Concept de l’adolescence PDF

Title Concept de l’adolescence
Course Psychologie du développement
Institution Université Paris-Saclay
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Notes de cours issues de la licence de psychologie de l'Université Paris Sud....


Description

Concept de l’adolescence

On peut le décliner selon les différents points de vue. - Du point de vue des psychologues : remaniements identitaires et dedans il va y avoir des comportements d’opposition, de prise de risque, de troubles éventuellement. L’adolescence ca veut dire la puberté : modification du corps, le métabolisme de l’enfant va changer, mise en place d’hormones. Donc dimension physiologique. L’adolescence du côté de la psychologie est surtout basée sur la pathologie. On s’interroge sur les évènements ordinaires à partir des aspects pathologiques. - Point de vue des sociologues : renvoie à la question de la société, de son incohérence. L’adolescent va expérimenter les limites sociales (valeurs, loi) et il va dénoncer cette société (valeur individualiste par exemple). - Point de vue de la société : étape rebelle (mouvement d’opposition, de revendication, de grève, remise en question des valeurs), et la société a toujours eu peur de ces adolescents et notamment ceux qui deviennent délinquants. Cette peur des adolescents remonte à l’antiquité, déjà Socrate en parlait. Cette étape de modification vient faire écho dans un plan beaucoup plus général. - Point de vue des éducateurs : adolescent marqué par la fin des années collèges, 3ème et 4ème sont les classes les plus difficiles. La puberté vient propulser l’enfant dans quelque qui ne comprend pas, donc période difficile à vivre pour eux et leur entourage. Puis 2ème période plus calme, il n’y a plus ces poussées d’hormones ; ce sont les années lycées et post-bac. Apprentissages abstraits, moraux. Il y a souvent des attentes assez normatives de la part des institutions à l’égard des adolescents. On a du mal à penser que c’est une période d’acquisition et que ça ne va pas se faire du jour au lendemain. - Point de vue des parents : métamorphose, ils ne reconnaissent plus leur enfant, ils ont l’impression que ce n’est plus le même. Anxiété par rapport à l’avenir.

L’adolescence est une période longue, peut aller jusqu’à 27 ans. Les adolescents, pour certains sont très impatients de se confronter à ces changements et pour d’autres c’est trop rapide, ça démarre fort. Et pour certains encore, ce sont les 2 sentiments qui sont conjugués. La puberté peut arriver entre 10 et 17 ans. Les médecins considèrent que ces 2 extrêmes ne sont pas pathologiques. Ambivalence et paradoxe : il redoute ce qu’il souhaite le plus. Ils ont peur de ce qu’ils veulent. Ils sont très ambivalents entre ce qu’ils souhaitent, ce qu’ils désirent, et les moyens qu’ils mettent en œuvre. Exemple : L’autonomie, ça peut être un adolescent qui fera de grand discours sur l’autonomie, la liberté, le laisser faire, mais qui ne trouvera jamais ses baskets tout seul. à On retrouve la question de « qui suis-je ? ». Françoise Dolto parlait et travaillait sur le complexe du homard, pour représenter la crise de l’adolescent : l’adolescent se défait de sa carapace pour en trouver une autre, entre temps il est vulnérable, se replie sur lui-même. Ce qui va apparaître après cette mue est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant. Grande continuité entre ce qui s’est fait pendant l’enfance, même tout petit, va se réinterroger, se redynamiser au moment de l’adolescence mais ce n’est pas autre chose, on n’est pas un autre. Hoestland : le complexe de l’ornithorynque (roman qui parle de 4 lycéens qui vivent des moments partagés, chaque chapitre parle du point de vue d’une des 4 à chaque fois pour un même moment). Les adolescents en lisant ce roman comprennent que la même chose vécue n’est pas la même chose perçue. Permet de faire sentir l’authenticité de ce qu’ils sont mêmes dans cette différence, dans cette subjectivité. Cette subjectivité va se conscientiser. L’adolescence est une sorte de seconde naissance. Dolto disait, lorsque le bébé est né, on a coupé le cordon ombilical, mais on n’oublie qu’il n’y avait pas que le cordon ombilical qui le reliait à sa mère mais également le placenta qui le protégeait. Lorsqu’il devient adolescent, il cherche à quitter cette indépendance familiale, mais du point de vue symbolique il cherche aussi à couper le cordon ombilical.

La sortie de l’adolescence avant c’était le service militaire pour les hommes (devait quitter la maison) et pour les filles c’était le mariage et les enfants à leur tour. Aujourd’hui on pourrait considérer qu’il garde encore un peu cette valeur initiatique, mais il y a pleins qui ne le passent pas + épreuves contrôle continu. Et puis beaucoup restent chez leurs parents après le bac pour leur étude. Donc coupure plus tardive. L’adolescent pour devenir adulte doit avoir un sentiment vital de quitter les parents (ça ne veut pas dire qu’il ne les aime plus) et d’acter de manière concrète cette séparation. Moment de grands changements : - Comme les nouvelles acquisitions intellectuelles, l’enfant quand il rentre dans l’adolescence, va être capable de raisonnements abstraits. - Il va aussi acquérir sur le plan physique : force et endurance. Il est fatigable car il a un organisme en plein développement. - Appétence pour apprendre, pour expérimenter. Possibilité de curiosité et de s’ouvrir vers le monde disponible à cet âge là. - Permis de conduire : grand changement, c’est devenir indépendant. Mais en train de régresser car il y a de plus en plus de jeunes qui ne veulent pas passer leur permis, difficulté à quitter ses parents.

Question de la conscience de soi : Les modifications pubertaires vont modifier la conscience de soi, elles vont se rejouer, car à l’adolescence, l’enfant va se demander qui il est. Points communs au stade du personnalisme : •

Importance du regard de l’autre, très important pour se sentir exister, être. Fixité du regard vécu comme quelque chose d’extrêmement violent (soit agressivité ou séduction). L’adolescent va interpréter le regard de l’autre de manière excessive.



L’imitation, on la retrouve comme un levier pour s’identifier (comme au stade du personnalisme). On imite surtout les paires, les autres comme moi (exemple : codes vestimentaires).



Le tonus et le corps, siège des émotions, sont encore très impliqués. D’un côté l’ado tout moue ou l’ado tout tendu, c’est aussi un élément métabolique, or on en fait toujours un élément psychologique.



Image du corps. Le corps permet la représentation, du schéma corporel, et à l’adolescence ce schéma corporel est à nouveau modifier.

Dysmorphophobie. A l’adolescence, l’enjeu n’est pas de sortir de la confusion moi/autrui mais de s’affranchir de l’identification aux parents. Lieu du remaniement identitaire à travers des cpts d’opposition, de prise de risques, de tb éventuels à

Puberté Propulse

le

jeune

changement dans

ce

du qu’il

ne

métabolisme connait

pas

(hormones)

(première

période)

(seconde période) Moment des apprentissages abstraits, moraux Pour les parents : métamorphose, difficultés de reconnaissance de leur propre enfant. Génère de l’anxiété, pour l’avenir, augmente de génération en génération. Envisagent le départ de l’enfant, autonomie à Peur du nid vide Pour l’ado lui-même : Indépendance, autonomie (totale 27 ans). Ambivalence et paradoxe : Françoise Dolto : le complexe du homard. « L’enfant se défait de sa carapace, soudain étroite pour en acquérir une autre. Entre les deux, il est vulnérable, agressif et replié sur lui-même. Ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été semé chez l’enfant ». On n’est pas un autre à proprement parlé puisqu’on est le fruit de ce qui s’est fait avant. Le complexe de l’ornithorynque – Hoestland à conscientisation de la subjectivité. Sentiments d’éléments contrastés (mi canard, mi castor, ovipare allaitant) qui coexistent. Adolescence est comme une seconde naissance. Dans la société moderne, moins de rites initiatiques (service militaire, mariage, permis …) pour l’entrée dans l’adolescence.

Ouverture, curiosité Psychologie axée sur le pathologique de l’ado et les conséquences sur l’entourage de l’ado. Sociologues : Renvoie à la question de la société et de l’incohérence : ado expérimente les limites sociales (Valeurs sociales, limites des lois) et les dénonce (individualisme). Remise en cause du système. Société a peur des jeunes surtout délinquants (remonte à l’antiquité : Socrate). La conscience de soi Modifications pubertaires vont rejouer la mise en place de la CS de soi Pour Wallon (1956), le stade du personnalisme se caractérise par « trois périodes d’aspects souvent inverses mais ayant toutes pour objet, l’indépendance et l’enrichissement du moi » (179, 1941, 1968, Wallon). •

Vers 3 ans, l'enfant accède à la crise de personnalité, à une différenciation moi/autrui totale, ou l'état de confusion cesse.

A l’adolescence, des enjeux identitaires se rejouent et que l’on peut associer à ceux de la petite enfance. Cette différenciation acquise, se montre tout d'abord sous les traits de l'opposition, le refus de tout, « une série de conflits » (Wallon, 1941), dans un souci certain d'affirmer sa distinction d'avec l'autre, son autonomie et son indépendance. L’affirmation de soi s’élabore par l’expression du rejet, de l’opposition. A l’adolescence, l’enjeu n’est pas de sortir de la confusion moi/autrui au sens originel mais de s’affranchir des identifications aux parents. Jusque-là l’enfant se différenciait d’autrui au sens de l’individuation : je suis moi et l’autre est différent. Il a compris (théorie de l’esprit) que l’autre a une pensée autonome et distincte. L’image de soi au sens du schéma corporel est construite : non seulement l’enfant se reconnait dans le miroir mais il se reconnait aussi quand il est déguisé ou sur une photo la tête à l’envers… Sa personnalité se construit progressivement et l’imitation représentative prend un rôle essentiel dans l’appropriation des rôles sociaux (enfants vs adultes ; les adultes prestigieux, la différenciation des sexes…). En imitant, l’enfant s’approprient des caractéristiques de l’autre

mais pour les éprouver. Dans ses expériences d’imitation, l’enfant n’est pas passif, il vit et expérimente des ressentis qu’il mémorise, qu’il apprécie ou rejette et toutes ces expériences lui permettent de se ressentir comme une personne singulière, unique. On comprend combien l’attachement aux parents et aux valeurs familiales sont essentielles pour fournir une base solide de repères. A l’adolescence, l’enjeu est à nouveau un enjeu identitaire qui va s’exprimer pour une affirmation de soi qui, à terme, permettra de maintenir l’attachement aux parents tout en s’en affranchissant. S’affranchir des modèles parentaux c’est une étape décisive pour l’autonomie tant psychique que sociale. Pour construire une représentation de soi comme parfaitement individuée,

l’adolescent

a

besoin

de

se

sentir

exister

sans

ses

parents.

Par ailleurs, la puberté le propulse dans un univers pulsionnel génitalisé fait de désirs plus ou moins refoulés mais dont l’issue socialement adapté est la constitution de relations affectives hors

des

liens

d’attachement

parents

enfants.

Ainsi, la recherche de partenaires pour construire une relation affective et possiblement sexuelle est un processus développemental très adapté. Cette affirmation de soi se manifeste dans une logique similaire de celle du petit de 3-4 ans mais les moyens cognitifs, physiques et sociaux sont bien différents ! o

Le petit disait « moi, je » et l’adolescent se comporte souvent de manière très égocentré (point de vue personnel omniprésent, difficulté pour prendre en compte les points de vue d’autrui mais tout particulièrement celui des adultes)

o

Quand Wallon parlait de réaction de gêne sous le regard de l’adulte, on retrouve parfois ces comportements chez les adolescents qui redoutent de dire bonjour, de ne pas savoir s’ils doivent faire la bise ou serrer la main par ex.

o

Tout comme au stade du personnalisme, la comparaison de soi et de l'autre, de l'exigence de la comparaison des personnes, sont des comportements que l’on retrouve à l’adolescence. C’est une période de défense et de revendications.

Le processus identificatoire aux parents va par contre s’exprimer sur un registre opposé : contre identificatoire. Cela ne veut pas dire que l’adolescent restera toujours à considérer que les valeurs, profession, styles vestimentaires etc sont ce qui se fait de pire mais

momentanément cela lui permet, par le rejet et l’opposition de s’affranchir d’eux (quête de l’autonomie) et de s’identifier à d’autres adultes et ou pairs. Autrui a toujours une fonction d'organisateur affectif et cognitif dans la construction de soi, de la personne de l'enfant et de l’adolescent. Imitation chez l’ado : levier pour s’identifier à l’autre. Tonus et corps : à nouveau très impliquer dans l’interaction et la Cs de soi à mou VS tendu ; élément métabolique plutôt que psychologique. Image du corps, premières rpz de soi qui vont être modifiées avec la représentation du soi Enjeux : s’affranchir des identifications aux parents et pas de l’opposition moi/autrui...


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