22La traduction et la lettre ou l Auberge du lointain 22 PDF

Title 22La traduction et la lettre ou l Auberge du lointain 22
Course Lingua e traduzione - lingua francese i lti
Institution Università degli Studi Roma Tre
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RIASSUNTO...


Description

“LA TRADUCTION ET LA LETTRE OU L’AUBERGE DU LOINTAIN” Par Antoine Berman « La traduction et la lettre ou l’Auberge du lointain » est un livre écrit par Antoine Berman. Il s’agit d’une version légèrement remaniée d’un séminaire tenu par l’auteur lui-même au Collège International de Philosophie de Paris, en 1984. Le livre constitue, d’abord, un texte de travail où Berman affronte la question de l’expérience de la traduction. Au centre de la réflexion il y a donc le thème de la littéralité dans le traduire, à partir de l’idée que c’est pas possible parler de traduction au sens étroit quand on vise à la simple restitution du sens, à la simple recherche d’équivalents, sans s’heurter avec le poids corporel de la lettre. La première édition de ce texte est apparue en 1985 dans « Les tours de Babel. Essais sur la traduction » (-> un livre qui recueille des écrits d’autres auteurs). Dans ce même livre, Berman proposait la première traduction française d’une conférence tenu par Schleiermacher, « Des différentes méthode du traduire », dans laquelle il y théorise l’antagonisme entre les deux seules manière de traduire : 1) “Ou le traducteur laisse tranquille l’écrivain et le lecteur lui va à la rencontre” ; 2) “Ou le traducteur laisse tranquille le lecteur et l’écrivain lui va à la rencontre”. La première cultive la langue maternelle à travers l’incidence d’une autre langue et d’un autre monde -> elle accueille l’Étrange en tant qu’Étrange à son propre espace de langue. La seconde, au contraire, dans la conceptualisation adoptée par le séminaire, est ethnocentrique. Comme on avait déjà dit, le titre c’est « La traduction et la lettre ou l’Auberge du lointain ». Le problème se trouve dans la seconde partie du titre, qui è la traduction d’une expression qui apparaît dans une chanson du troubadour Jaufré Roudel. Transposé dans le domaine de la traduction, Berman emploie cette expression comme une métaphore pour établir une correspondance entre “l’Auberge du lointain” et la langue traduisant. Celle-ci doit accueillir l’étrangeté de la langue étrangère dans un voisin lointain. Le “lointain” est la langue d’origine/de départ, tandis que “l’Auberge” est la langue d’arrivée. La langue d’arrivée doit se faire un lieu souple, qui accueille le “lointain”/l’“étranger” (=langue de départ); elle doit accueillir la diversité, en la préservant et respectant. TRADUCTION CIBLISTE: pour le traducteur qui s’est formé à cette école, la traduction constitue une transmission de sens qui doit rendre, au même temps, ce sens plus clair et le débarrassé/dépouillé des obscurités relatives à l’étrangeté de la langue étrangère. Le traducteur cibliste opère/effectue un travaille de transposition (=adaptation) de la culture de départ à la sienne et à celle du lecteur. Lecteur – Traducteur vs. Écrivain Il s’agit de ce que Berman défini “attitude ethnocentrique”, c’est-à-dire, qui met au centre sa propre ethnie -> ce qui autorise le traducteur à s’adresser à celles que l’auteur appelle “tendances

déformantes” (=corriger, expliciter, éclaircir, ennoblir, etc.) -> il tend à perfectionner l’original, le embellir, s’en approprié, grâce à des corrections, ajoutes, suppressions, modifications. Cependant, de cette façon la traduction dévient un synonyme d’épuration, dévalorisation, correction. La traduction ethnocentrique (=cibliste) vise à la langue d’arrivée et se fonde sur la transposition d’un mot dans un mot correspondent, qui aie du sens analogue. ≠ Au contraire, la TRADUCTION SOURCIÈRE vise à la langue de départ et se fonde sur la restitution du sens d’un mot dans un mot correspondent. ETHNOCENTRIQUE: est une attitude qui ramène tout à sa propre culture, à la langue d’arrivée, et considère ce qui est situé en dehors de celle-ci — l’Étrange — comme négatif ou, tout au plus, bon à être annexé, adapté, pour accroître la richesse de cette culture. HYPERTEXTUELLE: renvoie à tous ces textes qui sont produit par imitation, adaptation, plage ou n’importe quel autre type de transformation, à partir d’un autre texte déjà existant. La traduction ethnocentrique est nécessairement hypertextuelle et la traduction hypertextuelle est nécessairement ethnocentrique. La traduction ethnocentrique est une réalité historique. Elle naît à Rome: après la période dans laquelle les auteurs latins écrivent en Grec, il vient celle dans laquelle tout le corpus des textes grecs est traduit en latin. Cette entreprise se produit à travers l’annexion systématique des textes, des formes, des termes grecs, là où tout est latinisé. Cette entreprise de traduction annexionniste trouve à Rome ses théoriciens dans les figures de Cicéron et Horace. + Saint Jérôme -> traduction de la Bible (=la Vulgate) Les principes de Saint Jérôme remontent à Saint Paul et à la pensée grecque, c’est-à-dire à Platon. Bien sûr, Platon n’a parlé jamais de traduction, mais il a institué la célèbre dichotomie ÂMECORPS.

Césure qu’on retrouve avec Saint Paul avec l’opposition entre l’ÉSPRIT et la LETTRE.

Dans ce sens le traducteur cibliste est un néoplatonicien, car lui aussi opère une scission entre le SENS et le PAROLE. Le traducteur cibliste extrait le sens du mot pour trouver un sens analogue dans un autre mot dans la langue d’arrivée. Dire que le but de la traduction est la captation du sens, signifie détacher ceci de la lettre (-> il signifie prendre l’universel et quitter le particulier). La fidélité au sens s’oppose à la fidélité à la lettre -> oui, la fidélité au sens est une infidélité à la lettre.

Mais cette infidélité à la lettre étrangère est nécessairement une fidélité à la lettre propre. Le sens est capté dans la langue traduisant. Afin qu’il y ait annexion, il faut que le sens de l’œuvre étrangère se soumette à la langue d’arrivée -> cela est l’essence de la traduction ethnocentrique : fondée sur la suprématie du sens, elle considère, implicitement ou non, sa langue comme un être intouchable et supérieur (-> il s’agit d’introduire le sens étranger de façon qu’il soit acclimaté, que l’œuvre étrangère apparaisse comme le résultat de la langue propre). La traduction cibliste se caractérise par trois traits: - du point de vue culturel, elle est ethnocentrique - du point de vue littéraire, elle est hypertextuelle - du point de vue philosophique, elle est platonicienne L’ANALYTIQUE DE LA TRADUCTION Constitue la critique à l’ethnocentrisme, à l’hypertextualisme et au platonisme de la traduction cibliste. Elle ouvre une réflexion sur la dimension éthique, poétique et pensant de l’acte de traduire. Cette triple dimension constitue exactement l’inverse de la triple dimension de la traduction cibliste: - à la traduction ethnocentrique s’oppose la traduction éthique - à la traduction hypertextuelle s’oppose la traduction poétique - à la traduction platonique s’oppose la traduction « pensant ». Cette analytique part de la découverte d’un certain numéro de tendances déformantes, dont le but est la destruction de la lettre des originaux, au profit exclusif du « sens » et de la « belle forme ». L’analytique délinée par Berman comprend seulement les tendances déformantes qui s’exercent dans le domaine de la « prose littéraire » (roman, essai, lettre, etc.). la prose littéraire se caractérise, d’abord, pour le fait qu’elle capte, condense et mélange tout l’espace polylanguistique d’un communauté. Elle active la totalité des «langues» qui coexiste dans une langue. On peut le voir avec Balzac, Proust, Joyce, Gadda, etc. Il en résulte que, du point de vue de la forme, ce cosmos linguistique (=c’est-à-dire la prose et, en premier lieu, le roman) se caractérise par une certaine « informità », qui est le résultat du gigantesque mélange des langues opéré dans l’œuvre. La prolifération babélique des langues dans la prose pose des questions spécifiques de traduction -> le principal problème de la traduction d’un texte en prose est celui de respecter la polylogie informe du roman et de l’essai. Dan la traduction cibliste, Berman a individué 13 tendances déformantes (=distorsion/déformation) que le traducteur cibliste opère au texte de départ (-> rationalise, éclaire, allonge, etc.), mais, ce faisant, viole le style de l’auteur. Les 13 tendances déformantes sont : - La rationalisation La rationalisation recompose phrases et séquences de phrases de manière à les arrangées selon une certaine idée de l’ordre d’un discours.

La prose a une structure en arborescence (->répétition, incises, phrases longues, phrase privent du verbe, etc.). La rationalisation reporte violemment l’original de son arborescence à la linéarité. - La clarification La clarification explicite quelque chose que n’est pas évident dans l’original, mais que, au contraire, est caché ou réprimé. Dans un sens négatif, la clarification vise à rendre claire ce qui n’est pas claire et qui ne veut pas l’être dans l’original. Un exemple de clarification est le passage de la polysémie à la monosémie. - L’allongement L’allongement est, en partie, une conséquence des deux premières tendances mentionnée (-> rationalisation et clarification). Chaque traduction fondamentalement est plus longue par rapport à l’original -> cela parce que la rationalisation et la clarification exigent un allongement, un «dépliement» de ce qui est «plié» dans l’original. L’allongement est une relaxation qui préjuge la rythmique de l’œuvre (=sovratraduzione) - L’ennoblissement On peut définir l’ennoblissement comme une réécriture, un «exercice de style» à partir de l’original, pour l’embellir. L’ennoblissement produit des textes «lisibles», «brillants», «extrorses», privés de leur «gaucheries» originaires en faveur du sens. En poésie cela donne lieu à la «poétisation», en prose à une «retoricizzazione». = Type de réécriture visant à changer le style de l’original. - L’appauvrissement qualitatif L’appauvrissement qualitatif renvoie su remplacement de termes, expressions, constructions, etc. de l’original, avec des termes, expressions et construction qui n’ont pas la même connotation (-> richesse iconique), c’est à dire, qui n’ont pas la même richesse sonore ou la même richesse signifiant. = Remplacement de termes, expressions, tournures qui n’ont pas la richesse de l’original. - L’appauvrissement quantitatif = Déperdition lexicale. - L’homogénéisation - La destruction des rythmes = Changer la rythmique de l’original.

- La destruction des réseaux signifiants sous-jacents = Disparition des chaines de signification sous-jacents.

- La destruction des systématismes = Les systématismes (constructions des phrases, emploi de temps, etc.) caractérise le style d’un écrivain. - La destruction ou exotisation des réseaux langagiers vernaculaires - La destruction des locutions = Remplacement des idiotismes par leur équivalent. - L’effacement des superpositions de langues = Coexistence d’une multitude de langues. Destruction du polylogisme du roman....


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