Comentario Ch. Baudelaire, Lalbatros PDF

Title Comentario Ch. Baudelaire, Lalbatros
Course literatura francesa
Institution Universidad Complutense de Madrid
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Summary

Comentario poema L'albatros de Baudelaire...


Description

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

Por distraerse, a veces, suelen los marineros Dar caza a los albatros, grandes aves del mar, Que siguen, indolentes compañeros de viaje, Al navío surcando los amargos abismos.

Apenas los arrojan sobre las tablas húmedas,

A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Estos reyes celestes, torpes y avergonzados, Dejan penosamente arrastrando las alas, Sus grandes alas blancas semejantes a remos. Este alado viajero, ¡qué inútil y qué débil! Él, otrora tan bello, ¡qué feo y qué grotesco! ¡Éste quema su pico, sádico, con la pipa, Aquél, mima cojeando al planeador inválido! El Poeta es igual a este señor del nublo, Que habita la tormenta y ríe del ballestero. Exiliado en la tierra, sufriendo el griterío, Sus alas de gigante le impiden caminar.

Charles Baudelaire - L'Albatros -"Spleen et idéal", in Les Fleurs du mal On parle d’un voyage par mer. ANALYSE : L’Albatros » est un poème de Charles Baudelaire composé en 1859, extrait du recueil Les Fleurs du Mal, composé de quatre quatrains en alexandrins et rimes croisées (ABAB). Les deux premières strophes sont plutôt anecdotiques. Elles évoquent la situation dramatique de l’albatros, qui s’inscrit d’abord dans un décor marin (première strophe), puis dans un décor terrestre (deuxième strophe). Dans ce double décor prend place le drame de l’oiseau dont l’univers est avant tout aérien. L’univers marin est délimité par la rime « mers » (vers 2) – « gouffres amers ». Il se poursuit à travers le champ lexical du voyage « hommes d’équipage », « oiseaux des mers », « navire », « avirons ». L’oiseau est évoqué, d’une part, dans sa dimension aérienne et majestueuse (« roi de l’azur », « grandes ailes blanches », « vastes oiseaux ») et, d’autre part, dans une dimension négative à travers une série d’épithètes impropres : vastes oiseaux, indolents compagnons, maladroits et honteux. Le poète joue sur le rapport antithétique entre majesté et maladresse. Ces épithètes sont impropres dans la mesure où elles renvoient davantage à l’humain qu’à l’animal. Au vers 7 la comparaison des ailes de l’oiseau à des avirons (« comme des avirons » ) tend à laisser penser que les hommes d’équipage et les oiseaux ne font plus qu’un dans le drame. Peut-être peut-on deviner ici une anticipation de la figure allégorique du poète comme nous le verrons dans la seconde partie.

Dans les deux dernières strophes, on comprend que ce poème doit être lu comme une allégorie du poète. En effet, on passe de la désignation plurielle de l’albatros (« des albatros ») à celle au singulier de l’animal sous la forme d’une métaphore (« Ce voyageur ailé »), puis dans la strophe 4 à « le Poète ». On glisse donc successivement du pluriel au singulier et au poète. METRIQUE : Du point de vue métrique L’Albatros est un poème composé de quatrains avec des vers en rimes alternées. Cet écrit allégorique se compose de 4 strophes, toutes formées de 4 vers. La structure métrique de chaque quatrain est constituée d'alexandrins (12 syllabes), de plus les hémistiches sont réguliers, excepté pour les vers onze, treize et quatorze. Les trois premières strophes soulignent une alternance de rimes féminines et masculines tandis que celles du dernier quatrain sont exclusivement masculines. En outre le lecteur remarquera la présence de rimes croisées pour les trois premières strophes et de rimes plates pour le dernier quatrain. Finalement il est important de souligner le caractère dominant des rimes suffisantes tandis que les rimes riches sont nettement plus sporadiques. L’albatros se présente de primer abord comme l’évocation d’une scène de vie en mer. On observe ainsi la présence du champ lexical maritime : ‘’hommes d’équipage’’, ‘’albatros’’, ‘’oiseaux des mers’’, ‘’le navire’’, ‘’les planches’’, ‘’avirons’’, ‘’tempète’’. L’évocation de cette scène en mer s’impose également par les rimes en ‘’mers’’ aux vers 2 et 4 (mers/amers) qui soulignent phonétiquement le contexte maritime. C’est dans ce cadre maritime qu’évoluent les albatros décrits par Baudelaire. Ces derniers sont désignés par des périphrases qui soulignent leur grandeur et leur majesté : ‘’vastes oiseaux des mers’’, ‘’compagnons de voyage’’, ‘’rois de l’azur’’, ‘’prince des nuées’’. On observe que ces périphrases soulignent la symbiose entre l’albatros et son milieu : ‘’azur’’, ‘’vaste’’. Ces adjectifs qui qualifient les albatros pourraient tout aussi bien s’appliquer aux paysages marins dans lesquels ils évoluent. Par ailleurs, les sonorités fluides et sifflantes dans le poème suggèrent l’harmonie du vol. On relève aussi des allitérations en ‘’l’’ (a peinse les ont-ils déposés sur les planches …). Et aussi en ‘’s’’ (prennent des albatros vastes oiseaux des mers…). L’indolence des albatros est quand à elle suggérée par les assonances en ‘’en’’ dont la douceur évoque la tranquillité du vol et la nonchalance (souvent, pour s’amuser etc). Dans ce contexte maritime, Baudelaire décrit les marins cruels, brutaux et grossiers qui s’en prennent aux albatros. Ces marins apparaissent surtout comme un groupe d’hommes : ‘’les hommes’’, ‘’l’équipage’’ et aucun n’est décrit avec précision. Les membres de l’équipage apparaissent même assez indifférenciés (l’un agace / l’autre mime). Cet amusement cruel est décrit dès les premiers vers du poème : ‘’souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, qui suivent, indolents compagnons de voyage’’. La brutalité de la capture est soulignée par l’enjambement entre le vers 1 et 2 qui met l’accent sur le verbe prendre. Cette capture est d’autant plus cruelle que Baudelaire souligne dès le premier vers qu’il a pour seul motif l’amusement des marins. Les marins sont peu décrits : le lecteur les découvre à travers leurs gestes cruels. Les albatros au sol, les marins dominent la situation. Cette domination transparait à l’étude des verbes employés. Les marins sont en effet sujets de verbes d’actions qui ont un sens actif : prennent, ont déposés, agace, mime, tandis qu’une fois au sol, les albatros sont sujets de verbes qui ont un sens passif : laissent, est gauche et veule, est comique est laid. Une fois au sol, les albatros apparaissent maladroits et suscitent la moquerie des marins. Le

poème se construit ainsi autour de nombreuses antithèses qui soulignent le contraste entre la majesté des albatros dans les airs et leur piteux aspect au sol : ‘’ces rois de l’azur’’, ‘’naguère si beau’’, ‘’comique et laid’’. La maladresse de l’albatros est accentuée par des effets d’insistance. Les adjectifs pour qualifier les albatros au sol fonctionnent par paires coordonnés : ‘’maladroits et honteux’’, ‘’gauche et veule’’, ‘’comique et laid’’ ce qui souligne la lourdeur de la nouvelle condition de l’oiseau. Cet pensateur est également mise en relief par la longueur de l’adverbe ‘’piteusement’’ et l’assonance en ‘’eu’’ dans le deuxième et troisième quatrain qui font entendre la plainte des albatros (maladroits et honteux laissent piteusement leurs grandes ailes blanches comme des avitons traîner à côté d’eux ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule. Dans le premier quatrain, Baudelaire crée un rapprochement entre l’Albatros et le poète 8’’Le poète est semblable au prince des nuées). Baudelaire opère ainsi un passage de l’anecdote au symbole. L’assimilation de l’albatros et du poète est totale au dernier vers du poème lorsque Baudelaire évoque ‘’les ailes de géant’’ qui empêchent le poète de marcher, le poète ayant alors toutes les caractéristiques de l’oiseau. Dans l’albatros, Baudelaire reprend un thème littéraire traditionnel : la solitude du poète....


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