Les échecs de Jean Sans Terre PDF

Title Les échecs de Jean Sans Terre
Author Rony Durhi
Course Histoire L3
Institution Université Savoie Mont Blanc
Pages 5
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Summary

Résumé cours...


Description

Les échecs de Jean Sans Terre : C’est le 3ème fils d’Henri II. Il règne de 1193 à 1216. Face à l’offensive de Philippe Auguste, Jean Sans Terre multiplie les expédients. C’est un devoir du seigneur de protéger les veuves et les orphelins de ses vassaux. Il faut qu’il défende la seigneurie et il profite en même temps de ses revenus. Il transforme le devoir de protection du seigneur en ressources. Jean met en place une « mise aux enchères » des veuves, il accorde le mariage au plus riche parti. Le vassal, quand il succède à son père doit payer le droit de relief (droit de succession), droit de relever le fief (d’en hériter). Il a multiplié le montant par 100. Il y a un terrible mécontentement de la noblesse. Les nobles supportent cela jusqu’à Bouvines. S’ils protestent, ils sont jetés en prison (sans procès). Bouvines, le roi demande un dernier effort collectif contre le roi de France. Mais la défaite est cuisante face à Philippe Auguste. Les efforts exigés deviennent caducs. La Grande Charte (Magna Carta) : Rédigé en 1215, ce texte est resté célèbre et a une valeur constitutionnelle aujourd’hui encore en Angleterre. C’est le premier document constitutionnel anglais. Les nobles anglais se soulèvent contre le roi après la défaite de Bouvines. Les négociations dans une clairière échouent. Cette grande charte est connue à cause de certains de ses articles (elle en comporte plusieurs dizaines) : il est dit « aucun homme libre ne sera saisi, déposé de ses biens, exilé ou exécuté sans un jugement légal de ses pairs ». Cela va donner vie au futur Habeas corpus. Plus tard, les rois d’Angleterre reprendront en effet l’habitude d’emprisonner sans jugement (d’où les changements dans la grande charte). La Grande Charte pose les fondements (du moins théoriquement) du parlementarisme anglais. Cependant, les nobles anglais qui ont imposé au roi la charte n’ont pas les yeux tournés vers l’avenir. La Grande charte est un document profondément réactionnaire du point de vue des gens qui l’ont imposé : il fallait revenir au temps où l’on respectait la coutume. Les réticences face au progrès de l’Etat sont réactionnaires (il y a l’idée qu’il faut réagir à l’évolution). Le passé idéal est celui d’Henri Ier, et l’on cherche à le retrouver. Pourtant, ce roi a lui-même suscité de vives réactions ; le passé est idéalisé.

Les rois d’Angleterre tirent sur la corde tellement ils tirent sur la coutume. L’habeas corpus aussi a quelque chose de réactionnaire. L’absence d’avocats ne choque pas. On considère comme garantie un jugement par quelqu’un qui s’auto-désigne juge. On reconnait ce droit au seigneur ou au roi à condition d’être entouré par ses pairs. Cela est valable pour les paysans, qui demandent la présence de d’autres paysans s’ils sont jugés par leur seigneur. La Grande Charte a aussi un article important sur l’impôt : Aucun impôt ne sera levé, sauf pour la rançon de chevaliers, pour l’adoubement du fils, ou pour le mariage de la fille du seigneur (la croisade n’est pas abordée). Il y a un rappel aux droit coutumiers. Cependant, aucun impôt ou aide n’est permis sans le consentement du conseil commun du royaume. Ce texte interdit au roi de lever un impôt non coutumier sans l’autorisation d’une institution créée de toute pièce (le conseil commun du royaume). Cela place le roi sous le contrôle d’un conseil. On a ici la première origine de la monarchie parlementaire anglaise. Voilà que ma monarchie anglaise est sous la tutelle d’une assemblée. Cette tutelle sera tenace face à la réticence et résistance des rois, jusqu’à ce que ces derniers la reconnaissent. Cependant, on peut soulever que ce texte accorde au roi d’Angleterre un droit nouveau : celui de lever un impôt non coutumier. Avec le consentement du conseil commun, il y a possibilité de lever un nouvel impôt. La noblesse anglaise prend acte des besoins nouveaux de l’Eta et n’exclue pas que de temps en temps, le roi ait besoin de lever un impôt non coutumier. L’assemblée du conseil commun va être le futur parlement (dès le XIVème siècle, on l’appelle ainsi). Tous les vassaux directs du roi doivent y figurer. Cela défend le bien commun. Ce conseil décide du bien commun du royaume. C’est une notion nouvelle. Tout le monde (les vassaux) doit y être afin que personne ne soit lésé. Si le roi est mis sous tutelle, c’est parce que l’on doute de sa capacité à assurer le bien commun. Et c’est justifié (Richard Coeur de Lion comme Henri II ont commis des abus de taxes, et les anglais pensaient défendre les intérêts familiaux et patrimoniaux du roi en France). Il y a une forme de conscience nationale anglaise, une conscience d’avoir des intérêts communs. Il faut un ennemi commun pour aider à entretenir cette conscience. Le roi

d’Angleterre est perçu comme cet ennemi commun parce qu’il pille la nation anglaise. Quand on parle des anglais, on parle de la noblesse, non des paysans. Les grands évêques et aristocrates anglais étaient jadis français il y a 4 générations (picards ou normands par exemple). Ils parlent d’ailleurs le français de langue d’oïl. La noblesse anglaise a coupé les ponts avec le continent français. Les Monfort sont par exemple fieffés sur le continent et en Angleterre, ils sont séparés en branches. Ils ont des intérêts patrimoniaux en Angleterre alors que le roi a gardé ses intérêts et biens en France. L’Empire Plantagenêt représente un boulet au pied du roi qui dépense une énergie folle à défendre ses fiefs contre la France en utilisant l’argent de l’Angleterre. Le roi anglais est plus oppresseur que le roi de France. Le roi d’Angleterre vient de l’étranger et ne fait pas fusion avec l’Angleterre. Richard Coeur de Lion (1198-1199) ne passe que 6 mois en Angleterre et ne parle pas anglo-saxon. Le bien commun est menacé par le roi. Un autre article dit que les barons pourront choisir 25 d’entre eux. Ceux-ci observeront leur pouvoir et garderont la paix et les libertés accordés par les nobles. Ils instituent un conseil de surveillance. Si le roi fait des abus impunis ou inchangés dans un délai de 40 jours, les 25 barons et le peuple affligeront et harcèleront le roi (prise des châteaux notamment, et n’importe quel anglais peut prêter serment d’obéissance aux barons contre le roi). Le roi permet au peuple anglais de se jurer fidélité contre lui. On juge sur la Bible. Le roi ordonne également à ses sujets de se rebeller s’il ne respecte pas la charte. Il y a un fondement religieux très important à ce serment. La rébellion contre les souverains est interdite par la Religion, la Bible l’interdit. Un passage en particulier : l’épître de Paul aux Romains (chapitre 13 versets 1 à 7), écrit vers 55 après J-C. Paul écrit aux Romains au début des persécutions, sous Néron. Les chrétiens de Rome sont remontés contre l’empereur et souhaitent ne plus payer d’impôts. Paul dit qu’il faut quand même payer les impôts, malgré la persécution. Il n’y a point de pouvoir qui ne vienne de Dieu. L’autorité du souverain est reconnue, et se rebeller contre le souverain, c’est sacrilège. Les gens du Moyen Âge ne

conçoivent pas du tout qu’un homme puisse concéder à un autre homme. Sauf si le pouvoir vient de Dieu, puisqu’il est supérieur. La souveraineté est aussi limitée : Le roi commande au nom de Dieu, il a un pouvoir fort sur les sujets, mais à condition qu’il se serve pour rendre justice, et châtier le mal. On se soumet par crainte du châtiment et par motif de conscience. Le texte de Paul n’est pas remis en cause au Moyen Âge : il y a l’injonction au roi d’être juste, et l’injonction aux sujets d’obéir. Jean Sans Terre est contraint d’accepter la Grande Charte, mais cherche les moyens de la faire annuler. Or, il a des rapports compliqués avec le pape. Henri II décide rappelons-le aux assises de Clarendon que les sujets anglais dépendent de sa justice (appel ou en 1ère instance). Le for ecclésiastique est le droit pour les membres du clergé de faire exception en ne dépendant pas de la justice des seigneurs laïcs. Les ecclésiastiques ne sont dans ce cas jugés que par les tribunaux ecclésiastiques. Cela est très avantageux car il n’y a pas de torture et les peines sont moins lourdes. Mais lorsque le roi décide que tous les sujets dépendent de sa justice, cela doit inclure les ecclésiastiques. Et cela va être à l’origine de nombreuses discordes. Exemple de bras de fer entre Eglise et roi : Thomas Beckett, chancelier d’Angleterre, un laïc et ami d’Henri II a été ordonné. Contre toute attente, il se dresse contre Henri II, et il a refusé que les ecclésiastiques anglais soient jugés par le roi. En 1170, Henri II le fait assassiner dans sa cathédrale. Il sera saint, Henri II demande pardon et se fait flageller en public dans la cathédrale de Canterbury. Jean Sans Terre a recommencé. En 1209, Jean Sans Terre est excommunié par le pape Innocent III du fait de ce conflit et de sa volonté de taxer l’Eglise d’Angleterre. Innocent III prétend donner la couronne d’Angleterre à Philippe Auguste en 1213. Jean Sans Terre donne son royaume au pape pour se faire pardonner. Le pape le lui rend en fief. Le pape demande ensuite à Philippe Auguste de ne plus projeter de débarquer en Angleterre. En 1215, Jean Sans Terre se plaint au pape de la Grande Charte invoquant Saint Paul et sa vassalité envers le pape. Le pape condamne donc la Grande Charte. Les nobles anglais envoient une délégation à Paris et offrent la couronne d’Angleterre à Philippe Auguste. Il prépare un débarquement qui a lieu, Louis (futur Louis VIII) débarque en Angleterre en 1216. Les nobles

anglais sont embêtés, mais accueillent Louis. Jean Sans Terre meurt et laisse derrière lui un enfant (Henri, futur Henri III). Le conseil de régence est pris par Guillaume le Maréchal, champion de tournoi. Ce dernier demande à la noblesse anglaise de ne pas céder la couronne au roi de France et de sacrer Henri. Les nobles sacrent Henri III. Guillaume le Maréchal en tant que régent accepte la Grande Charte, et Louis VIII repart. C’est un nouveau signe de la conscience nationale anglaise (de la noblesse anglaise). Le roi d’Angleterre est plus puissant que le roi de France, qui peine à légiférer. Il a plus de chevalier. La Grande Charte lui permet de lever l’impôt, bien que sous contrôle. Le roi d’Angleterre a la puissance. Durant la période qui va d’Henri Ier à la période de la Grande Charte, les défaites successives de la France le mettent en fâcheuse posture mais ne menacent pas sa place, là où il suffit de l’été 1214 pour que la nature profonde de la monarchie anglaise soit changée. Il y a donc des failles dans la monarchies anglaises. Il y a un fond de légitimité en France que la monarchie anglaise n’a pas. La monarchie anglaise n’est pas une monarchie nationale. Elle n’est pas ressentie par les anglais comme étant du pays et en mesure de défendre le bien commun. On voit bien que l’Empire Plantagenêt dégrade cette monarchie. Les rois d’Angleterre ont raté leur rapport avec la religion. Les rois de France sont sacrés (à Reims), ceux d’Angleterre le sont à Westminster. Il y a le même fondement religieux, mais des différences politiques bien nettes. Il y aura d’ailleurs beaucoup de rois anglais assassinés (jamais en France). Dans la famille, les rois anglais ne se respectent pas (révoltes des fils contre le père…). La prétention de la souveraineté rencontre la résistance de l’Eglise. Les rois de France sont plus proches de l’Eglise. Thomas Beckett s’était d’ailleurs réfugié en France avant sa mort....


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