S2 Debats CONT. 3 sur 12 - L1 P2 PDF

Title S2 Debats CONT. 3 sur 12 - L1 P2
Course Sciences de l'éducation
Institution Université Lumière-Lyon-II
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L1 P2...


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CM 3/6

LES DEBATS CONTEMPORAINS EN EDUCATION ET FORMATION INNOVATION ET CREATIVITE PEDAGOGIQUE ; PSYCHOLOGIE ET APPRENTISSAGES

COURS 3 - « Œdipe et la Triangulation Relationnelle » HISTOIRE – « Malheurs sur la Ville de Thèbes », de SOPHOCLE (-5 siècle av. JC) « Autrefois, la ville de Thèbes avait été le théâtre de malheurs et de terreur. Le sphynx était un animal monstre avec certes une tête de jeune fille mais des griffes de lion, des ailes d’aigle, une queue de dragon. Ce sphynx terrorisait les passants à l’entrée de la vile de Thèbes, et leur posait des énigmes. Les malheureux qui ne pouvaient y répondre étaient dévorés par le sphynx. Le roi, Laïos, avait été assassiné par un inconnu, sans qu’on puisse retrouver le coupable. La reine Jocaste, veuve de Laïos, avait épousé en deuxième noce le héros vainqueur du Sphinx, le jeune Œdipe. Il est roi de Thèbes quand commence cette histoire, son règne se déroule assez paisiblement, et avec son épouse Jocaste ils ont 4 enfants. Mais, quand cette histoire commence, y’a un fléau qui s’abat sur la ville de Thèbes : la Peste, qui ravage la ville. Alors Apollon est consulté. Il déclare que les habitants de Thèbes sont punis pour n’avoir pas vengé la mort du roi Laïos et pour continuer à héberger à l’intérieur de la ville le meurtrier inconnu. Alors Œdipe entreprend une enquête avec l’aide de Tirésias, un voyant psy, extralucide, aveugle mais qui est un voyant (il est aveugle, car on apprend il aurait surpris Athéna nue dans son bain). Œdipe mène l’enquête avec lui, et celle-ci est longue, elle s’enlise. On finit par aboutir à une solution, grâce aux aveux d’un berger qui est le serviteur du royaume. On apprend donc toute l’histoire, tout ce qui se passe avant. On apprend donc que Laïos, quand il était jeune marié, avait interrogé l’oracle pour savoir si son mariage serait heureux. L’oracle annonce que l’enfant qui va naître de ce mariage entre Laïos et Jocaste lui donnerait un jour la mort. Alors pour conjurer le sors, à la naissance de son fils, le roi confit son bébé à un serviteur qui a pour mission de l’exposer sur le mont Sisteron, et le suspendre par les pieds, après lui avoir percé les pieds, liés entre eux, et donc abandonné (Œdipe en grec c’est pieds enflés). Le serviteur fait en sortes qu’un berger du royaume d’à côté, le royaume de Corinthe, puisse récupérer cet enfant, le sauver, et le confier au roi et à la reine de Corinthe qui a l’époque ne pouvaient pas avoir d’enfant, et qui l’adopte. Alors Œdipe grandit sans rien savoir de ses origines. Il entend parfois qu’il est l’enfant du hasard, et le doute s’insinue dans son esprit. Alors il décide de consulter lui aussi l’oracle, qui lui dit « Tu tueras ton père, et épousera ta mère. ». Du coup il engendra une race détestable. Œdipe décide d’échapper à son destin et décide de s’exiler de Corinthe pour ne pas tuer celle qui croit être son père et épouser celle qui croit être sa mère. Il va à un carrefour en direction de Thèbes, et là un voyageur lui barre le passage. Œdipe refuse la priorité, le conducteur du char tue le cheval d’Œdipe. Œdipe est furieux, s’en prend au conducteur, et tue le passager. On apprendra plus tard qu’il a tué Laïos, roi de Thèbes, son père. Une première partie de l’oracle se réalise. Aux abords de Thèbes, y’a toujours le sphynx, et Œdipe le rencontre. Le sphinx lui pose une première énigme, puis une deuxième. Vaincu, le sphynx se précipite au fond d’un ravin, et donc la ville de Thèbes est libérée du sphynx. Créon, qui est le frère de Jocaste, avait faim l’intérim du royaume, et avait promis la main de sa sœur à celui qui délivrerait le monstre de Thèbes. Alors naturellement, Œdipe est acclamé comme un héros et est conduit vers la reine, qui l’épouse, sans savoir que c’est sa mère. La deuxième partie de l’oracle est accomplie. La vérité éclate, car finalement Œdipe et tout le monde apprend la vérité, surtout à partir des aveux du berger qui n’a pas voulu obéir aux ordres de Laïos en exposant son fils. Alors Jocaste désespérée d’avoir épousé son fils et le meurtrier de son premier mari, se pend dans son palais. Œdipe réalise enfin ce qu’il s’est interdit de voir et se crève les yeux, et est chassé par ses fils. Il hère, épaulé par Antigone, sa fille. Ainsi, Thèbes fut libérée de la Peste. ».

FREUD découvre le fait que les sentiments sont mis en scène dans ce drame de SOPHOCLE, et son tout est similaire à ce qu’il a put ressentir dans son enfance. En 1897, FREUD dit à un ami « J’ai trouvé en moi comme partout ailleurs des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont je pense communs à tous les jeunes enfants. Chaque auditeur fut un jour en germe, en imagination, un Œdipe, et s’épouvantes devant l’accomplissement de son rêve, transposé dans la réalité ». La découverte de FREUD se repose sur deux idées : - Nous fûmes tous un Œdipe - Il y’a une analogie entre le mythe et le rêve  Tous les désirs ne peuvent s’exprimer dans la vie éveillée pour des raisons d’interdits. Ils sont donc refoulés, oubliés, maintenus dans l’inconscient. Les désirs trouvent une autre voie de réalisation, le rêve est là pour tenter de les réaliser. On se rappelle de ce que la censure a bien voulu laisser. C’est ce qui rend nos souvenirs de rêves assez énigmatiques. Le mythe fait écho des désirs inconscients, mais réalisés par le héros. Le mythe raconte, après déformation, le vécu inconscient des Hommes.

CM 3/6

I.

Le Complexe d’Œdipe

Il structure la vie des jeunes enfants et renvoient les adultes a des sentiments. Nb : le mythe d’Œdipe n’est pas le complexe d’Œdipe. Le mythe raconte une histoire mais décrit d’une certaine manière l’échec du complexe d’Œdipe. Celui-ci fait partie de l’histoire de chacun d’entre nous, et la plupart du temps il se résout. Il structure la personnalité.

I.1. L’Œdipe du Côté des Enfants Le point de départ commence comme ça, c’est-à-dire qu’on a un enfant qui est en relation avec des adultes, et tout passe par eux, par lui (un parent). C’est une relation à deux. Le point de départ de la relation œdipienne, c’est la prise de conscience d’une relation qu’il existe entre deux autres personnes, entre père et mère, et une relation dont il est exclu (l’enfant). Cette relation est en plus antérieure à cette existence, car il en est le résultat vivant. Cette exclusion s’exprime par des questionnements de l’enfant, qui aimerait dormir avec sa mère par exemple, etc. C’est donc une relation dont il est victime. Dans le mythe de Sophocle, Œdipe est exclu de Thèbes, on veut l’exposer. Il est exclu lui aussi de Corinthe quand il s’en exclu lui-même. Comment font les enfants pour revenir à une situation « connue », pour ne pas affronter cette exclusion ? -

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L’interposition ; « Je voudrais bien un gâteau ». Maman dit non, Papa dit oui. Cela devient intéressant quand Maman n’est pas d’accord, et cela fait des étincelles. L’idéal serait donc qu’ils se disputent, et que tout revienne comme avant, où l’enfant serait le centre de la relation. Il y’a une tentative d’éviction du père. Tentative de séduction du petit garçon vis-à-vis de la mère, et rivalité Dans le mythe, les désirs sont transposés dans la réalité. La séduction est interdite par le tiers, et le désir de tuer se trouve confronté à la crainte qu’il puisse arriver quelque chose de l’ordre de la sanction : la castration, la sanction de la rivalité. Angoisse de Castration ; ce qui importe, c’est que cet imaginaire œdipien est un imaginaire dans lequel il existe ou il a existé une relation qui fait que l’enfant est là, et que dans ce que dit le père ou la mère, quelque chose de l’origine de cet enfant est évoqué comme un désir ayant existé antérieurement, et qui est à l’origine de la naissance de cet enfant. Françoise DOLTO parle d’une castration symboligène, d‘une frustration du désir nécessaire, une coupure à l’interdit du désir parce que derrière se situe une règle commune qui nous unie : il est nécessaire qu’il y ait une castration. Coexistence de sentiments opposés à l’égard de chacun de ses parents ; rivalité certes, mais en même temps identification L’Ambivalence est caractéristique du complexe d’Œdipe. La satisfaction du désir est interdite, car inceste. Alors comment va-t-on se sortir de cela ? Il va bien falloir refouler ce désir, car il va bien falloir construire plus tard sa vie autonome, sexuelle, auprès d’autres partenaires, identification pour poursuivre l’ordre des générations.

C’est donc une rivalité vis-à-vis du parent du même sexe, une angoisse de castration, des sentiments très ambivalents, un peu contradictoires, une mise en place des interdits. Il y a donc un refoulement, et donc puisque ce n’est pas possible maintenant, il y a une identification dont on se sert pour poursuivre des générations.

CM 3/6 Il faut comprendre que la vie des jeunes enfants est compliquée, qu’ils sont aux prises avec des sentiments difficiles. I.2. L’Œdipe du Côté des Educateurs L’adolescence peut-être aussi vue comme une deuxième chance de comprendre ce complexe. De plus, le complexe d’Œdipe structure l’individu, le marque à vie. Cela nous positionne comme un observateur, un auditeur de cette situation complexe, qui peut être ni neutre ni bienveillant. Comment sommes-nous socialement intégrés, comment avons-nous intériorisés la règle ? FREUD dit « Chaque auditeur fut un jour en germe en imagination, un Œdipe ». On perçoit que l’éducateur fut un Œdipe en imagination et reste donc marqué par sa propre expérience œdipienne. On peut retrouver chez les adultes des marques de cette relation œdipienne. Par exemple, comment est-ce que nous vivons le sentiment d’exclusion ? Quel est notre rapport à la loi, comment vivons-nous la règle ? Autre exemple, comment supportons-nous la frustration de nos désirs ? Comment sommes-nous socialement intégrés ? Comment avons-nous intériorisé la règle ? L’éducateur est marqué par sa propre expérience, et du coup ne peut être neutre vis-à-vis des enfants qui vivent cela. Le conflit œdipien, ce n’est pas seulement une affaire d’enfant ou d’adolescent, c’est une construction relationnelle dans laquelle l’éducateur est impliqué, on n’est pas neutre là-dedans. Comprendre le complexe d’Œdipe, c’est aussi reconnaitre que nous sommes marqués par nos expériences œdipienne, et impliqués émotionnellement. Anna FREUD, la fille de FREUD disait « Il me semble qu’on a le droit d’exiger que le maître ait appris à se connaitre et à dominer ses propres conflits avant d'entreprendre sa tâche de pédagogue ». I.3. Les Sentiments et l’Apprentissage de la Vie Sociale -

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L’ambivalence des sentiments ; caractérise la relation éducative. La période œdipienne est par excellence la période de l’ambivalence. [ Cf. cours précédent également] Dans le mythe, on voit bien la coexistence de sentiments contradictoires. L’éducateur navigue entre laisser faire et l’interdit. Dans le complexe d’Œdipe, ce qui structure l’individu et lui permet de résoudre ce problème, c’est l’interdiction de la réalisation de ce désir. On ne le supprime pas, on le contrôle, le refoule. L’apprentissage de la temporalité ; ce sentiment d’être exclu d’une relation est conforme à une réalité théorique, qui est que la relation est antérieure. Il y’a eu une relation affective. La construction de sa vie affective, à l’enfant, se fera avant et plus tard. L’éducateur est là pour accepter l’existence d’un temps antérieur et de réaliser plus tard le désir. Il est là pour accompagner l’apprentissage de la temporalité. Les éducateurs ont la responsabilité de dire la réalité de l’origine pour qu’on puisse permettre à un enfant de passer du désir brut à une identification, en lui faisant comprendre comment ça se passe dans l’ordre des générations. Nb : toutes les questions des enfants ont un rapport avec l’origine ; d’où je viens ?

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Intérioriser les règles ; de l’ordre de l’action des enfants. Il y a plusieurs conditions. D’abord, instaurer une sécurité et une fiabilité affective. Comment pourrait-on imaginer apprendre à un enfant à suivre des règles si nous les outrepassons ? La règle n’est pas seulement pour un enfant, ni un règlement de compte. Les règles ont d’autant plus de chance d’être entendues par un enfant si celles-ci sont faites par un adulte de confiance, fiable. C’est aussi sanctionner ; à condition que celle-ci laisse à l’autre la possibilité de changer. Sanctionner, c’est reconnaitre à l’autre le pouvoir de faire autrement. Sanctionner, c’est laisser un choix. Il

CM 3/6 faut reconnaître l’autre dans sa capacité à changer. A noter qu’il faut donc trouver la bonne distance pour que chacun garde sa place.

II.

La Triangulation dans la Relation Éducative et l‘Objectif de Socialisation L’éclairage du mythe d’Œdipe nous amène à considérer que la relation éducative est une relation à 3.

II.1.

L’Identification et l’Emancipation

Dans le mythe, on parle de résolution quand l’enfant renonce à ses désirs. L’enfant emprunte des éléments à ce qu’il connait, il s’identifie, et construit sa propre identité en le faisant. Ce que nous apporte cette situation sur le plan de la relation, c’et qu’il s’agit pour les enfants de dépasser la dépendance […]. L’identification, c’est ce qui permet de dépasser la relation à deux, de savoir compter jusqu’à trois.

II.2.

Cohérence Educative

Il faudrait qu’on ait toute la même façon de penser, de faire, mais cela ne marche pas. L’idée d’avoir la même façon d’agir, de penser vis-à-vis des enfants, c’est impossible. La cohérence éducative, ce n’est pas tous penser de la même manière, mais c’est le fait de pouvoir en parler, se dire les différences. C’est où les différences sont explicites.

II.3.

Le Triangle Pédagogique d’Houssaye

Jean HOUSSAYE parle aussi de la nécessité du triangle dans la relation pédagogique. Il essaie de faire comprendre que le fait d’enseigner peut s’expliquer avec l’aide d’un triangle à 3 sommets, avec l’étudiant, l’enseignant et le savoir. Il dit que parfois, on privilégie l’un des 3 axes. Par exemple, dans l’amphi, on est dans une relation où ce sont les étudiants qui font les « morts ». Ce qui est privilégie ici, c’est la relation entre l’enseignant et le savoir. Dans cette relation, il y’a plusieurs intérêts : délivrer un ensemble de mêmes savoirs à un ensemble de personnes, mais il y’a des risques dans cette relation. Autre exemple, dans les stages BAFA, on privilégie la relation étudiant-enseignant (illusion groupale), il y’a un risque de mettre à l’écart le savoir. Autre exemple, dans les pédagogies dîtes innovantes, c’est la relation d’apprendre qui est privilégiée, c’est à dire la relation entre les étudiants et le savoir. C’est aider à faire tout seul, l’enseignant fait le mort ici, observe et reste en retrait. Le risque est que ce qu’apprenne les élèves ne soit pas adapté au contexte culturel, social.

Comme dans la relation œdipienne, pour que ça fonctionne, il faut une interaction entre les 3 éléments dans la relation pédagogique. Il faut que ça triangule. La relation triangulaire ouvre à la vie sociale. Cf. schèma du triangle du cours de T. BOUCHETAL au 1er semestre https://sites.google.com/site/ideesash/_/rsrc/1261919421518/pedagogieressources/theories-de-l-apprentissage/Triangle%20de%20Houssaye.jpg?height=246&width=400...


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