commentaire du baptême de clovis par Grégoire de Tours PDF

Title commentaire du baptême de clovis par Grégoire de Tours
Course Histoire du Droit et des Institutions
Institution Université Paris II Panthéon-Assas
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commentaire du baptême de clovis par Grégoire de Tours...


Description

En 481, Clovis succède à son père Childéric 1er, et est alors à la tête des Francs saliens dans l’empire romain. C’est alors la naissance de la dynastie mérovingienne. Cette ère se poursuit jusqu’en 751, et prendra fin avec l’avènement de la dynastie des carolingiens. Le règne de Clovis est marqué par de nombreuses avancées pour le royaume. En effet, ce dernier va réaliser de nombreuses batailles et conquêtes, afin de réussir à construire une réelle dynastie, fondée sur des bases solides et durables. Ses conquêtes les plus importantes sont celles de Soissons, de Tolbiac et de Vouillé. Grâce à la victoire de la bataille de Vouillé, Clovis va pouvoir fonder le royaume des Francs. La bataille de Tolbiac est particulièrement connue pour la révélation divine qui interviendra pour Clovis à ce moment-là. Cela entrainera alors le baptême de Clovis, ainsi que la christianisation du royaume. Ce baptême ne sera pas sans conséquence pour l’Empire. En effet, les populations du Sud-Est de la Gaule vont alors se rallier à lui, et permettre à Clovis d’imposer son autorité. De plus, Clovis, qui était païen à la base, va pouvoir jouir d’un soutient considérable de l’Église. La révélation divine de Clovis et son baptême sont des sujets minutieusement détaillés par Grégoire de Tours, dans son œuvre Dix livres d’histoire, imprimé pour la première fois en 1561. Grégoire de Tours est un évêque et historique né en 538 ou 539 et mort en 594. Il dépeint dans son œuvre les évènements et mentalités de son époque. C’est ainsi qu’il raconte le baptême de Clovis, qu’il dépeint comme une date charnière de l’histoire. Ainsi, dans quelle mesure peut-on parler d’une révélation divine de Clovis ? Il convient de montrer la nécessité de recourir à un dieu jusqu’alors renié (I), ainsi qu’une christianisation pourtant marquante et bouleversante (II). I.

La nécessité de recourir à un dieu jusqu’alors renié

Il convient de montrer que Clovis était un fidèle païen (A), et que la chrétienté est apparue comme un remède pour Clovis (B).

A. Clovis en tant que fidèle païen Grégoire de Tours présente Clovis comme un fidèle païen. En effet, ce dernier est polythéiste, et glorifie les forces de la nature. Malgré les multiples tentatives de sa femme Clotilde de le convertir au christianisme, Clovis est un fidèle et n’a jamais abandonné ses croyances. Grégoire de Tours est évêque et pose alors un jugement sur les croyances de Clovis. En effet, il parle d’un « vrai Dieu », et juges les dieux païens comme des « idoles ». La religion de Clovis est alors qualifiée de mauvaise. Cette croyance était pourtant sincère puisque personne n’avait réussi à l’en détourner. « ce qu’auparavant il avait refusé de faire volontairement » ; « elle ne put en aucune manière l’entrainer dans cette croyance ». De plus, seule une décision volontaire et personnelle de Clovis eu un impact sur sa foi. En effet, il fallut attendre que Clovis décide de cela par lui-même, après avoir été convaincu,

pour qu’il se baptise. Les tentatives de conversion de son entourage et de sa femme étaient alors inutiles, et n’arrivaient pas à détourner Clovis de sa foi. De même, lorsque Clovis se retrouve dans une situation de faiblesse lors de la bataille de Tolbiac, il décide d’invoquer ses dieux en premier lieux, ce qui montre son attachement. « J’ai, en effet, invoqué mes dieux ». B. La chrétienté comme remède pour Clovis Lors de la bataille de Tolbiac, Clovis et son armée se retrouvent en position de faiblesse. En effet, ces derniers s’apprêtent à abandonner face aux Alamans. Dans ce moment de désarroi, la religion apparait comme unique solution et manière de gagner la bataille. « L’armée de Clovis fut sur le point d’être complètement exterminée », « un violent massacre ». Clovis va alors se tourner vers ses dieux, qui ne vont pas répondre à ses attentes puisqu’ils ne vont pas le faire gagner la bataille. « J’ai, en effet, invoqué mes dieux, mais, comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider » Se retrouvant dépourvu de solution, il se tourne vers Jesus Christ, fils de Dieu. Jesus Christ est alors sa dernière chance de gagner cette bataille, ce qui oblige Clovis à se rabaisser à une religion auquel il refusait de se convertir. Bien que Clovis ne croît pas en Dieu au moment de la bataille, il décide quand même d’invoquer Dieu ce qui montre que la chrétienté est alors son seul remède et son seul espoir auquel il peut se raccrocher. De plus, Grégoire de Tours accentue le changement et l’influence que la bataille a eu sur la foi de Clovis. En effet, il dit « elle ne put en aucune manière l’entraîner dans cette croyance jusqu’au jour oG la guerre fut déclenchée », cela montre que la bataille a joué un rôle majeur et prépondérant dans la conversion de Clovis. La religion lui a servi de miracle et lui a permis la victoire, dans un moment oG pluhhs aucune victoire n’était envisageable.

Bien que Clovis se soit toujours montré comme fidèle dans sa foi, nous avons vu qu’en cas de nécessité fatale il s’est tourné vers la chrétienté. Cette christianisation va alors être marquante et bouleversante pour le royaume et lui-même. II.

Une christianisation pourtant marquante/ stratégique et bouleversante

Cette christianisation s’avère en réalité être stratégique (A), et porte une influence importante sur le royaume (B).

A. Une stratégie de réussite

La volonté de christianisation s’avère être stratégique, puisqu’elle permet à Clovis de gagner la bataille. Mesurant l’impact que l’aide de Dieu pourrait lui apporter, Clovis met alors lui-

même en place une stratégie afin d’obtenir une réponse de JC, et de mettre toutes les chances de son côté. Ainsi, Clovis va tenter d’invoquer JC grâce en lui suscitant compatie. Clovis va alors suivre des rites chrétiens, qui lui sont pourtant inhabituels. « éleva les yeux au ciel », « cœur plein de componction », « larmes ». Cela montre que Clovis tente de susciter la compassion de JC, et qu’il souhaite plus que tout être entendu et compris. De même, lorsqu’il s’adresse à JC, nous pouvons voir qu’il utilise un vocabulaire fort et poignant. Il opère alors une réelle stratégie de persuasion. « je sollicite dévotement ». Il va alors souligner les mérites de Jesus Christ, afin d’attirer la sympathie de ce dernier « toi, qui, dit-on donnes une aide à ceux qui peinent », « la vertu miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir mise à l’épreuve » En racontant les dires des prouesses de Jesus Christ, Clovis le met ici sur un piédestal puisque ce dernier doit opérer un miracle pour Clovis aussi. De plus, Clovis continue sa stratégie de réussite en posant un dilemme à JC : s’il veut que Clovis croit en lui, il doit alors lui montrer qu’il existe. Ce dilemme est révélateur de la manipulation de Clovis, puisqu’il demande cela dans une condition de défaite, alors qu’il aurait pu demander à JC de lui prouver son existence à un autre moment. « si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis (…), je croirai en toi et je me ferai baptiser en ton nom. » Il met aussi JC en opposition à ses dieux, qui eux n’ont pas réussi leur mission, et n’ont pas été à la hauteur. Une pression pèse alors sur JC. La stratégie de Clovis porte ces fruits puisque les alamans abandonnent, et se soumettent à Clovis. La volonté de Clovis de se convertir est alors stratégique et utile, puisqu’elle lui permet de gagner la bataille de Tolbiac.

Cette conversion n’est pas sans conséquence. En effet, elle a une influence importante sur le royaume (B).

B. Une influence importante de la chrétienté sur le royaume.

La conversion de Clovis au christianisme se fait rapidement, et n’est pas sans conséquence sur le royaume. En effet, Clovis témoigne de sa volonté de convertir le royaume, bien qu’il pense que ce dernier est fidèle aux dieux. « le peuple qui est sous mes ordres, ne veut pas délaisser ses dieux ». L’évêque fait pourtant comprendre à Clovis que Dieu sera utile à lui mais aussi à son royaume. Une conversion de Clovis nécessite alors aussi celle de son royaume « abandonner les idoles qui ne peuvent lui être utiles, ni à lui, ni aux autres ».

Dès son arrivée au royaume, les habitants sont déjà convertis « la puissance des dieux l’ayant devancé ». La christianisation du royaume a alors un impact important. En effet, la chrétienté promeut une société sans violence, ce qui n’est pas dans les habitudes du royaume de Clovis. Dès qu’il gagne la bataille de Tolbiac, les Alamans lui demandent de ne plus tuer de personne « Ne laisse plus, de grâce, périr des gens ». De même, lors de son baptême, Clovis doit effacer les sales taches qu’il a pu faire, ce qui représente le mal qu’il a fait. « Pour effacer avec une eau fraîche de sales taches faites anciennement ». Puisque Clovis comprend que la conversion marque une nouvelle ère, le baptême organisé est alors grandiose. « des parfums sont répandus, des cierges odoriférants brillent, tout le temps du baptistère est imprégné d’une odeur divine »....


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