3. Le fait urbain - cours PDF

Title 3. Le fait urbain - cours
Author Lucien Roulot
Course Géographie culturelle des consommations
Institution Sorbonne Université
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Description

Géographie : chapitre 3 LE FAIT URBAIN EN FRANCE : VERS UNE FRANCE TOUTE URBAINE ?

Deux géographes Français, Jacques Levy, Michel Lussault annoncent dans les années 90 qu’il n’y a plus de personnes qui vivent à la campagne : il y aurait les villes et le désert. La ville est une concentration d’hommes, d’activités et de pouvoirs dans un même lieu. Lussault définit deux critères de la ville : densité et diversité. Le seuil de l’Insee définit qu’on peut parler de ville à partir de 2000 habitants Les villes sont les grandes gagnantes de la politique d’aménagement d’après-guerre. Problématique : Dans quelle mesure le processus d’urbanisation en France pose-t-il la question du développement durable des villes tant d’un point de vue social, environnemental et économique ?

I.

Un territoire de plus en plus urbanisé

A. Des français toujours plus urbains 1) Une concentration croissante de la population dans les villes. (carte des densités Insee) La densité moyenne est de 104 habitants au km2, les territoires d’outremer compris. Les territoires qui gagnent plus d’habitants sont les villes. Les villes qui gagnent le plus d’habitants sont à l’Ouest et à l’Est. Nantes et Bordeaux ont gagnées 10% en 10 ans.

2) Une diversité des villes françaises On estime que 80% des français vivent en ville et 95% des français vivent sous l’influence d’une ville. Sur 40 ans, on observe une croissance urbaine de 23% ce qui correspond à 9 millions d’urbains en plus. En découle un phénomène de densification des centres et d’étalement des périphéries. Dans les années 90 -> phénomène d’étalement. De nos jours -> densification des périphéries. 80% de ces 9M se sont dirigés vers une ville de plus de 400 000 habitants (environ 20 villes en France). Ces métropoles attirent (voir définition de la métropole). Les villes qui ont le plus gagné d’habitants sont Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Aix en Provence et Lyon. Ces grandes villes concentrent environ 1/3 de la population française.

B. Une urbanisation croissante du territoire national 1) L’étalement urbain Exemple de ville nouvelle : Magny-le-Hongre - population plutôt aisée - proximité avec Disneyland - construction de pavillons avec jardins qui attire les anciens citadins Étalement urbain : il s’agit de l’extension de la ville, c’est un processus qui a environ 150 ans. Les villes s’étendent dans l’espace. Les gares des villes ont été construite en bordure de ces villes au XIXe siècle. Ainsi on peut constater de nos jours que ce qui est autour de la gare a été construit postérieurement à ce siècle. La ville a par conséquent une influence sur les espaces ruraux voisins. Le périurbain est un espace discontinu de la ville centre et de la banlieue sous influence urbaine de par sa population majoritairement urbaine qui part travailler en ville chaque jour donnant naissance à des migrations pendulaires. Des espaces ruraux peuvent devenir périurbain et inversement. Il est très difficile de délimiter une ville. L’INSEE estime que les villes périurbaines font partie de l’aire urbaine lorsque 40% de la population de cette zone travaille dans la ville centre.

3 zonages selon l’INSEE : - Les unités urbaine : ville de plus de 2000 habitants - Les agglomérations : ville - Les aires urbaines : pole avec au minimum 10 000 emplois et 40% de la zone périurbaine travaillant dans la ville centre/banlieue. 2) De l’étalement urbain à la périurbanisation : quand des limites de la ville sont de plus en plus floues 1) Les espaces périurbains : de nouveaux espaces urbains ? On assiste à une migration d’activité des centres vers le périurbain car c’est souvent moins cher. Exemple du sud de Bordeaux - pôle de compétitivité qui abrite d’ailleurs le plus grand laser d’Europe - constructions récentes. Ce pôle situe au cœur de la forêt des Landes. Il attire car il n’est pas loin de Bordeaux, mais les employés qui y travaillent ont un cadre de vie plus naturel au cœur de la forêt. Paris Saclay, recherche scientifique et technologique Sophia-Antipolis, premier pôle de compétitivité en France. Créé à la fin des années 60. Volonté de créer un quartier latin loin de Paris dans la Cote d’Azur (communes de Valbonne, Vallauris et Biot) la ville la + proche est Antibes et le pôle se situe entre Cannes et Nice : sièges d’entreprises, pole de recherche (Mercedes, Renault), pole de rechercher sur l’environnement, pôle de recherche scientifique, pôle universitaire de Nice … Ca a intéressé beaucoup de cadres attirés par les atouts de la région. Développement de pavillons avec jardin et piscine. On crée des espaces urbains qui sont encore dans le périurbain.

C. Vers des villes multipolaires Il faut une ville polycentrique. On crée de nouveaux centres. Politique des villes nouvelles crées en 1965 : Marne la Vallée, Cergy Pontoise, Saint Quentin en Yvelines, Évry et Sénart. L’objectif est de créer des pôles ou les gens n’ont pas besoin d’aller à Paris tous les jours. Rattachement de ces villes au réseau RER. Les jeunes en formation vont pouvoir travailler sur place : création de centres commerciaux, universités, supermarché. Les constructions architecturales sont diverses. Marne la Vallée est la plus grosse réussite. La création de plusieurs centres favorise l’étalement urbain. De nos jours on préfère densifier qu’étaler. Retour à la ville dense.

II.

Une France régie par ses métropoles

A. Le poids des métropoles françaises en dépit de la macrocéphalie parisienne 1) Le « succès » des métropoles Les grandes métropoles concentrent l’essentiel du poids démographique de la France. Il y a plus de naissance que de décès. Le statut de métropole a été créé en 2015. C’est une création du gouvernement d’Hollande. Le but est de donner un cadre juridique à ces métropoles. Paris et Marseille ont des désaccords politique important entre les différents acteurs. Le Grand Paris est orchestré par le maire de Rueil Malmaison qui est de droite. Lyon a inclus dans leur métropole le département du Rhône (69). Des métropoles qui gagnent un statut administratif pour avoir + d’action sur le territoire et d’avoir plus de pouvoir d’action. Il y a une défiance de la petite couronne envers Paris. Les métropoles se sont développées sur le plan spatial. Certaines banlieues sont devenues tellement prisées que certaines sont aussi cher voir plus cher que la ville centre. Les métropoles concentrent des fonctions stratégiques selon l’INSEE : - Conception/recherche : recherche et développement - Prestation intellectuelle : audit et consultant - Commerce interentreprises - Gestion - Culture/loisirs Paris avec le pôle de Paris Saclay fait 40% de l’emploi de la recherche de la région parisienne. Les métropoles sont reliées par le train (voir exposé sur les LGV), par l’avion (Paris CDG, 2 e plus gros aéroport d’Europe), Nice 2e aéroports français avec des vols internationaux. 

Villes intégrées à la mondialisation

2) Une influence spatiale à nuancer à l’exception de Paris Les aires d’influences des métropoles françaises sont limitées parce qu’elles sont concurrentes entre elles . Fonction régionale essentiellement. Certaines métropoles sont incomplètes et se complètent petit à petit.

B. La politique métropolitaine 1) Les métropoles et l’aménagement du territoire : des métropoles d’équilibre aux pôles de compétitivité En 1964, on désigne des métropoles d’équilibre pour compenser la prédominance de Paris. Ce sont des relais, pour éviter que Paris soit le centre de tout. On crée des infrastructures de transport pour les relier et les intégrer mais en 1975, le bilan n’est pas glorieux, ces villes ne sont pas si attractives. Cette politique de l’État ne sert à rien. Création des pôles de compétitivité en 2004 : Il s’agit de rassembler la recherche et développement, la formation, les entreprises et qui vont travailler en synergie autour d’une spécialisation commune. Ex : Aerospace Valley, Sophia Antipolis (spécialisation dans les nouvelles technologies et de l’environnement) Lyon Biopole (chimie et pharmacie). Cette politique est basée sur des compétences qui sont reliées et qui font donc synergie. 2) Un marketing et un lobbying territoriaux des métropoles Les métropoles vont lancer de grandes campagnes de marketing dans les années 2000. La première saison de publicité est de 800 000 € financé par l’État mais ça n’a pas marché. Financement pour rénover des grands quartiers. EX : Euralille Grandes opérations comme la rénovation du port du Havre. Logique de concurrence afin de faire venir des entreprises, des habitants. 3) L’union des métropoles fait-elle la force territoriale ? Il y a des projets de collaboration régulière entre les métropoles pour mutualiser les équipements et avoir une région attractive plus qu’une métropole attractive. Ex : Nantes et Rennes / Lyon et Sainte Etienne / 4 grands chantiers importants pour :  l’accessibilité  l’enseignement et la recherche  la culture  le tourisme Connections TGV. Différents projets de pôles métropolitains.

C. Des métropoles plus ou moins affirmées Critères de la typologie : Classer plusieurs types d’espace Nombre d’habitants Influence de la métropole (sociale, politique…)

1) Paris : métropole mondiale Paris est classée parmi les plus attractives métropoles. Elle capte beaucoup d’IDE.     

400 TGV entrent en gare de Paris tous les jours. 14 000 vols chaque semaine qui relient 600 villes et 130 pays. 30 millions de visiteurs par an, une des villes les plus attractive pour les touristes (avec NY et Londres) Disneyland a accueilli 15 millions de visiteurs par an. Aménagement fragmenté avec des zones très connectées au monde (CDG, la Défense, Centre de Paris) mais d’autres territoires sont complétement enclavés (ex : Grigny la Grande Borne avec 30% de chômage)

2) Les Métropoles Européennes CBD de Lyon : Part-Dieu Plusieurs universités ENS Lyon depuis 1998, Pôle de recherches autour de la pharmacie Métropole qui gagne en compétences, de + en + internationale 3) Les métropoles nationales Metz a une université, un centre culturel (centre Pompidou et centre historique) Nancy-Metz se complètent entre elle mêle si elles sont concurrentes. 4) Les métropoles régionales Clermont-Ferrand métropole incomplète Pôle de compétitivité autour des pneumatiques avec Michelin

III.

Des villes qui posent de nombreux défis à l’échelle locale

A. Une ville fragmentée entre centre et périphéries 1) L’accroissement des discontinuités spatiales dans les aires urbaines Les fractures sociales se renforcent actuellement en France. On les voit lors des émeutes (ex : 2005, Villiers-le-Bel, quartiers Nord de Marseille). Certains dénoncent leurs conditions de vie : logements insalubres, services publics défaillants, quartiers mal desservis, manque de commerce. Position d’exclusion, de marge où les territoires sont maintenus à l’écart des dynamiques.

2) Un développement des périphéries posant le problème des transports Dans les Hauts de France 71% des actifs travaillent dans une commune qui n’est pas celle de leur résidence. Ces actifs parcourent en moyenne 23km par jour. Ex : Lille avec le trafic routier saturé. Problème environnemental et de compétitivité (le temps de transport empiète sur le temps de travail ou personnel).

B. Des inégalités sociales de plus en plus fortes 1) Entre gentrification et relégation : la ville des riches contre la ville des pauvres La gentrification est très marquée en France, c’est une dynamique plus ancienne aux EU. Certains quartiers ouvriers sont investis pour les faire évoluer en gagner en valeur. A Lyon en 1975, il y avait 34% d’ouvriers et en 2013 ils n’étaient plus que 11%. Le quartier emblématique de la gentrification à Lyon s’appelle la Croix Rousse. Dans le premier arrondissement de Lyon on est passé de 40 à 7%. L’Insee qualifie de Lyon de « laboratoire de la gentrification ». Les ateliers sont reconvertis en loft. 2) Des inégalités qui peuvent entraîner des oppositions L’opposition face à la gentrification à La Croix Rousse à Lyon. Préparation des JO à Paris ou beaucoup de bâtiments sont construits à St-Denis.

C. Vers un aménagement durable des villes ? En 1980 on a créé la politique de la ville a abouti à 3 volets  Urbain  Social  Économique Ca a abouti aux zones urbaines sensibles, apporter des moyens financiers importants pour aider et lutter contre la marginalisation sociale et la délinquance des populations. ZFU (zone franches urbaine) défiscalisées pour les entreprises pour qu’elles s’insèrent dans des espaces éloignés en 2005. La loi SRU (solidarité de rénovation urbaine) en 2010 avec 20% de logements sociaux par communes. Saint Maur des Fossés préfère payer plutôt que de construire des logements sociaux. EN 2018, le gouvernement a créé Action cœur de ville à destination des villes moyennes (222) pour revitaliser les centres villes de ces villes qui sont concurrencés par les grands centres commerciaux de la périphérie....


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