Commentaire de texte - Le Loup et le Chien de Jean de la Fontaine PDF

Title Commentaire de texte - Le Loup et le Chien de Jean de la Fontaine
Course Français
Institution Université de Poitiers
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Summary

Voici le commentaire du texte que j'ai rédigé sur un passage de Jean de la fontaine, Le Loup et le Chien....


Description

Commentaire de text texte e – LLe e LLoup oup et le Chien I/ Une fable vivante et organisée 1) Mélange de description, dialogue et récit Cette fable débute par une phrase de description physique sur le Loup « n'avait que les os et la peau ». On nous présente les deux protagonistes « les Chiens faisaient bonne garde » v2, « embonpoint » v12, mais aussi leur rencontre « Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, // Gras, poli » v4. Cette rencontre donne lieue à un dialogue entre le Loup et le Chien ; La première réplique du loup est au discours indirect : cela montre son infériorité « Le Loup donc l’aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment / Sur son embonpoint, qu’il admire » v11. Le fabuliste met en valeur les propos du Chien, rapportés au discours direct « Il ne tiendra qu’à vous beau Sire » v.13. Le texte est essentiellement constitué d’un dialogue, cela rend le texte plus vivant. Le rythme s'accélère des v.33 à 37 car il y a quatre courtes répliques dans un seul vers. « Qu'est-ce là ? lui dit-il. -Rien. -Quoi ? rien ? - Peu de chose.». La vivacité de ce récit est traduite par les nombreux verbes au présent de narration : « rencontre »v3, « l'aborde »v10 ,« reprit »v22, « se forge » v30, « s'enfuit » v41, « court » v41 mais aussi par la brièveté du récit. La Fontaine insiste sur la diversité des vers en mêlant 18 alexandrins , 4 décasyllabes et 19 octosyllabes sur 41 vers en tout. L’alternance des rimes (rimes plates, embrassées, croisées) permet entre autre de dynamiser le récit v1-4 structure en ABAB, v5-8 structure en AABB... La présence importante de dialogues et de discours évite donc toute monotonie et de ce fait rend le récit plus vivant. 2) Respect du schéma narratif Les deux premiers vers constituent la situation initiale, à savoir l’état physique du Loup et des Chiens : le premier est affamé avec « n'avait que les os et la peau » v1, tandis que les seconds « faisaient bonne garde »v2. On assiste ensuite à la rencontre entre ce Loup et un puissant Dogue, soit l’élément déclencheur qui s’étend du vers 3 au vers 9 « Le Loup donc l'aborde humblement » v10. S’ensuivent plusieurs péripéties dont la flatterie du Loup auprès du Chien sur son embonpoint (vers 10 à 12), l’argumentation du Chien qui cherche à persuader le Loup de sa facilité à se nourrir, mais l'informer des inconvénients (vers 13 à 29). Puis le Loup, séduit, est prêt à le rejoindre (vers 30 et 31). Mais, c'est à ce moment là que suit un retournement de situation avec la découverte de la marque de collier du Chien « il vit le col du Chien pelé » v32. Malgré sa tentative de camouflage, le Chien se fait démaquer et le Loup découvre ensuite qu’il ne possède pas de liberté avec « vous ne courez donc pas // Où vous voulez ? » v36 accentué avec l'enjambement à la ligne. Des vers 38 à 40, nous retrouvons donc l’élément de résolution où le Loup rejette l’idée de devenir comme le Chien et choisit de rester indépendant. Enfin, on découvre la situation finale, c'est-à-dire le fait que le Loup soit encore libre et profite de sa liberté « maître Loup s'enfuit, et court encor » v41 alors que le chien reste chez son propriétaire.

II/ Le discours argumentatif du Chien 1) Les différentes étapes dans l'argumentation de l'animal Dans son discours, le Chien essaie de convaincre le loup de le rejoindre. L'emploi de l'impératif dans « Suivez-moi» v21, « Quittez les bois » v15 montre que l'animal se veut supérieur au loup mais il reste tout de même un minimum respectueux avec l'emploi de « beau Sire » v13 et le vouvoiement « vous ferez bien » v15. L’objectif du Chien va consister à transformer le Loup en animal domestique. Pour cela il adopte une stratégie argumentative en deux parties. Dans un premier temps, il critique sur 3 vers, la vie sauvage des Loups : «Vos pareils y sont misérables, //Cancres, haire, et pauvres diables // Dont la condition est de mourir de faim » v16 accentué avec la diérèse à « condition ». De plus, il insiste sur le fait que le Loup peut facilement changer de vie comme le montre le vers «Il ne tiendra qu'a vous, Beau Sire» v13. Mais le Chien lui donne tout de même des conseils afin d'influencer sur la décision finale du Loup comme au v15 « Vous ferez bien ».Il prépare même son avenir à ses côtés avec l'emploi du futur « vous aurez un bien meilleur destin » v21 et « Sera » v27. Dans un second temps, le Chien va faire l'éloge de sa propre vie. Pour cela, il va énumérer ses devoirs, qu'il va minimiser avec l’euphémisme « -Presque rien » v23. Puis il va s’attarder sur les nombreuses récompenses :«os de poulets, os de pigeons : // Sans parler de mainte caresse» v28-29.

2) La réaction du Loup La stratégie du Chien fait ses preuves. Son interrogation «que me faudra-t- il faire ? », prouve qu'il est implicitement d’accord avec la critique du Chien et envisage de changer de vie. Enfin, le Loup est totalement séduit à la fin de son argumentaire comme le prouve les vers 30-31 « Le Loup se forge une félicité // Qui le fait pleurer de tendresse » accentué avec l’enjambement à la ligne. C'est alors que le Loup devient méfiant en remarquant la marque sur le cou du Chien. Il procède à un véritable interrogatoire afin de trouver l'origine de cette marque « Qu'est ce là?(...) Quoi ? Rien ? (…) Mais encor ? (…) Attaché ? » v34-36. A la fin ; le Loup qui porte une très grande importance à la liberté, repart dans son milieu naturel.

II/ La leçon donnée par le fabuliste derrière la morale implicite Ici, la morale est implicite, elle n’est pas directement exprimée : c'est au lecteur de tirer la leçon de la fable. Dans cette fable, deux thèses s'opposent : celle du loup (la liberté a plus de valeur que tout) et celle du chien (le confort matériel est plus important que la liberté).

1) L'opposition d'ordre physique et sociale entre les deux animaux L'opposition la plus flagrante entre ces deux animaux est l'opposition physique entre le Loup et le Chien, qui va susciter la jalousie du Loup qui voudrait lui ressembler « qu'il admire » v12. Tout d’abord, le Chien nous apparaît comme « embonpoint » v12, « aussi puissant que beau, // Gras poli » v4. Une certaine idée de force s'en dégage. Le Loup parle peu tandis que le Chien semble sûr de lui comme en atteste sa longue tirade argumentative (vers 13 à 29) et se sent supérieur : « aussi gras que moi » v14 , « vos pareils y sont misérables » v16. Les catégories sociales qu’ils représentent s'opposent. On a en effet d'un côté, un animal sauvage et de l'autre un animal domestique. Les réactions du Loup sont en effet celles d’un animal, c'est à dire attaquer « L'attaquer, le mettre en quartiers, // Sire Loup l'eût fait volontiers » v5 et s’enfuir « maître Loup s'enfuit, et court encor » v41. Toutefois il se montre prudent en voyant la carrure du Chien, et change donc d'avis en devant ainsi hypocrite. Le flatteur se montre humble et poli avec « humblement » v10, « fait compliment» v11. Cependant, c' est le loup qui a le dernier mot et domine le Chien par le pouvoir de la parole. 2) La question de la liberté pour le fabuliste Enfin, la visée morale nous fait prendre conscience d’une dernière opposition : le Chien opulent est soumis et servile alors que le Loup affamé est libre et indépendant. Malgré les questions insistantes du Loup sur la marque autour de son cou, le Chien refuse d’avouer : « Rien (…) Peu de chose » v32 et se sert d’une périphrase pour atténuer le fait qu'il n'a point de liberté : « le collier dont je suis attaché // De ce que vous voyez est peut-être la cause » v35, accentué avec le contre rejet. Le Chien représente la soumission à un maître supérieur à soi, le fait de devoir la servir « Portant bâtons, et mendiants » v24, la flatter et lui plaire « Flatter ceux du logis, à son Maître complaire », pour avoir la récompense qui est pour lui, un « salaire » v26. Pour le Loup, la liberté n'a pas de prix comme nous le démontre le v.40 « Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. ». On remarque de plus que le mot trésor rime avec le mot « encor » v41 afin de montrer l'importance de la liberté. Le rejet « Vous ne courrez donc pas où vous voulez ? » souligne aussi l’importance que le Loup attache à la liberté. On comprend que la conception personnelle du bonheur pour La Fontaine est la même que celle du Loup, puisqu’il le valorise par les termes « Sire Loup » v6, « beau Sire » v13 et « maître Loup » v41. De plus, le Loup est présenté en premier et ferme cette fable en ayant retrouvé sa liberté de départ

Conclusion : La critique des différentes attitudes des courtisans chez La Fontaine nous devient presque familière : le sujet en est en effet repris dans « Les animaux malades de la peste » (Fables, VII, 1) ou encore du même auteur dans « les Obsèques de la Lionne » (Fables, VIII, 14). Nous avons là une véritable critique sociale qui invite le lecteur à voir la société de l’époque autrement qu'elle ne l'est....


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