Rites de passages à Harvard PDF

Title Rites de passages à Harvard
Course Découverte de l'anthropologie
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
Pages 5
File Size 105.4 KB
File Type PDF
Total Downloads 74
Total Views 171

Summary

Cours d'anthropologie sur les finals clubs, les sociétés secrètes d'Harvard ...


Description

Anthropologie mardi Séance 7 : Rites de passages et initiations : les sociétés secrètes. Les rites restent un objet très ancien dans l’histoire de l’anthropologie. C’est donc l’un des enjeux important. La question souvent posée est la définition du rite par rapport aux autres actions quotidiennes, ainsi que la question de comment et pourquoi s’articulent ces rites. Comment interpréter les rites? Arnold Van Gennep a mis au point dans son livre « les rites de passages : étude systématique des rites de la porte et du seuil. » une classification, une catégorisation des rites de passages : Cette classification est encore utilisé actuellement car elle permet d'appréhender : ° Les rites de naissance ° Les rituels de puberté ° Les rituels de mariage ° Les rites d’intronisation des souverains Les rites marquent un passage d’un stade de la vie à un avec un changement d'état social (ex : la princesse devient reine). I- Retour des rituels Il y a d’ailleurs un schémas quasi-universel proposé par le même Van Gennep en 3 phases : ° phase de séparation du groupe. (durée plus ou moins longue) ° phase de transition, de mise en marge. ° phase  de réintégration au sein du groupe dans une nouvelle position. Selon la rites les phases auront plus ou moins d'importance. Mais majoritairement l'étape la plus importante reste la deuxième. II-Les final clubs de Harvard Exemple des rites de passage des final Clubs : sociétés secrètes des grandes universités américaines. 1/Harvard University (livre : la face cachée de harvard Grousset) Harvard est une université fondée en 1836 par des WASP donc portée par une logique puritaine, blanche, et d’excellence. Même si depuis elle s’est un peu ouverte, elle reste très proche de son fonctionnement de base (55 000 $ de frais d'inscription). Aussi bien du côté des étudiant qui sont trillé·e·s à leur entrée à l’université (très bon résultat sportif, artistique ou scolaire) que du côté des enseignant qui sont là pour un temps très court et systématiquement évalué par les élèves, l’université cultive ses valeurs d’exigences. Un brassage sociologique existe mais les universités d’excellence attirent majoritairement des

élèves issus de classe aisées créant ainsi de la reproduction sociale. 2/Que sont les sociétés secrètes de Harvard Harvard, comme les autres université de la « IVY League » (Brown, Dartmouth, Princstone, Yale, Coloumbia etc.) abrite des sociétés secrètes. Il en existe huit à Harvard, regroupant l’élite de l’élite qui se retrouvera plus tard quand ils seront dans des positions de pouvoir (politique, économique etc.) dans la vie active. La plupart de ces sociétés ont été créés au XIXème, elles sont pour la plupart réservées exclusivement aux hommes. Autrefois incorporée au « système grec » (organisation des fraternités et sororité aux US à Alpha/Beta/Gamma/Epsilon etc.) mais sont aujourd’hui en rupture avec ces dernières ayant refusées d’inclure la mixité. Les femmes sont exclues de ces clubs. On observe effectivement une lenteur accrue dans l’incorporation des avancées sociales. (Par exemple, l’une de ces sociétés, Porcellian s’est fondée sur le fait de manger du porc lorsque que les premiers juifs ont été admis à l'université (ils ne voulaient pas intégrer les juifs, le vendredi ils mangeaient du porc).

3/Les lieux d’une socialisation particulière Tout premier final club en 1791. Les clubs comptent 60 étudiants, ils sont présent sur les camps dans des maisons de style victorien leur appartenant et ou ils se réunissent. Porcellian, Fox, Owl, Phoenix, sont parmis les plus connues et elles entament un processus de sélection très particulier pour l’intégration : un bizutage. Le jeu de socialisation est différents des fraternités dans la mesure ou l’on y apprend les piliers de l’élitisme dans le rapport aux autres et aux femmes : - savoir jouer de son pouvoir vis à vis de l’université et des autorités locales - savoir jouer de son pouvoir vis à vis des autres étudiants - savoir manier le secret Ainsi, la socialisation des jeunes membres tourne autour de trois éléments fondamentaux : ° Savoir se comporter dans un entre-soi d’homme d’élite (socialiser les « gentleman » à bonne manières, tradition et courtoisie à stigmate de l’élite) ° Acquérir l’attitude à adopter auprès de la gente féminine (courtoisie, prise en charge du début à la fin) ° Decouvrir les codes d’inter-reconnaissance et les mettre en pratique (notamment via l’hexis corporel à Selon bourdieu, l’incorporation des normes sociales et l’habitus vestimentaire à Selon bourdieu, les dispositions et comportement vestimentaires induit par sa classe sociale.) Les universités n’ont pas réussi à obtenir les listes des membres ou le nom du président. Elle ne les cautionne pas mais ne les interdit pas non plus. Il n’existe donc aucun

responsable juridique. L’université n’a donc aucun contrôle sur ces sociétés : les professeurs et les élèves ne connaissent d’ailleurs majoritairement pas les lieux dans lesquels prennent forme ces sociétés. On a une socialisation d'élite en parallèle de l’université. 4/ La sélection des futurs membres Un membre de Final club, initié a accès au réseau complet l’ayant précédé car on reste membre à vie. Ce qui permet d'accéder aux sphères les plus hautes de la société. Ce qui suppose une sélection drastique à l’entrée : On entre dans les clubs selon des rationalités assez différentes mais ils cherchent tous à se recréer une « famille ». La plupart des grands noms de harvard sont passé par ces sociétés secrètes. Ainsi, on s’inscrit dans une filiation, opérant une socialisation parallèle dont l’objectif est de s'entraider, créant des passages sous-terrain vers les sphères du pouvoir. Ces réseaux d’influences sont aussi des clubs étudiants donc leurs membres ne sont pas encore dans la vie active, ainsi, quand on fait entrer quelqu’un dans ce groupe, c’est qu’on mise sur son potentiel. Il faut d’ailleurs être choisi pour y entrer et ça ne se fait pas avant la 2ème année d’étude. Les critères subjectifs mais tous les clubs cultivent l’art du secret : - par rapport aux modes d’intronisation de leurs membres - par rapport à leurs activités internes Les étudiant choisi sont majoritairement : Blanc, de genre masculin, de milieu aisée, plutôt charismatiques, drôles ou ayant de la répartie. Si on ne fait pas parti de ces catégorie il faudra être exceptionnel dans un certain domaine (création de start-up, exploits sportifs etc.). Ils possèdent d’ailleurs des modes de reconnaissance vestimentaires (comme porter un polo de marque avec le col relevé = element subtil). II-Secret et initiation 1/ La membrane poreuse Que peut on dire, que doit-on cacher de son club quand on en est membre : l’élément récurrent est la « porosité du voile » qui sépare le secret des actions. C’est parce qu’elle est reconnue, distinguée, valorisée, que la personne détient le secret et c’est par son pouvoir de dévoiler ou non ce secret qu’elle est reconnu, distinguée, valorisée. La question sociologique n’est pas tant sur qu’est-ce qui est caché mais plutôt dans la manière qu’on le cache, dont on le laisse entendre, dont on le préserve etc.

2/ Les 3 principaux rôles du secret

Ces voilement et dévoilement s’opèrent sur 3 niveaux : ° Les représentations mentales (passant notamment par l’apprentissage d’un nouvel espace langagier à par exemple on ne dit pas « bizutage » mais « initiation » ou on ne dit pas « élite » mais « selection » à c’est donc un vocabulaire qui cherche à préserver l’image positive de ces société tout en restant assez vague) ° Le jeu avec la réalité (« apprendre à revêtir un secret sans le trahir » le fait de détenir un secret formalise en quelque sorte le pouvoir de celui qui peut le dévoiler par le simple fait d’exister. C’est l’un des pilier de la formation des élites.) ° Les conventions socio-symboliques Ce sont les fonctions, les rôles du secret qu’il sont plus importantes que sa nature : ° Le rôle d’attraction (le secret est attirant, on veut savoir, on veut connaître. Comme on ne sait pas l’imagination fait son travail. C’est cette fascination qui permet d’ailleurs d’accepter des rites d’initiations parfois brutales) ° Le rôle de dissimulation (le secret jette un voile sur ce qui se passe au sein des société, il élude les déviances à drogues, alcool, sexe) ° Le rôle de renforcement des liens (le partage d’un savoir commun mais exclusif au sein d’un cercle de connivence permet de cimenter le groupe, le transformant en cercle d’influence ou les uns et les autres pourront s’entraider) 3/ Les rites de passages A la fin de chaque année, harvard opère une cérémonie de remise des diplômes avec des invités prestigieux : Bill Gates, Mark Zuckerberg, Oprah, Elon Musk etc. Une fois que la cérémonie est finie, les chapeaux carrés s’envolent. C’est un rite de sortie. Dans les Final Clubs on trouve plutôt des rites d’entrée (à la fin du processus de sélection) à on célèbre l’entrée de jeunes impétrants au sein du club. Van Gennep qualifie cela de « rite d'agrégation à une communauté ». A la fin du processus de sélection est organisé un « diner final ». Invités au dîner final, les impétrants sont invités à rencontrer les membres initiés.Les membres se retrouvent pour une grande réunion afin de traiter le « dossier » des 30/40 impétrants qui étaient au diner. Il décide par vote traditionnel en mettant en scène des objets ou des jeux de couleurs pour aboutir à une décision finale. Un fois décidé, on prévient les impétrants en pleine nuit à c’est là que s’opère les rites initiatiques. Quelque soit les forme d’annonce, elle s’organise par les trois phases de Van Gennep. ° Phase  préliminaire à processus de sélection, dîner final tenu fin novembre ° Phase liminaire à nuit de l’annonce, épreuve nocturne, rédaction de la lettre d’acceptation

ou de refus ° Phase  post-liminaire à phase d'agrégation jusqu’au début du second semestre.

4/Bizutage publique ou rite initiatiques secret ? Le bizutage, nous dit Van gennep, est une puberté sociale (avec souvent un aspect puéril). C’est aspect est parfois combattu par certains clubs qui insiste plus sur des épreuves intellectuelles. L’initiation a pour principale motivation d’apprendre aux initiés à devenir les prochains initiateurs. Le principe est d’imposer des actions pour rendre service ou satisfaire un aîné. Dans une logique de soumission à l’autorité par l’humiliation. Mais aussi par la distinction. Paradoxalement, l'initiation est tantôt secrète tantôt publique, tantôt humiliante, tantôt valorisante. On doit cacher le sens profond de ce qu’on fait tout en faisant ces actions au grand jour ce qui permet à chacun de savoir que l’impétrant est en initiation et que, par conséquent, il a été choisi. Savoir mettre un part de secret dans une démonstration publique est un apprentissage fondamental des Final Club. Ces derniers occupent un espace définit (les maisons victoriennes) qui sont à cheval entre l’espace scolaire et l’espace résidentiel. Le passage ici est la porte d’entrée (le seuil) des maisons de ces clubs. Etre initié c’est aussi pouvoir passer le seuil de toutes les portes (contrairement aux invités). Le rite créé donc à la fois du même et du différends à du groupe et de la distinction.

Pour conclure :...


Similar Free PDFs