CM5 Début de la Ve Rep - eded PDF

Title CM5 Début de la Ve Rep - eded
Author Jules Bourlat
Course Histoire des Institutions
Institution Université Paris-Saclay
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Summary

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Description

CM5 : Les débuts de la Ve République Eléments contextuels : - GENERALEMENT « Les institutions de la Cinquième République, mises en place en 1958, correspondent aux idées du général de Gaulle, telles qu'il les avait exposées dès 1946. Jusqu'en 1962, les pouvoirs publics doivent résoudre la crise algérienne. Puis, une deuxième phase s'engage, sur le plan institutionnel, avec l'élection du Président de la République au suffrage universel direct et l'apparition d'une majorité homogène à l'Assemblée nationale, ainsi que dans le domaine de la politique extérieure. La période de forte croissance économique se poursuit jusqu'en 1973. » (Document Assemblée nationale) - LE RETOUR DE DE GAULLE Les nouvelles institutions issues du référendum du 28 septembre 1958 se mettent en place au dernier trimestre de 1958. L'Assemblée nationale est élue les 23 et 30 novembre, l'élection du Président de la République, par un collège restreint de quelque 80 000 « grands électeurs », se déroule le 21 décembre. Le général de Gaulle est élu à la présidence de la République, avec plus de 78% des suffrages. - UN PREMIER MANDAT Le 8 janvier 1959, le général du Gaulle prend ses fonctions de chef de l'État et nomme Michel Debré pour lui succéder à l'Hôtel Matignon. Le Gouvernement réunit des personnalités issues des rangs de l'Union pour la nouvelle République (U.N.R.) recréée à partir de l'ancien R.P.F. et des partis de droite et du centre. Les socialistes qui participaient au Gouvernement depuis juin 1958 s'en retirent en 1959, en raison de leurs désaccords sur la politique économique poursuivie. Avec le règlement de la crise algérienne, les priorités changent. Le 14 avril 1962, le Président de la République nomme un nouveau Premier ministre. Georges Pompidou va rester en fonction pendant plus de six ans. Une crise politique éclate aussitôt après la nomination du Premier ministre. (Document Assemblée nationale)  Les JO de Rome / De Gaulle / Histoire à préciser « Que le Général ait étéE déçu, voire irrité, des résultats de la délégation française, c'est vraisemblable. Que sa perception de l'événement l'ait conduit à intervenir auprès des responsables de la jeunesse et des sports pour donner des directives ou plus simplement pour exiger des solutions, c'est improbable. Il n'existe aucune archive historique connue permettant d'étayer la thèse d'une intervention présidentielle auprès des services de la rue de Châteaudun. Pour leur part, les témoignages infirment tous semblable interprétation (2). La pratique constitutionnelle de l'époque et le contexte historique achèvent enfin de ruiner l'hypothèse. Dans la Ve République naissante, les services élyséens ont une action bien moins interventionniste qu'aujourd'hui. Hors du « domaine réservé» de la politique étrangère ou de l'armée, le chef de l'État délègue la conduite des affaires à ses ministres. L'importance et l'urgence des dossiers qui. en 1960, s'amoncellent sur son bureau ne lui laissent d'ailleurs guère le loisir de s'attarder sur les résultats sportifs nationaux. Que pèsent en effet les déroutes du stade, fut-il olympique, en regard du conflit algérien… » (Martin, 1996)

La période 1958-1961 « La création, annoncée par le Journal Officiel du 5 octobre 1958, d'un Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports constitue un événement peu commenté par les historiens de l'éducation physique. Il constitue pourtant dans l'histoire de cette discipline un tournant d'une grande importance. (…) l'EPS se trouve brusquement propulsée au rang d'instrument principal d'une politique ambitieuse. Ce changement de statut est le résultat d'une unique volontéE: celle de Maurice Herzog. Le HautCommissaire a hésitéE avant d'accepter le poste que lui proposait le Général de Gaulle. Il ne s'y est résolu qu'à la condition impérative de disposer d'une totale libertéE d'action dans la définition et la conduite de sa politique. Le rattachement du Haut-Commissariat à la Présidence du Conseil ne saurait être interprétéE comme l'indice d'une vassalisation étroite. Il témoigne seulement de l'intérêt et du soutien que le Général apporte au vainqueur de l'Annapurna. Dans la limite des moyens accordés, l'exercice du pouvoir est bien déléguéE (…). » (Martin, 1996) « Maurice Herzog expose avec diplomatie les grandes lignes de son projet. Dans le cadre de la mise en œuvre d'une politique de la jeunesse qui constitue sa priorité, il entend promouvoir un large développement de la pratique sportive. Cette action en faveur de la masse doit principalement s'appuyer sur l'éducation physique scolaire dont le Haut-Commissaire prône la « modernisation ». Les années 1958 et 1959 constituent pour Maurice Herzog une période de découverte du monde de l'éducation physique. S'appuyant sur son incontestable aura, il consulte et est prudent, s'emploie à rassurer et à convaincre ses interlocuteurs. Cette stratégie de la séduction explique la publication des Instructions Officielles du 20 juin 1959 dont le caractère fort peu novateur surprend en regard de la volontéE réformatrice affichée. Tout naturellement, c'est à l'Inspection Générale de la Jeunesse et des Sports qu'a étéE confiée la rédaction de nouvelles Instructions Officielles. Ses membres les plus influents sont très liés à la Ligue Française d'éducation physique dont ils contribuent a forger les thèses. C'est un texte très marqué par cette influence assez conservatrice qu'ils proposent avec insistance à leur ministre. Soucieux d'éviter un conflit. Maurice Herzog accepte à titre provisoire la publication d'instructions qui en réalitéE, sont fort loin de recevoir son adhésion. » (Martin, 1996) «En marge de cet affrontement feutré, le Haut-Commissaire agit. Il tente de restaurer le crédit d'une éducation physique bien peu considérée. Tous les moyens dont il peut disposer sont utilisés : lettre aux parents d'élèves, circulaire aux chefs d'établissements, interventions auprès des assemblées parlementaires, interviews multiples, émissions de télévision. » (Martin, 1996)

« il y eut d'abord l'éclectisme " ouvert " (les IO de 1945 permettent à l'enseignant de choisir, pour chacune des séances, en alternance, méthode naturelle, méthode de maintien ou méthode sportive), puis l'éclectisme " étroit " (les IO de 1959 recommandent de commencer la leçon par la gymnastique de maintien et de continuer par la méthode naturelle ou la méthode sportive). Cette époque illustre de façon frontale et spectaculaire les contradictions opposant les trois courants : exercice de formation / exercice d'application ; gymnastique construite / gymnastique fonctionnelle ; activité localisée et corrigée / activité globale et foncière ; pratique réglée et standardisée / pratique libre et créative... Les étudiants en EPS, dont nous faisions partie à cette époque, tentaient vainement de saisir une cohérence dans ce capharnaüm et posaient des questions qui restaient le plus souvent sans réponse. » Parlebas, 2006

En même temps Herzog continue… Indice 1: le discours « Si la France brille à l’étranger par ses penseurs, ses savants, ses artistes, elle doit aussi rayonner grâce à ses sportifs. Un pays doit être grand avant tout par la qualité de sa jeunesse et on ne saurait concevoir une telle jeunesse sans idéal sportif, surtout dans la patrie de Pierre De Coubertin. » (Herzog, 1960) Indice 2: le bac « Dans le même but. il arrache au ministère de l'Education Nationale, malgré l'avis défavorable de son Conseil Supérieur, le principe de l'obligation de l'épreuve d'EPS au baccalauréat. Cette initiative personnelle lui permet également d'apaiser partiellement les craintes d'enseignants d'EPS qui redoutent par-dessus tout une distension du lien les reliant à la rue de Grenelle. Elle lui offre en outre un argument supplémentaire pour obtenir du gouvernement les moyens nécessaires à son action » (Martin, 1996)

« En outre, après que toute performance sportive soit cotée en points Letessier, il est plus aisé de transformer ces derniers en notes scolaires, traditionnellement hiérarchisées de 0 à 20. Et si le succès est immédiat auprès du monde enseignant, il l’est également dès que Maurice Herzog décide de rendre l’EPS obligatoire au baccalauréat et dans les brevets de l’enseignement technique. Par exemple, la circulaire du 19 décembre 1959 stipule que les épreuves d’athlétisme et de grimper de corde sont cotées chacune de 0 à 500 points selon la table Letessier. L’addition des trois nombres de points donne un total qui est transformé en une seule note de 0 à 60, par référence à un tableau de correspondance différent selon l’âge des candidats. Ajouté à la note sur 20 de gymnastique, le total estimé sur 80 points est ensuite divisé par 4, pour obtenir la note définitive du candidat sur 20. L’ensemble de ces éléments permet alors de compléter la thèse développée par JeanLuc Martin, pour qui « le caractère obligatoire de l’EPS offre à Maurice Herzog un levier de choix dans la mise en œuvre de sa politique sportive » La table Letessier apparaît ainsi comme le révélateur d’un changement progressif des mentalités enseignantes, qui abandonnent de plus en plus les gymnastiques traditionnelles pour privilégier l’enseignement des sports athlétiques. La table Letessier représente ni plus ni moins une voie complémentaire sur laquelle joue le Haut-Commissaire pour faire de l’école l’institution centrale d’acculturation sportive de la jeunesse française » (Fortune, 2008) Indice 3: la demi journée de sport « La transformation, le 1er juin 1961. de la demi-journée de plein air en demi-journée de sport » (Martin, 1996) Indice 4: le sport scolaire « De 1959 à 1962, un conflit politique témoigne du rapport critique des enseignants d’EPS et des responsables du sport scolaire quant aux orientations du sport fédéral. Il oppose le Haut-commissaire à la jeunesse et aux sports, Maurice Herzog, aux enseignants d’EPS et à Jacques Flouret (Directeur de l’OSSU). Le pouvoir politique veut en effet faire de l’EPS et du sport scolaire des instruments de détection et de formation d’une élite sportive qui participe au prestige de la France dans le monde. A l’opposé, les enseignants d’EPS ont la volonté pédagogique de lier le sport scolaire aux finalités de l’EPS, quitte à se couper des orientations politiques imposées au sport fédéral. Ce conflit aboutit à l’éviction de Jacques Flouret et à la transformation de l’OSSU en ASSU (1962). »

La période de 1962-1967

« Les instructions de 1962 sont un rappel à l’ordre sportif aussi bref qu’efficace » « Le sport intègre la leçon d’EP et « l’enseignement des gestes sportifs les plus caractéristiques constituent une initiation sportive qui trouve sa place dans les deux heures hebdomadaires d’EPS. » Le contrôle des résultats, tel qu’il est défini au travers du perfectionnement sportif, ne laisse plus planer le doute sur la bascule de l’EP vers le monde sportif. » (Nerin, 1999) « L’objectif ne se situe pas dans la diversité des pratiques, mais plutôt dans la spécialisation » (Attali & Saint Martin, 2004)

L’essai de doctrine du sport (1965) pour aller plus loin « On se bornera à rappeler que le document phare en fut alors un « essai de doctrine du sport », élaboré en 1965 sous la houlette de Jean Borotra, que Maurice Herzog avait choisi pour présider la commission ad hoc. Ce document, il le faut souligner, a été publié sous timbre du Premier ministre, ce qui témoigne de l’importance alors attachée au sujet. » L’extraordinaire progression du sport s’est accompagnée d’une prise de conscience toujours plus nette de sa vocation profonde. (…). De nos jours, le sport est certes demeuré une distraction, d’ailleurs mise à la portée d’un grand nombre, mais il est aussi activité de compensation indispensable à l’homme maltraité par les multiples contraintes de la vie moderne ; il est encore spectacle populaire aux dimensions grandioses, il est surtout un exceptionnel moyen d’éducation, un précieux facteur d’épanouissement de la personnalité et un moyen de promotion humaine. » (Bachelet, 2012) - Avec des principes Du sport Toute activité physique à caractère de jeu, qui prend la forme d’une lutte avec soimême ou d’une compétition avec les autres, est un sport. Si cette activité oppose à autrui, elle doit toujours se pratiquer dans un esprit loyal et chevaleresque. Il ne peut y avoir de sport sans fair-play. • Du groupe sportif • De la promotion de l’homme par le sport • Des obligations du sportif • Des devoirs du dirigeant sportif « Maurice Herzog perçoit ces réticences et mesure son impuissance à les surmonter. Il comprend rapidement que l'éducation physique ne se transformera pas comme il le souhaitait en éducation sportive. Elle demeurera éducation physique et sportive. Déçu mais réaliste, il semble accepter ce compromis lorsqu'il autorise, afin de définir de nouvelles instructions officielles, le sous-directeur de son administration à former une commission ouverte aux représentants de l'Éducation Nationale, des corps d'inspection et des enseignants d'EPS. En 1965, à travers cette commission dont la direction est confiée à Pierre Trincal, le « monde de l'éducation physique » retrouve sur l'évolution de sa discipline une influence perdue depuis plusieurs années. » (Martin, 1996)

Pour conclure ce CM Au milieu des années 60 Officiellement on a : - Des IO « coup de frein » (1959) et des IO « sportives » (1962) - Une réforme sportive de l’EP - Qui n’est pas en adéquation dans un premier temps avec le corps d’inspection - Mais une vision très / trop sportive ? « Au revoir M. Herzog, bienvenue M. Missoffe. […] Après sept années d’exercice, Monsieur Herzog nous quitte […] : une période de collaboration souvent amicale entre le ministère et les associations. Nous ne doutons pas que la même collaboration, que la même confiance s’établiront avec M. Missoffe et nous lui présentons en tout cas, tous nos vœux de réussite. » (Pas à Pas, 1966)

A suivre: Critiques de cette politique par certains enseignants, IO de 67 et critiques de la sportivisation (décennies 70)...


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