Philosophie - animaux et conscience PDF

Title Philosophie - animaux et conscience
Course Philosophie
Institution Grenoble École de Management
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Philosophie

Durant plusieurs siècles, la doxa a considéré que les animaux n'étaient que des êtres dénués de toutes raisons et consciences. Aujourd'hui, cette doxa n'est plus, plusieurs études scientifiques s'intéressent au cerveau et aux études du comportement animal qui reste encore pour de nombreux scientifiques terre inconnue. Pourquoi alors refuse t'on la conscience à l'animal ? Cette question nous pose plusieurs problèmes quant aux mots qui y sont utilisés. Nous pouvons définir le terme « refuser » de la façon suivante : Ne pas accepter quelque chose qui ne paraît pas présenter les qualités voulues. Le terme suivant étant la notion de conscience nous pose problème car il peut être utilisé et définie différemment suivant le sujet étudié. La conscience réflexive se définie de la manière suivante : connaissance, intuition ou sentiment qu'un sujet possède de lui-même, de ses états et de ses actes. Le deuxième type de conscience que l'on peut ici définir est la conscience morale qui repose sur la capacité de porter ou de formuler des appréciations morales, des jugements éthiques sur le bien ou le mal. Ces deux définitions de conscience s'appliquent à l'être humain mais sont toutefois refusées à l'animal qui est un être animé, dépourvu de langage articulé. Peut-on dans ce cas attribuer la conscience humaine à l'animal ? Dans un premier temps nous tenterons de définir ce qui constitue la conscience humaine ; dans un second temps nous verrons s'il est possible de l'attribuer à l'animal enfin, dans un dernier temps, nous nous interrogerons sur l'éventuelle conscience animale, et son existence à part entière. La première chose sur laquelle nous devons nous interroger concerne la définition de la conscience humaine. Comme nous l'avons évoquer, il existe deux aspect fondamentaux de la conscience humaine. L'un de ses aspects concerne la conscience morale. Le philosophe Kant, dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, se propose d'en donner une définition. En effet, pour Kant, chaque être raisonnable, chaque être doué de raison (et donc, d'une conscience) possède intrinsèquement un sens moral, c'est-à-dire une capacité innée à définir ce qui représente le Bien et le Mal. C'est notamment ce qu'il définit lorsqu'il parle de l'impératif catégorique : « Or, l'action (…) est représentée comme bonne en soi, et par conséquent, comme devant être nécessairement le principe d'une volonté conforme à la raison, alors l'impératif est catégorique ». De là, découle deux conceptions distinctes : L'être de raison (c'est-à-dire l'homme possédant une raison, et une conscience morale) qu'il faut considérer comme une fin en soi, et l'être qui n'est pas doué de raison (l'animal) qui peut être considéré comme un moyen. Cette définition de la conscience morale par Kant nous permet de comprendre un peu mieux comment définir et comment fonctionne la conscience humaine, et sur quel point de comparaison il faut travailler pour étudier l'animal. La conscience humaine n'est elle donc que morale ? Ou existe t'il une pensée qui serait la base de celle-ci ? En effet, derrière toute conscience morale se cache une conscience réflexive qui serait d'après Descartes quelque chose d'inée et incontrôlable par l'homme. Dans le Discours de la méthode, Descartes nous dit : «Puis examinant avec attention ce que j'étais, (…) je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point (…), je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle. ». Le philosophe nous guide ici vers une façon de voir ce qui nous entoure autrement. Pour lui nous existons par le simple fait de notre conscience et de notre réflexion « je pense donc je suis ». Avant même de penser au Bien ou au Mal, nous nous devons donc de penser à notre être et à ce qu'il représente. Sommes-nous consciencieux par le simple fait de notre présence en temps qu'individus pensant ou le sommes-nous grâce à notre compassion ? L'essence même de la conscience morale découle de celle de notre conscience réflexive qui si elle n'était pas ne pourrait nous permettre de distinguer le Bien ou le Mal. Cette conscience réflexive nous distingue donc de l'animal car ils ne peuvent penser qu'ils sont par le simple fait de leur réflexion. L'humain a inventé le langage pour pouvoir communiquer avec ses semblables. Ce langage est considéré comme un pilier de la conscience humaine car c'est grâce à celui-ci que nous pouvons

nous exprimer et penser par nous même. Comme l'exprimait Platon dans son œuvre le Théétète, la pensée est : « Une conversation que l'âme poursuit avec elle-même sur ce qui est éventuellement l'objet de son examen. ». La conscience humaine serait donc possible et existante par l'unique fait de notre langage. Cela voudrait-il dire que l'animal ne peut penser car il est dénué de langage ? Le langage se limiterait-il qu'au langage humain ? Le langage articulé serait donc le garant d'une conscience possible et indéfectible car il nous permet à la fois de pouvoir nous comprendre mais aussi de pouvoir décrire l'objet de notre réflexion. Effectivement, d'après Hegel « la pensée est absolument indissociable du langage », c'est-àdire que sans langage la pensée est ineffective. L'on pourrait donc ne pas avoir conscience de sois et ne pas être capable de dissocier le Bien du Mal sans le langage. De plus, Hegel ajoute que « c'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence, où l'externe et l'interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots est une entreprise insensée.». Nous comprenons donc ici que sans mot, sans possibilité de s'exprimer, l'obtention d'une pensée objective est impossible. Mais si le langage articulé est la base de toutes pensées et donc de la conscience, cela voudrait-il dire que les nourrissons ne sont pas doués de conscience, n'ayant pas de langage articulé dés leur naissance? Or que ceux-ci peuvent dans certains cas dissocier les actes qui leur font du mal ou du bien. Ils expriment leur sentiment autrement, mais serait-ce de même pour l'animal ? Ont-il la même conscience que nous ? Est-il pour autant possible d'attribuer cette conscience dite foncièrement humaine à l'animal ? Certains philosophes montrent que l'Homme par son unicité est le seul être vivant étant doté de conscience et pouvant réfléchir grâce au fait qu'il se qualifie lui même. Kant nous énonce que d'après lui, l'utilisation du « Je » par l'humain fonde l'unité de la personne et donc la dissocie pour cela du monde des choses. Dans son œuvre Anthropologie du point de vue pragmatique il exprime de la manière suivante la place du « Je » dans le fondement d'une conscience propre : « Une chose qui élève infiniment l'homme au-dessus de toutes les autres créatures qui vivent sur la terre, c'est d'être capable d'avoir la notion du lui même, du Je.» Sans la possibilité de s'exprimer et donc de pouvoir utiliser le « Je », les autres êtres ne peuvent donc être au même rang que l'humain et ne peuvent posséder la même conscience. De plus, le philosophe ajoute que les animaux font partie des choses et que ce qui nous différencie également des autres êtres est la personnalité. Pour lui, il existe donc une hiérarchie entre l'homme et l'animal : « A cet égard, les animaux font parties des choses, dépourvus qu'ils sont de raison, et l'on peut les traiter et en disposer a volonté. », cette hiérarchie nous mènent à penser que les animaux ne sont pas doués de conscience. Par sa capacité à se définir lui même, l'homme est décrit par Pascal comme étant u n roseau pensant , sa spiritualité lui attribue une conscience spécifique qui s'acquiert par le biais de sa pensée et à par sa réflexion incessante. Pascal exprime dans Pensées sur la religion et sur quelques autres sujets que l'homme possède un certain ascendant sur le monde des Choses du fait de son activité spirituelle : « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant.(...) Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien ». Sous entendu, l'univers entier serait fait de roseau, mais par le seul fait de sa pensée spirituelle c'est à dire sa manière d'appréhender la mort et le monde qui l'entour, l'homme serait au dessus de toutes choses. Ainsi donc l'animal qui ne possèderait pas cette spiritualité aurait lui un rôle d'être vivant dénué de toute conscience. Il existe pourtant un facteur qui pourrait nous faire douter et nous mener à penser que l'on pourrait accorder aux animaux une conscience dite « humaine ». L'animal ayant une pratique des choses, pourrait-il par ailleurs malgré une absence de conscience spirituelle, avoir un conscience semblable a celle de l'être humain ? D'après Hegel, la pensée humaine et donc sa conscience lui viendrait de son expérience et de sa double formation : par la théorie et la pratique. En effet, l'homme peut aussi bien se servir de

sa connaissance théorique pour pouvoir appréhender la pratique que se servir de sa pratique pour en faire une théorie qui pourrait-être utilisée par ses semblables. Dans Esthétique, Hegel nous dit que : « Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une s eule façon , tandis que l'homme, parce qu'il est esprit, a une double existence , il existe d'une part au même titre que les choses de la nature(..), il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente lui même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. ». L'on apprend ici que l'homme est à la base au même pied d'égalité que le monde des choses et donc des animaux mais que l'outil psychique qui les distingue est le fait que l'animal ne peut se penser et pourvoir changer son environnement et en tirer profit par le simple fait de la théorie que l'homme lui cherche à démontrer et à imaginer. Seul l'instinct prime chez les animaux alors que l'homme malgré son instinct plus ou moins développer sait réfléchir et se créer sa théorie qu'il étoffera plus sa pratique sera pointilleuse et technique. L'animal à en effet une pratique liée a son instinct qui lui permet de peut-être réfléchir au monde mais cette réflexion serait donc différente de celle de l'homme et c'est pour cela que leur conscience ne serait donc pas les mêmes. La conscience humaine ne peut être celle de l'animal mais cela veut-il dire que leur conscience n'existe pas ou qu'elle s'exprimerait d'une façon différente de la nôtre ? La conscience se définit-elle seulement par la conscience humaine ? Ou n'accordons nous pas assez d'importance aux autres consciences que nous ne pouvons comprendre entièrement car elles nous dépassent (barrière du langage etc) ? L'animal et l'homme possèdent tous deux des caractéristiques communes, comme par exemple l'instinct ou encore l'intuition. D'après Bergson, l'intuition serait un garant de la conscience dans son sens large (c'est à dire hors celle de l'être humain), comme il nous l'évoque dans La Pensée et le Mouvant : « Intuition signifie d'abord conscience, mais conscience immédiate, vision qui se distingue à peine de l'objet vu (..) ». Ainsi donc l'animal étant doté d'une intuition instinctive serait donc au même titre que l'homme propriétaire d'une conscience dite immédiate. La conscience aurait donc un coté bestiale, et malgré le fait que l'on ne peut attribuer la conscience humaine à l'animal, la base de toutes consciences serait donc l'intuition que tous êtres peut posséder. Cette intuition est une entité qui fait appel à notre vie aussi bien psychique, que concrète, que mobile etc et est pour cela un sentiment que tout être peut avoir et partager. Bergson qualifie l'intuition de « vision directe de l'esprit par l'esprit », et les animaux tout comme l'homme possèdent un esprit ne se développant pas de la même façon mais nous permettant de manière inée d'avoir une conscience. Comme évoquer plus tôt, l'homme et sa conscience se caractérisent par un langage articulé qui lui permet de se décrire comme personne grâce à l'utilisation du Je. Les animaux ne possédant pas cette faculté, ont longtemps fait penser à de nombreux philosophes qu'ils ne possédaient pas de conscience car ils ne pouvaient s'exprimer. Pour Wittgenstein dans Tractatus logico-philosophicus, le langage est un piège et travestit notre pensée. Cette constatation peut s'avérer vraie dans la vie de tous les jours quand par exemple des politiques s'expriment et noient leurs auditoires entre leurs mots pour mieux travestir leur pensée et les rendre malléable. Comme l'exprime Wittgenstein : « L'homme possède la faculté de construire des langages, par lesquels chaque sens se peut exprimer, sans avoir nulle notion ni de la manière dont chaque mot signifie, ni de ce qu'il signifie. ». Nous pouvons en déduire que les mots ont été créé pour donner un aspect concret à des idées abstraites, et donc que les mots eux même sont abstraits et dénués de sens propre et réel. De plus, il évoque que «Le langage quotidien est une partie de l'organisme humain(..) », peut-être que ce serait pour cela que les animaux ne l'ont pas mais ne sont tout de même pas orphelin de toute conscience. Si la parole et le langage nous travestissent, cela voudrait-il dire que les animaux ont une pensée et une conscience qui ne seraient pas travestit ? « Ce dont on ne peut parler il faut le taire », peut-être est-ce pour cela que certains hommes préfèrent penser que les animaux sont dénués de conscience car dans le cas contraire ils ne pourraient la comprendre ni l'exprimer, et dans ce cas nous serions nous même des êtres sans conscience, ne pouvant pas nous exprimer (sur cette idée abstraite qui appartient a l'animal). Pour l'être humain la seule façon de s'exprimer est celle du langage articulé, mais après tout

peut-être que les miaulements, les aboiements ou encore les hululements sont aussi une façon de s'exprimer que l'on ne comprend pas. Plusieurs recherches ont été mené sur le comportement animales et en l'occasion de l'une d'elle des chercheurs ont pu remarqué que certains types d'oiseaux voyage en groupe et n'accepteront pas un oiseau qui n'a pas le même son lorsqu'il « chante » qu'eux. Ils sont comme dans des macrocosmes, ils volent entre eux et entre espèce ayant le même le langage, l'on pourrait comparer ceci aux êtres humains et aux différents continents où ils existent plusieurs pays n'ayant pas les mêmes langues etc. Si la conscience venait avec la parole alors les bébés eux aussi ne seraient pas doués de conscience, pourtant ils le sont. Lacan dans Ecrits résonne dans une partie sur la parole et le langage. Pour lui, nous parlons pour exister en tant que sujet pour l'autre. Peut-être que les hommes ont longtemps pensé que la parole était la base de la conscience car sinon cela voudrait dire qu'ils n'existaient pas réellement, puisque les animaux ne leur répondaient pas comme ils le voulaient. De la manière suivante Lacan dit : « Ce que je cherche dans la parole, c'est la réponse de l'autre. Ce qui me constitue comme sujet, c'est ma question. ». Les animaux n'ont pas besoin de s'exprimer de la même façon que nous pour être, ils ressentent l'environnement de façon plus profonde que nous, cette spiritualité fait d'eux des être conscient mais juste pas de la même manière que l'être humain....


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