Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci PDF

Title Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci
Course Introduction To Art
Institution EM Lyon Business School
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Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Freud (1910) Une lettre adressée à Jung, datée de 1908 : « Je peux vous révéler le secret. Vous rappelez vous ma remarque dans les Théories sexuelles infantiles sur l'échec inéluctable de l'investigation primitive des enfants et l'effet paralysant qui résulte de ce premier échec ? Relisez ces mots ; ils n'étaient alors pas compris aussi sérieusement que je les comprend maintenant. Or le grand Léonard qui était sexuellement inactif ou homosexuel était également un homme qui a tôt converti sa sexualité en pulsion de savoir et qui reste accroché à l'exemplarité de l'inachèvement. J'ai rencontré récemment son homologue (sans son génie) chez un névrosé.» Le souvenir d’enfance (seul dont Léonard de Vinci fasse état) : «Il semble qu'il m'était assigné auparavant de m'intéresser aussi fondamentalement au vol des oiseaux, car il me vient à l'esprit comme tout premier souvenir qu'étant encore au berceau, un milan est descendu jusqu'à moi, m'a ouvert la bouche de sa queue et, à plusieurs reprises, a heurté mes lèvres de cette même queue » Résumé : Pour Freud, Vinci est un génie universel et un personnage énigmatique pour son temps et pour le nôtre. Artiste et scientifique, sa recherche expérimentale prendra peu à peu le dessus sur l'art. De même que la recherche est infinie, les œuvres de Léonard resteront pour la plupart inachevées. Cette disposition explique son absence supposée de vie sexuelle : c'est la pulsion d'investigation (ou pulsion épistémologique, ou pulsion de savoir) qui vient en place de la pulsion sexuelle. Ce phénomène a dû se mettre en place dés la petite enfance, à l'age ou les enfants mènent une recherche qui reste sans réponse, celle concernant leur origine et celle concernant la différence des sexes.

L’analyse Début du livre : explicitation de la démarche de Freud : « Lorsque la recherche médicale sur l’âme, qui d’ordinaire se contente d’un matériel humain médiocre, aborde l’un des Grands du genre humain, elle n’obéit pas pour autant aux motifs qui lui sont si fréquemment imputés par les profanes. Elle ne tend pas “à noircir ce qui rayonne, ni à traîner le sublime dans la poussière” ».

1) Léonard de Vinci et le « primo motore » L’enfance de Léonard : Léonard de Vinci est un enfant hors mariage, né d’un père (Ser Piero da Vinci) notaire et d’une mère (Catarina) vraisemblablement jeune paysanne. Léonard passe les premières années de sa vie, décisives, chez sa mère, pauvre et abandonné. Il est accueilli dans la maison de son père, remarié avec une noble femme (Donna Albiera), à 5 ans. C’est l’absence d’enfant de Donna Albiera qui aurait permis à Léonard d’être accueilli dans la maison paternelle.

Ensuite, il entre comme apprenti dans l’atelier d’Andrea del Verrocchio. C’est tout ce que l’on sait sur l’enfance de Léonard Un Grand homme Freud dépeint Léonard en Génie universel, d’une beauté achevée du visage, d’une force corporelle inhabituelle, maître du discours, fasteux dans ses manières. Un homme mystérieux, soupçonné de s’adonner à la magie noire Freud cite un extrait de son Traité de la Peinture, significatif de l’explicitation du travail de la sculpture par rapport à la commodité de la peinture : « Le voici [le sculpteur] avec le visage tout barbouillé et poudré de poussière de marbre, si bien qu’il a l’air d’un boulanger et est tellement recouvert de petits éclats de marbre qu’il semble avoir reçu de la neige sur le dos, et sa demeure est pleine d’éclats de pierre et de poussière. C’est tout le contraire dans le cas du peintre, car le peintre est assis très confortablement devant son oeuvre, bien habillé, et manie le très léger pinceau aux aimables couleurs. Il est paré d’habits à sa guise. Et sa demeure est pleine de peintures enjouées, et d’une propreté resplendissante. Il a souvent de la compagnie, musique ou lecteurs de diverses belles oeuvres, ce qu’on écoute avec grand agrément sans fracas de marteau ni autre bruit. » Mais après une première période ou évolue un jeune homme enjoué enjouée, succède un chercheur, faisant place à une certaine lenteur et une « inhibition » Le revirement Ce revirement de l’artiste au chercheur, Freud le situe au moment de son départ de Milan, après le déclin du règne de Ludovic Sforza pour se rendre à Florence puis en France. Cependant, cette lenteur s’était manifestée dès le début de son œuvre, et notamment dans l’exécution de la Cène : sa lenteur est pour Freud la cause première de la détérioration rapide de la fresque (Léonard ne put se familiariser avec la peinture al fresco, qui requiert de travailler rapidement, tant que l’enduit est encore humide. Il choisit à la place des couleurs à l’huile, qui se détachèrent de l’enduit). 3 ans pour peindre la Cène, 4 ans pour le portrait de Monna Lisa, et il dut laisser inachevées bon nombre de ses œuvres. Cette lenteur, inactivité, indifférence et finalement détournement de son intérêt pour la peinture au profit d’un intérêt pour l’expérimentation, Freud en fait le symptôme d’une « inhibition » ; d’autant plus que pour Freud, la sexualité de Léonard est elle aussi signe d’une « inhibition ». La sexualité de Léonard de Vinci Freud dit que Léonard donne : « l’exemple d’une froide récusation du sexuel, qu’on n’attendrait pas d’un artiste et peintre de la beauté féminine. Solmi cite de lui la phrase suivante, caractéristique de sa frigidité : “L’acte de procréation, et tout ce qui s’y relie, est si répugnant que les humains finiraient bientôt par s’éteindre s’il ne s’agissait là d’une coutume transmise de tout temps et s’il n’y avait pas encore de jolis visages et des prédispositions sensuelles”. »

Du point de vue de la sexualité, Freud nous décrit un Léonard de Vinci chaste voire abstinent, végétarien, et d’une homosexualité « idéelle » (ils s’entourait de beaux garçons qu’il prenait pour élèves et qu’ils maternait) La question est donc : pourquoi cette abstinence sexuelle ? « La clef de son être » : « Il primo motore » Freud cite un passage des Conférenze Florentine de l’artiste : « Aucune chose ne se peut aimer ou haïr si l’on n’en a pas d’abord connaissance. » (traduction de Freud : « on n’a pas le droit d’aimer ou de haïr quelque chose si l’on n’a pas acquis une connaissance approfondie de l’être de cette chose » Freud l’analyse ainsi : Pour Léonard, ce que pratiquent les hommes n’est pas l’amour véritable, « on devrait aimer d’une telle façon qu’on retienne l’affect, qu’on le soumette au travail de la pensée et qu’on ne lui donne pas libre cours avant qu’il n’ait subi l’examen par la pensée. » Ainsi, Léonard n’aimait ni ne haïssait, ses affects étaient soumis à la « pulsion de recherche » ; il se demandait au contraire d’où venait ce qu’il devait aimer ou haïr (à compléter page 21) L’énigme de la sphinge Freud expose les pulsions de la toute première enfance ; période de la recherche sexuelle infantile portant sur ce que Freud appelle l’énigme de la sphinge : la question de savoir d’où viennent les enfants, et c’est sur cette voie que l’enfant semble infatigable. La curiosité de l’enfant et sa soif de questions en tout genre peuvent être rattachées à cette recherche. Dans sa recherche, l’enfant en arrive à plusieurs thématiques : le séjour de l’enfant dans le ventre de la mère, des vues sur la provenance de l’enfant à partir de l’acte de manger, sa mise au monde par l’intestin, et le rôle du père, difficile à dégager mais se dessine l’acte sexuel, qui apparaît comme hostile et violent. Mais comme sa propre constitution sexuelle n’est pas encore en mesure d’assumer la tâche de la procréation, cette recherche va nécessairement se perdre dans le « sable » Il en résulte, après cette véritable expérience d’ « autonomie intellectuelle » une frustration ressentie comme profondément déprimante ; l’enfant ne pardonnera jamais aux adultes d’avoir été « frustré de la vérité ». Cette frustration laisse ensuite la place à un refoulement (d’ordre sexuel) Que devient alors cette pulsion de recherche ? Il y a trois possibilités, selon que cette pulsion de recherche partage plus ou moins le même destin que celui de la pulsion sexuelle : - la pulsion de recherche peut être à la manière de la pulsion sexuelle inhibée ; la libre activité de l’intelligence est alors restreinte - le développement intellectuel peut être suffisamment vigoureux pour que la pulsion de recherche puisse résister au refoulement sexuel et échappe alors à l’inhibition. Mais l’inconscient faisant toujours retour (la recherche sexuelle réprimée faisant retour dans l’inconscient), la recherche est déformée en contrainte (de rumination) (à compléter) - Le troisième type, le plus rare et le plus parfait, c’est celui de la sublimation : la pulsion de recherche échappe au refoulement sexuel.

Pour Freud, Léonard appartient au troisième type : il a réussi à sublimer l’activité infantile du désir de savoir au service d’intérêts sexuels en poussée à la recherche. Pourquoi donc Léonard appartient-il au troisième type ? Freud va essayer de l’expliquer en revenant au souvenir de Léonard

2) L’enfant et le vautour Freud va situer ce souvenir du côté de la fantaisie, mais il fait remarquer que pour exhumer et façonner une telle fantaisie, celle-ci doit s’appuyer sur un « rien réel » ou « nullité vraie » (à la manière de ceux qui en premier ont écrit l’histoire, à partir de mythes qui sont révélateurs pour les sociétés elles-mêmes ; à noter une réflexion intéressante sur l’histoire de l’histoire : « cette préhistoire devint plutôt l’expression des opinions des opinions et des souhaits du présent qu’une reproduction du passé » « on n’écrivit certes pas l’histoire en étant motivé par un désir de savoir objectif, mais parce qu’on voulait air sur ses contemporains, les stimuler, les élever ou leur tendre un miroir »)). Analyse Freud donne à cette fantaisie une signification sexuelle et inconsciente La « queue » fait référence au membre viril ; Freud en conclut immédiatement qu’il s’agit d’un fantasme de fellation, à caractère passif. Puis Freud avance que cette fantaisie est certainement une réélaborationp : d’une première jouissance : celle du sein ; derrière cette fantaisie ne se cache donc rien d’autre qu’une réminiscence : téter le sein de sa mère. Celle-ci a été réélaborée par Léonard en fantaisie homosexuelle passive La substitution du vautour La mère a été remplacée par un vautour : pourquoi ? En langage hiéroglyphes, « mère » s’écrit avec l’image du vautour. Une divinité maternelle égyptienne fut également représentée avec une tête de vautour (Mout). Le vautour vaut comme symbole de la maternité car pour les Egyptiens, les vautours n’étaient que des femelles, et par ailleurs étaient supposés concevoir « par le vent ». Les Pères de l’Eglise se seraient emparés de cette légende des vautours afin de contredire les sceptique qui ne voulaient pas croire à l’histoire de la Vierge Marie, fécondée par le vent (le souffle du Saint-Esprit). C’est par l’Eglise que Léonard aurait appris cette fable et l’aurait réinvesti : lui aussi était issu d’une de ces femelles qui savaient se reproduire sans le concours de mâles, et à cela s’associa un écho de la jouissance qui lui avait été dispensée sur le sein maternel. L’enfant-vautour est selon Freud l’aboutissement de sa pulsion de recherche sexuelle, comme image sublimée échappant au refoulement et faisant surgir son avidité de savoir, orientée vers des recherches sur le vol des oiseaux Vautour et phallus maternel Pourquoi ce contenu a-t-il été réélaboré en situation homosexuelle ? La déesse Mout est également dotée d’un phallus (tout comme Neith, Athéna et Aphrodite) « Le phallus, adjoint au corps féminin, signifie la force créatrice originelle de la nature » Mais il ne s’agit pas tant d’hermaphrodisme : ces déesses sont la première représentation du corps de la mère par l’enfant (qui la représente à l’image de son propre corps

« Au temps où ma tendre curiosité se portait sur la mère et où je lui attribuais encore un organe génital tel que le mien » : « Par cette relation érotique à la mère, je suis devenu un homosexuel ». « Ainsi, à la façon de toutes les mères insatisfaites, mit-elle son jeune fils à la place de son mari et lui ravit-elle par une maturation trop précoce de son érotisme une part de sa virilité ». Le phallus  dévaluation de la femme Monna Lisa et la vierge en tierce Bilan psychanalytique Homosexualité L’influence du pere...


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