Une rupture épistémologique PDF

Title Une rupture épistémologique
Author Greg coup
Course Sociologie
Institution Université Lumière-Lyon-II
Pages 3
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Summary

Une rupture épistémologique...


Description

Une rupture épistémologique

Le terme « rupture épistémologique » nous vient de Gaston Bachelard, que nous verrons plus en détail la semaine prochaine, mais si pour l'expliquer rapidement : pour qu'un nouveau savoir puisse voir le jour et s'affirmer en tant que tel, il doit rompre avec les savoirs précédents. Dans le cas de la sociologie, nous allons voir : – Qu'elle s'émancipe des conceptions scientifiques antérieures – Qu'elle vient constituer un nouveau champ de recherche – Qu'elle se détache de la tradition, de l'héritage intellectuel conscient ou inconscient, en rompant avec ce que Durkheim appelle les pré-notions = idées pré-concues, connaissances générales formées avant l'analyse scientifique pratique. a. L'apport d'Auguste Comte A partir de la première moitié du 19ème, ceux que l'on peux appeler des figures « pré-sociologiques » comme Karl Marx, Herbert Spencer, ou Auguste Comte commencent à développer une science de la société, qui se détache et de la philosophie, et des méthodes des sciences dures. La sociologie naît au sein d'autres disciplines. Jusqu'à la fin du siècle, ceux qui tentent de mieux appréhender la société ne sont pas encore des sociologues à proprement parler : journalistes, écrivains, médecins, philosophes... Peu à peu, elle vient à s'institutionnaliser, notamment avec figures comme Max Weber, Norbert Elias ou Emile Durkheim, qui eux travaillent véritablement à fonder la sociologie en tant que science à part entière, avec son propre domaine, ses propres méthodes, objets, contraintes, etc.

Norbert Elias, dans son ouvrage Qu'est ce que la sociologie, s'intéresse donc à l'apport d'un de ces précurseurs, Auguste Comte, qui aurait, « fait bien plus la sociologie que lui donner un nom ». Nous allons aborder 2 points principaux. Premièrement, après avoir « dépoussiérer son oeuvre », il repère 3 points primordiaux à une construction de la sociologie comme science indépendante. Il cherche à :

1. Développer une théorie sociologique (voire épistémologique) de la pensée et de la science 2. Définir les rapports entre les 3 sciences les plus importantes à son époque : physique-biologie-sociologie 3. Définir la démarche propre à chacune, et promouvoir la relative autonomie de la sociologie en différenciant son champ d'application. •

Comte vient alors franchir alors un « pas décisif » = reconnaît l'autonomie de la science sociale par apport aux sciences de la nature ;



Par là, il trace les frontières d'une nouvelle discipline, d'une nouvelle science.

Ensuite, Norbert Elias vient ré-examiner une des thèses les plus connue d'Auguste Comte, la Loi des trois Etats. C'est une théorie de l'évolution, du progrès de la pensée selon laquelle nos connaissances/conceptions passent par 3 stades successifs – liés à 3 méthodes de réflexion : 1. L'état théologique ou fictif (faits observés sont attribués à des êtres surnaturels qui nous ressemblent ; dieux=cause première de tout événement) > méthode théologique

2. L'état métaphysique ou abstrait (période de transition ; on relie les faits observables en faisant appel à des abstractions personnifiées, comme la Nature ou la Raison) > méthode

métaphysique 3. L'état scientifique ou positif (but de la connaissance = relier rationnellement les faits observés ; abandon de la recherche de l'absolu ) > méthode positive.

Par là, Comte érige en loi globale que toutes les connaissances scientifiques découlent de pensées et de connaissances non-scientifiques, ce qui à le mérite de mettre en avant que la pensée rationnelle n'apparaît que tardivement dans l'histoire de l'Homme. Quel intérêt pour nous ? •

Pour Comte, tous les aspects de la société sont interdépendants. La loi des trois états est donc globale = s'il y a évolution intellectuelle, il y a développements sociaux et politiques. Le passage d'un état à l'autre soulève une question sociologique primordiale = « de quelles transformations globales de la société s'accompagne le passage d'une approche préscientifique à une approche scientifique de la réalité, et comment

s'accomplit-il ? »

Comte vient rompre avec la tradition en passant d'une « théorie philosophique de la connaissance à une théorie sociologique de la connaissance ». •

Tout comme Comte, La philosophie a bien souvent chercher à comprendre et expliquer les mécanismes de la pensée, de la connaissance, de la recherche scientifique... MAIS, elle prend l'individu comme sujet. La rupture, réside dans le fait que Comte prend comme sujet la société humaine.



Selon lui, pour être capable d'appréhender tous ces mécanismes, il faut être capable d'appréhender le processus au cours duquel ils se sont développés, donc le processus de développement des sciences et des savoirs, qui se fait sur une période très longue.



La connaissance n'est plus le seul fait « du mérite » d'un individu, mais le résultat d'une évolution embrassant des centaines, voire des milliers de générations

Cette théorie a également le mérite d'appréhender l'évolution des modes de pensées sans porter de jugements de valeurs. Les deux premiers états ont souvent été dévalorisés = on les considère comme faux, arriérés, comme de la superstition. Ici, ils deviennent ici des étapes fondamentales du développement humain. Les connaissances religieuses sont alors un premier pas nécessaire à la naissance de la connaissance scientifique, un « aspect fondamental de l'évolution humaine » : L'esprit humain a besoin de pouvoir rattacher ses observations à quelque chose, de pouvoir s'orienter dans le monde. Puisqu'il n'a pas les clés pour comprendre les choses autrement, il les relie au divin et ceci lui permet d'avancer....


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