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Dès le plus jeune âge, on nous parle de vérité : « dis-moi la vérité », « il ne faut pas mentir », et bien d’autres. La vérité est au cœur de moult discussions, débats et scandales, et fait souvent controverse. De plus, elle soulève de nombreuses questions. Mais au fond, qu’est-ce que la vérité ? il existe autant de définitions de la vérité que d’individus. D’abord, d’un point de vue purement théorique, la vérité est l’expression d'une connaissance conforme à la réalité, aux faits tels qu'ils se sont déroulés, et ne dépend pas de celui qui l’énonce. Cependant, pour beaucoup de gens, elle est seulement issue de l’adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense, ce qui lui donne un aspect totalement subjectif.

Sauf que si tous les avis divergent, de quoi dépend vraiment la vérité ? quels sont ses critères de définition ? En réalité, on ne sait pas définir simplement la vérité. Platon observe dans le Ménon que si l’on savait ce qu’est la vérité, on n’aurait pas besoin de la rechercher, or cette recherche définit la philosophie. A défaut de pouvoir définir strictement la vérité, on se concentrera donc plutôt sur la question de ses critères : à quoi peut-on la reconnaître ? En premier lieu, René Descartes déclare que tout ce qui peut être considéré comme vrai est soit évident, soit déduit à partir d’évidences premières. Seulement, l’évidence est acquise par le sentiment de posséder le vrai, or ce sentiment peut être trompeur et est sans nul doute subjectif. Selon la deuxième hypothèse, la vérité doit être démontrée ou démontrable. Au-delà donc d’une dimension scientifique de la vérité, il est quasiment impossible de la définir, car elle est très personnelle et subjective : donc, ce qui est vrai pour moi est vrai. Elle ne dépend donc d’aucun critère précis et définissable.

Seulement, on dit souvent qu’il n’existe qu’une seule vérité. Or, comment peut-il n’exister qu’une unique vérité alors qu’elle est propre à chacun des individus qui se penchent sur la question ? en réalité, il existe autant de vérités que de points de vue, comme nous venons de le constater. En plus de dépendre d’une opinion, la vérité peut aussi ressortir d’une situation. Par exemple, deux personnes réagiront différemment face à une situation délicate, et chacun sera persuadé de détenir la vérité sur comment gérer cette situation, ce qui met à mal la thèse de l’ultime vérité. De plus, il arrive que personne ne détienne la vérité, ce qui va irrémédiablement mener à plusieurs convictions, donc plusieurs vérités personnelles. Prenons encore un exemple. L’avion de la Malaysia Airlines a disparu des écrans radars le 8 mars 2014. Ni la carcasse de l’avion ni ses passagers ne seront retrouvés. Ce mystère donnera libre cours à l’imagination collective : suicide du pilote, attaque terroriste, crash dans l’océan, toutes les hypothèses verront le jour. Et comme personne ne connait réellement ce qui est arrivé à l’avion, aucune vérité ne peut être démontrée. Donc, par définition, il existe une infinité de vérités. Tout le monde a conscience que l’avion a disparu, ce qui au final doit être la seule vérité démontrable dans cette histoire. Donc une nouvelle fois, tout dépend de la définition de la vérité appréhendée. D’un point de vue philosophique, il existe une infinité de vérités, propres à chacun. D’un point de vue scientifique, il n’existe qu’une vérité par situation ou affirmation, celle qui peut être prouvée et démontrée.

On sait donc que la vérité ne se définit pas, et qu’elle peut se montrer unique ou multipliée. Mais cette vérité est-elle, à défaut d’être universelle, légitime à être exposée en toutes situations ? Faut-il toujours dire la vérité, en toutes circonstances et en toutes situations ?

Par nature et par principe, il semble évident que la vérité devrait toujours primer sur le mensonge ou l’omission, comme s’il n’existait ni plus ni moins qu’un devoir de vérité. Néanmoins, dans les faits, ce devoir de vérité peut être particulièrement inapproprié et incohérent. En effet, une vérité peut blesser, vexer voire chambouler une personne. Dans ce cas, il faudrait cacher, modifier ou carrément amputer la vérité. Mais le désir de protéger quelqu’un doit-il primer sur son droit à la vérité ? est-ce à nous d’en être le juge ? Comme le disait Alain Granbois, « un noble mensonge demande moins de force qu’une cruelle vérité. » il serait donc légitime de mentir, si peu que ce mensonge paraisse sur le moment plus facile à dire ou plus agréable à entendre que la vérité. Sur le coup, il peut sembler plus judicieux ou logique de mentir ou de cacher la vérité, mais d’après Jean-Marc Rives, « le mensonge est une voie sans issue car la vérité finit toujours par se savoir ». Sauf que si la vérité finit toujours par éclater au grand jour, elle pourrait se montrer encore plus blessante ou destructrice que le mensonge énoncé auparavant. Prenons un exemple. Si une fille décide de cacher à sa meilleure amie que quelqu’un se moque régulièrement d’elle, elle pensera bien faire et lui éviter cette peine. Or, la demoiselle moquée finira bien par l’apprendre un jour. Dans ce cas, ce sera l’effet d’une double peine : en plus d’avoir été moquée, elle aura été trahie par son amie. Il aurait alors été bien moins blessant de la prévenir sur le coup, mais cette peur de dire la vérité de l’amie l’aura empêchée de s’imaginer les conséquences futures de son mensonge, ce qui détruit ce principe de vérité tout le temps et à n’importe qu’elles conditions.

Grâce à toutes ces questions, et surtout à leurs réponses, nous aurons appris un peu mieux les divers aspects de la vérité. Cette dernière peut être objective comme subjective, individuelle comme démontrée, multiple comme unique, et nécessaires u non en toutes situations. Pour conclure, la vérité n’est pas qu’une affirmation ou qu’une idée : elle se construit tout au long de la vie, au fur et à mesure des convictions personnelles, des faits avérés et des situations vécues....