Analyse poème Ultima Verba PDF

Title Analyse poème Ultima Verba
Course Français
Institution Lycée Général
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M. Guichard...


Description

Lecture analytique du poème « Ultima Verba » Issu du recueil « Les châtiments », Ultima Verba est un poème écrit par Victor Hugo le 14 Décembre 1853 qui s’inscrit dans le mouvement romantique. Composé de quatrains écrits en alexandrin avec des rimes croisées, ce poème, dont le titre signifie en latin « dernière parole », évoque l’envie du poète de mener une révolte contre la dictature de Napoléon III en motivant le peuple. A travers ce texte engagé, nous allons analyser dans un premier temps la dénonciation violente de l’empereur et de ses partisans, puis en second lieu, nous verrons qu’il s’agit d’un poème poignant empreint d’émotion. Mais, en quoi la poésie devient une arme pour Victor Hugo ?

I.

Une dénonciation de l’empereur et ses partisans

A. Une satire de Napoléon III. - Hugo tutoie d’abord Napoléon (« je te montrerai », « ton cabanon »), ne lui manifestant ainsi aucun respect bien que ce dernier soit un empereur, une figure d’autorité ; le poète le méprise malgré tout. Puis, l’utilisation du pronom « il » (« tant qu’il sera là ») marque l’éloignement du poète vis à vis de l’empereur et exprime le dégoût d’Hugo de nommer ce dernier. Il préfère donc prendre ses distances en lui ôtant son identité et ainsi, le rabaisse. - Le poète fait référence à deux dictateurs puissants de la Rome antique : « Sylla » et « César ». Ce dernier parait ironique, car il est sujet à une antithèse avec le mot « cabanon » (situé dans le même vers) ; cela montre qu’Hugo ne prend pas l’empereur au sérieux, au contraire, il se moque de lui et lui reproche sa cruauté. De plus, il se conduit comme un véritable justicier politique car il dénonce le pouvoir totalement burlesque de Napoléon en montrant que sa résidence (« le Louvre ») est digne d’un profiteur et d’un mégalomane. B. La critique de son entourage. - On relève les termes péjoratifs « valets » et « têtes courbées » qui désignent les partisans de l’empereur d’un air moqueur pour dénoncer leur soumission. Cela indique que

Victor Hugo donne son avis car il a choisi des termes précis assez subjectifs. - De surcroît, on peut noter le mot « trahisons » mis au pluriel qui indique qu’il s’agit d’une pratique constante et ainsi, met en doute la fidélité et l’obéissance des « valets » de Napoléon. Le champs lexical de la trahison renforce cette idée de corruption : « les trahisons », « cède », « plié ».

II.

Un poème poignant empreint d’émotion

A. Différents registres qui sensibilisent. - Le champs lexical de l’exil (« Bannis », « insulte », « tente », « âpre exil ») mêlé à celui de la souffrance (« malheur », « pleure », « triste », « tombeau », « hélas ») montre la situation précaire et très inconfortable auquel doit faire face un exilé, et sachant qu’Hugo l’est lui même, cela suscite un sentiment de pitié chez le lecteur. Le registre satirique du poème devient alors pathétique avec des tonalités lyriques puisque le poète fait transparaitre ses sentiments, notamment la tristesse. - Le champ lexical de l’héroïsme (« Gloire », « fidélité », « force », « pilier », « brave ») indique que Victor Hugo veut montrer sa force pour se faire passer pour un héros afin de mettre en confiance le peuple pour le guider à travers la révolte qu’il aimerait mener; cela est d’autant plus marqué par la dernière strophe qui le présente sous les traits d’un combattant prêt à se battre contre des forces colossales même s’il est seul. Un nouveau registre fait alors son apparition, le registre épique. B. Un poète impliqué et engagé. - Victor Hugo incarne un poète engagé qui fait face à l’oppression car en plus de dénoncer un régime qu’il trouve dictatorial, il se met en avant avec la répétition du pronom « je » (souvent placée en tête de vers) ainsi que les déterminants possessifs « mon », « ma », « mes ». Ces deux répétitions montrent l’omniprésence du poète, qu’il prend seul

les décisions, qu’il ne subit pas l’action et qu’il est prêt à se mettre en danger pour assumer ses propos - La gradation descendante des chiffres dans la dernière strophe (« mille », « cent », « dix », « un ») montre une progression de la force des paroles du poète car le rythme s’accélère pour laisser finalement place au personnage le plus important du poème, Victor Hugo. Il se met lui-même en avant avec « Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là » car le « et » marque une rupture avec les vers précédents et donne l’impression que le vers qui suit est une sorte de synthèse, comme si c’était la partie la plus importante du poème qu’il fallait retenir. A travers différents procédés et registres, Victor Hugo parvient à transmettre, tel un prophète, des émotions et messages qui font réfléchir le peuple sur la gravité de la situation politique, afin qu’il agisse et se révolte avec lui. Plus qu’un simple outil, le mot devient une véritable arme. Le poète montre ainsi l’efficacité de la parole dans la poésie engagée et son universalité car, finalement, il n’est mentionné nul part qu’il s’agit de Napoléon III. Donc le poème s’adresse à toutes les figures d’autorités dont le régime est considéré comme malsain. Cela en a inspiré d’autres, comme Louis Aragon ou encore Paul Eluard, qui eux ont dénoncé, entre autres, l’horreur de la 2 nd guerre mondiale…...


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