F9. révolution numérique et industries culturelles PDF

Title F9. révolution numérique et industries culturelles
Author Laura Jadot
Course Entreprises culturelles et industries créatives : gestion, stratégie et management
Institution Université Libre de Bruxelles
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Summary

Professeur : Eric VAN ESSCHE...


Description

Entreprises culturelles et industries créatives : Gestion, stratégie et management Focus 9. Révolution numérique et industries culturelles Ouvrages :  

CHANTEPIE, Philippe & LE DIBERDER, Alain, Révolution numérique et industries culturelles, « Repères » n°408, Paris, La Découverte, 2005 JEANPIERRE, Laurent & ROUEFF, Olivier (s.l.d.), La culture et ses intermédiaires : dans les arts, le numérique et les industries créatives, Paris, Éditions des Archives contemporaines, 2014

● Une révolution, vraiment ? « Il est spectaculaire en tous les cas qu’en quelques années, la plupart des techniques dominantes en 1980 ont été abandonnées ou sont en voie de marginalisation alors que certaines dataient de plus d’un siècle. La photographie argentique, le téléphone fixe, la télévision analogique, le VHS, le disque, la presse papier, naguère techniques reines d’une époque, laissent la place à Internet, la photo numérique, le mobile, la télévision numérique, les fichiers MP3, tandis que se répandent dans les salons des foyers des terminaux universels, parfois mobiles, fournissant tout à la fois l’image, le son, les données et les logiciels ! »

● Les mutations numériques Création et production : 



Abaissement des barrières à l’entrée dans la production : Le Do It Yourself numérique est évident, notamment pour les petits groupes de musique capable désormais de s’autoproduire, mais avec quelle audience ? Revalorisation des fonds de catalogue : Numériquement restaurés, stockés à faible coût et susceptibles de rencontrer des demandes diffuses, dans une dialectique « hyper-choix » et Long Tail « longue traîne »

Édition et commercialisation : Nouveaux canaux et nouvelles formes de distribution (télévision numérique, podcasting, ...) Nouvel équilibre entre l’offre et la demande :  



Brouillage de la frontière entre producteur et consommateur, amateur et professionnel, créateur et public Progression vers une consommation participative : Passage d’un système binaire opposant deux pôles totalement séparés (producteurs et consommateurs), à un système ternaire où s’insèrent des producteurs consommateurs Modification du marché de l’intermédiation, particulièrement au niveau de la prescription : Qui influence désormais les choix des consommateurs ?

● Une révolution de l’intermédiation Le consommateur peut comparer lui-même toutes les offres concurrentes auxquelles il a désormais accès et faire son choix en conséquence Les créateurs ou producteurs peuvent diffuser directement leurs contenus auprès des consommateurs en négligeant les intermédiaires de la chaîne habituelle de distribution culturelle, considérés comme inutiles Au lieu d’interpréter simplement la révolution numérique comme un phénomène de désintermédiation/ré-intermédiation : Quand les formes anciennes d’intermédiation disparaissent au profit de nouvelles formes (Par exemple : Les libraires ou disquaires face aux plateformes de vente en ligne) Il faut plutôt envisager les changements en termes d’économie de la prescription en considérant les intermédiaires comme des tiers actifs qui opèrent parallèlement aux producteurs et aux consommateurs :  

Soit pour structurer l’offre de produits ou de services Soit pour prendre en charge une partie de la responsabilité de la décision du consommateur

La longue tradition des industries culturelles avait contribué à stabiliser très fortement les supports de consommation comme le livre, le disque ou le film, de même pour les manières de les produire et de les diffuser Désormais, l’arrivée d’Internet ouvre des possibilités de reconfiguration favorisant l’expérimentation de formes inédites d’intermédiations Phénomène de dématérialisation de la reproduction :  

Modifiant substantiellement les contraintes nées de la production et de la distribution matérielles des copies alimentant habituellement l’économie des industries culturelles La musique hier, la presse aujourd’hui, le livre et le cinéma demain voient leur modèle économique traditionnel, fondé sur la reproduction physique, mis à mal par le déploiement de l’Internet et les facultés associées de reproduction immatérielle

Possibilité de nouvelles formes d’entrepreneuriat stimulant la concurrence des entreprises habituelles du secteur par de nouveaux acteurs

● Une frénésie entrepreneuriale Multiplication des offres culturelles en ligne Inventivité portant moins sur la créativité d’œuvres originales que sur les modèles de production et de mise à disposition Initiatives sous-tendues par une conception de l’intermédiation principalement technologique :  

S’appuyant sur des interfaces d’interopérabilité, des algorithmes de recherche, de sélection ou de recommandation Réfutant la fonction de direction artistique, pourtant centrale dans les industries culturelles



Refus de l’intermédiation « subjective » pour organiser la rencontre entre le consommateur et l’offre culturelle

Entreprises cherchant à s’affranchir des choix subjectifs de tel ou tel acteur (producteur, diffuseur) en les remplaçant par des modalités de prescription objectifs, fondées sur des dispositifs d’analyse technique :   

Recommandation à partir des goûts quantifiés des utilisateurs Recommandation communautaire : Affectation des utilisateurs à des groupes, et recommandation en fonction des goûts des membres de ces groupes Classements neutres

● La fragilisation des prescripteurs classiques La chaîne de production des biens culturels est composée d’intervenants qui ont, en plus de leur fonction technique, une fonction de prescription : 



Un éditeur ne se contente pas de transformer un manuscrit en livre, il sélectionne d’abord ce manuscrit parmi plusieurs centaines : C’est le refus des autres manuscrits – choix subjectif – qui octroie la valeur à celui retenu Un libraire, la fonction logistique de stockage et de présentation des livres se double d’une fonction de prescription, qui consiste à choisir, parmi un nombre considérable d’ouvrages, ceux qui seront mis en avant

Si l’essentiel de la valeur apportée par un libraire relève de la prescription, la seule qui soit facilement monétisable est la fonction logistique. Or, c’est bien cette dernière qui est remise en cause dans un contexte numérique. Les intervenants traditionnels de la chaîne de valeur voient leur capacité de se rémunérer rendue difficile par la dévalorisation de leur fonction technique, alors même qu’ils conservent un rôle prépondérant dans la chaîne de prescription

● De nouvelles compétences technologiques Importance de l’infrastructure technologique et son rôle dans le succès des nouveaux intermédiaires culturels. La technologie pèse de manière déterminante dans ce nouveau contexte où il faut repenser les formes habituelles de distribution des biens et des services culturels Changements dans l’équilibre des équipes au niveau des ressources humaines Changements dans l’équilibre des forces en présence dans le paysage des industries culturelles 



L’intermédiaire porteur de la technologie la plus avancée (portée par des groupes économiquement puissants pour développer une technologie de pointe) emportera la « part du lion » Google, Apple ou Amazon, possèdent une puissance sans commune mesure avec celles des acteurs de la culture > capacité de se construire très rapidement une place dans le paysage de la culture en imposant très rapidement de nouveaux modèles économiques qui déséquilibrent fortement les équilibres sectoriels...


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