Too good to go - véronique perret PDF

Title Too good to go - véronique perret
Course Management et développement durable
Institution Université Paris Dauphine
Pages 7
File Size 428.6 KB
File Type PDF
Total Downloads 58
Total Views 138

Summary

véronique perret...


Description

Un business model est un ensemble de mécanismes permettant à une organisation de créer de la valeur (économique, environnementale et sociale) pour ses clients et partenaires, tout en étant économiquement viable.

Ainsi,

définir

un business

model

revient

à

répondre à ses quatre questions : comment apporter une nouvelle valeur aux clients ? Pour ce faire, comment innover dans notre matière d’accéder au marché ? En quoi nos compétences clés nous permettent d’inventer de nouveaux

espaces

création

de

de

valeur

?

Enfin, comment mieux capturer la valeur apportée et ce de manière durable face à la concurrence ? Le concept de DD est défini dans le rapport Brundtland (1987) comme « un développement qui permet de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». Confrontés à ces deux notions, les managers se posent une nouvelle question : comment les enjeux de soutenabilité

influencent

le

futur

succès

de

notre

business model ? Pour y répondre, les entreprises intègrent le développement durable dans leurs stratégies d’innovation. Ceci peut être fait à différents degrés. Les entreprises déjà existantes améliorent des produits et processus en place, sans bouleverser leur modèle économique. Elles limitent le risque à court terme. D’autres entreprises opèrent des changements plus radicaux : trouver de nouveaux marchés, acquérir une nouvelle place dans la chaîne de valeur, voir proposer un nouveau business model. Cette dernière possibilité est généralement effectuée par des entrepreneurs et des nouveaux entrants ; l’exemple que nous allons étudier porte sur ce cas.

Le gaspillage alimentaire constitue un problème de taille : un tiers de la nourriture produite est jetée (soit 41 tonnes de nourriture jetée chaque seconde), d’où d’importantes émissions de CO2 inutiles. En effet, « si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand émetteur de CO2 après la Chine et les États-Unis ». Too Good To Go a été fondé en 2016 pour proposer une alternative concernant la gestion des invendus. La plateforme permet de mettre en relation les consommateurs et les commerçants disposant d’invendus. On retrouve tout type de partenaires, du petit commerçant indépendant aux grandes surfaces comme Auchan ou Carrefour. Comment est-ce que ça marche ? Les commerçants proposent sur l’application des paniers pour la journée, tandis que les consommateurs réservent un panier chez un partenaire qui les arrange en termes de localisation. Il s’agit de paniers surprises, dans la mesure où ils varient en taille et en contenu, sans que le consommateur sache ce qu’il recevra lors de l’achat. Aujourd’hui, après trois ans, Too Good To Go c’est plus de 400 employés dans 13 pays européens et 21 millions de repas sauvés (dont 8 500 000 en France). L’application a été téléchargé par environ 16 millions de consommateurs et est utilisée par 30 000 partenaires. Pour les fondateurs le but est d’être rentable économiquement mais aussi d’avoir un réel impact dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Début 2019, TGTG a publié un livre blanc sur le gaspillage lié aux dates de péremption afin de sensibiliser les consommateurs, les producteurs et les pouvoirs publics. L’entreprise est aussi engagée socialement : les consommateurs peuvent payer pour un panier qui sera récupéré par TGTG et donné à des sans-abris

sales increase for the first quarter of 2020

Configuration de valeur La ressource clé dans ce business model est le stock d’invendus des commerçants. Les commerçants sont des partenaires centraux puisque c’est eux qui détiennent les ressources. L’entreprise elle, se charge de mettre en relation consommateurs et commerçants.

Création de valeur Too good to go propose un marché pour ce qui est destiné aux ordures : les invendus des commerçants de bouche. C’est une marketplace où se retrouvent consommateurs et commerçants (hypermarchés, restaurants, petits commerces...), le tout sur une application gratuite, sans engagement et simple d’utilisation. La proposition de Too Good To Go aux consommateurs Ils peuvent commander des paniers “surprise” composés d’invendus à prix réduits (70% moins cher que la valeur sur le marché). Il y a une dimension sociale dans cette proposition. Elle permet à des populations en situation précaire, des étudiants ou encore des familles nombreuses d’obtenir des produits de bonne qualité à prix cassés. Too Good To Go propose aussi une mission à remplir au consommateur : il “sauve” des paniers, il ne les commande pas. La proposition de Too Good To Go aux commerçants Ils peuvent vendre leurs invendus qui étaient destinés à être jetés et créer de la valeur sur ces derniers. Le commerçant peut réduire son gaspillage et par la même occasion son empreinte carbone. Un partenariat avec Too Good To Go permet une amélioration de la responsabilité sociale du commerce en question et de son image.

La capture de valeur Elle s'opère grâce à l’achat des papiers par les consommateurs. La valeur est monétaire, mais pas seulement. Elle est aussi environnementale et sociale. Le revenu de Too Good To Go est une commission autour d’un euro par panier vendu. L’objectif n’est de pas demander de l’argent aux commerçants : l’application est donc totalement gratuite pour les commerçants. Avec sa part de revenu (la commission), l’application se développe, crée des emplois et créé de la valeur économique sur la réduction du gaspillage alimentaire. Le chiffre d’affaires est directement corrélé au gaspillage alimentaire. TGTG se rémunère donc sur la valeur du produit destiné à la poubelle qui a été remis sur le marché. Le partage du revenu se fait entre les commerçants et l’application. Cela permet de faire gagner de l’argent aux commerçants : même si le montant est assez faible (souvent autour de 4 euros), le commerçant valorise ses invendus qui auraient dû se retrouver à la poubelle ; c’est toujours mieux que de la perte sèche. Le coût pour le commerçant est représenté par le coût de production des marchandises non-vendues, le temps d’utilisation de l’application et le temps accordé aux préparations/donner les commandes. sales increase Le business model de TGTGfor sethe fait sur la base of2020 complètement quarter firstwin d’un concept win win intégrant le développement durable : la planète étant gagnante via la réduction du gaspillage alimentaire, les consommateurs et les commerçants. Too Good To Go crée de la valeur monétaire environnementale et sociale

En conclusion, l’entreprise TGTG a réussi à créer un Business Model qui donne de la valeur à des produits qui en étaient dépourvus : les invendus alimentaires. Ainsi, l’entreprise ne crée pas uniquement de la valeur monétaire mais également une valeur sociale et environnementale. Ce modèle fut rendu possible par la généralisation de l’utilisation des smartphones et à la démocratisation des applications intermédiaires comme Uber, Deliveroo ou encore Doctolib. Ce modèle permet de minimiser les coûts en jouant le rôle d’intermédiaire entre commerçants et particuliers tout en dégageant un revenu sur la base de commissions ou abonnements. La force de TGTG est qu’elle s’adresse à un large marché allant des consommateurs économes aux consommateurs responsables. C’est donc un exemple parfait d’entreprise dont la stratégie inclut l’ensemble des piliers du développement durable tout en étant économiquement viable. Toutefois, plusieurs questions se posent face à ce modèle et nous allons en soulever certaines d’entre elles afin de débuter notre débat : Premièrement, on peut se demander si le modèle de revalorisation économique des invendus ne favoriserait-il pas le gaspillage d’une certaine façon. En effet, la perspective de pouvoir vendre ses invendus pourrait alors pousser le commerçant à moins faire attention à sa gestion des stocks quitte à ce que les utilisateurs de TGTG se retrouvent avec un panier trop garni dont ils doivent jeter la moitié. Est-ce alors vraiment de la lutte contre le gaspillage ou plutôt reporter le problème du commerçant au consommateur ? Plus largement, comme beaucoup de start-up, TGTG évolue dans une zone grise. C’est une société commerciale et non une association qui lutte contre le gaspillage. N’a-t-elle pas donc un intérêt économique à encourager la consommation et donc le gaspillage ? Enfin, si l’on prend l’exemple de TGTG pour élargir le débat sur les enjeux du gaspillage, on peut se demander si les entreprises à but lucratif peuvent réellement nous aider à consommer ce dont nous avons réellement besoin dans la quantité dont nous avons besoin ?

sales increase for the first quarter of2020

Panier surprise et modèle low-cost

Concurrence

Dans un premier temps du débat, les problèmes engendrés par le concept de panier surprise ont été discuté. Par exemple, le contenu du panier peut ne pas correspondre à certains régimes alimentaires (végétarien, sans lactose …) ou être trop fourni, ce qui peut mener à un gaspillage par le consommateur lui-même. L’idée de proposer des options sur l’application pour adapter les paniers aux envies et aux régimes alimentaires de chacun a été suggéré. Cependant, le business modèle de TGTG repose sur une valeur dégradée des produits. Ainsi, perfectionner et élaborer le service sur la plateforme d’intermédiation pourrait ébranler le modèle économique de l’entreprise. D’après la majorité de la classe, la possibilité de revendre ses invendus ne conduit pas les commerçants à un “laisser-aller". En effet, le prix de vente des invendues est approximativement égal au coût de production. Il semble ainsi peu rationnel que le commerçant gère moins bien ses stocks dans l'optique d’ensuite revendre sur TGTG. Vendre ses invendus sur TGTG ne serait pas systématiquement rentable pour les commerçants. En effet, les consommateurs peuvent privilégier l’usage de TGTG au contact direct avec le magasin afin de tirer le meilleur prix, ce qui peut surtout s’avérer problématique pour la rentabilité des petits commerçants.

La question des concurrents de TGTG a également été soulevée. Leur principal concurrent sur le marché français est l’application Optimiam crée en 2014 soit deux ans avant TGTG. Les services proposés sont identiques pourtant TGTG s’est imposé comme le leader du marché malgré son entrée plus tardive. C’est donc sur le design et la communication que TGTG s’est différencié en proposant une approche plus militante avec des actions et des campagnes qui s’étendent dans toute la France. De par son utilisation astucieuse du marketing, TGTG a réussi à se faire connaître rapidement et ainsi remporter la majeure partie du marché tant chez les consommateurs que les commerçants. Grâce à l’effet de réseau inhérent à l’activité de TGTG, se croissance l’emporta sur tous les concurrents.

Futur de Too Good To Go Une entreprise avec un business model plus classique, axé sur la création de valeur économique, aura pour perspective d’être pérenne et de prospérer. Si l’on suit la raison d’être de Too Good To Go, la réussite de leur objectif se symboliserait par leur disparition. En effet, son objectif premier est de lutter contre le gaspillage alimentaire donc si cet objectif est atteint, l’entreprise n’aura plus de raison d’être ni de système économique sur lequel reposer.

La réduction du gaspillage à la source Est-ce que Too Good To Go aide vraiment à réduire le gaspillage ? Pourquoi ne pas plutôt résoudre le problème à la source et éviter la production d’invendus ? Réduire le gaspillage à la source peut se faire par exemple par une meilleure gestion des commandes de produits de la part des restaurateurs et de leurs stocks. Il serait également possible de réduire la carte pour faciliter la gestion de ces stocks. Cette réduction de gaspillage ne peut pas se faire sans un changement de comportement de for the sales increase la part des consommateurs. first quarter of2020

ACOSTA P., ACQUIER A., CARBONE V., DELBARD O., FABBRI J., GITIAUX F., MANCEAU D. et RONGE C. (2014), “Les business models du développement durable”, L’Expansion Management Review, n°152. Téléchargeable sur le site https://www.cairn.info/revue-l-expansion-management-review-2014-1-page-20.htm? fbclid=IwAR2EqenKvnqvPMSoD2oSiBM7Jz19IJ1ApaafrZ4-4YWgM7hNi4lkDUvzG3w# ASSELINEAU A. et PIRÉ-LECHALARD P. (2009), “Le développement durable : une voie de rupture stratégique ?”, Management et avenir, n°26. Téléchargeable sur le site : https://www.cairn.info/revuemanagement-et-avenir-2009-6-page-280.htm?fbclid=IwAR3abtuQBkcdA9tBIq6pTDlKEHQiPGRkCEaX5TUgBoLiCKynGEMizfd6jg# BERVILY-ITASSE E. (2017), “Too Good To Go à la conquête des commerçants et de la grande distribution”, Les Echos, 1er Septembre 2017. Téléchargeable sur le site : https://solutions.lesechos.fr/business-development/c/too-good-to-go-a-conquete-commercants-de-grandedistribution-6301/ BOUDOKHANE M., (2017), “FoodTech : Too Good To Go, la start-up anti-gaspillage", Start-Up Story. http://www.startup-story.fr/entrepreneurs/foodtech-too-good-to-go-la-startup-anti-gaspillage-alimentaire.html BRABEC M. (2010), Business Model Vert, p.14. DAÏKHA A. (2017), “Rencontre avec Lucie Basch, fondatrice de l'appli anti-gaspi Too Good To Go”, Konbini, 4 avril 2017. Téléchargeable sur le site : https://clubsandwich.konbini.com/meets/too-good-to-go/ FAURE G., “Comment je me suis nourrie trois semaines grâce aux invendus”, le 10 février 2019. Téléchargeable sur le site: https://www.lemonde.fr/mperso/article/2019/02/10/comment-je-me-suis-nourrie-grace-aux-invendus_5421622_4497916.html LESAGE N., “Too Good To Go, OptiMiam...: tour d’horizon des meilleures apps anti-gaspillage alimentaire”, le 10 octobre 2017. Téléchargeable sur le site: https://www.numerama.com/tech/296339-too-good-to-gooptimiam-tour-dhorizon-des-meilleures-apps-anti-gaspillage-alimentaire.html LIDGREN P. (2011), New Global Ict-Based Models. Téléchargeable sur le site : https://ebookcentral-proquestcom-s.proxy.bu.dauphine.fr/lib/univpsl-ebooks/reader.action?docID=3400143 RAZEL C., “Too Good To Go, l’application mobile contre le gaspillage alimentaire qui veut sauver le monde”. Le 29 avril 2019. Téléchargeable sur le site: https://www.forbes.fr/entrepreneurs/too-good-to-go-lapplication-mobile-contre-legaspillage-alimentaire-qui-veut-sauver-le-monde/?cn-reloaded=1 SOUTHEY F. (2019), “Too Good To Go turns food waste into business : ‘It really is a win-winwin concept’”, Food Navigator, 4 septembre 2019. Téléchargeable sur le site : https://www.foodnavigator.com/Article/2019/09/04/Too-Good-To-Go-turns-food-waste-into-business-It-really-isa-win-win-win-concept “Too Good To Go, le système « gagnant - gagnant - gagnant », Citeco, 1er octobre 2018. Téléchargeable sur le site :https://www.citeco.fr/too-good-go-lesyst%C3%A8me%C2%AB%C2%A0gagnant%C2%A0%C2%A0gagnant%C2%A0%C2Agagnant%C2%A0%C2 %BB “Too Good To Go, porte-flambeau européen du mouvement anti-gaspi". Le 3 juin 2019. Téléchargeable sur le site: https://letsgofrance.fr/secteurs/points-de-vue/too-good-go-porte-flambeau-europeen-dumouvement-anti-gaspi Website Too Good To Go: https://toogoodtogo.com/en...


Similar Free PDFs