Ponge - Le parti pris des choses PDF

Title Ponge - Le parti pris des choses
Course Lettres modernes - option métiers de l'enseignement
Institution Université de Lille
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1  sur 7  Lettres - Compte Rendu de Lecture Le parti pris des choses de Francis Ponge ______________________________________________________________________________

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Le parti pris des choses est un recueil de poèmes écrit par Francis Ponge en 1942. L’intégralité des poèmes qui le composent sont en prose. Ils pourraient être définis de la manière suivante : ce sont des descriptions de choses simples, d’éléments du quotidien, pouvant sembler tout à fait anodins au premier abord mais qu’il s’applique ici à mettre en lumière. C’est d’une certaine manière comme si le poète révélait la beauté et tout le substrat sensible des éléments existants, l’entourant, sur lequel son regard se pose. Les sujets de ses poèmes varient mais présentent néanmoins quelques points communs : il peut s’agir d’éléments naturels tels que la pluie ou le feu, de nourriture comme l’huitre, les mures, le pain, ou encore de paysages avec le bord de mer. De manière générale, c’est la nature qui inspire Francis Ponge. Cette fascination toute particulière se ressent dans le choix de ses sujets et dans l’attention qu’il a porté à ses composants, que nous percevons au travers de ses poèmes. Francis Ponge ne cherche pas à embellir la réalité, mais à la présenter la plus honnêtement possible, parfois même de manière crue ou qui pourrait sembler embarrassante. La réalité des faits, dans la laideur ou les aspects les moins esthétiques qu’elle peut comprendre ne lui fait pas peur. Néanmoins, le talent du poète est notamment à relever dans le fait que malgré cette objectivité notable de laquelle il souhaite s’approcher au plus près, il parvient à faire ressortir une réelle beauté de ses poèmes. En tant que lectrice, j’ai eu cette impression à la lecture des poèmes de Ponge, que ce dernier me donnait une loupe ou des jumelles, tout au moins les bons instruments pour percevoir la beauté du monde. D’une certaine manière, nous pourrions même aller jusqu’à accorder à la poésie de ce poète un aspect curatif, une sorte de remède à la morosité et à l’ennui que peut parfois présenter la vie : il fait don ici d’une invitation à voir et percevoir le monde sous un aspect différent, plus doux et positif. Par conséquent, je ferais le parti pris d’orienter cette étude autour de la problématique suivante : comment l’auteur peut-il nous toucher au plus profond de nous même avec du banal ou du laid, des entités se définissant tellement par « communes » qu’il semble à première vue presque impossible de les rendre originales ou même surprenantes ? Pour ce faire, nous nous demanderons dans une première partie si Francis Ponge cherche réellement à peindre une réalité, et si oui quelle est-elle. Dans une seconde partie, nous nous pencherons sur les outils dont se sert le poète afin de nous faire comprendre et apprécier à sa manière les différentes entités et phénomènes qu’il perçoit. Enfin, notre dernière partie portera sur la relativité à apposer au laid, et au jugement sensible de manière générale à laquelle nous invite Francis Ponge. *** A la lecture des poèmes de Ponge, survient la question de savoir si ce qu’il décrit existe réellement, ou bien n’est que le fruit de son imagination, de ses espoirs peut-être, de ses projections

2  sur 7  sur la nature. Si nous considérons que le poète nous présente dans ses poèmes la réalité objective du monde, il s’agit alors de considérer qu’il possède un pouvoir supérieur au notre, un talent indéniable de compréhension du monde que peu de personnes possèdent, voir dont lui seul bénéficie. Si c’est le cas, je n’ai personnellement ressenti aucune trace de prétention dans ses poèmes, à laquelle il pourrait pourtant être tenté de succomber. Ses poèmes n’apparaissent que comme la traduction de ce monde sensible et inexplicable, grâce à son talent singulier. Cependant, ce monde lui serait, comme pour nous, extérieur. Il ne se l’approprierait pas et ne ferait au contraire que nous en peindre la réalité objective. Cette hypothèse pourrait se justifier par le fait qu’il ne donne pas l’impression de chercher désespérément à convaincre ses lecteurs, mais plutôt à leur livrer un témoignage sans prétention, une explication du monde dont il semble détenir la vérité. Certains de ses poèmes, tels que La Pluie ou encore Les trois boutiques commencent par une mise en situation du poète, qui dès les premières phrases explique au travers d’une phrase à la première personne du singulier où il se trouve et ce qu’il voit. Cette utilisation momentanée du pronom personnel « je » s’efface ensuite pour laisser place à une description objective d’une scène, d’une situation, d’un phénomène en train de se produire. La poésie de Ponge est hors du temps, elle est celle de l’instant présent, mais demeure à la fois intemporelle. Le temps employé est le présent d’énonciation : il plonge de manière efficiente le lecteur dans l’atmosphère du poème et présente les faits comme une vérité générale, ce qui leur donne un meilleur impact. Ponge a cette capacité de savoir faire boire ses paroles à ses lecteurs, de les faire adhérer malgré eux à ce qu’il leur présente. L’originalité avec laquelle il présente les faits surprend et intrigue, elle pousse à la réflexion. La rejeter serait synonyme de manque de capacités intellectuelle, de refus devant l’effort, de faiblesse d’esprit presque. La question ne se pose même pas d’ailleurs, la lecture des poèmes de Ponge n’est pas un combat : elle est douce, agréable, intrigante. Le lecteur n’est pas passif, il ne peut se contenter de consommer le texte sans le ressentir : ce dernier le marque, et il procède ensuite malgré lui à l’appropriation de son contenu. Pour en revenir à cette notion d’objectivité à laquelle semble aspirer Ponge, nous ne pouvons affirmer que celle-ci, bien que recherchée, soit absolue. En effet, il est difficile de présenter une réalité sans y apposer aucune subjectivité. La réalité que nous présente le poète est la sienne, elle lui est propre. Si nous choisissons d’adhérer à ses propos et d’admettre qu’il ressente réellement la nature comme il nous la présente dans ses poèmes, cela signifie-t-il alors qu’il possède un don de clairvoyance hors norme, un talent unique pour la comprendre dans toute sa complexité, que très peu d’êtres humains possèderaient, voir même qu’il serait le seul a posséder ? Le poète est même effacé de ses poèmes, présent par nécessité mais sans l’être vraiment : il est la condition de l’existence de ses poèmes mais il ne les envahit pas. La seconde hypothèse consisterait à penser que le poète nous présente non pas une réalité existante mais bien idéalisée, imaginaire. Se poseraient alors deux manière de lire l’oeuvre de Ponge : l’une en admettant que ce qu’il décrit n’est que le fruit de sa réalité subjective, et l’autre en acceptant d’y croire, tout en sachant profondément qu’il ne s’agit en réalité que de projections, d’espoirs peut être, d’hypothèses amusées. A la lecture de ce recueil, j’ai pris les poèmes de Ponge comme une interprétation du monde, une manière singulière et intéressante de le comprendre et de le traduire ensuite à son public. En effet, si nous prenons le poème Le Pain par exemple, il est tout a fait original que de plonger au coeur de son relief, de le comparer à des massifs montagneux, d’y suggérer toute une existence imperceptible à notre humble échelle, mais néanmoins potentiellement présente. Les poèmes de Ponge tirent leur intérêt notamment du fait que leur effet n’est pas limité au temps de lecture qu’ils nécessitent : si nous y sommes ouverts, ils nous frappent en plein coeur, nous surprennent, nous amusent. Dans certains cas, ce souvenir laissé en nous nous fait observer et ressentir le monde qui nous entoure d’une manière différente. Pour poursuivre sur cet exemple, nous ne regardons ni ne mangeons du pain de la même manière avant et après avoir lu le poème de Ponge, à condition bien sur d’avoir été réceptif à sa sensibilité et à tout ce qu’il suggérait. L’un des

3  sur 7  poèmes qui m’a le plus plu, jeu de mot à part, et celui de La Pluie. Dans celui-ci, Francis Ponge prend pour sujet principal une phénomène naturel bien connu, globalement déprécié car associé à une image triste, plombée, et à des sensations désagréables. Pourtant, c’est en s’appuyant sur sa musicalité et en en faisant une décomposition minutieuse que Francis Ponge nous présente la pluie sous un jour nouveau. Il lui confère un pouvoir important, et en fait presque une personne à part entière, une entité autonome et puissante riche de détails cachés élégants. Le poète installe dans ses oeuvre une connivence subtile avec ses lecteurs en parvenant à mettre les mots juste sur des phénomènes déjà ressentis ou observés par ceux-ci. Lorsque je lisais les différents poèmes, il m’arrivait régulièrement de sourire, d’hocher la tête, de ressentir un plaisir à avoir déjà partagé les mêmes expériences anodines sans n’avoir jamais vraiment réfléchi à mettre des mots dessus, ou à me les expliquer. En mon sens, le poète met un accent tout particulier à l’établissement d’un lien entre son lecteur et lui-même, et ce de manière implicite bien entendue. Par exemple, il fait régulièrement, dans ses poèmes, référence à une éponge. Cela peut faire écho à son propre nom de famille, et appuyer l’idée émise précédemment qu’il ne se prenne pas au sérieux lui-même, en se riant lui-même de son nom enclin aux jeux de mots. De plus, la volonté d’établir un lien entre ses différents poèmes, tous différents mais bien riches de points communs, est également palpable. Francis Ponge crée sa propre intersexualité, en faisant par exemple référence à certains phénomènes qu’il explique dans plusieurs poèmes. L’une des illustrations les plus notables pourrait être le fait d’humaniser des éléments naturels et d’en faire des personnes, possédant une volonté propre et une liberté d’action absolue. En somme, les poèmes de Francis Ponge, avant de s’apparenter d’avantage à la réalité ou à la fiction, présenteraient avant tout une réalité à laquelle il nous donne envie de croire, et ce grâce au lien qu’il construit avec nous. Bien entendu, cela se fait de manière subtile : généralement, le poète ne se fait pas apparaître lui-même dans ses poèmes. Nous ne comprenons sa présence de manière évidente que par la multitude de détails et d’interprétations qu’ils comprennent, témoignant ainsi d’une longue présence du poète dans ce cadre, qui lui permettrait alors de percevoir et d’analyser tous ces petits détails avec une telle précision.. Pour résumer l’attitude sans prétention de l’auteur dans ce recueil, nous pouvons nous attarder sur son titre, qui n’est bien entendu pas le fruit du hasard : Le Parti pris des choses. Un parti pris est le chois de décrire les choses d’une manière donnée, singulière, unique. Il s’agit de quelque chose, qui peut être par exemple une opinion, un choix, un acte, que la personne qui le prend est capable de justifier, et de laquelle, bien qu’elle ait conscience de l’existence d’autres possibilités, elle est plus convaincue que par les autres. Elle la considère donc meilleure, supérieure, plus intéressante, plus représentative de la réalité ou de l’idée qu’elle veut transmettre. Ainsi donc, ici Francis Ponge a fait le parti pris, entendons donc le choix, de définir ainsi et pas autrement la nature, car il considérait probablement cette manière plus apte à toucher les lecteurs et à les amener à comprendre sa vision des choses. La poésie de Francis Ponge est un doux mélange entre objectivité et subjectivité, et si elle parvient tant a nous toucher c’est notamment grâce à l’honnêteté de l’auteur, sa franchise et sa simplicité. Sa perception de la vie sans artifice, qu’il nous transmet par le biais de sa relation avec nous, nous met du baume à l’esprit et au coeur. Cependant, l’auteur s’appuie également sur d’autres procédés plus techniques afin de rendre ses poèmes si plaisants. *** Après nous être penchés sur le « quoi » des poèmes de Ponge, nous allons nous concentrer sur le « comment ». Quels outils Francis Ponge emploie-t-il pour nous faire comprendre et apprécier les différents sujets et phénomènes de ses poèmes tels qu’il les perçoit ? Le Parti pris des choses,

4  sur 7  bien qu’il soit scindé en différents poèmes, forme une unité. Francis Ponge aime à guider son lecteur au travers de son recueil : il établit des liens entre ses différents poèmes, fait des références à certains phénomènes qu’il explique ailleurs, dans d’autres passages. Par exemple, nous pouvons relever une marque d’intertextualité flagrante au début du poème Végétation, lorsque le poète fait référence à la pluie, en indiquant de manière évidente qu’il en a déjà précédemment parlé : « La pluie ne forme pas les seuls traits d’union entre le sol et les cieux ». De plus, pour renforcer cette idée de connivence auteur/lecteur et nous mettre en accord avec les interprétations qu’il fait de la nature, Francis Ponge fait appel à nos souvenirs d’enfance, notre vécu, nos habitudes. Il fait pour cela référence à des situations précises, des détails dont nous aurions pu isolément être tentés de croire que nous avions étés les seuls à les vivre et à y avoir jamais prêté attention. Dans le poème La Crevette par exemple, l’auteur fait d’abord référence à des attitudes comportementales propres à l’homme, pour ensuite amener celle de la crevette. Cela a pour but de nous aider, en tant que lecteurs, à mieux comprendre le mouvement auquel il fait référence, mais aussi à nous pousser à ce que nous cherchions les raisons de ce comportement, les sentiments que cette crevette a pu éprouver : en somme, à nous rapprocher de la nature de manière générale, en nous faisant nous sentir en communion avec elle. Ce sont dans un premier temps à la fois la puissance des images employées, mas également les liens tissés au coeur de son oeuvre et avec le lecteur en tant que celui qui lit l’oeuvre mais également en tant qu’être humain, qui confèrent au Parti pris des choses une grande partie de sa puissance, et de sa raisonnance particulière. D’autre part, Francis Ponge est un poète qui s’applique à ce que ses lecteurs vivent ses poèmes. Pour cela, il fait très largement appel aux sens de ces derniers : la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher sont mis à contribution. Cela donne alors au lecteur l’impression d’être dans le poème et de le vivre, et permet de marquer son esprit et sa mémoire de manière plus efficiente. C’est le souvenir d’une expérience qui demeurera dans la mémoire du lecteur, et non pas l’ajustement astucieux de mots, habilement disposés et associés. Par conséquent, comparée à d’autres, la poésie de Ponge prend une toute nouvelle dimension : elle ne se résume plus à une simple expérience strictement intellectuelle, mais prend en plus de cela une dimension sensible aussi. L’ouïe est doublement mise à contribution, par les sens auxquels le poète fait très clairement référence dans ses poèmes, mais aussi par les nombreuses anaphores et allitérations que comprennent ses poèmes, et qui sont particulièrement notables lorsqu’il s’agit de décrire un phénomène bruyant, soudain, intense. Par exemple, dans le poème La Pluie, la « précipitation sempiternelle » de la pluie comprend une allitération en [p], en [s] et en [t], ce qui donne une impression de chute puis de fracas, d’éclatement après une course sifflante. Mais l’ouïe se retrouve également sollicitée dans le contenu même du poème : par exemple, au début du poème De l’eau, le poète procède à une mise en parallèle de la première et la troisième phrase, en leur conférant une structure identique, comportant une répétition de l’expression initiale, complétée lors de son second emploi. (« Plus bas que moi, toujours plus bas que moi (…) Comme le sol, comme une partie du sol »). Cela crée aux oreilles du lecteur un effet d’écho, comme une chanson qui le berce et le guide. La vue est également largement sollicitée, notamment par les couleurs et les formes que Francis Ponge introduit dans ses poèmes, mais aussi par la forme des lettres en elle-mêmes. Par exemple, dans le poème Le Gymnaste, la lettre G est employée pour faire comprendre l’apparence physique du gymnaste dont il est question dans ce poème : la petite barre du bas relevée représentant son bouc et sa moustache, et sa forme arrondie représentant sa mèche de cheveux. Cette démarche tout à fait originale incite le lecteur à arrêter momentanément sa lecture et à modifier sa manière de lire : il ne doit cette fois plus considérer la lettre comme un symbole et une partie d’un mot, mais comme un dessin à elle seule. En ce qui concerne l’odorat, aucun répit n’est laissé à ce dernier : dans bon nombre des poèmes du recueil, ce sont des odeurs fortes, plus ou moins agréables, que le poète présente. Par exemple, dans le poème

5  sur 7  L’Orange, une référence est faite à son « parfum suave », tandis que dans le poème L’Huître, il est question d’un « sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue ». Enfin, le poète fait très largement appel à des métaphores, qui lui permettent de rallier ce qu’il observe avec d’autres phénomènes plus ou moins ressemblants. Ces métaphores peuvent servir soit à nous aider, en tant que lecteurs, à mieux saisir l’image qu’il cherche à nous transmettre, ou bien elles peuvent au contraire nous perdre dans le poème, nous amener à nous questionner tant les deux idées mises en parallèle n’ont à priori rien à voir. Ce recueil fourmille donc d’adjectifs surprenants, désuets et rares. Son originalité majeure réside dans le fait de conférer à des éléments des caractéristiques étonnantes, surprenantes, que nous n’aurions jamais pensé seuls à assembler ensemble, mais que Francis Ponge a osé faire ici. Les adjectifs semblent parfois être en contradiction avec les noms auxquels ils se rattachent, et il devient alors amusant de se demander pourquoi le poète a fait le choix de cet adjectif en particulier, ou de cette image plus générale en passant par une métaphore. Par exemple, dans le poème Le morceau de viande, il compare ce dernier à une usine ou à un moulin, probablement pour faire comprendre l’idée d’une vie intérieure, de quelque chose de dense et de bien rempli. Egalement, dans le poème De l’eau, celle-ci est décrite comme « joueuse » et « puérile », comme s’il s’agissait d’une personne à part entière, à la personnalité enfantine, ce qui justifierait alors tous ses mouvements incohérents. La poésie de Ponge est donc amusante à lire car elle nous invite à continuellement nous questionner, elle nous distrait en nous faisant sortir des sentiers battus, du déjà vu et du connu pour aller vers du surprenant, du drôle et du marquant. Pour produire cet effet si particulier grâce à ses poèmes, Francis Ponge guide son lecteur au coeur de son oeuvre et le met en confiance avec lui-même. Il le fait vivre le plus intensément possible sa poésie, et ce grâce aux nombreuses allusions sensorielles que ses poèmes comportent. Enfin, c’est la gymnastique des mots, rendue possible par sa grande maîtrise du vocabulaire français qui fait de son oeuvre un jeu, dans lequel langage et subtilité se côtoient inlassablement. Francis Ponge apparaît donc à mes yeux comme le grand chef d’orchestre de son recueil, sans lequel rien de tout cela ne pourrait prétendre à exister. *** Nous avons observé de quel ressort était l’oeuvre de Ponge, ainsi que la nature de son contenu. Nous allons terminer par nous demander comment le poète se présente à ses lecteurs, et pourquoi il a écrit ce recueil. En mon sens, l’un des aspects à bien mettre en avant dans cette oeuvre est l’humilité du poète. En effet, celui-ci présente toujours avec beaucoup de prudence et de relativisme sa conception du monde et l’interprétation qu’il en fait. Cela est notamment visible dans son poème Le Galet, lorsque dès la première phrase il indique que « le galet n’est pas une chose facile à bien définir ». Il quémande donc subtilement l’indulgence de ses lecteurs par cette phrase, qui invite à ce que ces derniers soient d’accord avec cette idée. Qu’ils prennent éventuellement le temps d’y penser quelques instants pour ensuite adhérer à son propos et ne pas le juger ensuite de manière trop hâtive, s’ils ne s’estiment pas satisfaits du contenu du poème qui suivra ensuite. C’est donc humblement que Francis Ponge indique...


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