Chap itre 4- nourrisson PDF

Title Chap itre 4- nourrisson
Course Psychologie générale et psychologie développement
Institution Université de Tours
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Option psychologie du nourisson S3...


Description

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1 L2 Option Psychologie du nourrisson

Le développement émotionnel

L’émotion est une activité cognitive du cerveau à forte composante corporelle, incluant des éléments neurochimiques, observables par ses sorties comportementales et physiologiques. Caractéristiques particulières entre ce que l’on ressent et ce que l’on donne à voir. 1. Théorie pionnière : Théorie psychobiologique de Wallon (1934, 1938) Théorie psychobiologique et développementale des émotions, formulée par Wallon Wallon avait évoqué l’hypothèse psychogénétique (développementale) concernant le rôle développemental de l’émotion dans la compréhension de soi et d’autrui. On assiste actuellement à une sorte de réhabilitation de la dimension émotionnelle. Alors qu’elle était plutôt considérée comme « un trouble de l’adaptation des conduites » (Fraisse P., 1993), l’émotion acquiert maintenant une valeur positive dans bon nombre de travaux en psychologie cognitive ou sociale. Classiquement l’émotion est «un phénomène affectif complexe, constitué de plusieurs composantes : • neurophysiologiques, • expressives et subjectives (Carton, Jouvent, 2001). Elle prend sa source dans les travaux de Darwin (1872) : • les émotions fondamentales, de base ou primaires (joie, tristesse, colère, dégoût, peur, honte et surprise) voire celles secondaires ou complexes constituées d’un mélange de celles-ci (la pitié, la jalousie, la tendresse, l’amitié). L’affectivité est définie comme : « l’ensemble des phénomènes affectifs ». Les phénomènes affectifs quant à eux peuvent être assimilés aux émotions. L’émotion, se définie comme : « une réaction affective intense ». L’émotion prépare à l’activité psychique du sujet car par l’intermédiaire de sensibilité proprioceptive et intéroceptive, elle appellerait à la fois une conscience corporelle et un sentiment autre, c’est-à-dire une disposition à la sociabilité qui est indispensable à l’enfant pour devenir un homme » H. Wallon. 2. L’éveil empathique « L'empathie est la capacité que nous avons à nous mettre à la place de l'autre pour comprendre ses émotions et ses sentiments », explique Jean Decety, de l'Inserm et de l'université de Washington à Seattle. Ce neurobiologiste est l'un des premiers à s'être intéressé aux bases cérébrales de l'empathie. « Une faculté importante pour la vie en société : l'empathie peut conduire à aider autrui. Mais se mettre à la place des gens permet éventuellement de les manipuler ou d'appuyer là où ça fait mal. » Des années de maturation du cerveau sont nécessaires avant que cette capacité s'exprime pleinement. L'enfant ne montre ainsi d'empathie - et !

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ses corollaires : réconfort, jeux coopératifs... - qu'à partir de 4 ou 5 ans. Est-ce à dire que le bébé ne comprend pas les émotions des gens qui l'entourent ? Loin de là. Mais « il n'a pas encore les moyens cérébraux pour contrôler ses émotions et prendre de la distance avec autrui, appuie J. Decety. Or ce n'est qu'à cette condition que l'enfant peut se mettre à la place des autres sans perdre son identité ». Des expériences de psychologie illustrent le cheminement de l'enfant vers ce « plus de contrôle émotionnel » nécessaire à l'empathie. Des observations ont été faites sur des bébés âgés... de quelques minutes ! Les résultats montrent que : l'éveil empathique commence dès la naissance. « Le nourrisson a une capacité innée à reconnaître implicitement que l'autre est semblable à lui. Une composante essentielle de l'empathie » (J. Decety). 2.1 Imitateurs nés Cette information a été apportée au début des années quatre-vingt par les travaux d'Andrew Meltzoff, de l'université de Washington à Seattle. Ce psychologue démontre alors formellement ce que toute mère a décelé en grimaçant au-dessus du berceau : Le bébé est capable d'imiter ses congénères. Tirez-lui la langue, il la tire aussi. Formez un « O » avec vos lèvres, il fait de même. Mais comment être sûr que la mère n'interprète pas comme étant une imitation une expression approximative de l'enfant qui n'a, en fait, aucun rapport ? Pour le savoir, A. Meltzoff (1970) installe son laboratoire dans une maternité et répète, avec quatre-vingts nouveau-nés, le même protocole. Il filme le visage des nourrissons, ainsi que les expressions d'un expérimentateur qui tantôt montre sa langue, tantôt ouvre la bouche.

Dans un second temps, il demande à un observateur indépendant de décrire les mimiques des bébés. Leurs expressions coïncident étroitement avec celles de l'expérimentateur. Les bébés nous imitent donc. Et ce, dès les premiers instants de la vie extra-utérine puisque le plus jeune nourrisson testé « avec succès » n'est âgé que de 42 minutes. !

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Au risque de décevoir bon nombre de parents, précisons que les nouveaunés ne les imitent pas sciemment : « Cette capacité qu'ont les bébés de reproduire les mouvements et expressions des personnes est automatique et non intentionnelle, indique J. Decety. C'est ce qu'on appelle la résonance motrice. » Les fondements neurophysiologiques de ce phénomène sont documentés depuis 1996, date à laquelle Giacomo Rizzolatti, de l'université de Parme, en Italie, a mis au jour les « neurones miroirs » chez le macaque. Localisées dans le cortex prémoteur la région impliquée dans la programmation des mouvements volontaires, ces cellules nerveuses s'activent non seulement lorsque le singe manipule un objet avec la main mais, chose plus surprenante, lorsque le primate se contente d'observer un autre singe manipuler l'objet. Bien qu'aucune exploration neurophysiologique n'ait été menée sur le nourrisson, l'imitation néonatale laisse préjuger de l'existence de tels systèmes miroirs chez le petit d'homme. « Cette résonance directe entre l'observation et l'action permettrait aux bébés de comprendre que les autres personnes sont identiques à eux », selon J. Decety. 2.2 Imiter, oui, mais pas n’importe qui ! 2.3 Contagion émotionnelle 2.4 Les bébés en mode empathique Une autre forme de résonance s'applique au domaine des émotions. Elle aiderait les bébés à percevoir l'état émotionnel des gens qui les entourent, premier pas vers l'empathie. Les bébés nous en donnent régulièrement l'exemple. Un nourrisson pleure dans une pouponnière ? Les autres nouveau-nés se mettent à crier. Dans les années soixante-dix, Marvin Simner, de l'université de Western Ontario, au Canada, a étudié cette « contagion émotionnelle ». Il a fait entendre des pleurs de bébés enregistrés à des nourrissons âgés de 5 jours. À cette écoute, les nourrissons ont pleuré plus fort que lorsque le silence était fait dans la pièce ou qu'ils entendaient des pleurs « fabriqués » par ordinateur. Quelques années plus tard, en 1987, Grace Martin et Russel Clark, de l'université d'État de Floride, sont allés plus loin. Ils ont montré, dans une expérience similaire à celle de M. Simner, que cette réaction enfantine à la détresse des autres ne s'exerçait qu'envers les êtres humains. Les bébés ne versent pas une larme lorsqu'ils entendent les plaintes d'un petit chimpanzé. « Ces expériences montrent non seulement que le nouveauné entre en résonance émotionnelle avec les autres, mais que ce partage affectif est d'autant plus fort qu'il y a une similarité entre le bébé et autrui », explique J. Decety. Par ailleurs, les bébés ne s'émeuvent pas lorsqu'ils écoutent... leurs propres pleurs préalablement enregistrés. Preuve que la résonance émotionnelle s'applique aux autres plus qu'à soi-même. 2.5 Traitement des signaux émotionnels comme précurseur de la compréhension des états mentaux Ces dispositifs sont tous basés sur une simulation de dysfonctionnement de la communication basée sur une désynchronisation entre les comportements du bébé et ceux de la mère. !

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Deux grands types de paradigmes sont utilisés à cet effet : la simulation in vivo et la simulation dérivée de manipulations techniques. a) Le dispositif du Still Face Le prototype de la simulation in vivo, dans laquelle l’adulte manipule son propre comportement social, est le dispositif du Still Face (visage impassible) où l’adulte jusque-là interactif coupe soudain la communication avec le bébé et offre un visage inexpressif . TRONICK E.Z., ALS H. ADAMSON L., WISE S. and BRAZELTON T.B. (1978), The infant's response to entrapment between concradictory messages in face-to-face interaction, J. Child Psychiatry, 17, 1-13. Il s'agit du 1erarticle, qui a décrit la réponse du bébé à la situation expérimentale de visage impassible. C’est une observation des interactions précoces entre le bébé et ses partenaires. L'intérêt est aussi vif, tant au plan clinique (pratique ou recherche clinique) qu'au niveau théorique. Les résultats montrent que les bébés dès 6 semaines manifestent de la détresse et une rupture de contact dans la condition impassible (Cohn & Tronick, 1982 ; Gusella, Muir & Tronick, 1988 ; Murray & Trevarthen, 1985 ; Tronick, Als, Adamson, Wise & Brazelton, 1978), mais on a pu critiquer son caractère de phénomène en tout ou rien et la confusion qu’il crée avec une réaction à l’absence de mouvement. Plus subtile et produisant un dysfonctionnement comparable pour tous les bébés est la manipulation technique du comportement maternel spontané (Hains & Muir, 1996). b) Le paradigme (double vidéo) de l’interaction directe-différée par vidéo (voir l’illustration du dispositif) propose à une mère et son bébé de 6 à 12 semaines, de communiquer à distance par l’intermédiaire d’un double système vidéo. Dans la procédure initiale de Murray et Trevarthen (1985), cette période de direct est suivie d’une pause puis de la rediffusion au bébé d’une séquence (choisie joyeuse) des initiatives et réponses maternelles antérieures, qui se trouvent de ce fait désynchronisées.

Dispositif expérimental de la double vidéo direct-différé

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5 (reproduit de Nadel et al., 1999, Developmental Science, 2, 2, p. 167)

Les résultats des auteurs montrent un déclin significatif des regards à la mère, des sourires et des efforts de communication de type pré-parole, qui atteste d’une détection de la désynchronisation et d’une réaction négative à cette désynchronisation. Une explication alternative avancée par les détracteurs est que la différence de comportement notée entre le direct et le différé pourrait être due à la lassitude du bébé devant le dispositif télévisé. Un autre inconvénient de la procédure est la coupure de la communication durant la pause à laquelle le bébé pourrait réagir négativement. Les expériences de still-face ou de vidéo-différée ont montré qu’à 3 mois, les bébés manifestent de la tristesse et de l’anxiété face à cette rupture de communication (Tronick, 2005). L’absence prolongée de réponse maternelle conduit l’enfant à perdre son contrôle postural, à se détourner, adopter une expression faciale triste et répéter des mouvements de mains près de la bouche. Etre confronté à quelqu’un d’aussi absent et déconnecté est aussi une épreuve pour des enfants plus âgés (18 à 54 mois). 3. L’apprentisage de la peur (doc, (ENT) Dès 3 mois, le bébé sait utiliser le regard que portent les adultes vers certains objets pour leur accorder sa confiance ou non. 3.1 Une sensibilité à la peur tardive « Il est possible que la principale activité pour un très jeune enfant soit de créer des liens d’attachement et de sécurité avec les personnes qui s’occupent de lui. Il pourrait lui être bénéfique d’apprendre à préférer ses proches et ne rien faire qui pourrait emêcher la développement de la relation d’attachement. Une fois ces bases posées, l’enfant est dans un environnement sécurisé, il peut alors explorer les alentours et commencer à se préoccuper des dangers possibles de l’environnement. » Mikko Peltola, 2014 3.3 Les araignées provoquent la peur des cinq mois (doc, ENT) 4. Système de socialisation sociale 4.1 Les pleurs Travaux de Mary Ainsworth Nous avons vu l’étude des pleurs dans le cadre de la contagion émotionnelle. « Rappel : Un nourrisson pleure dans une pouponnière ? Les autres nouveau-nés se mettent à crier. Dans les années soixante-dix, Marvin Simner, de l'université de Western Ontario, au Canada, a étudié cette « contagion émotionnelle ». Il a fait entendre des pleurs de bébés enregistrés à des nourrissons âgés de 5 jours .À cette écoute, les nourrissons ont pleuré plus fort que lorsque le silence était fait dans la pièce ou qu'ils entendaient des pleurs « fabriqués » par ordinateur.

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2ème étude Quelques années plus tard, en 1987, Grace Martin et Russel Clark, de l'université d'État de Floride, sont allés plus loin. Ils ont montré, dans une expérience similaire à celle de M. Simner, que cette réaction enfantine à la détresse des autres ne s'exerçait qu'envers les êtres humains. Les bébés ne versent pas une larme lorsqu'ils entendent les plaintes d'un petit chimpanzé. « Ces expériences montrent non seulement que le nouveauné entre en résonance émotionnelle avec les autres, mais que ce partage affectif est d'autant plus fort qu'il y a une similarité entre le bébé et autrui », explique J. Decety. Par ailleurs, les bébés ne s'émeuvent pas lorsqu'ils écoutent... leurs propres pleurs préalablement enregistrés. Preuve que la résonance émotionnelle s'applique aux autres plus qu'à soi-même. » 4.2 Le sourire, un signal social ? On considère généralement que les premiers sourires du bébé n’apparaissent qu’en réponse aux caresses des doigts de leur mère – ce sont alors des réflexes – ou encore pendant certaines phases du sommeil – on dit alors qu’ils sourient aux anges. Les recherches ont révélé : que le sourire se développe en général entre six et huit semaines, alors que le bébé passe son temps à regarder des visages et que son champ de vision s'élargit pour englober le visage entier, plus seulement les yeux. Pour Daniel Messinger, professeur de psychologie à l'université de Miami, ces premiers sourires enseignent au bébé les associations positives rattachées aux sourires que nous, les adultes, ressentons déjà. Apprendre à sourire-et apprendre ce qu'un sourire veut dire-est un processus, un peu comme apprendre à marcher. «Pour moi, le sourire est un signal social» établit Messinger. «Je pense vraiment que les bébés apprennent ce qu'est la joie en la partageant avec quelqu'un d'autre». Les psychologues du développement ont analysé, image par image, les différents sourires des bébés affichés dans des circonstances différentes. Les bébés sourient en remontant les pommettes et en plissant les yeux (le fameux sourire de Duchenne, du nom du médecin français du XIXe siècle qui utilisa les têtes de criminels exécutés pour reconstituer la mécanique du sourire) quand ils sont très concentrés et émotionnellement impliqués. Les sourires bouche ouverte sont davantage susceptibles d'être espiègles. Les sourires simples -bouche fermée, sans que les joues ne remontentsont de timides avancées vers l'interaction. La modulation des sourires s'apprend. Une fois qu'ils en maîtrisent les variations, les bébés troquent les premiers échanges de sourires contre des formes plus sophistiquées de communication. Ils coordonnent leur regard à celui de l'autre: c'est l'attention conjointe. Cela se produit quand nous avons pour la première fois des tâches et des objectifs en tandem avec d'autres personnes. Les bébés déclenchent une attention conjointe en souriant à un objet -un nouveau jouet, par exemple- puis en déplaçant ce sourire vers une personne. Ces «sourires anticipatoires» apparaissent généralement entre !

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8 et 12 mois. Les preuves sont de plus en plus nombreuses que ces sourires anticipatoires sont une étape cruciale du développement du bébé, c'est le moment où il commence à prendre conscience de son monde social. Ils marquent l'avènement d'une nouvelle étape cognitive unique : le partage d'une émotion avec quelqu'un d'autre au sujet d'un élément étranger. Un bébé souriant sera, souvent, un enfant sociable Un sourire anticipatoire ne reflète pas n'importe quelle émotion: c'est une émotion positive. Et curieusement, le niveau de sourire anticipatoire d'un bébé - l'intérêt qu'il éprouve à partager des expériences positives semble présager de son comportement social futur. Une étude longitudinale publiée l'année dernière a mesuré les sourires d'un groupe de nourrissons lors de plusieurs étapes de leur petite enfance. Fait étonnant, les niveaux de sourires anticipatoires à neuf mois prédisaient avec justesse l'expressivité et la compétence sociales pour l'essentiel, la capacité et le penchant à aller vers les autres- à 30 mois, presque deux ans plus tard. Considéré de cette perspective, le sourire nous prépare à nous intégrer à la société. « Affecter et être touché par l'expression d'émotions positives du parent peut conduire les nourrissons à considérer le bonheur des autres comme essentiel à leur propre bonheur.» (Messinger).

4.3 Valeur expressive des stimuli gustatifs Sensation gustative, Emotion et Communication chez le jeune enfant Matty CHIVA (1985) doc, ENT 4.4 Les bébés peuvent reconnaître une voix triste dès l’âge de 3 mois Ce qui suggère une capacité à interpréter la voix humaine et les émotions négatives Current Biology, 30 June 2011 Early Specialization for Voice and Emotion Processing in the Infant Brain doc, ENT

Conclusion • Le nouveau-né humain fait preuve d'actions expressives différenciées et intégrées, c'est- à-dire qui prennent une signification dans un contexte et qui sont le produit émergeant des contraintes actuelles, à la fois motivationnelles et environnementales, et historiques de l'organisme en développement. • Plasticité précoce des systèmes émotionnels humains

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