Le Pouvoir des Fables, lecture linéaire PDF

Title Le Pouvoir des Fables, lecture linéaire
Course Français pour le Lycée Professionnel
Institution Université Claude-Bernard-Lyon-I
Pages 3
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Summary

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Description

Analyse linéaire : le pouvoir des fables. Des vers 34 à la fin. Le Pouvoir des Fables est une fable originale qui se caractérise par le projet de mettre en valeur même le genre de cet apologue. S’adressant à Monsieur de Barrillon, ambassadeur de France, La Fontaine s’engage en faveur de la paix, qui semble menacée et dédie une fable à son interlocuteur. Le fabuliste propose alors une fiction se déroulant à Athènes, à l’époque antique : un orateur échoue à attirer l’attention du peuple par un discours rhétorique sérieux. Le personnage de la fable suscite alors l’attention du public au moyen d’une fable qu’il interrompt avant sa chute. La mise en abyme caractérise alors le texte comme pour mieux souligner le pouvoir des fables. LECTURE Mouvement du texte (cf. les titres des 3 étapes de l’analyse) Comment La Fontaine use-t-il de l’art de la fable pour faire l’éloge de l’efficacité de ce genre littéraire ?

I. Vers 34 à48 : L’échec de l’Orateur. Après une rapide contextualisation grâce aux compléments circonstanciels de lieu « Dans Athènes » et de temps « autrefois » du vers 34, le peuple est présenté et définit de manière très elliptique par les adjectifs « vain et léger » qui insistent sur sa frivolité et annonce son manque d’attention pour le discours à venir ? L’apparition du personnage de l’« Orateur » v.35 est alors mise en valeur par la position du sujet du nom et la présence d’une majuscule. Son action est ensuite valorisée par l’expression « voyant sa patrie en danger » qui crée un effet d’attente et rejette le verbe « Courut » au vers suivant grâce à un enjambement v.36 et l’emploi du passé simple. L’usage de l’adjectif « tyrannique » v.36 montre le caractère extrême et la violence dont l’Orateur fait preuve pour capter son auditoire. Celle-ci est d’ailleurs rappelée au vers suivant avec le verbe « forcer » v.37. De plus, les termes à la rime « tyrannique » et « république » forment une antithèse qui suggère l’échec de l’Orateur qui n’emploie pas le bon moyen pour séduire son public. Cette violence dans la manière de s’adresser au peuple est à nouveau soulignée par l’adverbe « fortement » v.38. Ainsi est suggérée la volonté de convaincre qui caractérise l’Orateur.

La proposition « On ne l’écoutait pas « v.39 met en valeur l’indifférence de la foule par sa brièveté. Son usage du pronom personnel « on » renvoie à une assemblée indifférenciée dont l’attitude est contraire à celle de l’Orateur développée dans la proposition qui lui est juxtaposée : « L’Orateur recourut/A ces figures violents. La proposition subordonnée relative » Qui savent exciter les âmes les plus lentes » v.41 associée à l’adjectif « violentes » montre que l’Orateur a recours à tous les artifices que propose la rhétorique pour susciter l’intérêt de l’auditoire, ce que confirme l’allusion à la prosopopée au vers suivant « Il fit parler les morts » v.42. La véhémence de l’Orateur est également mise en avant par l’asyndète, au vers 42 : « Il fit parler les morts ; tonna, dit ce qu’il put » qui se poursuit dans la phrase suivante « Le vent emporta tout ; personne ne s’émut » v.43. L’indifférence de la foule face au discours du harangueur est ainsi mise en relief tout comme les efforts de celui-ci pour l’intéresser. Le rythme identique des deux vers (6/6 ;6/6) et la rime plate favorisent la perception du contraste entre le discours et son effet. Enfin, la périphrase renvoyant au peuple « L’animal aux têtes frivoles » v.44 reprend la caractérisation négative sur laquelle s’ouvrait le second mouvement de la fable « vain et léger » et

rappelle sa superficialité. Cette légèreté qui définit la foule se retrouve dans son attitude « regardaient ailleurs » / « s’arrêter à des combats d’enfants » / « point ses paroles », v.46-47. Le vers 48 constitue un point de basculement dans la fable en mettant en avant par un jeu de questions-réponses le changement de stratégie opéré par l’orateur : « Que fit le harangueur ? Il prit un autre tour ». Un effet d’attente est créé, il met en lumière ce qui constitue le cœur de la fable : la présence en son sein d’une autre fable. II. Vers 49 à 60 : La fable dans la fable. Le vers 49 marque le début de la mise en abyme, c’est-à-dire la présence d’une fable dans la fable, ce qui est rendu visible par l’emploi du discours matérialisé par l’ouverture des guillemets et par la proposition incidente au passé simple « commença-t-il ». La présence d’une fable racontée par l’orateur est rendue évidente par l’apparition de personnages caractéristiques du genre de l’apologue : une déesse, Cérès, et des animaux, l’Anguille et l’Hirondelle. Pour capter l’auditoire qui s’est montré jusque-là rétif, l’Orateur raconte la situation initiale de la fable qui présente les personnages et le contexte à l’imparfait « faisait voyage » suivie de l’élément déclencheur, mis en avant par un complément circonstanciel de temps « Un jour » et le passage au présent de narration 3arrête » v. 51. L’Orateur décide de s’interrompre avant d’avoir résolu le problème rencontré par la déesse, il attise ainsi la curiosité de l’auditoire en en terminant pas sa fable. L’effet de la fable sur le public est alors décrit. En premier lieu, elle soude « l’assemblée » comme le souligne le complément circonstanciel de manière « tout d’une voix » v.54. La présence de la phrase interrogative « Et Cérès, que fitelle ? » trahit également le changement d’attitude de la foule. L’Orateur reprend alors la parole au discours direct et après une question rhétorique « Ce qu’elle fit ? v.55, renoue avec le sujet de son discours initial et révèle la fonction de la fable à laquelle il n’a eu recours que pour réussir à obtenir l’attention. Il exprime sa colère à l’égard du peuple par une phrase exclamative « Quoi, des contes d’enfants son peuple s’embarrasse ! » v.57 et par le biais d’une métaphore il souligne l’aspect frivole des fables et dénonce le goût du peuple pour les histoires. Il oppose alors à cette superficialité le contexte militaire et le « péril qui le menace ». Il met ensuite en lumière le sujet principal de son discours par une question rhétorique « Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ? »

III. Vers 61 à 70 : L’éloge de l’imagination. Les vers 61 à 64 sont plus courts que les alexandrins qui précèdent, créant une impression d’accélération. Le changement d’attitude de la foule est ainsi mis en avant et le fait qu’elle est désormais attentive est indiqué par le participe passée « réveillée » v.69 ainsi que par l’emploi de l’adjectif « entière » v.63. La disproportion entre la cause (la fable) et l’effet qu’elle produit est mise en valeur par la litote « un trait de Fable » v.64. La dernière partie de la fable est marquée par la présence du fabuliste qui va opérer un glissement vers un éloge de l’imagination. En effet, il expose d’abord le caractère universel de l’intérêt qu’ont les hommes pour les histoires et l’imaginaire comme le montre l’emploi du pronom personnel « Nous » v.65, avant de mettre en avant son propre goût pour les récits « et moi-même », v.65. La fable se fait alors confidence, le fabuliste s’adresse directement au lecteur ce qui l’implique davantage et le rend plus réceptif à la moralité qui clôt celle-ci : « Au moment que je fais cette moralité » v.66. De manière surprenante, au lieu de louer l’efficacité d’un apologue qui réussit à

convaincre, il s’arrête au plaisir pris à lire ou écouter des histoires, symbolisé par le conte « peau d’âne » v.67. La fable se clôt sur deux alexandrins qui contiennent une moralité, comme le montrent les tournures impersonnelles « Le monde est vieux » / « Il le faut amuser », l’emploi du présent de vérité générale « est »/ « faut » et la comparaison « comme un enfant » qui élargit à nouveau le propos et étend cette tendance à l’ensemble de l’humanité....


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