Terminale ES HIS, Thème 3, Chap. 6 PDF

Title Terminale ES HIS, Thème 3, Chap. 6
Author Alisson Trieu
Course Histoire Constitutionnelle
Institution Université de Haute-Alsace
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Chapitre 6 : Le proche et le Moyen Orient, un foyer de conflits depuis 1918 Introduction En 1971, en pleine guerre froide, le président américain confiait que « le Moyen Orient est la région la plus dangereuse du monde ». Riche en pétrole, la région du Proche et Moyen-Orient est en effet un foyer de conflits intenses depuis la fin du XIXe siècle. En France, l’expression « Proche-Orient » désigne traditionnellement les régions de l’Est du bassin méditerranéen, de la Turquie à l’Egypte (l’ancien « Levant »). L’expression « Moyen-Orient », quant à elle, s’est imposée depuis un siècle sous l’influence des Anglo-Saxons, notamment à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Géographiquement, le Moyen-Orient se définit comme l’ensemble des pays de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à l’Iran, voire l’Afghanistan, et du Sud du Caucase à la péninsule Arabique, ensemble qui comprend en outre l’Égypte. Malgré de nombreuses interventions de la communauté internationale, cette région stratégique reste, au début du XXI e siècle, un champ clos de conflits concernant l’ensemble du monde. Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits et comment agissent-ils ? Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonance, tant par leurs conséquences directes que par leur retentissement ?

I. Une région sous l'influence des grandes puissances Vidéo : Le dessous des cartes : Le Moyen-Orient, pivot géopolitique

A) 1919 : la France et la Grande-Bretagne tracent les frontières du Moyen-Orient contemporain 1. Les frontières du Moyen Orient contemporain naissent à la fin de la Première Guerre mondiale sur les ruines de l’Empire ottoman vaincu. (carte page 204) Au XIXe siècle, l'Empire Ottoman entame un long déclin sous la pression de la Russie et d’une Europe conquérante. Lors de la Première Guerre mondiale, les Ottomans font le choix de s’allier avec l’Allemagne qui présente l’avantage de ne pas avoir d’ambition en Méditerranée. Dans le camp des vaincus en 1918, le sultan doit signer en 1920 le désastreux traité de Sèvres qui démembre l’Empire et l’ampute de nombreux territoires. Contrairement aux promesses faites aux Arabes pour les inciter à combattre les Ottomans, les Européens ne leur accordent pas l’indépendance, à l’exception de la péninsule arabique où les wahhabites s’emparent du pouvoir et fondent l’Arabie Saoudite en 1932. Le Moyen-Orient arabe est partagé entre la France et le Royaume-Uni. La France reçoit de la Société des Nations un mandat sur la Syrie dont elle détache le Liban pour satisfaire ses protégés chrétiens. Le Royaume-Uni obtient un mandat sur la Palestine, l’Irak et la Transjordanie. (doc. 3 page 261) En Turquie, l’empire est aboli et le califat abandonné en 1924 par Mustafa Kemal qui fonde la Turquie moderne, républicaine et laïque. Kemal chasse les Grecs d’Asie mineure, met fin au projet d’Etats kurdes et arméniens. Le pays obtient la révision de ces frontières à Lausanne en 1923. 2. Les frontières sont donc tracées sans concertation avec les peuples concernés Elles répondent aux préoccupations stratégiques françaises et britanniques sur fond de rivalité pétrolière. Certaines frontières rassemblent des peuples qui ont dû mal à coexister en paix. D’autres au contraire, séparent des groupes de même identité, à l’exemple du peuple kurde. De nombreux affrontements trouvent leur origine dans la contestation de ces frontières, conçues et imposées de l’extérieur. De plus, ignorant les structures traditionnelles du système ottoman fondées sur l’autonomie des communautés ethniques et religieuses, les puissances occidentales importent leur modèle de l’Etat-Nation. Dans la pratique, le Royaume-Uni et surtout la France administrent leurs mandais comme des colonies. La France réprime ainsi violemment en 1925-1927 une révolte en Syrie et n’hésite pas à bombarder Damas. 1

B) Le Moyen Orient, terrain secondaire des rivalités entre Etats-Unis et URSS durant la Guerre froide 1. La fin de la prépondérance européenne La fin de la Seconde Guerre mondiale met fin au système des mandats. L’Irak était déjà indépendant en 1932, le Liban, la Syrie et la Jordanie le deviennent en 1946. Le Royaume-Uni quitte la Palestine en 1948 et accorde l’indépendance au Koweït (1961) et au Yémen (1967). En Egypte, officiellement indépendance depuis 1922, une compagnie franco-britannique continue d’exploiter le canal de Suez et d’en percevoir les revenus. Pour financer le développement de son pays et particulièrement la construction d’un barrage sur le Nil, à Assouan, le président égyptien Nasser décide en 1956 de nationaliser le canal . Français et Britanniques s’associent alors pour organiser une riposte militaire avec l’aide d’Israël. Sur le terrain, la victoire militaire est rapide mais les Etats-Unis et l’URSS les obligent à cesser leur expédition. C’est un fiasco diplomatique. La crise de Suez vient confirmer la perte d’influence des anciennes puissances coloniales dans la région. Les Américains et les Soviétiques sont désormais les maîtres du jeu de ce monde bipolaire. 2. Les deux Grands en concurrence au Moyen Orient (carte page 205) Dans le contexte de la Guerre froide, la région entière tombe sous l’influence rivale des Etats-Unis et de l’URSS. Les deux superpuissances cherchent à se constituer des alliés dans la région. Pour endiguer le communisme, la Turquie reçoit dès 1947 l’aide du plan Marshall et intègre l’OTAN en 1952. Puis, les Etats-Unis s’associent avec la Turquie, l’Irak, l’Iran, le Pakistan et le Royaume-Uni dans la cadre du pacte de Bagdad en 1955. Les Etats-Unis s’appuient également sur Israël qui devient l’allié de référence dans la région. De son côté, l’URSS accorde un soutien politique, financière et militaire privilégié aux mouvements nationalistes arabes : à Nasser en Egypte dès 1955 ainsi qu’au parti Baas en Syrie et en Irak. Elle soutient aussi activement les Palestiniens contre Israël. Ces alliances restent stables durant la Guerre froide, à l’exception de l’Egypte (avec Anouar Al-Sadate, successeur de Nasser, qui rompt avec l’URSS) et de l’Iran (avec la révolution islamique de Khomeiny en 1979).

C) Après 1991 : l’extension de l’influence américaine 1. La « pax americana » des années 1990 En 1990, lorsque Saddam Hussein envahit son voisin koweitien , les Américains interviennent rapidement. Avec le soutien de l’Onu, ils rassemblent une coalition de pays (occidentaux et arabes) pour libérer le Koweït. Cette première guerre du Golfe apparaît comme une crise majeure de l’après-guerre froide. Elle est l’occasion de souligner l’effacement soviétique de la région et de réaffirmer le leadership américain. L’ingérence américaine dans la région se manifeste également par ses initiatives pour tenter de régler le conflit israélo-arabe (accord d’Oslo en 1993). Mais les interventions américaines au Moyen-Orient sont dénoncées par des islamistes radicaux regroupés autour du saoudien Oussama Ben Laden et de son réseau Al-Qaida (« La Base »). Ne disposant pas des moyens d’un Etat, ils agissent par des actes terroristes. 2. La politique américaine dans la région après le 11 septembre 2001 Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 provoqués par Al Qaida , le MoyenOrient devient alors un enjeu du dispositif stratégique car il est vu comme la principale région pourvoyeuse de menaces à l’encontre des Etats-Unis, l’un des axes des « forces du mal » et le principal foyer du terrorisme islamiste. L’ingérence américaine prend alors des formes extrêmes avec notamment une politique unilatérale liée à cette nouvelle doctrine stratégique. En 2003, les Etats-Unis décident, sans l’aval de l’ONU cette fois-ci, d’intervenir en Irak. Ils y renversent Saddam Hussein, accusé d’entretenir le terrorisme, et provoquent une longue guerre civile dans le pays.

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3. Un avenir incertain Les nombreux changements de régimes qui ont fait suite au « printemps arabe » de 2011 et le retrait des troupes occidentales d’Irak ouvrent une ère d’incertitudes. En Syrie, la contestation a débouché sur une guerre civile depuis trois ans qui dépasse aujourd’hui très largement le cas national avec la création de l’Etat Islamique à cheval sur la Syrie et sur l’Irak. Enfin, les ambitions nucléaires iraniennes, qui exacerbent la rivalité entre puissances sunnites et chiites et inquiètent Israël, pourraient provoquer de graves tensions dans un avenir proche.

II. Une région à forts enjeux A) Une grande diversité ethnique, culturelle et religieuse Carte 1 page 206 1. Une mosaïque ethnique… Trois grands peuples composent l’essentiel du Moyen-Orient : Perses (65 millions), Arabes (190 millions) et les Turcs (60 millions). Ils ont, au cours des siècles, successivement imposé leur domination sur la région, ce qui constitue de nourrir des visions de l’histoire antagonistes où chacun met en avant sa gloire passée. Deux peuples sans Etats : Palestiniens et Kurdes. Les Kurdes (25 à 30 millions) forment une minorité présentes dans quatre pays (Turquie 20 millions, Irak 4, Iran 6, Syrie 800 000) mais elle-même sans Etat et régulièrement victime de discriminations et de persécutions. L’immigration récente juive. Quant aux juifs (5,5 millions), leur nombre d’actuel résulte pour l’essentiel d’une immigration récente en Palestine, qui commence au début du XX e siècle et qui se heurte très vite aux populations arabes de la région. La terre est ainsi le principal enjeu des guerres israélo-arabes, comme du conflit israélo-palestinien. 2. … et religieuse Berceau des trois grandes religions monothéistes. Les musulmans sont de loin les plus nombreux. Ils sont divisés en sunnites majoritaires et chiites (Iran, Irak, Liban) et comptent aussi un certain nombre de groupes minoritaires comme les druzes. Les chrétiens (10 millions) sont dispersés en onze communautés, dont les unes reconnaissent l’autorité de Rome (les maronites du Liban) et les autres forment des Eglises autonomes de rite orthodoxe (les coptes en Egypte). Les Juifs, autrefois dispersés dans le Moyen-Orient, sont désormais réunis dans les frontières d’Israël. La présence des lieux saints des trois grandes religions . La région abrite les deux grandes villes saintes de l’Islam (La Mecque et Médine) ainsi que Jérusalem, ville trois fois saintes, tensions entre juifs et musulmans sur le mont du temple. La diversité religieuse à l’intérieur des Etats . Beaucoup de pays comme l’Irak, la Syrie et surtout le Liban abritent plusieurs communautés religieuses (chiites majoritaires, sunnites, chrétiens…). 3. Une forte pression démographique Une population nombreuse et jeune. La plupart des pays de la région sont en train de traverser la 2ème phase de la transition démographique. Les moins de 25 ans représentent souvent la moitié de la population. C’est un véritable défi pour ces Etats (éducation, accès aux soins, travail). Une pression accentuée sur les ressources et notamment l’eau. Dans un milieu globalement aride, l’eau est une ressource rare, inégalement répartie et disputée. L’accroissement démographique très rapide des pays de la région, le développement de l’urbanisation et des cultures irriguées rendent les besoins toujours plus importants. Les nappes souterraines sont polluées et surexploitées. Les grands fleuves, qui font l’objet d’aménagements hydrauliques, voient leur débit se raréfier. Les eaux du Tigre et de l’Euphrate sont ainsi l’objet de tensions permanentes entre la Syrie, l’Irak et la Turquie qui a multiplié les barrages à ses frontières. Un développement économique inégal. Il existe des contrastes de développement très important entre les Etats de la région. Si Israël est le seul pays considéré comme un pays développé du Nord, les pays pétroliers et la Turquie affichent des taux d’IDH relativement élevés tandis que l’Egypte, le Yémen, la Syrie, la Jordanie connaissent des difficultés. Il existe aussi des inégalités à l’intérieur des Etats entre villes et campagnes. 3

B) Une région stratégique riche en pétrole, politiquement instable 1. Une inégale répartition des ressources à l’origine d’un grand nombre de conflits (doc 1 et 2 page 214) La principale richesse du Moyen-Orient . L’exploitation des hydrocarbures donne une dimension géostratégique à la zone. La région produit environ 35% du pétrole mondial, en détient 68% des réserves et vend un baril sur deux dans le monde. L’exploitation a commencé dès la première moitié du XXe siècle au bénéfice des grandes compagnies européennes et américaines. A partir des années 50 cependant, les pays producteurs parviennent à imposer leur contrôle sur la production et les prix et prennent conscience qu’ils disposent d’un moyen de pression efficace sur les pays développés (exemple de la guerre de Kippour en 1973). Le pétrole est aussi un facteur de déséquilibres régionaux entre les pays qui en sont dépourvus et les pays producteurs regroupés au sein de l’OPEP. Le pétrole est enfin une source de conflits où se mêlent les rivalités régionales et les intérêts énergétiques des grandes puissances. Certains conflits entre Etats au Moyen-Orient comme la guerre Iran-Irak entre 1980 et 1988 ont pour enjeu le contrôle de la ressource pétrolière. C’est aussi le cas lors de l’invasion du Koweït par l’Irak. Ce dernier cherche à mettre la main sur ses ressources pétrolières afin de renforcer son hégémonie dans la région. C’est aussi ce qui explique la rapidité de l’intervention américaine en 1991. La politique américaine des années 1990-2000 consiste à renforcer leur présence dans la région en vue de s’assurer l’approvisionnement en hydrocarbures. La question de la sécurité des approvisionnements est essentielle dans une région où l’instabilité géopolitique est latente. 2. Des États politiquement instables Des régimes autoritaires sans tradition démocratique. La plupart des Etats de la région connaissent des régimes monarchiques religieux (Arabie Saoudite, Qatar, sultanat d’Oman) ou des républiques autoritaires laïques (Syrie, Jordanie) où l’islam reste la religion majoritaire, mais pas une religion d’Etat. L’Iran est une république islamique à majorité chiite c’est-à-dire une théocratie. Les libertés fondamentales (liberté religieuse, liberté de la presse, liberté de penser) ne sont pas respectées, particulièrement le droit des femmes. Les seules vraies démocraties de la région sont la Turquie et Israël . La Turquie a adopté dans les années 20 le modèle occidental de l’Etat nation. L’Etat est laïc et démocratique. Actuellement, le parti au pouvoir est l’AKP (Parti de la justice et du développement) mené par le président de la République Recep Erdogan. Accusé de vouloir s’attaquer aux fondements laïques de la République, l’AKP au pouvoir depuis 2002 se définit comme un parti « démocrate et musulman ». Vidéos : Le dessous des cartes : pourquoi les révolutions dans le monde arabe en 2011 ? + Dossier pages 232-233 Les révolutions arabes : le mouvement de révolte et de contestation politique qui frappe l’ensemble du monde arabe en 2011 a touché l’Egypte, Bahreïn, le Yémen et la Syrie. Au Bahreïn, les manifestations ont été durement réprimées par l’armée aidée par l’Arabie Saoudite qui s’est employée à étendre les incendies dans les républiques pétrolières. En Syrie, la contestation a débouché sur une guerre civile depuis près de 9 ans qui dépasse aujourd’hui très largement le cas national. Comprendre le confit en Syrie 9 ans ans après le mouvement de contestation de 2011 auquel le régime syrien de Bachar elAssad a répondu par la voie des armes. La guerre a dévasté le pays, fait plus d'un demi million de morts. Elle a jeté la moitié de la population hors de son foyer et ouvert la voie à l'avancée de l’organisation État islamique et d'Al-Qaïda. L’intervention directe de la Russie et de milices étrangères dirigées par l'Iran à l'automne 2015 sont à l'origine d'un retournement militaire en faveur du régime qui regagne du terrain sur un pays en ruine.

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3. Une lutte pour l’hégémonie régionale (Iran, Syrie, Arabie Saoudite, Qatar, Turquie) Bataille pour le leadership ? Aujourd’hui, plusieurs pays se disputent le leadership dans la région. Tout d’abord, l’Arabie Saoudite, gardienne des lieux Saints de l’Islam, principale puissance pétrolière de la région et alliée des Etats-Unis. Mais son pouvoir est contesté par l’Iran chiite qui cherche à étendre son influence dans la région. Enfin, troisième acteur de ce jeu des puissances, la Turquie de Erdogan qui cherche à faire de la réussite politique et économique de son pays, un modèle pour les autres pays musulmans : c’est dans ce sens qu’il faut comprendre le soutien turc au printemps arabe de 2011 puis aux Frères musulmans en Tunisie, en Egypte ainsi qu’aux rebelles syriens.

C) L’islamisme, moteur des conflits 1. Un mouvement ancien mais renouvelé Dans les années 30, se développent des mouvements islamistes (dont les frères musulmans en Egypte) qui font une lecture politique de l’Islam et veulent réformer l’ensemble du monde musulman en faisant du Coran la source unique de la législation, de la vie politique, économique et sociale. Ces mouvements connaissent un renouveau dans les années 70 et s’appuient sur le rejet grandissant des modes de vie occidentaux. Ils sont combattus par les régimes autoritaires laïcs comme en Egypte, en Syrie ou en Irak. 2. L’islamisme déstabilise le Moyen-Orient dès le début des années 1980 La révolution islamique en Iran en 1979 : la révolution iranienne de 1979 renverse le Shah et, pour la première fois, installe au pouvoir un régime se réclamant de l’islamisme. La constitution adoptée le 24 octobre fonde la République sur « la foi en un Dieu unique, Sa souveraineté exclusive et Son pouvoir de légiférer, et la nécessité de se soumettre à Ses commandements » (article 2.1). Le Guide de la Révolution, l’ayatollah Khomeiny, concentre tous les pouvoirs. Pendant la guerre Iran-Irak, le régime irakien est vu comme un rempart contre la révolution iranienne, ce qui explique qu’il soit soutenu par les puissances occidentales et par les pays arabes. En 1981, le président égyptien Sadate qui a signé la paix avec Israël est assassiné par un commando se réclamant du Djihad islamiste. 3. L’affirmation d’un nouvel islamisme dans les années 1990 (Vidéo : Le Monde : comprendre la montée en puissance de l’Etat islamique en cinq minutes). Le terrorisme islamiste d’Al Qaida : sous des formes diverses, l’islamisme devient une composante essentielle de la vie politique dans de nombreux États et développe son influence dans le monde à travers des réseaux comme Al Qaida. L’islamisme d’Al-Qaida repose sur un rejet de l’Occident incarné par les Etats-Unis et sur une mise en accusation des monarchies pétrolières. Ce mouvement a recours au terrorisme pour faire connaître ses revendications. Il est à l’origine des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La nouvelle menace de l’Etat Islamique : la guerre civile en Syrie et l’instabilité de l’Irak ont permis la naissance d’une nouvelle forme d’islamisme. Revendiquant un cadre territorial (le nouveau califat islamique à cheval sur la Syrie et l’Irak), l’EI a aussi recours au terrorisme dans les pays occidentaux

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III. Les conflits autour de la création et l'existence d'Israël Vidéo : Le Figaro : Israël – Palestine, comprendre le conflit par les cartes

A) Du rêve sioniste à la création de l’Etat d’Israël 1. L’essor du sionisme Le peuplement juif au Moyen-Orient est continu depuis la haute Antiquité. Mais il a été renforcé à partir de XIXe siècle par l’arrivée de Juifs européens venus s’installer en Palestine ottomane pour réaliser l’idéal sioniste. Avec la déclaration Balfour (1917), le Royaume-Uni qui contrôle le mandat sur la Palestine donne son accord à la création d’un « foyer national juif ». Cette déclaration porte en elle les germes du conflit israélo-arabe et de la question palestinienne. Elle est, aux yeux des Arabes, la preuve manifeste de la collusion entre les Britanniques et le sionisme. Elle va surtout à l’encontre des promesses faites aux Arabes. 2. La Palestine sous mandat britannique La période de domination britannique est jalonnée de conflits qui annoncent les conflits futurs. Dès le début du mandat, les Arabes refusent la présence britannique, ce qui donne naissance à un mouvement nationaliste arabe. Les années 1930 sont celles d’un embrasement qui emporte la Pa...


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