Analyse Le Survenant - welcome to the salside garde la peche mate PDF

Title Analyse Le Survenant - welcome to the salside garde la peche mate
Course Littérature Française D'Hier À Aujourd'Hui
Institution Collège de Maisonneuve
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Summary

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Description

Dès le départ, l’auteure dresse un portrait du terroir avec brio. On remarque également dans l’extrait que le récit est sur le point d’aboutir, dans un premier temps, à l’aide des dialogues qu’elle donne à ses personnages et particulièrement, dans ce cas-ci, au Survenant. Elle traite de l’indignation que Venant ressent lorsque les habitants du village méprisent la probable future compagne de Didace. (Le Survenant, lui-même nomade, éprouva le besoin de défendre la dame étrangère) : « Comme de raison une étrangère, c’est une méchante : elle est pas du pays ». (Lignes 2 et 3) Cette phrase, écrite sous un ton sarcastique, n’était qu’en fait le préambule d’un discours qu’il livra. Dans cette apologie, se trouvent plusieurs dénonciations du mode de vie que les habitants vivaient à cette époque. Le livre, pourtant paru en 1945, soit lors de l’apogée du courant littéraire du terroir, dénonce de manière presque abrupte la difficulté de la vie à cette date : « […] vous aimez mieux piétonner toujours à la même place, pliés en deux sur vos terres de petite grandeur, plates et cordées comme des mouchoirs de poche. […] vous aurez donc jamais rien vu, de votre vivant ! » (Lignes 13 à 16)

On note ici les remarques à l’endroit des habitants du village qui critiquaient Venant d’être quelqu’un assoiffé d’aventures et ivre de sensations fortes. On peut aussi remarquer les plusieurs tonalités littéraires que Guèvremont utilise. De plus, on peut aisément noter la présence de comparaisons comme « plates et cordés comme des mouchoirs de poche » (lignes 14-15) qui témoignent du style de vie que les résidents de Chenal du Moine, en l’occurrence avaient. Le Survenant les compare à un tissus usé, rebattu, car il juge que leur manque d’envie de s’évader fait d’eux des objets immobiles qui sont restés au même endroit toute leur vie. Ce manque d’expérience fait d’eux des gens « plates », ou ennuyeux, car ils n’ont rien à raconter. Venant s’est même permis de

leur lancer quelques pointes en affirmant qu’ils sont facilement impressionnables : « Si un oiseau un peu dépareillé vient à passer, vous restez en extase devant, des années de temps. Vous parlez encore du bucéphale […] que le père Didace a tué il y a autour de deux ans. » Il est donc clair que Le Survenant préfère vivre comme un nomade plutôt que de vivre dans la sédentarité.

Elle réussit aussi à dresser cette atmosphère en donnant un certain style d’écriture au récit. On remarque que Germaine Guèvremont n’a rien laissé au hasard et qu’elle savait exactement ce qu’elle faisait. On notera entre autres la présence des tonalités réaliste et pathétique lorsqu’elle illustre les complications qu’éprouvaient les villageois « typiques ». Elle décrit à travers cet extrait et à travers le reste du récit, la routine dans laquelle les campagnards baignaient, tout en dressant un portrait authentique, précis et crédible du terroir. On peut aussi noter quelques métaphores qui viennent soutenir le texte de sorte à ce qu’il aide le lecteur à mieux imaginer la scène dans laquelle sont plongés les personnages : « Dans un remuement des pieds, les chaises se détassèrent. De soi par la forces des choses, l’anneau se déjoignait. » (Lignes 9-10) Comprenons que Le Survenant, côtoyant les habitants du village depuis un an, crée des liens avec ses pairs, formant ainsi une sorte de cercle social, ici comparé à un anneau. Encore une fois, l’incompréhension et l’ignorance des habitants vinrent ce lien, d’où la métaphore. C’est d’ailleurs l’un des signes qui viennent témoigner de la fin imminente de l’histoire. Même si l’auteure utilise un langage soutenu, mais compréhensible, le long de son roman, elle donne également à ses personnages, naturellement, des paroles que l’on classerait aujourd’hui dans le registre du langage familier. Effectivement, les gens étant peu éduqués à cette époque, il

est normal que des banlieusards de Sorel n’aient pas de vocabulaire flamboyant. Par ailleurs, les thèmes traités dans l’extrait sont assez nombreux. Parmi ceux-ci, on notera l’expérience, la fermeture d’esprit et la différence sociale, mais le thème principal est celui du voyage. D’ailleurs, Guèvremont utilise beaucoup le champ lexical du voyageur dans son texte et donne l’impression que Le Survenant considère son mode de vie presque comme une religion, à défaut d’être un catholique pratiquant : « distance », « départ », « pèlerin », « espace », « horizons », « inconnus ». (Lignes 25 à 28) C’est d’ailleurs grâce à ce champ lexical que l’on peut s’imaginer que la fin du récit est imminente. En effet, Venant a toujours eu un mode de vie sauvage. Il n’est pas étranger au fait de constamment changer de logement, de mode de vie ou d’entourage. Malgré son envie de rester (il commence peu à peu à tomber amoureux et à apprécier ses nouvelles rencontres), il sait tout de même qu’il finira par partir vers de nouveaux horizons, car c’est ce qu’il aime le plus faire. Au début du récit plus particulièrement, on méprisait beaucoup Le Survenant. On le regardait sous un mauvais angle à cause de sa vision de la vie différente de celle des autres villageois. Même si on note que les villageois commencèrent peu à peu à apprécier Venant, on peut également ressentir le regret qui prend Venant de court vers la fin de l’extrait : « Les mots titubaient sur ses lèvres. Il était ivre, ivre de distance, ivre de départ. Une fois de plus, l’inlassable pèlerin voyait rutiler dans la coupe d’or le vin illusoire de la route, des grands espaces, des horizons, des lointains inconnus. » (lignes 25 à 28)

Outre l’utilisation habile d’un jeu de mots dans la métaphore (en gras) visant à comparer l’ivresse de voyage du Survenant et la route qu’il parcourt à la boisson telle quelle, on remarque que Venant sait que c’est le début de la fin pour lui au Chenal du Moine, malgré le fait qu’il soit conscient qu’il s’y plait beaucoup. Par ailleurs, on observe

dès la première lecture, la ponctuation particulière utilisée par l’auteure. En effet, elle use beaucoup du ton interrogatif et exclamatif pour mettre l’accent sur l’implication et l’engagement de Venant envers ses pairs, et ce, tout au long du récit....


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