LES Courses DE Haies Hautes PDF

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Les courses de haies hautes1/ Problème fondamental :Le problème fondamental d’une activité correspond aux contraintes qu’elle présente et aux conséquences que cela entraine pour la production d’une motricité efficace. Contraintes en haies : aller le plus vite possible / obstacles verticaux revenant ...

Description

Athlétisme

Emilie Chovrelat

Les courses de haies hautes 1/ Problème fondamental : Le problème fondamental d’une activité correspond aux contraintes qu’elle présente et aux conséquences que cela entraine pour la production d’une motricité efficace. Contraintes en haies : aller le plus vite possible / obstacles verticaux revenant à intervalles réguliers. Le problème fondamental revient à minimiser les pertes de temps dues au franchissement d’obstacles verticaux tout en maintenant une vitesse de course inter-obstacles optimale. Plus précisément cela revient à : - Limiter l’élévation du CG lors du franchissement (faire durer la suspension, non propulsive, le moins longtemps possible) - Avoir un rapport amplitude / fréquence optimal dans la course inter-obstacle.

2/ Analyse technique : La technique efficace observée à haut-niveau découle de ces problèmes fondamentaux, elle est une réponse adaptative à ces contraintes. En haies hautes elle se caractérise par plusieurs points clés. Précisions : L’objectif de cette description technique est d’illustrer la motricité spécifique développée à bon niveau/haut niveau en réponse aux contraintes des haies hautes. Les principes techniques, la gestuelle observée à haut-niveau ne sont pas systématiquement à concevoir comme des guides pour enseigner/entraîner. En effet, la description technique de ce qui est observable à haut-niveau ne doit pas faire oublier les principes fondamentaux sous-jacents, dont l’acquisition est préalable au développement de la gestuelle spécifique à une activité… Ex : déclencher une impulsion complète vers l’avant à partir d’une course, alignements etc… Les différentes phases : -

Départ / approche de la 1ère haie Franchissement haie 1 Course inter-obstacle Franchissement 2 … Franchissement 10 Course arrivée

Succession de franchissement et de courses inter-obstacles. Ces phases sont liées et ont des incidences l’une sur l’autre : la course inter-obstacle prépare le franchissement et celui-ci a des incidences sur la course interobstacle.

2.1/ Le franchissement : Se divise en trois temps :  Appel  Suspension  reprise. Les différentes phases du franchissement :

Appel : De la pose du dernier appui à la perte de contact avec le sol. Phase pendant laquelle la trajectoire du CG est déformée et placée sur une trajectoire qui permet de franchir la haie. L’appel ne doit pas être confondu avec l’impulsion. L’impulsion est une grandeur physique : quantité de mouvement appliquée à un corps = force exercée * durée d’application. Pendant l’appel, l’athlète balaie un secteur d’impulsion : angle décrit par l’axe pied-bassin-épaule entre la pose du dernier appui et le moment ou il quitte le sol.

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Emilie Chovrelat Secteur d’impulsion en trait plein. Les pointillés représentent la verticale des appuis. En haie le secteur d’impulsion est davantage balayé en avant de la verticale des appuis qu’en arrière de celle-ci. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’aller vers l’avant plutôt que vers le haut. En effet une impulsion trop dirigée vers le haut entraine un ralentissement important (phase de suspension non propulsive longue, écrasement à la reprise) On recherche en haies un franchissement le plus rasant possible. L’impulsion est donc beaucoup moins marquée en haies qu’en saut en hauteur par exemple.

Suspension : aucun contact avec le sol. L’athlète ne peut pas exercer de forces propulsives. Les actions exercées visent à minimiser les déséquilibres et à favoriser un franchissement rasant.

Reprise : reprise de contact avec le sol. Pose du pied de la jambe d’attaque. La reprise est la plus rapide possible pour minimiser la durée de la suspension non propulsive.

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Emilie Chovrelat

Présentation sous forme de tableau des principales caractéristiques techniques du franchissement + explications biomécaniques Description

Explications biomécaniques

Distance d’attaque : répartition du bond 2/3 - 1/3. Passage au dessus de la haie lors de la phase descendante de la trajectoire. Souvent égale à 2X hauteur de la haie.

Réaliser un bond vers l’avant et non pas vers le haut.

Illustrations

Alignement pied/bassin/épaule en fin de Restitution des forces exercées par le sol poussée (4) ; La jambe d’impulsion est sur l’athlète (action réaction) à tendue c’est le signe d’une poussée l’ensemble du corps. complète. Jambe d’attaque lancée dans l’axe, fléchie vers le haut et l’avant. Fermeture jambe/cuisse (4) Fixation du genou lorsque la cuisse est à l’horizontale avec extension jambe/cuisse (5) Bras opposé lancé vers l’avant en même temps que la jambe d’attaque (5) Bras côté jambe d’attaque épaule fixée et coude haut vers l’arrière (5) Jambe d’attaque rabattue tendue vers le sol dès que le pied a passé le plan de la haie (6)

Diminution du moment d’inertie(1) du segment cuisse-jambe-pied.  augmentation de la vitesse d’exécution qui favorise l’avancée du bassin.

Retour simultanée de la jambe d’esquive : flexion cheville, genou et hanche. Abduction hanche. Mouvement guidé par le genou. Passage du segment à l’horizontale au dessus de la haie. (6) Reprise au sol en plante de pied. Aligné et gainé. (7)

Diminution de l’élévation du CG par rapport à un retour dans l’axe.

Retour de la jambe d’esquive dans l’axe, genou fléchi vers le haut et l’avant (7)

Reprendre un cycle de course normal, rôle d’allègement du segment libre.

Coudes se replacent proches du tronc (6). Puis reprise de la coordination de cours (7-8)

Rôle équilibrateur, respecter la synchronisation bras-jambe de course

(1)

Rôle équilibrateur des bras : contrecarer la rotation du bassin déclenchée par le lancement de la jambe d’attaque. Maintenir la ligne des épaules dans l’axe Accélérer la reprise d’appuis retourner rapidement au sol pour exercer des actions propulsives. Entraine le redressement du tronc.

Eviter l’écrasement, reprise efficace des actions propulsives.

Moment d’inertie : Résistance à la mise en mouvement. correspond à la masse du segment que multiplie la distance entre le Centre de masse du segment et le centre de rotation. Ici le centre de rotation est la hanche. La flexion du genou permet de rapprocher le centre de masse du centre de rotation pour diminuer le moment d’inertie.

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Emilie Chovrelat

2.2/ La course inter-obstacle : Intervalles de 9.14 mètres chez les séniors hommes sur 110 haies. 8m50 pour les séniores femmes sur 100m haies. Structure rythmique en 4 appuis/3 foulées. Les intervalles entraînent une contrainte au niveau de la foulée dont l’amplitude et la fréquence sont modifiées par rapport à une course de sprint classique. La course inter-obstacle exige chez les spécialistes une fréquence importante car l’amplitude est réduite par l’intervalle. Par exemple, po ur une distance d’attaque à 2m40 de la haie et une reprise 1m20 derrière la haie, soit un bond d e 3m60 il reste à l’athlète 9m14-3m60 = 5m54 à parcourir en 3 foulées alors qu’à ce niveau l’amplit ude maximale de la foulée permettant une vitesse maximale chez les hommes est voisine de 2m30. Chez les femmes l’intervalle entre les haies était de 8m puis a été augmenté à 8m50 pour diminuer cette contrainte.

F1

F2

F3

F1 : foulée la plus petite : perturbée par le retour aérien de la jambe d’impulsion (remarque : double appuis chez le débutant) F2 : foulée avec la plus grande amplitude F3 : foulée moyenne avec préparation à l’appel. La préparation à l’appel est toutefois beaucoup moins marquée qu’en hauteur ou même qu’en longueur puisqu’il s’agit avant tout d’aller vers l’avant pour être rasant. De plus une préparation à l’appel trop marquée serait source de ralentissement.

2.3/ Départ -1ère haie L’objectif de cette phase est double : - Acquérir une vitesse importante - Etre en position idéale, CG haut, pour attaquer la 1ère haie. La distance départ- H1 est de 13 mètres chez les femmes, 13m72 chez les hommes. Distance parcourue en 8 appuis. Compte tenu de la proximité de la 1ère haie, le départ diffère d’un départ de sprint : -

Redressement plus tôt qu’en sprint. Beaucoup moins de composante vers l’avant Les 4 premières foulées sont « puissantes » pour créer de la vitesse les 4 foulées suivantes sont plus véloces, l’athlète est redressé pour attaquer la haie dans une position favorable.

Remarque : Certains athlètes de haut niveau, souvent de grands gabarits parcourent la distance en 7 appuis. Cela nécessite ensuite d’être capable de se « dérégler » pour passer d’une course en amplitude à une course en fréquence dans le 1 er intervalle...