Dissertation philosophique sommes-nous esclaves de nos désirs? PDF

Title Dissertation philosophique sommes-nous esclaves de nos désirs?
Author Camille Lauze
Course Philosophie
Institution Le Mans Université
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Dissertation philosophique sur le sujet du désir: sommes-nous esclaves de nos désirs...


Description

Dissertation philosophique Sujet : Sommes-nous esclaves de nos désirs ? L'humanité entière souffre d'acrophobie. C'est un fait, nous avons tous peur du vide ! Il nous tourmente souvent, nous oppresse quotidiennement, nous poursuit éternellement..Mais nous n'évoquons pas ici cette angoisse courante et presque banale provoquée par une absence de matière dans un espace. Le vide, comme nous l'entendons dans ces lignes écrites, c'est ce douloureux creux que nous ressentons lorsque nous inspectons notre être ; c'est cet invisible trou de l'âme qui geint en nous comme un animal affamé. En somme, ce vide que nous craignons tant, c'est le manque. Et il s'avère si vertigineux que l'homme peut aller jusqu'à renoncer à sa sagesse pour le colmater. Dès lors, ce manque qui nous pousse avec une indicible force prend plusieurs noms : ardeur, passion, convoitise ou, pour être plus précis, désir. Ce dernier se définit comme un besoin, une nécessité qui nous fait tendre vers quelque chose pour tirer satisfaction et plaisir de sa possession. Il s'agit d'une disposition naturelle de l'homme vers un objet ou un acte dans le but de rassasier une aspiration, bonne ou mauvaise mais souvent profonde, du cœur ou de l'esprit. Aussi, par le trouble qu'elle provoque en nous et par l'intensité qu'elle dégage, on ne peut s'empêcher d'entrevoir le caractère aliénant de cette tendance. En effet, à cause d'elle, il semblerait que nous ne disposerions pas totalement de nous-même : Notre volonté personnelle, ainsi que notre liberté de jugement et d'action subiraient-elles la domination de nos désirs ? L'homme serait-il esclave, dépendant d'eux ? Si tel est le cas, cela implique notre asservissement à une entité pourtant des plus abstraites. Pour nous rendre compte de notre condition de prisonniers ou non, il convient donc de se poser la question suivante : Sommes-nous capables de nous affranchir de nos désirs ou entravent-ils définitivement notre précieuse liberté ? Pour répondre, démontrons d'abord que le désir exerce un véritable pouvoir tyrannique sur l'homme. Aussi s'est-il aperçu de cet assujettissement et a-t-il développé de multiples procédés pour réprimer ses ardeurs, dont il faut d'ailleurs discuter l'efficacité. Enfin, précisons que, audelà de leurs premiers abords contraignants, les désirs permettent aussi à l'humanité d'avancer et d'exister. * *

*

Il semblerait que les désirs se comportent comme d'authentiques tyrans envers l'homme. En effet, ils le dominent sur bien des points, ne serait-ce déjà que dans la complexité de leur nature. Aussi, le désir exhibe sa cruelle figure d'oppresseur lorsqu'il usurpe notre volonté et notre raison. Enfin, c'est d'ailleurs à cause de cette dictature de la passion que nous sommes amenés à cultiver nos vices... Penchons-nous dès à présent sur la nature du désir. Il s'apparente à un tyran de par sa propriété principale : le paradoxe. En effet, l'homme possède des désirs dans un but précis : celui de l'atteinte du plaisir et de la plénitude. Dès lors, nous pensons qu'il suffit de satisfaire ces passions profondes, de combler ces manques intérieurs pour chasser la souffrance, la sensation de vide qu'elles provoquent et atteindre l'ataraxie. Mais, aussi absurde que cela puisse paraître, si le désir lui-même est une torture, sa satisfaction est également cause de malheur ! Comme l'affirme Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation, « Le désir,[...]la privation, est la condition préliminaire de toute jouissance. Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi. » Le philosophe allemand explique ici que le plaisir tiré d'une aspiration contentée est si éphémère qu'il ne

peut nous apporter le réel et durable bonheur. C'est une véritable aporie : nous nous sentons obligés de satisfaire nos désirs pour ne plus souffrir du vide, mais nous ne devons pas le faire pour éviter la tristesse de ne plus désirer et la frustration de n'être comblé que très ponctuellement. Pour illustrer, prenons un exemple simple : une jeune fille, ayant jeté son dévolu sur le dernier sac à main à la mode, se languit jusqu'à ce qu'elle l'obtienne enfin. Au moment de l'achat, elle a l'impression d'avoir accompli un but, elle se sent soulagée. Cependant, elle ne peut pas jouir de l'absence de ce manque de sac à main une fois qu'elle le possède; elle ne prend alors aucun plaisir dans la satisfaction de son désir disparu : « Et la conquête une fois faite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagné ? Rien assurément, que de s'être délivré de quelque souffrance, de quelque désir, d'être revenu à l'état où l'on se trouvait avant l'apparition de ce désir. » (Schopenhauer). Par cette démonstration, nous prouvons donc que l'homme est prisonnier du paradoxe du désir : il ne court pas après le plaisir ou le bonheur, conséquences directes de la satisfaction du manque, mais après le désir lui-même. Ainsi, cette citation du sociologue Gustave Le Bon résume parfaitement ce caractère aliénant : « Le plaisir étant éphémère et le désir durable, les hommes sont plus facilement menés par le désir que par le plaisir ». Le terme « menés » (comme dans l'expression « se faire mener par le bout du nez ») souligne le fait que toute liberté est abolie. De plus, cette nature paradoxale est renforcée par la fréquente contradiction subsistant dans nos désirs. Imaginons par exemple un homme ayant obtenu une prime à son salaire et désireux d'en profiter par l'acquisition d'une nouvelle voiture ; mais aussi, il sait que sa femme, dont il est éperdument amoureux, souhaite une cuisine neuve. Les deux possibilités ne sont pas réalisables en même temps, le voici alors écartelé entre deux désirs: il se trouve face à un dilemme, et la souffrance qui s'ensuit est inévitable. N'assistons-nous pas encore une fois ici à une forme de mainmise sur notre liberté ? Les désirs ne sont-ils pas des tyrans par ces combats intérieurs qu'ils provoquent ? Puis, le désir est infini : l'homme se trouve sous le joug d'un maître immortel. En effet, nous désirons sans fin. Comme le dit Schopenhauer, l'être est vouloir-vivre, c'est-à-dire que nous ressentons sans cesse une tension, indépendante de tout libre-arbitre, nous entraînant de désir en désir. Même avec la meilleure volonté du monde et même s'il nous vide de nos forces, on ne peut l'arrêter. Platon d'ailleurs, dans Gorgias, compare l'homme qui désire à un tonneau percé : « L’autre homme, quant à lui, serait aussi capable de se procurer ce genre de denrées, même si elles sont difficiles à recueillir, mais comme ses récipients sont percés et fêlés, il serait forcé de les remplir sans cesse, jour et nuit, en s’infligeant les plus pénibles peines. » Cette infinité ne se manifeste donc pas (malheureusement) dans l'intérêt que l'on porte à l'objet que l'on désire comme celui-ci s'estompe dès qu'il est obtenu, mais dans l'enchaînement successif des sensations de manque. L'exemple du désir de reconnaissance, commun à tous les hommes, illustre cette idée d'infini: étant des êtres conscients, nous savons que nous sommes. Cependant, nous avons besoin qu'autrui nous reconnaisse ainsi. Mais l'expérience de la conscience étant intérieure et individuelle, chacun est sûr de celle qui lui est propre mais ne peut confirmer celle de son autre moi. Ce désir éternel et insatiable de reconnaissance est une lutte sans fin, un vide qui ne pourra jamais être comblé. Dès lors, le caractère infini des désirs renouvelle perpétuellement le sentiment de manque sans que l'on ne puisse y remédier, et nous amène à vouloir des choses que nous savons pourtant inaccessibles. Enfin, les désirs sont souvent superflus. Aussi, le fait que nous désirions des objets dont nous avons conscience de ne pas avoir besoin démontre à quel degré nous nous laissons influencés par le Maître Désir. A partir de cette affirmation, il convient de distinguer le besoin du désir, les désirs primaires des désirs secondaires. Les animaux, par exemple, ne se contentent que des désirs primaires, soit ceux qui sont indispensables pour vivre : manger, boire, dormir et éventuellement se reproduire pour assurer la pérennité de l'espèce. Mais l'homme, lui , se créé de nouveaux désirs : les désirs secondaires, les artificiels, et ce particulièrement aujourd'hui, à l'ère où la publicité nous hurle que nous avons absolument besoin du dernier IPhone pour

devenir une personne de valeur, à l'époque ou le consumérisme excessif nous pousse à acheter plus que nécessaire au point que nous jetons tout, à la période où les signes ostentatoires de richesse sont devenus indispensables à l'acquisition d'une palpitante vie sociale...Bref, nous voici de retour vers l'idée de reconnaissance. L’homme est donc un être de culture s'habituant à posséder des choses superflues qui lui paraissent pourtant nécessaires, car elles correspondent aux exigences de la société qu'il a lui-même élaborée. Nous sommes donc tant esclave du désir que nous le nourrissons, nous lui servons sur un plateau de nouvelles occasions d'asservissement ! Aussi Fénélon a-t-il raison lorsqu'il affirme, dans Les aventures de Télémaque : « Les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu.». Il n'y a ici plus aucune trace de liberté. Ensuite, les désirs sont de véritables tyrans car ils dévorent notre volonté et notre raison. En effet, la première correspond à la faculté de l'homme à choisir, en toute liberté et en fonction de motifs rationnels, de faire ou de ne pas faire quelque chose ; et la seconde est l'ensemble de principes que nous avons en nous sans même en avoir fait l'expérience : ces règles sont ancrées en l'homme comme des évidences à respecter et appliquer. Mais le pourquoi de la naissance des désirs restant inexpliqué (et inexplicable!), la volonté, confrontée à une totale incompréhension se trouve impuissante. C'est le cas par exemple dans le désir amoureux : nous ne pouvons décider par nous-mêmes de tomber amoureux et il est en plus impossible de choisir consciemment la personne que l'on va chérir. Il est d'ailleurs souvent très difficile d'expliquer rationnellement pourquoi l’on est épris de telle ou telle personne. Pour illustrer, nous pouvons fréquenter quotidiennement Pierre, Paul et Jacques. Nous possédons beaucoup de points communs avec Pierre, Paul nous horripile par son caractère entêté et nous trouvons Jacques sympathique. Et pourtant, c'est sur Paul que notre désir jette son dévolu, et la totale incompréhension qui en résulte peut nous amener à d'obsédantes réflexions : Pourquoi sommes-nous attirés par Paul ? Pourquoi le désir a-t-il fait le choix le moins cohérent entre ces trois compères ? Mais parce-que le désir est totalement dénué de toute logique ! Effectivement, si nous pouvions diriger le désir amoureux par l'exercice de notre raison, il est évident que c'est Pierre, avec qui nous possédons le plus d'affinités, que nous aurions élu. Mais nos expériences de l'amour démontrent que nous ne sommes pas maîtres à bord, c'est le désir qui choisit l'objet à chérir, pas la raison, et malgré la meilleure volonté du monde, il est impossible de mettre fin à cette passion à moins de l'assouvir par la possession de l'autre. Aussi, comme le dit Spinoza dans son Traité politique, « Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison ». Nous ne sommes donc pas libres de désirer ce que l'on veut au moment où on le veut. De même, l'expérience de déception dont résulte (trop?) souvent le désir prouve que toute raison est absente à l'intérieur de cette entité. Effectivement, lorsque nous désirons un objet, nous cristallisons autour de lui : il devient le Graal, l'accomplissement final de notre chasse au plaisir. Dès lors, de multiples fantasmes sont satellisés autour de cette chose désirée. Le désir l'élève alors si haut dans notre esprit qu'il est inévitablement décevant une fois obtenu. Cette citation de Proust tirée de Les Plaisir et les Jours enrichit cette thèse : « Le désir fleurit, la possession flétrit toute chose ». Aussi, à titre d'illustrations, prenons un exemple contemporain : le phénomène des comédies romantiques. Le plus souvent, ce que nous remarquons dans ces œuvres cinématographiques, que ce soit dans Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner, Polly et moi de John Hamburg ou encore dans Mary à tout prix des frères Farelly, c'est qu'elles mettent en scène deux protagonistes se désirant l'un et l'autre mais qui ne se possèdent pas encore, ou alors, ils montrent les péripéties d'un couple en crise. Le film se termine au moment où les deux amoureux se retrouvent officiellement ensemble, lorsque la relation sentimentale se trouve à son paroxysme. Heureusement que le générique de fin arrive au moment-même de l'accomplissement du désir, car ce qui s'ensuit est plutôt ennuyeux pour le spectateur. Ce qui l'intéresse, lui, c'est de voir les moyens que les

personnages vont déployer pour posséder l'autre et non pas cette possession même : observer le couple dans un bonheur acquis serait plutôt monotone, routinier...et donc décevant. D'ailleurs, comme le dit George Clémenceau dans cette phrase emplie d'humour « Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier ». L'idéalisation à distance de l'objet désiré est donc l'une des caractéristiques insensées du désir. Aussi, il est intéressant de parler de la réplique cinglante que fit le sulfureux Charles Baudelaire lorsqu'il mit enfin dans son lit une jeune femme qui s'était longuement refusée à lui. A partir du moment où il l'eut possédée, la jeune fille perdit tout intérêt à ses yeux ; il l'abandonna sans aucun scrupule et c'est son désir assouvi qui se mit à parler par l'intermédiaire de sa bouche : « Hier vous étiez une déesse, maintenant vous n'êtes plus qu'une femme ». On pourrait penser « Quelle cruauté ! Quel goujat ! » ...Mais mettons-nous à la place du poète maudit : nous serions-nous forcés à poursuivre notre relation avec un sujet dont nous n'avons plus envie, aussi brève fut la satisfaction en proportion à la durée du désir ? Si tel est le cas, ce qui résulterait de cette obligation de poursuivre nos « activités » avec cette conquête, ce sont la pénibilité et le désagrément. Pour échapper à ces derniers, nous devons donc écouter notre désir qui nous dit : « Allons voir de plus vertes prairies, nous avons eu celle-ci, nous n’en voulons donc plus ». Et le plus souvent, nous l'écoutons...preuve que nous en sommes bel et bien esclave. De plus, le désir est dénué de toute raison car il est principalement mimétique. Nous avons conscience d’être des sujets convoitant des objets, mais il y a un paramètre dans le processus du désir que nous oublions pour la raison qu’il est inconscient : le médiateur reliant le sujet et l’objet. René Girard explique cela dans Mensonge romantique et vérité romanesque. Effectivement, c’est dans le médiateur que le désir trouve son origine : nous désirons toujours ce qui est indiqué comme désirable par un tiers, soit parce qu'il le possède, soit parce qu'il le désire. Pourquoi sommes-nous attirés par les mannequins et autres égéries ? Parce-que la médiatrice Société les ont déterminés comme des êtres désirables : si nous étions au bras d’une telle créature, autrui nous admirerait, nous envierait, nous jalouserait ! Et l’homme est ainsi : il tire une certaine jouissance de savoir que les autres désirent ce qu’il possède. Lacan est donc juste lorsqu’il affirme dans ses Écrits que « le désir de l'homme trouve son sens dans le désir de l'autre ». Cela s’avère également exact du point de vue de celui qui convoite: si une personne que nous admirons achète un immense téléviseur dont il fait les louanges, nous voudrons inévitablement acquérir le même. Pourquoi ? Parce-que nous croyons inconsciemment que si nous possédons les mêmes choses que les personnes que l’on adule nous deviendrons comme elles. Nous désirons les mêmes choses qu’autrui car nous voulons lui ressembler, nous désirons être comme lui, voire être lui. Pourquoi un enfant de cinq ans va-t-il subitement réclamer tel ou tel jouet ? Il est évident que c’est parce que son meilleur ami ou la coqueluche de sa classe l’ont acquis récemment. C’est en très grande partie à cause du désir mimétique que des nouvelles modes apparaissent dans les cours de récréation : les toupies, les billes, les cartes Pokémon…Et ces phénomènes de désir mimétique s’étendent bien sûr au-delà des bancs de l’école : preuve en est avec les tendances vestimentaires, les nouveautés technologiques…etc…Ainsi, le fait de prendre une personne comme modèle nous amène à subir de nouveaux désirs : Si Don Quichotte n’avait pas eu comme héros Amadis de Gaule, sûrement n’aurait-il pas tenté de l’imiter dans ses exploits et n’aurait-il pas eu le désir fou d’attaquer les moulins à vent. Définitivement, cette particularité mimétique prouve une fois encore que c’est le désir qui nous pousse à certains actes sans que la raison ne soit prise en compte, nous n’en sommes donc visiblement pas maître… Enfin, le désir est un tyran car, en plus de conduire nos actions et de faire taire la voix de notre raison, il cultive l’aspect le plus sombre de notre humanité : le vice. En effet, si l'on en croit les références bibliques, le désir est à l'origine des malheurs humains. Souvenons-nous d'Adam et Eve vivant paisiblement dans le jardin d’Éden jusqu'au jour où le serpent rendit le fruit défendu si désirable aux yeux d'Eve qu'elle en oublia l'interdiction de Dieu et croqua la

pomme. Ce fut ensuite Adam qui succomba à la tentation. Excédé par ses désobéissantes créatures, Dieu les expulsa du paradisiaque Éden et leur interdit l'accès aux fruits de l'arbre de vie, les rendant ainsi mortels. On remarquera d'ailleurs à partir de cette histoire qu'un objet devient encore plus désirable aux yeux de l'homme lorsqu'il lui est interdit : la tentation n'est que plus grande, la curiosité se joignant à l'avidité...Bref, nous l'avons compris, d'un point de vue religieux, le désir est à l'origine du péché originel; il signe l'acte de naissance du malheur de l'humanité et de ses vices : un homme désirant la richesse souffrira d'avarice par exemple. Aussi, les vices que provoquent le désir peuvent être bien plus alarmants et effrayants que de simples défauts humains comme la paresse, la luxure ou encore l'égoïsme...Le désir peut effectivement nous dicter les comportements les plus extrêmes : vols, meurtres, guerres...Le Silence des Agneaux, thriller de Jonathan Demme adapté de la tétralogie écrite par Thomas Harris, illustre cette idée du désir, de « la convoitise », poussant aux vices les plus effroyables : Clarisse Starling, jeune agent du FBI enquête à propos d'un terrible tueur en série surnommée Buffalo Bill, car il a pour habitude d'écorcher ses victimes. Pour l'aider dans ses investigations, elle est amené à interroger le docteur Hannibal Lecter, un homme d'une incroyable intelligence malgré sa psychopathie et son cannibalisme. Dans la scène suivante, il fait réfléchir l'agent Starling sur le mobile des ses assassinats : Hannibal Lecter :«-Quelle est sa véritable nature ? Que fait réellement ce meurtrier que vous recherchez ? » Clarisse Starling :«-Il tue des femmes. » Hannibal Lecter :« -Non, ça ce n'est qu'un incidence.Quelle est sa première motivation? A quels besoins se sent-il contraint d'obéir ? » Clarisse Starling :« -La colère ? La société ? Le rejet perpétuel ? Trop de frustrations sexuelles ? » Hannibal Lecter :« -Non. La convoitise ! Voilà sa vraie nature. Et d'après vous, où commence la convoitise ? Cherchons-nous des choses à convoiter ? […] Non, nous commençons par convoiter les choses qui nous entourent : ne sentez-vous jamais un regard se poser sur votre corps ? Et votre regard s'attarder sur ce que vous désirez ? » Hannibal Lecter explique donc ici que les meurtres de ce tueur sont une conséquence du désir, si invasif qu'il lui fait commettre des actes inhumains. Quel est donc ce désir qui mène Buffalo Bill ? Il faut regarder le film pour le découvrir...Un petit indice : Lecter précise bien que nous ne recherchons pas volontairement les choses à désirer, elles viennent à nous, et généralement il s'agit d'objet que nous fréquentons quotidiennement...Bien sûr, nous avons ici affaire à une fiction, et, bien entendu, le désir n'est pas toujours aussi pathologique, mais alors, que pensez des récurrents et nombreux jugement pour « crime passionnel » ?...


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