Les Sonnets, Louise Labé PDF

Title Les Sonnets, Louise Labé
Course Littérature française
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
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Summary

Etude analytique Sonnet XXIII, Louise Labé...


Description

TEXTE 2 : LOUISE LABE

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En quoi ce texte marque l’émancipation de la poétesse ? En quoi ce sonnet témoigne-t-il de la douleur amoureuse de Louise Labé ? Comment la forme du sonnet est-elle au service de l’expression des sentiments ? En quoi pouvons nous qualifier ce poème élégiaque ? Quels sont les visages de l’amour dans ce poème ? De quel façon louise Labé rend-t-elle compte de la puissance amoureuse ? Quels sont les différents registre dans ce texte ? (poésie amoureuse à universelle)

CONFESSION AMOUREUSE DE LA POÉTESSE ● La confession de la poétesse passe par le registre élégiaque. Elle fait une plainte amoureuse en en utilisant “las”, diminutif de l’interjection hélas et l’adverbe “jadis” afin d’exprimer son passé amoureux qui est révolu. ● “Las!” Louise Labé utilise une rupture à la première syllabe avec une ponctuation expressive car elle casse le vers pour accentuer son tourment. Ainsi elle se démarque de l’utilisation habituel d’un alexandrin qui se coupe en tétramètre (4 accents) ● La 1ère strophe est marquée par un ensemble d’adjectifs possessifs “mes” ; “ma” et par le pronom personnel personnel “me” pour renforcer la confession de la poétesse. ● Le caractère superficiel “parfaitement”; “finement” met en évidence le discours parfait de son amant qui a accrue son tourment. ● La poétesse confesse la stratégie de séduction du poète qui est la cause de son tourment “que me sert” ● Elle n’utilise plus l’image pétrarquiste pour peindre l’amour mais pour le critiquer puisqu’elle associe la beauté de ses yeux à deux soleils au lieu d’un, elle est dans l’exagération, il y a ici une certaine distance ironique. Elle se demande en quoi cela lui a servis d’écouter les beaux discours de l’amant inspiré des images pétrarquistes : “Louas jadis et ma tresse dorée. ● Sa souffrance d’aimer se génère par le champs lexical de la tristesse : “tourment”, “pleurs”, “Las”, “itéré”. UN DISCOURS PARFAITEMENT RODÉ ● L’usage d’un discours structuré s’illustre tout d’abord par le schéma de rime choisit et inventée par Louise Labé : ABBA/ABBA/CCD/CDC. ● Elle utilise une répétition de la conjonction de coordination “et” pour créer une emphase au vers 3 et 4 ● Louise Labé s'appuie sur l'exagération et les emphase pour créer un effet de surprise qui relève de la spontanéité. “Et mort par qui devait être honorée”

L'ÉMANCIPATION ● La souffrance qu’apporte le désintérêt de l’amant la conduit à une envie de vengeance, on ne retrouve plus les images et les influences pétrarquiste pour comparer l’amour mais pour critiquer la malice et la stratégie de l’amant. Cela montre sa distance prise avec le modèle. ● l’émancipation de la poétesse se retrouve également dans son refus d'être asservis et manipulé par l’amour : “Amour finement”. La majuscule montre qu’elle s’est approprié l’usage de la ponctuation, et donc qu’elle ne désire plus être manipulé. Elle se détache par cette majuscule qui fait référence à la mythologie, c’est à dire la flèche de cupidon qui est remis en cause. ● Elle s’adresse indirectement aux femmes car elle s’oppose aux stratégies de séduction grâce à sa colère. Elle donne de la force aux femmes en dénonçant les tromperies masculines. ● Elle évoque un discours personnel pour généraliser la stratégie de l’amant : “c’était le but de ta malice”. LE DÉSINTÉRÊT DE L’AMANT CAUSE DE SA SOUFFRANCE ou UN AMANT INSENSIBLE ● L’amant est désigné par ses pleurs : “Où êtes vous, pleurs de peu de durée ?” Ce vers évoque la remise en cause des pleurs de l’amant qui est accentuée par l'exagération des successions labiales très proches : “pleurs de peu”. “Où êtes vous” insiste sur la brièveté des pleurs de l’amant qui met en relief son insensibilité. Cette brièveté enchaîne un rythme saccadé dans la strophe 2. ● “devait être” montre qu’il n’a pas tenu parole, qu’il n’y a pas eu de concrétisation. ● L’exagération de la ponctuation dans la strophe 2 insiste sur le désintérêt de l’homme et de sa stratégie de séduction. Il s’est lassé d’elle. ● Les serments de l’amant son itérés insisté par l’accent sur le “et” pour insister sur sa ferme amour; PRISE DE CONSCIENCE ET DÉSIR DE VENGEANCE ● “Doncques” : l’adverbe informe de la prise de conscience de la poétesse qui va entraîner le mécontentement et la colère de la poétesse. ● Elle dénonce la sincérité de l’amour courtois, en effet l’amant devait honorer son amour par un serment “Et mort par qui devait être honorée”, ce vers fait écho à l’idée de service vers 10 qui représente le respect et l’attachement que doit rendre un homme à une femme. ● Elle dénonce une fois encore l’hypocrisie de l’homme puisqu’il lui a fait croire qu’il était à son service or c’est elle qui est asservis ceci est accentué par l'allitération en [s] vers 10. ● Elle évoque ensuite ironiquement un pardon car elle souhaite en réalité se venger : “Pardonne-moi”.



Son désir de vengeance s'évalue par l'absence de correspondance entre les phrases entre la strophe 3 et 4.



Elle s’adresse à lui “Ami” par une majuscule pour insister sur une distance dédaigneuse justifiée par “outrée” ; “dépit” et “ire” .

CONFESSION DE LA HAINE

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Sa haine est d’abord évoquée par l’adverbe “Mais” qui marque sa détermination, puis par le champs lexical de la colère : “outrée”; “dépit”; “ire” qui montre son agacement profond. Elle accentue sa haine par le désir de sa vengeance qui s’illustre par un rythme saccadé dès le vers 12. Elle utilise une allitération en [d] vers 12 pour insister sur la dureté sur le rythme saccadé et son agacement. Sa vengeance est accrue par son insistance à vouloir se venger, elle veut qu’il souffre autant qu’elle ; “Qu’autant que moi tu souffres de martyre”. L’allitération en [r] renforce ce sentiment de haine envers son amant. “Qu’autant que “ marque sa détermination et fait écho à “je m’assur’ ” pour évoquer la certitude de sa vengeance. “martyre” évoque la conclusion de sa vengeance.

CONCLUSION : Ce poème de Louise Labé est un texte authentique qui s’organise autour d’une chronologie d’états d’âme partant de la souffrance vers la vengeance. Elle s’éloigne donc des images et références pétrarquistes pour exprimer sa voix féminine dans une poésie sincère et universelle. L’instabilité de ses sentiments peut nous amener à se poser la question : Cette instabilité n’annonce t-elle pas celle des baroques ?

Lexique; IRE : la colère ITÉRER : reprendre le même chemin...


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