La morale - Notes de cours Khâgne - Philosophie PDF

Title La morale - Notes de cours Khâgne - Philosophie
Course Philosophie
Institution Université de Strasbourg
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Summary

Cours complet sur la morale, qui regroupe toute sorte de sujet en rapport avec ce large thème. De nombreuses références philosophiques et réflexions....


Description

1 Philosophie

La Morale

Les thèmes donnés comme programme ne sont pas des sujets fermés de la discipline philosophique mais une voie d’entrée à toutes les réflexions.

Distinction introductive : le fait et la valeur. Le FAIT se remarque, se déduit, relève du ‘ce qui est ainsi’, il est en participe passé et rentre alors dans une description. Le monde est alors le réceptacle des faits, il les réunit tous sans aucun exception, rien n’échappe au monde, tout ce qui s’inscrit en lui est un fait et descriptible. La VALEUR. Les qualificatifs ‘juste ≠ injustes’ ne relèvent pas uniquement de la description mais de l’enregistrement de l’état d’un fait par l’homme puis d’un jugement, et ainsi se mettre dans une certaine distance avec le fait. La notion de jugement ajoute à cela une autre notion, une condamnation (injuste) ou une approbation (juste), qui implique qu’on puisse, par processus de jugement vouloir que le fait ne soit pas ou n’ait pas été, dans un sentiment d’universalisation de l’acte. Kant, le devoir être. (comportement à avoir, sous la forme du conditionnel) Il faut se rendre compte que l’on juge des individus qui font partie du monde et donc des faits, mais visiblement le jugement et le conditionnel ne peut se réduire à l’acte même/ au fait de son émission, le conditionnel est bel et bien un référence hors du monde. Cette dimension nouvelle double le monde. Cette duplication marque la scission entre les Anciens et le Modernes en philosophie. La duplication fait ≠ valeur a été réalisée pour la première fois par David Hume, distinction qui sépare selon lui le monde des valeurs, normes et impératifs. Les Anciens ne pensaient pas en termes de normes mais étaient des adeptes de l’être. Ils pensaient que l’être avait ou pouvoir avoir différents degrés d’intensité, des différences de participation à l’être. C’est ce que théorise par exemple Platon dans le Phédon avec la metexis1 (la thèse de la participation) . Selon les Anciens, les choses sont mais plus ou moins. Dans le Parménide Socrate se pose la question s’il existe une idée des bas-choses comme un poil ou de la boue, donc il considère bien une présence plus ou moins vive et l’enjeu est de savoir graduer, hiérarchiser, soupeser l’être. Aussi, Platon s’intéresse au faux, au faux-semblant, ce qui a toute l’apparence de vrai mais qui n’est qu’illusion. Dans le Gorgias, Socrate dénonce les rhéteurs qui prétendent être de réels philosophes. C’est d’ailleurs le travail que Platon attribue à Socrate dans ses œuvres : sonder la prétention des faux-semblants. Le champ moral chez les Anciens n’existe pas en tant que tel, ou plutôt elle n’est pas détachée mais bien ontologique. Tout est lié, désigné en terme d’être. C’est de là que part le terme de vertu (surtout et mieux traduit par excellence) qui désigne le plus haut degré d’être, la pleine occupation d’être. Cette capacité varie selon les êtres, le caillou a une capacité d’être qui diffère selon sa composante et l’utilisation qu’on veut en faire (faire du feu, un barrage), un être humain voit sa capacité d’être varier également (baisse pendant le sommeil 2). Chez les grecs, to Theion est le seul être qui se trouve être à jamais dans sa pleine énergie et puissance d’être. Comment maintenir une excellence ? L’excellence correspond au plein rendement de notre être, à la pleine actualisation de notre essence. Cette vertu se note en deux points : o L’arètè (ce qui est le mieux) mais le sens est plus large ; o L’ergon (travail), il s’agit d’aborder un être selon sa fonction, ce en quoi il peut exceller et ce pour quoi il est fait. Aristote* lui-même prend l’exemple de la hache qui tranche bien. 1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Participation_(Platon) 2 Aristote et l’obsession du sommeil : http://schafeitelf.overblog.com/2014/02/le-sommeil-et-les-r%C3%AAveschez-aristote.html

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* Traité de l’âme Aristote, Livre II, Partie I « Mais l'essence, pour un corps quelconque, c'est d'être ce qu'il est; et, par exemple, si l'un des instruments dont nous nous servons pouvait être un corps naturel, et ainsi une hache, l'essence de la hache serait d'être hache, et ce serait là son âme ; car cette essence une fois enlevée, il n'y a plus de hache, si ce n'est par simple homonymie. Mais ici nous parlons de hache, et l'âme n'est pas l'essence et la notion d'un corps tel que la hache »

Cependant, d’un point de vue moderne, considérer la metexis en fonction de l’ergon est amoral (eg un criminel est-il vertueux s’il est un bon criminel ?). On remarque alors que l’excellence n’intègre aucune norme extérieure, c’est une approche naturaliste3. Egalement, les Anciens assignent l’être et le bien. L’être n’est pas ce qui est, mais aussi ce qui a le droit d’être. L’être n’est pas ce dont on note l’existence mais il est fondé et plus il est fondé et mieux il est et plus il consent à être. Il n’y a donc pas de séparation entre l’être et la valeur puis + être = + valeur. Platon dans République évoque par analogie après avoir expliqué l’état des hommes dans la caverne le soleil du bien. « Le Soleil est un rejeton du Bien, engendré par ce dernier comme son analogue : ce que le Bien est dans le milieu intelligible par rapport à l’intelligence et aux objets intelligibles, le Soleil l’est dans le milieu visible par rapport à la vue et aux objets visibles » (Rep, VI). Il emploie ce mot de bien par la substantivation de l’adjectif agathon (ce

qui renforce une fois de plus l’assimilation de l’être et du bien). Le super-être est le parfait, celui qui est bien accompli, car tendre vers le bien c’est tendre à ce qu’on est. On doit tendre à ce bien, par aspiration / aimantation / désir (au sens propre de l’attrait de ce qu’on n’a pas).

Y a-t-il une raison pratique ? 3 En philosophie, le naturalisme est la conception d'après laquelle tout ce qui existe – objets et événements – ne comporte de cause, d'explication et de fin que naturelle.

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Pratique = capable de conduire l’action ou de les influencer. Pas de règles universelles, pas deux fois la même situation, les choses sont modifiables. Théorie = universel, général, pas de cas particuliers, nécessaire, pas de contingence possible. Raison = associé à la théorie, connaissance, contemplation, raisonnement abstrait, on ne voit pas opérer de manière pratique La raison de la théorie n’a rien à faire dans la pratique, elle est inexpérimentée, elle n’a rien à faire dans un domaine confus et aléatoire. Dans son Discours de la méthode, Descartes propose le projet d’une théorie scientifique. Puisqu’il faut vivre, la morale par provision4 se fait nécessaire. L’urgence à vivre qu’il dénonce est le signe de la pratique, on ne peut pas attendre l’évidence en repoussant l’action. A partir de cette opposition, deux courants doctrinaux antagonistes surgissent : o Ceux qui pensent que la coupure entre la théorie et la pratique est insurmontable. La pratique reconnait une rationalité qui lui est propre. o Ceux qui pensent que même dans nos actions, la raison théorique nous éclaire. Pour eux, bon théoricien = bon praticien I / Pour Hume, l’action et son énergie échappe à la raison parce que la raison n’est d’ordre énergétique. La raison ne fait pas désirer, elle est non-émotionnelle. La raison calcule (des conséquences, des suites nécessaires, des principes etc), elle se meut dans une atmosphère de possible. Il manque l’appoint du désir / de l’énergie pour passer du possible au réel. La raison ne nous pousse à rien, elle n’est pas en mesure de nous faire agir car elle se trouve dans une neutralité. La raison est enclave des passions parce que la passion est un mouvement dynamique. Hume a cette formule provocante « les passions s’opposent à la raison » dans Traité sur l’entendement humain.5 La raison n’a-t-elle réellement aucune influence ? A Molière de répondre dans le Misanthrope « Mais ce n’est pas la raison qui règle l’amour ». II / La raison doit prendre la raison sur tout, elle doit aussi avoir un empire dans le domaine de la pratique. Malebranche dans La Recherche de la Vérité pose que la morale obéit aux mêmes vérités que la science ; la pratique est une annexe de la théorie. Il dit voir avec évidence certaines vérités théoriques, concevoir un triangle suppose qu’on admette ses propriétés et son essence. Dans l’ordre de l’action, on doit se référer aussi à des évidences théoriques (celle de Malebranche : il faut préférer son cochet à son cheval) dans une notion d’ordre des perfections, constituer différents degrés de valeur. Les degrés de perfection sont en réalité déjà donnés, mais non inventés par l’Homme. Dans le choix inverse, celui d’une erreur, Malebranche accuse l’Homme de ne pas faire l’effort nécessaire pour accéder à ces vérités. L’esprit nous éclaire, l’évidence est action et théorie. L’hyper-rationalisme propose de considérer la morale comme une science, l’esprit voit les vérités données à lui. III / La raison peut essayer de prendre des ascendants. Platon : entre la théorie et la pratique, il existe un élément médiateur. Si la raison peut cherche à influencer dans la pratique, elle conquiert. République propose une théorie de l’âme composée comme une cité (-> conducteurs + guerriers + paysans), une tripartie sans unité et uniquement composite (quelle est donc sa forme d’unité ?) o Principe pulsionnel, celui du désir, énergie sans fin, aveugle et sourde, imperméable à toute autre chose que lui o La partie rationnelle qui raisonne, calcule, a un souci de l’ensemble, elle s’appelle le nous 4 http://www.philocours.com/cours/cours-moraleprovisoire.htm : règles proposées par DC en attendant de connaitre la vraie morale. Il vaut mieux agir avec des morales et normes supposées plutôt que de ne pas agir du tout. 5 Texte : http://www.philocours.com/cours/cours-passion3.html

4 Le tumos, énergétique, sensible à une parole et à une conduite. Ce qu’on ressent quand on s’emporte contre une injustice. L’énergie est l’ épitunia mais elle n’est pas une énergie fermée, aveugle, elle peut être convaincue, se mettre au service d’une cause. La partie rationnelle cherche à se faire aider par le tumos, elle s’appuie sur lui et conquiert ainsi l’énergie qui lui manque et contrecarrer ainsi l’énergie violente de la passion / pulsion. Ils rentrent ainsi en négociation / accord pour ne pas tomber dans la démesure du plaisir, c’est de cette façon qu’il y a conduite. Phèdre illustre cette théorie par la métaphore de l’attelage. La raison pilote, il sait où il faut aller, mais n’a pas l’énergie pour avancer, l’attelage se compose alors de deux chevaux aux tempéraments différents. D’un côté, un cheval noir aux yeux rouges, n’obéit à rien. De l’autre côté un cheval blanc obéissant neutralise la démesure de l’autre. Pour garantir le bon fonctionnement, la raison doit avoir une énergie de contrôle suffisante. o

C / Le divorce de la raison et de la théorie ne permet pas de conciliation et s’effectue au service des passions. Cependant, la raison est partout à l’œuvre, même dans l’action. En effet, la raison n’est pas impuissante, elle tient le rôle de la conduite, elle pilote une harmonie entre l’énergie et le contrôle.

La raison a-t-elle elle-même une énergie plutôt que de devoir l’emprunter, une énergie propre à sa volonté ?

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Dans les Fondements de la Métaphysique des Mœurs et dans sa Critique de la raison pratique , Kant explique la distinction entre la volonté et le désir. Il défend alors la thèse selon laquelle la raison a ses volontés et ses fins propres. o Le désir appartient à la nature, il est déterminé. Le naturel n’étant pas libre, il se voit affecté par le désir, il reçoit quelque chose qu’on ne choisit pas. o La volonté est alors différente du désir, elle n’est pas en elle-même déterminée, elle a le pouvoir de choisir, quand je veux c’est moi qui me détermine à vouloir cette fin. Pour Kant, le désir est hétéronome alors que la volonté peut être autonome, elle se donne à elle-même sa propre loi, et donc fait exister les fins de la raison. La raison en elle-même a une puissance d’effectuation, une efficience propre, celle d’instituer des fins qui sont les siennes. Cette théorie veut que la raison pratique soit une raison qui ait la capacité de donner existence aux objets qu’elle veut réaliser, elle est transformatrice du monde. La liberté de la volonté : o La possibilité de son indépendance. La volonté peut s’abstraire de toute détermination. Elle a le pouvoir de révoquer toute influence qui viendrait le déterminer. Se déterminer soit positivement suppose l’écart de toute influence autre. o Etre libre c’est pouvoir commencer quelque chose de nouveau dans le monde, créer quelque chose en rupture avec ce qui était là avant, tenir en échec le passé. Sans liberté, le présent est un pur produit du passé. La liberté est le pouvoir de neutraliser la continuité du passé, concevoir quelque chose sans précédent (inattendu, imprévisible). Arendt commente St Augustin. Une des conditions du politique tient à l’espérance du nouveau dans un monde routinier et automatisé, l’espoir d’un renouvellement du monde. Dans Cité de Dieu, Augustin pose que Adam a été créé après tout, il s’étonne. L’homme est donc le signe de la création qui reprend, qui est rectifiée, une remise à l’ouvrage pour compléter toute la création avec l’Homme. Il est en fait un long commentaire, comme si la création se produisait une seconde fois, l’Homme hérite de ce renouvellement, il est un être conçu dans cette idée, il fait / créé / commence de la même énergie à laquelle il doit sa propre existence. Il promeut l’inédit. Sur les mêmes pas, Hegel affirme que la liberté est une négativité6 dans le sens qu’elle nie ce qui est pour ce qui pourrait être. La morale est le domaine de la raison pratique, elle est l’endroit où agit une raison qui a le pouvoir de donner l’existence à ce qui n’est pas là mais qu’on se représente comme digne d’exister. La morale appartient à la raison pratique en ayant cette capacité de donner existence à ce qui doit être, par contestation du donné. La raison pratique conteste par principe ce qui est par nature, nous amène du côté d’une morale de l’anti nature.

La morale et la nature

6 http://www.leconflit.com/article-autour-de-la-negativite-hegel-74737347.html

6 Différentes philosophies pensent la morale à partir ou en opposition à la nature. Elles s’illustrent également par la distinction entre les philosophies du bon (agathos) et du devoir (déon). Il faut penser la morale non comme conduisant dans une anti-nature mais au contraire liée à la nature puisqu’elle n’est pas simplement non-libre mais elle est ce qui voue chaque être à s’accomplir. La nature est ce qui porte chaque être vers ce qu’il a à être en le privant de liberté. Ainsi, les êtres aspirent à quelque chose comme leur bien-être. Les Anciens pensent la recherche pour chaque être du bien qui nous correspond et sont très axés sur l’eudémonisme. Tout être cherche son bien propre, et rien au-delà de cette conquête du bonheur qui pourraient bousculer les entraves sur le chemin du bonheur. Il faut aller vers le plein épanouissement. Les morales de la nature sont des morales eudémonistes, qui finalisent l’effort moral par rapport au seul bonheur. Les morales de l’anti-nature dénient au bonheur sa capacité à réaliser les aspirations humaines, l’Homme ne peut pas se limiter au bonheur. I/ L’eudémonisme a pour présupposé que l’Homme est un être de la nature comme un autre. Cette nature c’est un cosmos c’est-à-dire un ordre où tout est à sa place. Dans Du monde clos à l’univers infini, Koyré écrit « dans ce cosmos, chaque chose a sa place et chaque chose est à sa place ». Il n’y a pas dans le cosmos d’indétermination, pas de marche de manœuvre, tout être se fond dans un programme propre qui participe lui-même à un programme d’ensemble. Le cosmos est un ordre éternel, où les êtres jouent leur partition au mieux et leur fin est de la mieux accomplir que possible. Le bonheur constitue ce bon accomplissement. Le stoïcisme affirme que l’Homme doit assumer son rôle (eg. Chez Epictète) pour pouvoir s’accomplir, rôle qu’il ne choisit pas lui-même. Dans le cosmos, tout est finalisé, la fin que l’on reçoit on ne la décide pas. Mais est-ce rassurant ou pesant ? La rupture cartésienne se fait en physique quand il stipule que l’Homme ignore parfaitement la nature, qu’il ne l’appréhende que sous forme de fiction qu’il compose et que cette ignorance ne permet pas de trouver pour chacun la finalité que Dieu nous a donné, donc on l’invente. Le cosmos, s’il existe, on ne peut rien en connaitre, il faut recomposer une nature fictive et donc mettre de côté la finalité (divine) et poser l’Homme par rapport à la mécanique (les machines), seule réponse possible de la forme d’existence de l’Homme. Dans le cosmos, l’Homme est une partie dans la nature comme une autre, néanmoins le problème est que dans le cas de l’Homme, c’est un être qui a des représentations, qui vit pas seulement dans un corps / monde mais aussi au sein de ses représentations, il peut faire exister ce qui n’existe pas plus / pas encore parce qu’il est apte à se représenter l’absent dans une présence quasihallucinante. Il donne une existence psychique à ce qui n’est pas. Pour les eudémonistes, cette faculté de représentation est à la fois une chance et un danger. Elle risque en effet de faire sortir l’Homme de son emplacement naturel, risque de rentrer dans des extravagances représentatives. o Exemple chez les Epicuriens. La peur enracinée de la mort est-elle justifiée ? A la vue de la mort, on se dit qu’elle va nous provoquer une douleur physique mais seule notre ignorance nous la fait craindre. En réalité, les épicuriens pensent qu’il s’agit d’une invention de toute pièce, l’Homme donne existence à ce qui n’est pas, personne ne vit sa mort en première personne puisque la mort, par définition n’est pas une expérience de la vie. Les épicuriens dénoncent une constitution phantasmatique. o Exemple chez les stoïciens. Il s’agit pour l’homme de réaligner nos représentations pour faire une conception du cosmos et de son cours général (= destin). Zeus en grec = Dia = à travers, il s’agit pour l’Homme de comprendre ce déploiement providentiel de Dieu, en tant que partie d’un tout, le sage doit surmonter la limitation de son emplacement particulier pour saisir le cosmos. o Marc-Aurèle dans Pensées pour moi-même fait de la partie du monde qu’il ne comprend pas une verrue, une excroissance qui s’isole du mouvement de la totalité et s’obstine à s’isoler. Epictète comparaison avec un membre qui voudrait ne pas appartenir à l’ensemble du corps, il doit sa vie au fait qu’il fait partie de l’ensemble.

7 La représentation fait l’exception et le danger de l’Homme. Les morales du bonheur cherchent à corriger une déviation humaine de cette liberté représentative. Les Hommes arrivent au bonheur par la médiation de la correction, par l’allure diététique des morales hédoniques (comme un régime de vie, des habitudes à prendre). Exemple d’Epictète dans Entretiens qui dit qu’en allant au bain, on risque d’être bousculé et fâché alors il faut se préparer à ces circonstances. Marc-Aurèle lui donne l’exemple de la rencontre avec les flatteurs. Cette modération passe pas une habituation contrôlée, un entrainement mental pas pour un idéal de sainteté mais pour assumer le rôle de l’Homme, par un travail de correction. Ainsi en retrouvant sa place, l’Homme atteint l’accomplissement. Le stoïcien Chrysuppos (selon la tradition rival d’Epicure) regarde et observe les êtres vivants. Il explique qu’un végétal quand il rencontre de bonnes conditions, verdi, cad il devient ce qu’il est, il s’épanouit et rencontre ce qu’il est vraiment. L’animal se réjouit et récupère sa félinité (pour le chat), il consent à ce qu’il est. L’assentiment à soit se fait après le travail de correction. Il est un effort humain pour rencontrer la nature, soit et rentrer en adéquation avec tout ça. Puisque le divorce avec la nature est possible, alors le retour à la nature est un assentiment à soit. L’Homme, s’il peut être le plus malheureux du monde peut aussi être le plus heureux par ce biais de la rencontre. Ainsi il se rapproche de Dieu et de ce qui se rapproche du souverain bien.

Transition : le dogme du péché originel (qui est une affirm...


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