollars et, du jour au lendemain, n’importe qui avec une application, et ce, même sans avoir de permis de taxi, pouvait transporter des gens. M. Taillefer jouissait de connexion avec le parti politique au pouvoir et avait déjà acheté les deux plus grands joueurs de taxi à Montréal. Il détenait 40% du marché et se lançait en tant que précurseur dans la voiture électrique. Il comptait littéralement prendre le marché du taxi au Québec avec son modèle d’affaires. Action Tout d’abord, avec l’achat de Taxelco, il a acheté les deux plus grands joueurs de taxi classique pour en faire le plus grand joueur au Québec. Ensuite, avec son associé M. Gagné, ils ont eu l’idée d’électrifier l’ensemble de leur flotte. Ils ont acheté plus de 125 voitures électriques avec plusieurs charges pour les voitures éparpillées sur l’ensemble de l’ile de Montréal. Chaque voiture coutait entre 3 000 et 10 000 dollars en modifications soit; le taximètre, le collecteur de données et le GPS. Ils avaient deux immenses garages, ainsi que des centres d’appels et une équipe TI pour l’application. Tout ceci couta plusieurs millions de dollars et même les gouvernements ont investi ainsi que des investisseurs privés. Leur idée était que l’écoresponsabilité amènerait la clientèle. L’idée de M. Taillefer était de complètement révolutionner l’industrie du taxi. Son modèle d’affaires était à l’encontre de tous ce qui se faisait. Premièrement, il payait ses chauffeurs 15$/h, et ce, même si ceux-ci n’avaient pas de coût autre dû à la recharge des voitures, ce qui arrivait tout de même vraiment souvent considérant l’autonomie et du temps de recharge nécessaire. Il offrait même un régime de retraite. Il payait l’essence pour la flotte à essence et les réparations pour l’ensemble des véhicules. Aussi, avec l’appui du gouvernement libéral, il permit de diminuer de 150 à 30 heures la formation pour être chauffeur de taxi. Il essaya plusieurs stratégies comme un partenariat avec HEC pour optimiser sa flotte. Il a convaincu le gouvernement d’investir une fois de plus afin d’acheter 200 voitures et recruter 600 chauffeurs. Cependant, il n’a pas réussi à moduler les prix comme il le voulait. C’est là la clé du problème. Je me souviens très bien qu’à l’époque, je me demandais comment il faisait. Cela sautait aux yeux, les chauffeurs de taxi ne roulaient pas en Toyota 1992 avec 500 000 kilomètres au compteur par plaisir. Ils aimeraient, eux aussi, rouler en Tesla. De plus, avec UBER, qui ne requiert aucun investissement, n’a pas à payer de permis de voitures, de briques et mortiers et qui, de surcroit, ne paye même pas les taxes. Le comble de l’ironie est que malgré tous ces avantages, UBER n’est même pas rentable. Elle a perdu la modique somme de 5.2 milliards en trois mois seulement. UBER est une compagnie cotée en bourse, avec des gens très talentueux et malgré tous, n’est pas capable d’atteindre le seuil de rentabilité.

Dans ces conditions, je me demande encore comment il pensait amener la compagnie à la rentabilité. Il faut avoir parlé à l’homme pour comprendre son entêtement qui frise l’arrogance. Logiquement parlant, un classique que l’on apprend en économie est qu’il y a deux manières de faire de l’argent; augmenter les revenus ou diminuer les coûts. Lui a complètement fait l’inverse. Imaginez deux minutes, les chauffeurs de taxi se plaignaient que toutes dépenses payées ils leur restaient 8 $/h et lui va payer le double en salaire en plus de payer l’essence et les réparations. Il a mis des millions de dollars dans les voitures électriques qui prennent beaucoup plus de temps que ce que les manufacturiers disent à recharger. De plus, les batteries prennent encore plus de temps à recharger en hivers et se déchargent aussi plus rapidement. Comme si ce n’était pas assez, il a acheté des garages et a conservé les centres d’appels de Diamond et Hochelaga. Ici, également, je me demande pourquoi il ne s’est pas renseigné à des propriétaires sur les problèmes qu’ils rencontrent avec leurs voitures. Il aurait su rapidement. En faisant la somme de ses investissements, cela représente plusieurs millions par mois. Comment peut-on sérieusement compétitionner avec un individu qui prend sa voiture personnelle et s’improvise chauffeur sans dépenses autres que son paiement mensuel de voitures et de cellulaire, qu’il soit dit en passant fait de toute façon. Monsieur Taillefer a fait un immense pari sur l’électrification, en pensant que les gens encourageraient cela. Bien que je doive admettre que les gens sont de plus en plus conscientisés par l’environnement, c’est surtout vrai pour la jeune génération. Comme nous sommes la deuxième plus vieille population derrière le Japon, cet argument n’a pas beaucoup de poids. Une autre chose est que la réduction du pouvoir d’achat de la classe moyenne fait que cette dernière est très sensible aux prix et donc, selon mon opinion personnelle, la conscientisation se bute à la dure réalité du capitalisme. C’est-à-dire que tout le monde veut être écolo jusqu’au paiement d’un supplément. Une autre chose est que selon moi considérant ses relations privilégiées avec le premier ministre de l’époque, ayant été président de la campagne du parti libéral, il pouvait faire un peu ce qu’il voulait et donc, il a possiblement présumé pouvoir prendre le dessus sur UBER et surtout, faire augmenter les prix. Il est de notoriété publique que les politiciens ne sont pas les plus fiables et que politiquement s’attaquer à UBER, et surtout monter les prix pour un ami du parti était un suicide politique. Les chauffeurs de taxi ont fait beaucoup de bruits, mais le gouvernement se retrouvait les mains liées. Recommandations Je sais que ça peut paraître arrogant d’un étudiant à un gestionnaire de fonds d’investissement, mais il faut faire un plan d’affaires pour voir si cela peut fonctionner. Malgré toutes les théories envisageables, ce projet était mathématiquement impossible dans les conditions actuelles. Deuxièmement, sans un engagement ferme du gouvernement ce projet était voué à l’échec. Troisièmement, il fallait y aller tranquillement, par exemple acheter 10 voitures électriques au lieu de 200 et de là, on ouvre la machine. La réalité est qu’il y a un monde entre la théorie et la pratique. De cette manière, il pouvait facilement voir les limites de son modèle. Je peux paraitre dur et c’est facile de le dire après coup, mais sachez que j’avais la même opinion à l’époque. En terminant, je lui lève mon chapeau, car il a eu le courage d’investir son propre argent et essayer. Il y a un cruel manque d’entrepreneur au Québec....


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