4. Terre sans pain, Luis Buñuel PDF

Title 4. Terre sans pain, Luis Buñuel
Course Analyse Filmique L2
Institution Université Sorbonne Nouvelle
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Summary

analyse filmique film Terra sin Pan. ...


Description

TERRE SANS PAIN LUIS BUNUEL — 1932 Exploration d’une région de l’Espagne : Les Hurdes, région montagneuse d’Espagne qui jusqu’en 1922 [ route tracée permet accès ] était coupée du monde. Réalisation documentaire, avec dimension politique de prouver l’extrême pauvreté. Déterminisme des conditions géographiques sur une population [apogée au XIXe de l’eugénisme]. Scandale en Espagne, film interdit jusqu’en 1937 — À quel point le travail de Buñuel est-il orienté ? Car mise en scène « pure et dure » de certains éléments. Comment le cinéaste construit-il la réalité qu’il nous montre ? Thématiques clés : misère, animaux maladie, enfants, absurdité, alimentation, religion. + Voix of : un voyageur, donc regard extérieur et descriptif, mais toujours lié/qui coïncide étroitement à l’image & explication supplémentaire. Implication de confiance ; dimension appréciative du narrateur , qui est également immergé dans l’action. Reconstitution du travail. Narrateur découvre le monde qu'il explore et documente : jugements prononcés à l'égard de cette réalité. Mise en scène de la voix off : décrit ce qui est présenté tout en le vivant en même temps. Pas de recul apparent, acteur engagé dans l'action. + Contraste : caméra embarquée, redondance motif religieux [clocher, croix, inscriptions, Vierge Marie etc.], ermitage parcouru des crapauds et des serpents [symbolique forte au parallèle d’un discours rébarbatif, qui rabâche]. Plans très pittoresques, simples et rudimentaires. Attention sur les gros plans pour accentuer la symbolique. SCENE DE L'ENFANT Forme de mise en scène [raccord dans le mouvement de la fille], manière réfléchie et préparée de tourner la scène. Observation "clinique" de la bouche de la jeune fille en gros plan : plan déshumanisant. Décalage entre image intrusive/proximité de sa bouche & froideur de la voix off : gênant pour le spectateur. En parallèle, intervention de l'équipe, l'un d'entre eux rentre dans le cadre et rompt le 4 ème mur, pour ensuite laisser la fille mourir, passivité, impuissance.  Cependant, la petite fille n'est pas morte : cette histoire est créée de toute pièce, elle est une pure mise en scène. SCENE DE LA CHEVRE QUI TOMBE Première chèvre qui marche > raccord de mvt > plan + large d'une chèvre qui se fait abattre > 2nd raccord de mvt > chute du corps de la chèvre en plongée. Ces plans sont totalement mis en scène  la seule manière pour les habitants de manger serait d'attendre que les chèvres tombent des montagnes et meurent. + Absurdité : Pourquoi Buñuel insiste sur cet aspect ? Veut documenter la possibilité de cette action/accident , quitte à la simuler ou la reproduire artificiellement . Thèmes de la misère et de l'absurdité [ source de nutrition basée sur l'accident] mis en avant. Donne un indice de l'importance de ces thématiques/motifs. De la même manière : L'homme qui ne sait pas se soigner et s'infecte ou l'âne qui meurt sous un essaim d'abeilles. L'ARRIVEE DES CRETINS Les "crétins" [à l'époque, hommes déformés par une maladie] sont sauvages, vivent loin des "hommes" normaux : démarche anthropologique et quasi-scientifique dans la scène d'avant [les livres, les moustiques ] qui sert à légitimer cette scène-ci . Les "crétins" sont vus comme monstrueux [l'objet d'une monstration/ce qui est montré ] ; par excellence, le monstre est un spectacle de foire, qu'on expose, révèle.  Montrer des corps différents/difformes, consanguinité. Pulsion scopique du corps qui dérange mais que l'on veut voir.

+ Monstruosité : sommet de cette pulsion scopique, plan de l'enfant mort et la "normalité" qui va avec. Monstration de cette image anormale dérange, et en fait le point culminant du film. Linceul sur l'eau : imagerie religieuse [ Moïse] détournée dans son absurdité.

ANALYSE GLOBALE Pourquoi le film a-t-il fait scandale ? Buñuel ne s'est pas contenté de documenter une réalité mais a aussi construit un propos. Cette population est abandonnée par Dieu : peuple extrêmement pieu [qui ne rejoint le reste du monde que par ses croyances religieuses], mais la religion là-bas n'apporte aucune rédemption mais tout au plus une conscience de la mort. Cruauté comme manière de nous montrer la vérité : Buñuel montre qu'il n'y a pas de rédemption, de noblesse ou de grandeur dans la pauvreté [pas de valeur morale dans la pauvreté =/= Eglise catholique d'Espagne]. Du point de vue de la religion et de la politique, ce propos ne passe pas. " Les derniers sont les premiers" [discours de la religion] mais ici, les derniers souffrent et sont simplement les derniers ; le pauvre n'est pas racheté par sa pauvreté/sa condition [fascisme très présent en Espagne : petit peuple qui souffre en silence est racheté par sa grandeur]. + Volonté de Buñuel : montrer la vérité en face ; la pauvreté crue, la misère extrême n'est pas porteuse d'un sens/d'une valeur [ aux yeux de Dieu] prédéterminés pour les individus ou les collectivités d'individus ; seule reste la soumission à l'absurdité. Transformer/œuvrer la réalité non pas pour inventer/mettre en scène un monde de toute pièce/qui n'existerait pas, mais construire un propos qui est un rappel à la réalité. Ce rappel ne se fait pas au niveau du document [manipulation des images sans hésitation, construction d'une diégèse, d'un système narratif, d'images spectaculaires, etc.]  Le réalisme n'est pas documentaire, mais philosophique....


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