Title | UE6 S6 - Genre Performances Ethnicités - Cours |
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Author | Marine Dehout |
Course | Communication médias |
Institution | Université de Lille |
Pages | 16 |
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BLOC 1 : DÉFINITION DE LA PERFORMANCE • PARTIE 1 : Objectif du premier bloc → définir et donner les caractéristiques de la performance : provenance, qu’est-ce que c’est, qu’est ce que ça n’est pas, dans quelles traditions esthétiques ou contre traditions esthétiques ça s’inscrit/construit… 1) Définition classique de la performance Histoire de l’esthétique traditionnel : la Performance entretient des relations tendues et critiques. Elle est traditionnellement associée au bodyart et autres travaux qui partent du corps (apparut au XXIème). Elle se fait en opposition au théâtre (qui lui se fait à partir de l’écrit), et en opposition au fait que l’art est un objet qui doit être matériel (consommé, acheté). On cherche à privilégier la relation avec le public (recherche de l’éphémère), d’où la difficulté au début d’enregistrer la performance (il fallait compter sur la mémoire des participants). Très différent de maintenant où tout le monde peut filmer la performance, la poster sur internet, cela peut faire parti de la relation public-performance. La performance est plus sur le faire que sur l’être, intérêt pour les actes de la vie quotidienne (on les déritualises). La Performance est en rapport avec la culture pop, l’activisme, les médias et moyen de communication. (diapo 3) Richard Schechner (dramaturge et prof université NYork) : définit notion performance : To do (faire, action) plus important que To be. Le comportement:
Dimension événementielle importante: événement unique, les interactions avec public seront différentes à chaque fois (pas forcément dans sa matérialité où mouvements répétitifs). Événements répétés caractéristique
(faire la cuisine, sport, sexe, rituel, business). “La performance est partout” (diapo 4) Discours présidentiel, la messe et autres rituels religieux sont des performances. Le performeur c’est celui qui fait les choses, posent les actes selon un plan, il y a des codes et un scénario (conscient ou inconscient)
Ce schéma montre que la perf est partout, dans les échanges, les rituels… De la préhistoire en passant par le théâtre… • Caractéristique de la performance:(diapo 6) - Une organisation du temps 3 types de temps : la temporalité de l'événement (qui comprend les étapes à franchir dans un certain ordre), temps limité (arbitrage, match, film 48h chrono), temps symbolique (temps cosmique, fin du monde, éternité…). Ces 3 types de temps se confrontent. Le temps va être réorganisé de manière + codifiée + abstraite et + participative exemple de rapport au temps: Kaprow, Fluids, 1967,happenings in 6 parts, 1959. (diapo 7 et 8). La perf insiste bcp sur la rupture entre ce qu’on fait, ce qu’on voit et ce que les gens vont faire. - Un rapport particulier aux objets (très présents) Autre que la valeur fonctionnel et commerciale. Désintérêt des performers pour les costumes, car le corps est au centre de la perf, mais un grand intérêt pour le travestissement (nous performons tous les jours quand on s’habille)
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L’absence de productivité (il ne l’a pas détaillé)
- Les règles/les codes Peuvent changer. Créer par le performeur qui va les formuler sous forme de consignes aux participants, s’applique à tous les acteurs. Elles permettent de dessiner un espace temps, de délimiter la frontière entre l’activité quotidienne et la performance - Un rapport à l’espace La performance investit des espaces hors scènes : l’espace public et la rue sont les espaces favoris des performeurs. Ils peuvent utiliser ces lieux n’importe quand et relation aux groupes est facilités. En contradiction avec les théâtres qui sont des lieux utilisés pendant un temps bien donnés.
• PARTIE 2 : La performance dans d’autres domaines [ Bien voir toutes les performances, elles peuvent faire parties de l’éval du CM.] Kirchen Black Gimblet a donné d’autres caractéristiques de la performance : - elle peut se faire à partir de n’importe quel média - mots-clés: évènement, pratique corporelle, capacité d’agir, identité, dématérialisation de l’objet d’art - nouvelle forme d’art - manière de comprendre les processus culturelles, historiques, socio, politiques & d’intervenir sur eux politiquement et socialement dans l’espace public - forme d’expression qui pallie l’élitisme d’autres formes d’art - elle permet de revoir les rapports théorie/pratique, entre les artistes et les universitaires - elle inclut des disciplines positivistes (ex: sociologie, anthropologie) Questionnement sur la formation des disciplines, des savoirs // critique de Foucault sur les sciences de l’homme La performance permet de critiquer la question des hiérarchies au sein de l’esthétique. Elle s’interroge aussi sur qui fait l’objet du regard de qui, qui est objectivé par qui, etc. (performances de Yves Clain: rapports h/f) On peut penser que le terme de performance est un peu fourre-tout. Mouvement initié par des artistes qui voulaient étendre le champs de la performance. Ex : Gomez fait de l’anthropologie inversé qui travaille sur regardant/regardé avec mise en cage comme lors de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb → Critique du racisme, de l’exotisation Etendu du champ de performance, grande mobilité en tant qu’outil critique. Anthropologie observe les populations
La notion de performance a été très importante en philosophie avec Derida qui utilisait la notion de “performativité”. Derida et Deleuze (années 90’) : réflexion autour du langage (structuralisme) à partir des travaux de Saussure : les cultures sont structurées comme un langage. Réflexion qui allie performance et performativité: pq il y a des énoncés qui sont plus forts que d’autres? énoncés qui FONT quelque chose. (Austin : les énoncés performatifs [texte: Quand dire c’est faire]) Théorie queer et Judith Butler et le féminisme en général réutilisent ça. (voir bloc 2) ex: performances féministes des années 60 John Rivière (psychanalyste) mascarade de la féminité, prise de parole en public surtout par les hommes Question du mimétisme, performance de la race. Franz Fafon, performance comme une personne racisée (code vestimentaire, démarche), prête le flanc au racisme, contrôle d’identité par les policiers. Olii Baba travaille aussi sur cette question. Donc très large. Performance utilisée dans la désobéissance civile : collectif act up popularise le Die In → un groupe se met devant une institution pour signifier la mort des gens atteints du sida marches pacifiques, etc. Actions Puerta del Sol. etc Utilisation des ressources de la performances par des manifestants utilisants le corps depuis les années 60 : désobéissance civile pacifique et relève du militantisme Donc la performance permet de s’interroger sur la construction du genre, de la race, de la sexualité, de la nation. Sort l’art de sa dimension purement artistique (!!) et détaché du politique. Réappropriation d’autres pratiques culturelles. Les die-in viennent des pich&ting/pick-eating (?). Techniques reprisent par des manifestants contre le mariage gay qui lisent la bible en public par exemple. Elles viennent des mouvements de gauche mais sont reprises par la des conservateurs car accroît la visibilité. CC : La performance est productrice d’identité. Variété d’utilisation de la performance en tant que technique, pratique artistique, concept critique qui a pénétré tous les champs des sciences humaines.
● PARTIE 3 : Définition de la performance par les performeurs eux-mêmes Bloc où on s’interroge sur ce qu’est la performance, ses définitions, ses fonctions, ses caractéristiques. On a vu : Comment la performance était unpeupartout,comment elle traversait tous les champs du savoir, comment elle recouvrait énormément les pratiques, comment quelque part c’est l’une des formes artistiques majeurs du XX et XXIeme siècle (ce qui est impt à savoir si on travaille dans les milieux culturels). • Marina Abramovich - Célèbre performeuse qui à commencé dans les années 60 - Qui a mis du temps à émerger. → 2010 : Très grande exposition au Moma “The Artist is present”, sorte de couronnement de sa carrière + le moment où qqpart là performance a été institutionnalisée. (Recommandation d’aller sur le site du MOMA - Voir performance d’une minute : ? ). (Perf où elle reste assis 3 mois sur une chaise 8h -18h, sans bouger). = Fait écho jusqu'à ce qu’on a vu jusqu’ici, notamment la différence fondamentale entre le théâtre et la performance (ex de Marina) : Au théâtre on joue qqn d’autre, alors qu’avec la perf, ce n’est pas possible, on est là avec son corps, avec soi, on parle de son expérience. Une sorte de dimension autobiographique, ce qui n’est pas du tout le cas pour le théâtre. Question de la représentation aussi : “La différence avec la perf, c’est que quand vous avez un couteau, du sang… c’est pour de vrai” alors qu’au théâtre c’est pour du faux = Pas le même rapport. Moyen notamment d’insister sur l’importance du/son corps, que l’on peut pousser jusqu’à ces limites. Cela a été un des grands courants de la perf quand elle a commencé avec fluxus, etc. ou les actionniste viennois, mais aussi dans toutes les performances féministes - où on va bcp explorer le corps féminin, ses limites, son aliénation, le “masochisme” féminin, etc. Elle insiste aussi sur le fait que les perfs sont importantes pour dire des choses, notamment en période de crises économiques = Qqch que l’on a pu obs depuis la mobilisation de mvt altermondialiste, les forums sociaux, les années 2000, mais aussi depuis l’Amérique de Trump, mais aussi à travers tous les mvt de type En Grèce, de type les mobilisations contre les mvt néolibéralisme, etc. Eléments sur lesquelles elle insiste avec cet angle, qui met en avant la performance au sens sportif / corporel du terme. Quand elle est dans une perf, elle est a 100%. • Les “Split Britches” (qui est une troupe de performance américaine qui produit des œuvres à l’international depuis 1980), qui donne aussi une def à la performance : (MAIS IL LA DONNE PAS 8D) Voir site de l’intitut hémispherique : h ttp://hemisphericinstitute.org/hemi/ - qui est un réseau collaboratif, multilingue et interdisciplinaire d’institutions, d’artistes, de chercheurs et de militants issus des trois Amériques - donne beaucoup d’infos et des liens sur les performances (pas forcément facile à trouver) …
• Séries de performances féministes - des années 1970 : donc la performance va être un des moyens d’expression très important pour les féministes, pour pleins de raisons : Elle leur permet de travailler leurs expériences, mais aussi car c’est un medium qui ne nécessite pas d'investissement financier/matériels importants. Par ailleurs, les féministes sont intéressées pour non pas passer leur message politique, mais être en interaction avec d’autres femmes par cette forme, qui justement permet de créer un espace temps privilégié avec un public, de manière à susciter une réflexion. Réflexion ici sur les rôles traditionnels de la féminité dans les années 60/70 même s’il y a encore des choses valables à notre époque, notamment sur la question de domesticité et les travails ménagers. [Dans les années 70, les féministes dit de la 2ème vague, vont énormément s'intéresser à la question du travail, mais aussi du travail domestique, du travaille à la maison. De la façon dont les femmes sont confinées dans la sphère privée et avec toute les tâches qui leurs incombent, à savoir la maternité, faire à manger… Alors que l’espace public est culturellement / traditionnellement plus facile d'accès pour les hommes, notamment pour les tafs de politiques, mais pas seulement. La performance est un outil très intéressant pour les féministes, mais c’est vrai aussi pour toutes les minorités qui se mobilisent dans les années 60/70 (notamment avec la mobilisation contre la guerre du Vietnam par exemple) ]. Ici c’est un projet qui s’appelle la Womanhouse, qui a commencé en 1970 à Los Angeles sur la côte ouest des Etats Unis. Un projet qui a été initié par deux artistes féministes importantes : Judy Chicago et Myriam Shapiro qui sont à l’initiative du “California Institute of the Arts” et de la partie The Feminist Art Program. Elles vont avoir l’idée de faire travailler leur étudiant avec des artistes locaux, donc une 30ene et elles vont récupérer une maison abandonnée - obtenir un bail pour une durée limitée - que les artistes et étudiants vont refaire de fond en comble, qu’elles vont aussi investir comme l’espace de la domesticité, avec plusieurs salle donc, comme celle des règles, celle des saints de la procréation (?).. Il va y avoir toute une façon d’investir de manière critique l’espace “féminin” et de la maison. → Intéressant : car manière de recréer les espaces + ces espaces/pièces vont servir aussi à faire des groupes de “rising constructedness”(?) c’est-à-dire qu’on se retrouve entre femmes - donc des groupes non-mixtes - et on partage l'expérience de justement “Qu’est ce que c’est d’être une femme ? ; C’est quoi le rôle d’une femme dans la société actuelle ? ; Qu’est-ce qui va pas, qu’est ce qui est interdit ?” - donc ca va bcp tourner autour des questions de la domesticité, procréation, reproduction, travail ménager, de la sexualité aussi… Et donc les étudiants et artistes, à l’issue de ces discussions, vont aboutir à des performances, des scénarios. Dans un premier temps ce sera un public non-mixte qui sera invité à venir voir les performances et ensuite elles seront ouvertes à tout public (il y aura plus de 10 000 visiteurs, pour voir celles-ci), dont : • Cock & Cunt play soit en gros le “Le jeu de la bite et de la Chatte” = deux femmes qui mettent des prothèses du sexe masculin et féminin, puis elles vont se bagarrer - sur la question des tâches domestiques, de la sexualité… ET à la fin, l’homme tue la femme - tout ça dans un ton assez humoristique !
• Waiting Maintenance est plus une perf sur tous les âges de la vie d’une femme, le fait d’être bébé jusqu’à la vieillesse, de justement comment le corps vieillit, comment la féminité hétérosexuelle telle qu’elle est résumée dans cette performance où la femme est représentée dans une attitude constante de passivité, sans grande capacité d’agir, à attendre la gratification de son Mari, qu’on lui parle, lui donne de la considération.. Tout un rythme où la répétition est importante, où justement la performeuse décrit cette répétition de l’ “attente” justement (d’où le nom). Économie de moyen très simple. Juste de s'asseoir et d’avoir ces gestes répétés. → Intéressant de voir que la performance peut avoir un rôle politique et interroger les rôles de genre. • Martha Rosler - Semiotics of the Kitchen (1975) : Entretien des liens communs avec les perfs précédentes, sur le travail domestique - La cuisine ici, comme espace typiquement féminin, où sont confinées les femmes. Dans les années 60 les féministes ont des réactions notamment en amérique contre justement le confinement des femmes à la maison, le rôle de la femme comme il est idéalement décrit dans la culture américaine des années 50. Martha Rosler, fait tout un travail sur les ustensils de cuisine et les gestes répétés qu’on peut faire dans la cuisine pour faire la cuisine, en structurant la performance sous forme d’ABCdère, et au bout d’un moment, quand on a compris/vu la répétition, la mise en scène, etc. fait que qqpart elle dénonce le caractère soporifique et ennuyeux et répétitif des gestes quotidien d’une femme à la maison et dans sa cuisine. • Mierle Laderman UKELES - Not just garbage : tire partie aussi de la question de la répétition de la performance. Ici série de perfs sur le nettoyage, donc on revient sur cette tâche de “nettoyer” qui est typiquement féminine et qui fait l’objet des critiques par les performeuses femmes féministes des années 60/70. Not just garbage, dans le quartier de soho à New York, où elle passe son temps à nettoyer le trottoire devant une galerie d’art - Les gens se posent des questions pour savoir s’ils doivent rentrer et nettoyer immédiatement effaçant les traces de leur passage, des étudiants qui vont prendre des notes puis un moment venir l’aider. Qui viennent l’aider ? Qu’elle est le statut social de ceux qui viennent l’aider ? Est-ce que ce sont des femmes qui se sentent solidaires de la voir nettoyer. Ici, cadre temporel précis, elle performe de 14h à 17h, pendant une semaine. La ville de New York / Département de ramassage des ordures, va venir inviter cette artiste en lui proposant de faire une performance avec 10 000 personnes, toutes les personnes employées dans la propreté de la ville de NY de l’époque. Elle va faire la perf, de serrer la main à toutes ces personnes qui s’occupent de l’entretien, souvent invisible, mal considéré / dégrader socialement.
• PARTIE 4 « In mourning and rage » Suzanne Lacy, Leslie Labowitz, Bia Lowe (1977) groupe de performeuses, souvent des collectifs pour en finir avec l’idée de « créateur », « de « génie ».
- Contester la couverture médiatique extrêmement explicite de l’étrangleur de la colline (violer et étrangler une vingtaine de femmes) devant la mairie de LA, les femmes vont se retrouver dans des tenues de deuil. Chaque participante va donner les statistiques des femmes violées et assassinées à L.A au micro. Déclaration contre la représentation des femmes dans la culture populaire. Question de société. Certaines de ces femmes assassinées étaient des prostituées, et ces femmes voulaient contester le fait que ces meurtres étaient passés sous silence...