Texte 1, Le pont Mirabeau PDF

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Etude analytique du Pont Mirabeau...

Description

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FICHES BAC

“Le Pont Mirabeau”,Alcools, Apollinaire

Le poème que nous étudions est “Le Pont Mirabeau”, écrit après sa rupture avec Marie Laurencin, ce poème parle de la souffrance d’aimer.

Questions possibles :

❖ Montrez que ce texte est un poème de la rupture des ruptures. ❖ En quoi le poème renouvelle t-il la tradition poétique ? ❖ Quel est le mouvement ou la structure du poème ? ❖ Comment dire le passage du temps ? ❖ Les motifs lyriques de l’amour perdu et du temps qui passe sont-ils renouvelés par la forme du poème ? ❖ Peut-on dire que ce poème est original ? Pourquoi ? ❖ Qu’est-ce qui fait de ce texte un poème élégiaque ? ❖ Qu’est-ce qui rend originale l’évocation de la fuite du temps ici ?

Grandes idées du textes :

I) LA FUITE DU TEMPS - la fuite du temps est un thème traditionnel en poésie. Apollinaire le modernise en l’associant au thème de la fuite de l’eau et au motif du pont qui fait contraste par sa staticité (élément urbain qui participe au renouveau des thèmes de la poésie et qui est le symbole de son amour avec Laurencin) - les verbes “coule”( v .1) et “sonne” (v .5) rappellent la fuite du temps : “sonne” fait écho à l’horloge donc au temps qui passe et “coule” fait écho au cours inéluctable du temps = le temps est associé à l’eau.

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- “sonne” revient à chaque refrain et marque le temps qui passe dans les refrains ➔ il y a l’évocation des “jours”, de “la nuit” : symbole du temps qui passe - verbe de mouvement “s’en vont” (v .6, 12, 18 et 24 : chaque refrain) en opposition avec le poète qui lui “demeure” (mêmes vers) ➔ cette opposition entre le mouvement et la fixité est renforcé par les images de l’eau et du pont qui s’opposent l’eau représente l’amour, le poète ne veut pas la fuite de l’amour

II) PROSODIE - les vers sont des décasyllabes, initialement écrit en décasyllabes Apollinaire a découpé les vers 2 et 3 en tétrasyllabes et en hexasyllabes afin de créer une variation dans le rythme et créer des enjambements et des ambiguïtés - en alternance il y a un refrain en distique : qui crée un mouvement perpétuel ➔ le premier et le dernier vers (des quatrains) sont semblables et musicaux “Sous le pont Mirabeau coule la Seine” ➔ les strophes sont élégiaques, les vers sont impairs et jugés musicaux, les rimes sont féminines et il n’y a aucune ponctuation

III) CHANSON LYRIQUE/MUSICALITÉ - la forme du texte est une chanson car il y a des refrains (associer la chanson à la fuite du temps est nouveau) - le pont inspire au poète une méditation lyrique, il dit à Madeleine Pagès “une chanson triste d’une longue liaison brisée” - la chanson de Gayette et Oriour aurait inspiré le refrain “vente l’a et li rain crollent/qui s'entraînent soef doerment” - strophe 1 et 2 = mêmes rimes féminines reviennent pour créer une plus grande musicalité : “eine” et “asse” - dans chacunes des strophes il y a un son dominant :

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➔ la 1ère strophe l'assonance “ou” appuyé par l’allitération en M/N ➔ la 2ème strophe l’assonance “a” appuyé par l’allitération en R/S ➔ la 3 ème strophe l’assonance “ou” “an” “en” appuyé par l’allitération en R/V - le mot “amour” est répété vers 2, 13, 14 et 21 pour marquer l'obsession du poète

IV) L'ESPÉRANCE VAINE - l’association entre la fuite du temps et de l’amour marque l'espérance - la thématique de l’espoir est bien présente car Guillaume Apollinaire fait le constat d’un amour perdu mais il exprime son espoir car il l’évoque v .16 “Espérance” et la personnifie en fait une allégorie : ➔ c’est une vertu théologale, la majuscule attire l’attention du lecteur - v .6 “ la joie venait toujours après la peine” = marque l’espoir - “la peine” est à la fin pour annoncer la fin du poème ( valeur programmatique) - au fil du poème la lueur d’espoir s’anéantit - le dernier quatrain est un constat négatif

V) LA SOLITUDE - le registre élégiaque marque la solitude - la lenteur de la vie est en opposition avec le cycle de la chanson et le cours de l’eau ➔ Apollinaire est seul avec ses souvenirs le couple est passé contrairement au “je” qui est présent - “je demeure” vers 6 marque la fixité dans le lieu mais aussi la fixité dans les sentiments - le fait qu’il n’y est pas de ponctuation : le vers peut se lire différemment soit un enjambement soit un rejet à la strophe 2 : on ne sait si c’est à relier au vers 1 ou 2 - il y a un emploi différent du comme : ➔ soit pour la comparaison ➔ soit pour évoquer le regret

- aussi ce poème se lit comme un destin sentimental...