1-7.Philosophie ancienne Epicure PDF

Title 1-7.Philosophie ancienne Epicure
Author Ali ALOD
Course Philosophie
Institution Université d'Aix-Marseille
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1-7.Philosophie ancienne Epicure...


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M1 S1 Philosophie ancienne et médiévale (3LPH701P) Introduction à l'épicurisme I. Tous contre le Jardin : pourquoi tant de haine? (séance 1-15.09) Deux traditions selon Diogène Laerce (DL) : tradition ionienne, et tradition italique. La représentation de Diogène Laerce de l’épicurisme est en opposition aux théories des écoles classiques, de celles de Thalès et de Pythagore Introduction : essayer de donner une image d’Epicure vu par les autres philosophes. Et identifier quelques éléments spécifiques du système. Représentation édulcorée de l’épicurisme, qui a eu contre lui toutes les autres écoles. A l’époque médiévale, les philosophies majoritaires sont de type stoïcien et de type platonicien. Considérés par Dante comme étant dans le « 6ème cercle de l’enfer ». Réputation des épicuriens : 1. Sont des débauchés (car « la fin est le plaisir ») Cette réputation est très ancienne, apparait chez Cléomène (entre 50 et 150), a écrit un traité d’astronomie « Théorie élémentaire ».

T1. Cléomède, Théorie élémentaire, 166.22- 168.8 « Ne t’en iras-tu pas, déchet immonde, auprès de tes amis vêtus de robes de safran et de tes petites concubines, afin de passer avec eux ta journée au lit, tantôt cardant la laine pourpre, tantôt mettant des couronnes sur ta tête, parfois même te fardant les yeux ou bien même, dans une ivresse démesurée et honteuse, te laissant charmer par la flûte ou t’adonnant alors à tout ce qui s’ensuit, tel un ver qui se vautre dans un bourbier immonde et impur ? Toi aussi donc, ô le plus effronté et le plus éhonté des êtres, ne vas-tu pas laisser la philosophie et t’en aller vers Léontion, Philénis et tes autres courtisanes…Ne sais-tu pas que la philosophe fait appel à Héraclès et aux hommes de sa trempe et non, par Zeus, à des débauchés et au Plaisir ? Mais à vrai dire, aucun homme de bien n’ignore, me semble -t-il, qu’Épicure n’a aucune part à l’astronomie, pas plus qu’à la philosophie ». Explication : jugement sévère, intéressant sur les reproches adressés à Epicure. Deux modèles en opposition : celui de l’homme débauché (plaisir), opposé à Héraclès (qui représente la vertu). Choisir sa voie celle de la vertu ; escarpé, difficile mais qui mène vers le bien, ou suivre Aphrodite les désirs du temps ce qui mène au mal => Suivre le plaisir est suivre le vice. 2. Sont athées ou impies (les dieux existent mais ne s’occupent pas de nous, n’ont pas construit le monde, ne font rien, ne donnent pas de sens) => thèse considérée comme dangereuse et inadmissible à des époques chrétiennes. Référence faite à Nicolas d’Autrecourt qui critique la théorie de la finalité, en utilisant la théorie épicurienne (seul à soutenir les épicuriens).

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3. Sont des ignares, non instruits ; ils mettent dont en danger la cité. Accusation d’ignorance, contraire à toute culture, vs incapacité à être philosophe. Pourquoi les épicuriens se trompent il ? Réponse : parce qu’ils sont des ignares. Comparaison est faite à Sardanapale (ou Assurbanipal est le dernier grand roi d'Assyrie de 669 à 627 av. J.-C.) remontait à Chrysippe, l’un des premiers représentants de stoïcisme. Rappel du Livre I chapite3 (Ethique à Nicomaque d’Aristote), où Aristote présente les trois genres de vie possibles, où il assimile la vie de plaisir à la vie de Sardanapale (vie de plaisir : boire manger et boire) où l’homme ne se comporte pas comme un homme véritable qui doit se détacher de plaisirs du corps et de la jouissance pour aller vers la raison et la moralité. Ce rapprochement entre Epicure et Sardanapale est présent dans un traité de physique sur le beau et le plaisir : le passage assimile la philosophie d’Epicure à un immense livre de cuisine, immense dictionnaire pour trouver tous les moyens de multiplier les plaisirs (notamment les plaisirs de la chair : banquets, luxure). Cette image de débauche vient de la thèse principale « la fin principe : c’est le plaisir ». Epicure était déjà conscient, averti du fait qu’on pouvait mal comprendre ce qu’il voulait dire. Epicure ne parle pas des plaisirs de la jouissance, mais de plaisirs catastématiques. Extrait lu en cours : paragraphe 131 de la Lettre à Ménécée : Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie (la fin), nous ne parlons pas des plaisirs des (débauchés) voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble. Dès le départ, Epicure sait que l’on assimile sa position à la débauche, ou « l’affect positif mais en mouvement de corps », alors qu’il vise l’absence de mouvement du corps (ou ataraxie, absence de troubles, de mouvements et l’absence de troubles dans l’âme. Le modèle n’est donc pas un plaisir en mouvement mais un « plaisir en repos ou plaisir catatastémique » (def. absence de troubles). Problème de mésinterprétation de la doctrine épicurienne : quelles explications à la violence contre cette doctrine ? On assimile les épicuriens à des hédonistes dont les représentants étaient les cyrénaïques (Aristippe de Cyrène), Ils ont des liens avec les épicuriens, car ils supposent que toute réalité réside dans la sensation : « plus je ressens plus j’existe ». Le telos (fin de l’homme) est donc de multiplier ces sensations : il fait donc accumuler le plus grand nombre possible de sensations positives cela nous donne un degré d’exister et de connaissance ; « plus je ressens plus je connais ». Point commun des hédonistes avec l’épicurisme : idée que dans la sensation réside la réalité, la sensation est critère de vérité et conscience. La connaissance vient de la sensation. Il s’agit d’un point de désaccord avec les écoles platoniciennes. Derrière cette thèse il y a des bases épistémologiques dangereuses pour la philosophie classique, car il n’y a pas besoin de passer par la rationalité ; en effet, le fait d’avoir un corps suffit pour connaitre, pour existe pleinement et pour atteindre la perfection.

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Deuxième raison : l’idée est que la nature nous enseigne à rechercher le plaisir (thèse qui sera développée plis loin dans le cours). Pour les épicuriens, la nature enseigne à fuir la douleur (ex ; quand je me brule, je retire ma main). Les autres théories réfutent cela, parfois il est préférable d’endurer quelque chose de douloureux, de laisser sa main bruler dans le foyer. Exemple de héros cités comme Horatius Coclès (« Horace le Borgne », parfois aussi « Horace Coclite ») est un héros légendaire romain (507 av. J.-C.). Il existe de nombreux exemples rapportés d’individus messagers chez l’ennemi. Exemple du messager qui annonce à l’ennemi que sa cité ne se rendra pas ; on lui demande de mettre sa main dans le feu et on lui dit que s’il la retire, sa cité va se soumettre ; mais l’ambassadeur laisse sa main dans le feu car il porte un message auquel il ne peut se déroger. Selon Platon, je vais voir le médecin et je prends une potion amère, le signal qui est la souffrance corporelle n’est pas un signal suffisant du fait que je suis sur la bonne route ; la sensation n’est pas un critère et fuir la douleur et rechercher le plaisir ne peut pas être une règle d’existence. Chez les épicuriens, le niveau de la naturalité brute (recherche du plaisir et fuir de la douleur) est articulé avec le niveau de la moralité (définition du bien et du mal) : il y a une continuité d’un niveau à l’autre ; le guide qu’est la nature vaut dans la sphère du devoir et de la moralité. Par contre, pour les stoïciens, il y a un décrochage nécessaire car intervient la rationalité qui vient réinterpréter les fonctions naturelles, les transformer voire les contredire. Pour les stoïciens, notre telos ne recherche pas toujours le plaisir ; en effet, il existe de nombreuses situations pour lesquelles il va sortir un bien plus grand. Cette erreur de dire que la nature nous guide vers le plaisir se double qu’une erreur également de la définition de ce qu’est un « homme » ; les épicuriens pensent qu’ être un homme est avoir une vie tranquille, éviter la douleur à tous prix (ce qui est assez vrai), et obtenir une vie absente de troubles. Or il s’agit d’une erreur car l’homme n’est pas seulement un être de sensation, c’est aussi un être de devoirs, moral, dans un cadre qui dépasse le cadre de l’individu. Qu’est-ce qu’un homme par nature ? Les philosophies classiques disent qu’il existe quelque chose de beau (kalon) identique au bon (agathon) : destination de l’homme (réalisée ce qui est bel et bon). L’homme doit réaliser des choses universellement connues étant belles et accomplit sa moralité. (Kalos kagathos (en grec ancien : καλὸς κἀγαθός) est une expression idiomatique utilisée dans la littérature grecque antique. Cette locution est la forme abrégée kalos kai agathos (καλὸς καὶ ἀγαθός), qui signifie littéralement « beau et bon »). Ce modèle est malmené par les épicuriens. Les ennemis des épicuriens disent que ce n’est même pas une doctrine de femmes (même les femmes refuseraient de se reconnaitre, théorie efféminée, dégradée). T2. Cléomède, Théorie élémentaire, 158. 4-28 « Mais en vérité, tel il est dans l’étude des principes de l’univers, dans le traité sur la fin et en un mot dans les questions éthiques, tel il est également dans les problèmes d’astronomie, dans le chapitre sur les représentations et en un mot, dans l’étude de toute question : beaucoup plus aveugle que les taupes. À cela rien d’étonnant. Car ce n’est pas aux individus adonnés aux plaisirs qu’il appartient, par Zeus, de découvrir la vérité dans les choses, mais aux hommes dont 3

le naturel se porte vers la vertu et qui ne mettent rien avant elle : ce ne sont certainement pas ceux qui se satisfont d’une “saine constitution corporelle” et de “l’espoir bien-fondé qu’on peut mettre en elle”. En fait, les anciens bannissaient des cités par la voix du héraut les philosophes de cette secte et les écrits de cette tendance, parce qu’ils considéraient comme la ruine et la destruction du genre humain des doctrines qui atteignent un tel degré d’aveuglement et de perversion. Mais nos contemporains, parce qu’ils sont me semble-t-il affaiblis par la mollesse et la facilité, honorent les philosophes de cette secte, ainsi que leurs ouvrages eux-mêmes, au point qu’ils risquent de préférer qu’Épicure et ceux de sa secte disent vrai plutôt qu’il y ait des dieux et une providence dans l’univers. Et de fait, certains d’entre eux souhaiteraient même que la Providence disparaisse plutôt qu’Épicure soit convaincu de mensonge. Ils sont tellement pitoyables et tellement asservis au plaisir qu’ils aiment son avocat plus que toutes choses au monde ». Explication du texte : Cléomède (en grec, Κλεομήδης) est un philosophe stoïcien, astronome et mathématicien de la Grèce antique. Comparaison entre les épicuriens et les atomistes : Les épicuriens ont été chassés de manière assez violent d’un certain nombre de cités, ont plus ou moins fini par disparaitre momentanément, car va revivre plus tard. Témoignage Elien dans « Histoire Variée » raconte que les sénateurs ont été chassés de Rome en -175 b JC au titre de la perversion de leur doctrine. Ils vont être amenés à saper ce qui fait les liens sociaux habituels (religion, politiques) pour proposer un modèle alternatif. Le modèle est donc construit sur une base différente. C’est une philosophie atomiste, du point de vue individuel (l’individu se conçoit comme un atome dont l’objectif est l’absence de troubles à lui) et ensuite les relations sociales se construisent par-dessus cet objectif premier. Cet objectif est contraire à la représentation habituelle de la cité, où le citoyen est d’abord la partie d’un tout et non une partie autonome qui a sa propre raison d’être. L’expulsion des épicuriens est donc motivée aussi par des raisons politiques et religieuses. Elien rapporte qu’en Acadie, le messéniens ont chassé les épicuriens comme corrupteurs de la jeunesse, ils a agissent la philosophie par la mollesse et par leur athéisme ; la ville est purifiée après leur départ (lieu impur). Ils sont chassés de Crète car sont porteurs de sagesse féminine. Rappel historique : en -155 b JC, l’ambassade de trois philosophes ne comporte pas d’épicurien (ont été exclus). Histoire : Athènes envoie à Rome une ambassade concernant le territoire d’ Oropos, pour l’annexion duquel elle a été condamnée par les Sycioniens, choisis comme arbitres, à payer 500 talents. La délégation est composée des représentants des trois grandes écoles de philosophie : Carnéade (Nouvelle Académie), Diogène de Babylone (stoïcisme) et Critolaos (école 3 péripatéticienne) . Diogène et Critolaos enthousiasment la jeunesse romaine aisée et les étudiants. Carnéade fait scandale par sa critique de l’impérialisme romain, lors de deux conférences contradictoires sur le thème de la 5 Justice4. Caton l'Ancien demande que l'ambassade des trois philosophes soit expulsée, mais n'est pas écouté .

Dans ce texte, selon Clèomède, les épicuriens se trompent, ne connaissant rien à la physique, rien du monde, et ne connaissant rien aux dieux ; pour eux, il n’y a pas de providence. Cette thèse épicurienne découle du fait que les dieux ne font rien, ne peuvent pas exercer une activité providentielle envers le monde. Définition d’une activité providentielle : c’est le fait que dieu a agencé le monde en vue d’un certain objectif, une finalité ; le monde possède un télos. Penser une providence c’est penser une finalisé à l’intérieur du monde, c’est penser que le monde à un sens, une raison d’être, un objectif, que c’est le dieu qui a ordonné le monde en vue de cela. 4

Pour les épicuriens, cela n’est pas le cas : pour eux, ce qui a produit le monde ce ne sont pas les dieux mais le monde se forme du fait de mouvements atomistes (doctrine adossée à la physique de Démocrite, premier atomiste). Le monde nait en raison de principes : du vide et d’atomes (éléments premiers mis en opposition du fait du hasard et de la nécessité, à savoir deux principes qui régissent les lois du monde). Le hasard est la rencontre fortuite de deux éléments, par exemple de deux atomes qui s’entrechoquent de manière accidentelle, la nécessité est la loi qui fait que les atomes ont un certain type de mouvements, ont un poids, une vitesse tels qu’ils ne peuvent que tomber dans le vide selon une loi nécessaire … une pluie d’atomes qui tombe. Le monde se profile de manière automatique par la composition des atomes, les uns s’accrochent aux autres ; un tourbillon initial, qui va faire que par les forces nécessaires de la mécanique les éléments les plus légers seront en périphérie, et les plus lourds au centre. Les épicuriens disent qu’il n’y a pas besoin de dieu pour penser à un assemblage (qui donne le monde que l’on voit) Les stoïciens vont argumenter contre cette thèse ( Cicéron, traité « de la nature de dieu »). Selon Cicéron, il est impensable que le monde si complexe et si ordonné puisse être né d’un assemblage hasardeux tout comme il est impensable que l’on puisse écrire des annales en jetant les lettre de l’alphabet en l’air, et produire un ouvrage qui a un sens, un ordre. L’analyse de Cicéron, cette théorie épicurienne est un atomiste plein d’erreurs. Epicure a pris dans Démocrite ce qui est intelligent mais a rajouté des erreurs (la physique d’Epicure devient donc absurde, devient indigne d’un physicien). Dans la physique d’Epicure, référence au clinamen. Dans la physique épicurienne, le clinamen est un écart, une déviation (littéralement une déclinaison) spontanée des atomes par rapport à leur chute dans le vide, qui permet aux atomes de s'entrechoquer. Cette déviation est spatialement et temporellement indéterminée et aléatoire, elle permet d'expliquer l'existence des corps et la liberté humaine dans un cadre matérialiste. Bien que cette théorie ne soit développée que dans le De rerum natura de l'épicurien latin Lucrèce, elle est attribuée à Épicure lui-même1, son œuvre ayant été en grande partie perdue depuis l'Antiquité romaine.

Incertitude de l’utilisation de ce terme clinamen par Epicure, apparu chez ces disciples, terme ajouté pour expliquer les mouvements volontaires la liberté. Les épicuriens vont aussi soutenir des thèses étranges, car ils ne respectent pas les principes de non contradiction. Exemple : théorie de la sensation (le soleil peut être grand et petit selon les sensations au même moment) ; ou soleil éteint et allumé selon les latitudes différentes (soleil à la fois allumé et éteint). Pour Cicéron, les épicuriens ne comprennent trine à un énoncé logique disent des choses impossibles. La représentation de Cicéron de la philosophie est assez hiérarchisée (avec en bas les épicuriens). Les atomistes sont représentés comme de véritables savants (épithète accordée à Démocrite : « la sagesse », « la science »). Les anciens rapprochent donc Epicure de Démocrite tout ne reconnaissant qu’il y a des choses identiques, mais que « ce sont des éléments mal digérés ». Les épicuriens entrent donc dans la tradition atomiste. L’atomiste est une étiquette moderne, le mot n’existait pas dans l’Antiquité, on reconnaissait des épicuriens et des démocritéens. Qu’est ce qui légitime le rapprochement entre Démocrite et les épicuriens ?

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C’est le fait qu’ils ne se réclament d’aucun maitre. Epicure reprend les éléments de la physique atomistique développée par Démocrite : des atomes et du vide, l’idée de la formation du monde par hasard et nécessité, sans aucune providence, et surtout une conception réductionniste du monde, de l’homme de l’âme des dieux, tout n’est qu’assemblage d’atomes. Seuls existent les atomes ; la seule réalité est l’atome. Par conséquent : tout ce qui est dérivé, par exemple les qualités sensibles ou secondaires (froid chaud, bleu), existent elles ou est-ce des projections/ constructions de l’esprit à partir des configurations atomiques particulières ? Démocrite dit que les qualités sensibles sont des résultats/effets du réel. Les qualités sensibles existent par convention (ex : ceci est chaud/froid). Pour Epicure, ce réductionnisme est critiquable, et il ne va pas aussi loin (voir Lettre à Hérodote) : les propriétés des corps ne sont pas rien, elles ont une certaine existence. Il chercher à donner un statut précis à ces des priorités : à la fois celles des atomes et des composites. Objections des stoïciens : l’une des arguments des stoïciens pour dire que le monde a été créé par les dieux est que « rien n’existe dans les faits qui ne soit dans la cause » ; intelligence et sensations doivent exister dans la composition du monde, or elles n’existent pas dans les atomes ; de fait, il doit y avoir donc quelque chose qui existe en plus les expliquant. Epicure refuse d’injecter dans les atomes des qualités particulières, qui pour lui, émanent de l’assemblage des atomes : par leur configuration spatiales, il y a des propriétés qui vont émerger. A rapprocher de la théorie moderne des propriétés chirales des molécules qui engendrent des propriétés différentes. On parle donc de réductionnisme partiel. Epicure cherche à échapper au réductionnisme démocritéen, il va dire que la sensation est un critère de vérité, les qualités sensibles ne sont pas illusoires ou conventionnelles, ni des constructions subjectives à partir d’un réel existant. Au niveau des atomes, si on part du principe du vide et atomes, on ne peut plus penser l’idée de causalité humaine, car celle-ci est réduite à de mouvements atomiques du corps ou de l’âme. Si la seule chose qui existe est les atomes, la seule chose qui peut produire un effet est l’atome, tout ce qui est produit dans le monde est le résultat de ce que font les atomes. L’expansion de la notion de cause à la notion de choix ne peut donc pas exister. Il y a donc un problème de la responsabilité des agents, un problème de moralité, car comment expliquer que certains de nos moments sont délibérés ? Le fait que les atomes s’accrochent entre eux est hasardeux, mais il y a quand même des règles d’accrochages (deux lisses ne peuvent s’accrocher) ; mais l’accrochage atomique est le fait du hasard. Quand Epicure intègre le clinamen ou principe de déviation (déclinaison, « pas de côté »), il ne sait pas pourquoi cela se produit ; car cela ne s’explique pas par les atomes. En ajoutant le c...


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